Citations de Patrick Rothfuss (319)
Quand tu as une femme, tu es heureux.
Si tu en as deux, tu es épuisé.
Quand tu en as trois, elles se haïssent.
Quand tu en as quatre, c'est toi qu'elles haïssent.
Il y a deux façons de perdre un ami à coup sûr. Il suffit de lui emprunter de l'argent ou de lui en prêter.
Le pouvoir en soi, ce n'est pas mal, et la bêtise est en général inoffensive. C'est le pouvoir et la bêtise conjugués qui sont dangereux.
Un demi-sou par tête, c'est ça! celui qui n'a pas de tête entre gratis. Merci Monsieur.
(...) Un demi-sou, même pour les têtes vides c'est plein tarif.
L'étiquette, c'est un ensemble de règles que les gens utilisent pour pouvoir se montrer grossiers en public les uns envers les autres.
La plus remarquable des facultés de notre esprit est sans doute sa capacité à faire face à la douleur. Selon la pensée classique, l'esprit est doté de quatre portes, que chacun franchit selon la nécessité qui l'y pousse.
La première, c'est celle du sommeil. Le sommeil nous procure un abri loin du onde et de toutes ses souffrances. Le sommeil facilite la passage du temps, mettant à distance ce qui nous fait mal. Lorsqu'une personne est blessée, bien souvent, elle perd connaissance. De même, quelqu'un qui apprend une nouvelle bouleversante pourra s'évanouir. franchir cette première porte, c'est la façon dont l'esprit se protège de la douleur.
La deuxième porte est celle de l'oubli. Il est des blessures trop profondes pour guérir, du moins pour s'en rétablir promptement. De surcroît, nombre de souvenirs sont tout simplement trop douloureux et on ne peut en espérer aucun apaisement. Le vieux dicton selon lequel "le temps guérit tous les maux" est faux. Le temps guérit la plupart des maux. Le reste est dissimulé derrière cette porte.
La troisième porte est celle de la folie. Il y a des moments où 'esprit subit un tel choc qu'il se réfugie dans la démence. Bien qu'il semble difficile de pouvoir en tirer quelque bénéfice que ce soit, c'est pourtant le cas : il est des moments où la réalité n'est que souffrance et pour échapper à cette souffrance, l'esprit doit s'affranchir de la réalité.
La dernière porte est celle de la mort. L'ultime recours. Rien ne peut nous atteindre une fois que nous sommes morts, du moins c'est ce que l'on nous a dit.
Sur lui je ferai descendre et la faim et le feu
Jusqu'à ce qu'il connaisse
L'abomination de la désolation.
Et que tous les démons qui peuplent les ténèbres
Comprennent enfin, avec stupeur,
Que, sans répit, la vengeance
Dévore le cœur de l'homme.
Un nœud peut être tout aussi bien le point fort que le point faible d'un cordage. Cela dépend entièrement du soin que l'on a mis à son exécution.
Vers la fin de l'été, j'ai surpris une conversation qui m'a tiré de ma bienheureuse ignorance.Lorsqu'on est enfant , on pense rarement à l'avenir. C'est cette innocence qui nous autorise à nous amuser,plaisir refusé à la plupart des adultes. Le jour où l'on pense à l'avenir est celui où l'on abandonne l'enfance.
Nul homme n'est brave s'il n'a jamais parcouru une centaine de kilomètres à pied. Si tu veux vraiment te connaître, marche jusqu'à ce que plus personne ne connaisse ton nom. Tous les hommes sont égaux devant le voyage. Une longue route t'en apprendra davantage sur ton compte que cent ans d'examen de conscience.
La bière émousse les souvenirs, l'eau-de-vie les enflamme.Seul le vin adoucit les peines d'un cœur languissant.
Passer pour intelligent dépend en bonne partie de la capacité à savoir se taire quand il le faut.
Si c'est un valet, annonce un valet. Si c'est un pique, annonce un pique. Mais pour une putain, tu dois toujours dire une « dame ». Leur vie est déjà assez pénible, et la politesse n'a jamais tué personne
Il est trois choses que l'homme sage doit redouter : une tempête sur la mer, une nuit sans lune et la colère de l'homme débonnaire.
