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3.62/5 (sur 56 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1952
Biographie :

Patrick Tort, né le 5 février 1952 à Privas (Ardèche), est un linguiste, épistémologue, philosophe et historien des sciences français. Il est le théoricien de l’« analyse des complexes discursifs » et professeur détaché au Muséum. Spécialiste du darwinisme, il a fondé en 1998 l'Institut Charles Darwin international. Il est agrégé de lettres modernes et docteur èse lettres.

Il a publié et dirigé de nombreux ouvrages consacrés à Darwin dont le Dictionnaire du darwinisme et de l’évolution (lauréat de l’Académie des sciences) et a entrepris la traduction complète des Œuvres de Darwin en trente-cinq volumes aux Éditions Slatkine.
Patrick Tort a également assuré la direction scientifique de l’exposition Darwin de l’Institut Charles Darwin international et du film Darwin et la science de l’évolution réalisé par Valérie Winckler.
Il est chevalier des Arts et des Lettres et lauréat du prix Philip Morris 2000 d'histoire des sciences pour l'ensemble de son œuvre.

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Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Patrick_Tort
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Race, Sexe, Culture : Patrick Tort et l'anthropologie darwinienne


Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Les modes antidarwiniennes, voire antitransformistes (tels que la reviviscence du vieux discours créationniste sous des travestissements indéfiniment remaillés) reviennent périodiquement, ce qui signe leur caractère idéologique, en avançant des objections plus que centenaires. Si leur niveau scientifique inexistant les condamne aux yeux des spécialistes, le soutien qu’elles puisent dans des résistances ancestrales et organisées leur permet d’exercer néanmoins leur influence – en particulier aux États-Unis – sur un public insuffisamment instruit ou qui ne souhaite pas l’être.
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« Darwin était sexiste. »
Cette allégation est l’une des plus courantes à propos de Darwin, comme aussi l’une des plus erronées. Renvoyant comme de coutume à des anecdotes ou à des fragments citationnels isolés de leur contexte, elle s’appuie tantôt sur des notes intimes – comme son amusante délibération intérieure de 1838 pour ou contre le mariage –, tantôt sur sa constatation de l’infériorité statutaire de la femme dans la société anglaise et dans d’autres sociétés, ou encore sur certains extraits commentant son retard par rapport au sexe masculin au regard de la réussite intellectuelle. En réalité, l’examen exhaustif du discours tenu par Darwin sur les caractères de la féminité au sein de l’espèce humaine nous met en présence d’une attribution sans équivoque au « deuxième sexe » des vertus et des conduites morales qui constituent à ses yeux l’avenir de la civilisation.
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Mais la vérité de Darwin comporte nécessairement les deux perspectives : l'héritage phylogénétique animal de l'Homme le situe évolutivement dans la nature, en position de membre. La civilisation le place quant à elle face à la nature, en position de maître.

Chapitre 2. Hypertélie et civilisation, p. 85
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L’idée que les espèces vivantes dérivent les unes des autres à travers des variations transmises par voie de génération a mis exactement un demi-siècle – entre la publication de la Philosophie zoologique de Lamarck (1809), ouvrage qui n’est pas le premier, mais seulement le plus célèbre des écrits transformistes du naturaliste français, et celle de L’Origine des espèces (1859) de Darwin – à élaborer les fondements du transformisme moderne.
L’observation de la variabilité naturelle des organismes – matérialisée au niveau le plus simple par les différences interindividuelles – et de la transmission de variations organiques d’une plus grande amplitude chez des animaux et des plantes vivant à l’état domestique semble avoir été le point de départ de la construction par Darwin de sa théorie de la filiation des espèces.
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Quel sens y a-t-il à penser qu'une partie d'un organisme, en dehors de toute pathologie, s'est développée exagérément ?

