La littérature est un événement sans habitude.
Prologue
Ga 5,1
"C'est pour que nous restions libres que le Christ nous a libérés."
Ne jamais oublier cela, ne jamais le réduire, le détourner ou le caricaturer. Ou prendre les choses de haut, comme s'il fallait vite passer à autres choses plus sérieuses. Car rien n'est plus beau, ni plus juste, ni plus nécessaire que ce rappel : par le Christ, je suis libre et dans le Christ, je suis libre. Je reprends la parole de l'Apôtre à la première personne parce que ce "nous" ne doit pas devenir un paravent pour préserver mon anonymat, pour m'offrir le refuge d'une collectivité ou même d'une communauté. Je parle en mon nom, parce que cette liberté est bien la mienne, et j'en porte la responsabilité. Christ regarde ma conscience, ma seule et unique conscience, comme il regarde la seule et unique et irremplaçable conscience de chaque croyant. La liberté qu'il m'octroie n'est ni provisoire ni transitoire, ce n'est pas une liberté au rabais. Remarquons en passant, et en nous mettant à la place du sceptique ou de l'agnostique, que c'est probablement la chose la plus difficile à comprendre. Oui, cette liberté, cette haute et totale, cette effrayante (envisagée sous une certaine lumière) liberté m'est donnée dans le Christ à l'instant même où je m'attache à lui d'un lien indéfectible.