Les livres ne sont qu'un pauvre substitut à la compagnie féminine, mais ils sont plus faciles à trouver.
Tous les hommes sont égaux devant le voyage. C'est un grand professeur,aussi amer qu'une potion et plus cruel qu'un miroir. Une longue route t'en apprendra davantage sur ton compte que cent ans d'examen de conscience.
J'ai entendu ce que les poètes écrivent des femmes. Ils rimaillent, abusent du dithyrambe et ils mentent. J'ai vu des marins sur le rivage regarder sans un mot les vagues qui se forment lentement sur la mer. J'ai vu de vieux soldats au cœur endurci avoir la larme à l’œil à la seule vue des couleurs de leur roi claquant dans le vent. Ces hommes ne connaissent rien à l'amour. L'amour, vous ne le trouverez ni dans les mots d'un poète, ni dans le regard nostalgique des marins. Si vous voulez savoir ce que c'est, regardez les mains d'un ménestrel lorsqu'il interprète sa musique. Lui connaît l'amour.
Autrefois, quand les étudiants aspiraient tous à devenir nommeurs, les choses étaient différentes. Le nom que les novices étaient encouragés à chercher était celui du vent. Une fois qu'ils l'avaient trouvé, leur esprit était tiré de sa torpeur et les autres noms étaient plus faciles à trouver. Cependant, certains étudiants avaient des problèmes pour découvrir le nom du vent. Il y avait trop peu de corniches, ici, trop peu de risques. Alors ils partaient tenter leur chance, vivaient des aventures, s'adonnaient à la chasse au trésor et au secret. Les choses ont changé. Aujourd'hui il y a encore moins de corniches qu'autrefois. Le monde est moins sauvage. Il y a mois de magie, plus de secrets, et une poignée de personnages seulement connaissent le nom du vent.
Mon nom est Kvothe, ce qui se prononce presque comme « Quoth ». Les noms sont importants, car ils en disent long sur une personne. J'ai moi-même eu bien plus de noms qu'on a le droit d'en porter.
Les Adems m'appellent Maedre. Ce qui, selon la façon dont on le prononce, peut vouloir dire « La Flamme », « Le Tonnerre » ou « L'Arbre fendu ».
« La Flamme », c'est évident à peine m'a-t-on aperçu. Mes cheveux sont d'un roux flamboyant. Si j'étais né quelques siècles plus tôt, on m'aurait sans doute pris pour un démon et brûlé vif. Je les coupe court, mais ils sont d'une nature rebelle. Dès que je les laisse pousser, ils se hérissent et on dirait que j'ai pris feu.
« Le Tonnerre », je l'attribue à ma voix de baryton et au fait que j'ai arpenté les tréteaux des théâtres dès mon plus jeune âge.
Je n'ai jamais trouvé que « L'Arbre fendu » soit très significatif. Bien que, avec le recul, j'imagine que l'on pourrait considérer ce surnom comme en partie prophétique.
Mon premier mentor m'appelait E'lir, parce que j'étais malin et que je le savais. Ma première véritable maîtresse m'appelait Dulator parce qu'elle en aimait la sonorité. J'ai aussi porté le nom de Shadicar, de Doigts légers et de Six Cordes. On m'a aussi appelé Kvothe, Celui qui ne saigne pas, Kvothe l'Arcaniste, Kvothe le Tueur de Roi. Tous ces noms-là, je les ai gagnés. Je les ai mérités et j'ai payé pour chacun d'entre eux.
Mais j'ai grandi sous le nom de Kvothe. Mon père m'a dit une fois que ça signifiait « savoir ». Bien entendu, on m'a donné bien d'autres noms. La plupart étaient fort grossiers, mais ils n'étaient pas souvent usurpés.
J'ai libéré des princesses retenues dans les tumulus de rois. J'ai incendié la ville de Trebon. J'ai passé une nuit en compagnie de Felurian et m'en suis sorti la vie sauve et en possession de tous mes esprits. J'ai été chassé de l'Université à un âge où la plupart n'y sont pas encore admis. J'ai suivi des pistes au clair de lune que personne n'osera
[...] souvenez-vous que les histoires vraies empruntent rarement le chemin le plus court.