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Citations de Patrick Ferrer (57)


Au troisième essai, la guimbarde me gratifia d’une série de crachotements et des pets triomphants du pot d’échappement.
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Accoudé au zinc, un vieil habitué au regard éteint s’accrochait à son verre de peur de tomber.
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Le moment où l’assassin est le plus vulnérable, c’est juste après le fait. Il est rare qu’on les coince à ce moment-là, mais ça arrive parfois. C’est le regard qui les trahit, cette puissante montée d’adrénaline à laquelle ils se sont abandonnés et les laisse vidés de toute énergie, éteints. On dit que tuer est la plus puissante des drogues, mais la descente n’en est que plus brutale.
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Il y avait de l’électricité dans l’air, semblable à la vibration invisible qui annonce l’arrivée du printemps et que tout être, végétal ou animal, ressent instinctivement comme la pulsation silencieuse d’un cœur universel.
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Ils l'avaient muté au sous-sol, service des "veilles techniques". Loin de toute information sensible. Son boulot consistait à éplucher la presse scientifique étrangère et les publications qui lui parvenait régulièrement du service de traduction afin de déceler la moindre avancée technique d'intérêt pour notre industrie civile ou militaire.
Les chercheurs et savants de tout poil avaient la fichue manie de se vanter de leurs découvertes dans la presse spécialisée bien avant que ceux qu'ils servaient n'aient eu le temps de refermer le couvercle du secret. De l'or en barre pour l'industrie française qui s'empressait de copier et breveter toute avancée technique qui lui paraissait intéressante.
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Le monde que j'avais connu partait à la dérive. C'était sans doute ça, vieillir. Voir disparaître un à un les gens qui vous étaient familiers et ne rien pouvoir faire pour les retenir.
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Fallait pas que je me laisse emporter. Ce n’était probablement que de la pitié. De le voir ainsi. Il m’avait eue aux sentiments. Les hommes savent vous torturer le cœur et vous mettre la tête à l’envers, fallait pas que je me laisse avoir. Chapelle me regarda comme s’il ne comprenait pas.
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Poupée, tu vois une jetée de bois pourrie, rongée par la moisissure et l’humidité, et tu te demandes si elle supportera ton poids. Tu as envie de poser le pied dessus, c’est normal. Mais crois-moi, au bout de la jetée, si tu y parviens, tout ce que tu trouveras, ce sont les cadavres boursouflés de ceux qui t’ont précédé, flottant parmi les algues. Parce que c’est tout ce qu’il y a, au bout de cette foutue jetée.
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C'était ma première visite en ces lieux et j'avais d'emblée été saisi par l'atmosphère de quiétude y régnant, pas un calme mortuaire comme dans les lieux de sépulture traditionnels mais une intemporalité tranquille, presque surnaturelle. L'air y était plus frais, les bruits de la ville, étouffés par les hauts murs de pierre, avaient cédé la place aux chants d'oiseaux invisibles. Les antiques chapelles funéraires de style gothique s'alignaient le long du chemin, certaines offrant, impudiques, leur intérieur poussiéreux au regard des curieux. La plupart des stèles étaient si anciennes qu'elles paraissaient totalement abandonnées, les noms depuis longtemps effacés par le temps ou couverts de lichens. L'endroit était un labyrinthe de pierre et de verdure, un immense jardin baignant dans une douce nostalgie d'éternité où le passé était miraculeusement préservé dans ces concessions à perpétuité qui s'élevaient comme un dernier défi à l'inexorable passage du temps. De rares visiteurs circulaient entre les sépultures, d'autres savouraient la fraicheur et le calme assis au pied d'une tombe anonyme, un roman à la main. Le dédale de chemins tortueux et solitaires invitait le promeneur à s'y perdre. Pour, peut-être, ne jamais en ressortir.
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La mémoire… c’est une drôle de chose. On croit que les souvenirs sont figés mais, en fait, ils ne cessent d’évoluer, de se transformer. Dans pans entiers disparaissent et d’autres viennent prendre leur place au gré du temps. C’est… une chose vivante, un jeu perpétuel de miroirs déformants où réalité et illusions se mêlent, comme si nous étions sans cesse en train de réinventer notre passé. – Chapelle.
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Les artistes sont les maîtres du silence. De la toile blanche. Il faut un écran totalement vierge pour invoquer ces images, ces formes et ces sons qui transcenderont le quotidien. Pour transporter le spectateur loin des interférences qui l’empêchent de voir ce qui est véritablement là. En lui. – Chapelle.
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Les souvenirs, ça peut être dangereux. Ils sont là à t’observer, au coin de ton regard, tu peux sentir leur présence mais tu ne peux pas tourner la tête vers eux. Sans doute de peur qu’ils ne t’engloutissent. – Chapelle.
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La vie peut être très courte.
La mort, implacable ennemi, guette à chaque instant notre moindre faux pas pour nous priver de ce bien inné qu’aucune richesse ne pourrait acheter : le temps qui nous est imparti. Ce qui ne nous empêche en rien de le gaspiller avec une insouciance qui fait frémir.
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Les nuages noirs avançaient à l’horizon comme une horde poussée par le vent, secouant furieusement la cime des grands arbres sur leur passage. Absorbée dans ses jeux, Amandine ne les avait pas vus arriver et fut surprise par la bourrasque qui arracha sa coiffe de dentelle. Elle la vit s’envoler par-dessus les massifs de fleurs avant de disparaître dans les bois qui bordaient le jardin. Elle allait se lancer à sa poursuite lorsqu’une main ferme se referma sur son épaule. C’était une main rugueuse, parcourue de veines épaisses, aussi grosse que sa tête. Elle tenta de se dégager, mais la prise ne faiblit pas. Amandine leva le nez. L’homme faisait facilement le double de sa taille, il était massif, les traits épais, et la regardait d’un air étrange.
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Elles avaient l’habitude de ce genre d’humiliation, préliminaires à une autre démonstration de cruauté de la part du camarade Bourguinov.
- Votre silence ne fait qu’aggraver votre cas. Est-ce ainsi que vous remerciez le Parti des faveurs qu’il vous fait en vous recueillant, en s’occupant de vous comme ses propres enfants, vous que même vos parents ont renié ?
Des larmes de fatigue et de peur roulaient déjà sur les joues des plus jeunes mais aucune voix ne s’éleva.
- Très bien, je vais devoir désigner l’une d’entre vous au hasard. Vous ne me laissez pas d’autre choix.
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Déjà, je n’avais pas l’habitude mais, si ça continuait, nous allions nous transformer en vieux couple. J’étais en train de me laver précipitamment les mains après les avoir trempées dans un mélange d’eau et un truc blanc que j’avais pris pour de la lessive et qui brûlait comme c’est pas possible quand l’idée me frappa que ça ne pouvait plus continuer. Il fallait que je fasse quelque chose.
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Le Léthé

Viens sur mon cœur, âme cruelle et sourde,
Tigre adoré, monstre aux airs indolents ;
Je veux longtemps plonger mes doigts tremblants
Dans l’épaisseur de ta crinière lourde...
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