Chapitre 1. L'hypertélie, un concept darwinien, p. 7
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La sélection naturelle a ainsi sélectionné les instincts sociaux, qui à leur tour ont développé des comportements et favorisé des dispositions éthiques ainsi que des dispositifs institutionnels et légaux anti-sélectifs et anti-éliminatoires. Ce faisant, la sélection naturelle a travaillé à son propre déclin (sous la forme éliminatoire qu'elle revêtait dans la sphère infra-civilisationnelle), en suivant le modèle même de l'évolution sélective - le dépérissement de l'ancienne forme et le développement substitué d'une forme nouvelle: en l'occurrence, une compétition dont les fins sont de plus en plus la moralité, l'altruisme et les valeurs de l'intelligence et de l'éducation. Sans rupture, Darwin, à travers cette dialectique évolutive qui passe par un renversement progressif que nous avons nommé l'effet réversif de l'évolution, installe toutefois dans le devenir, entre biologie et civilisation, un effet de rupture qui interdit que l'on puisse rendre son anthropologie responsable d'une quelconque dérive en direction des désastreuses "sociologies biologiques".
Cette remarquable dialectique du biologique et du social, qui se construit pour l'essentiel entre les chapitres III, IV, V et XXI de "La Filiation" [The Descent of Man and Selection in Relation to Sex] et qui, en plus de s'opposer à toutes les conduites oppressives, préserve l'indépendance des sciences sociales en même temps qu'elle autorise et même requiert le matérialisme éthique déductible d'une généalogie scientifique de la morale, n'a été reconnue dans toute sa force logique qu'à partir des années 1980. Le continuum biologico-social darwinien, dont une bonne métaphore didactique est l'image topologique de la torsion du ruban de Möbius, est un continuum réversif, impliquant donc un passage progressif au revers de la loi évolutive initiale - la sélection naturelle, en tant que mécanisme en évolution, se soumettant elle-même, de ce fait, à sa propre loi.
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Ce que permet Descartes rétablissant la certitude de l'existence de la pensée, du soi, de l'autre et du monde comme manifestations réelles, c'est la possibilité d'écrire une histoire naturelle rationnelle de la pensée et du monde qui sera désormais affranchie du doute pesant sur leur réalité, et, dans une mesure qui va s'élargir, des obligations discursives naguère imposées par la métaphysique. L'empirisme partira donc de la réalité et pourra même examiner le Cogito dans sa pensée, ainsi quanalyser, à partir de la réalité, c'est-à-dire de l'immanence, en termes d'histoire et de processus, la génération des mythes et des croyances. Et de ce fait la génération des idées, comme celle de perfection, laquelle n'est peut-être en nous, plutôt qu'un vestige de la sublimité, un vestige de la sublimation. Et aussi l'enfance -celle de l'homme et celle de l'humanité -comme creuset des croyances et des illusions. (...).

"Nous avons tous été enfants avant que d'être des hommes", écrit d'ailleurs Descartes, et à ce titre nous avons été les jouets de la précipitation, de la prévention, du préjugé et de la tradition, lesquels nous portent à recevoir en notre créance des erreurs communes, dont seule la raison conduite avec méthode sera capable de nous affranchir. (...) Et il découvrira qu'envisagée dans sa naissance et dans ses actes, la religion, institutrice de la croyance des peuples, est un outil du gouvernement politique, et à ce titre un fait et un moment de l'histoire de l'homme et des sociétés.

I. Préliminaires
Le doute, la preuve et la croyance
§ La restauration cartésienne
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« L’Homme descend du Singe. »
Darwin n’a jamais énoncé une telle proposition, fruit de mauvaises simplifications et de contrefaçons souvent malveillantes.
La légende biblique de la Genèse a imposé durant des siècles l’idée que le premier homme, Adam, œuvre directe et préférée de Dieu, a été créé par Lui à sa ressemblance. De son côté, l’observation naturaliste la plus élémentaire, bien avant Darwin, a constaté que l’Homme, par sa morphologie et ses comportements, ressemble à un Singe plus qu’à n’importe quel autre animal. Dès les commencements du transformisme (dont l’acte le plus spontané est d’interpréter les ressemblances en termes de parenté), le Singe était appelé à devenir ainsi le rival de Dieu. Le plus noble fruit de la pensée du Créateur se trouvait par là même abaissé au rang de résultat honteux d’un engendrement représenté sur le modèle (lui-même inconsciemment théologique) d’un acte de génération directe. C’est cette idée, fondée sur un conflit des ressemblances où l’Église a reconnu la plus grande menace envers la crédibilité de son dogme fondateur, qui a déterminé en même temps la ridiculisation du Singe (présenté comme une dégradation avilissante et burlesque de l’image de l’Homme) et son placement caricatural en position de progéniteur immédiat des humains.
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La science libre, affranchie de tout devoir-dire théologique, et de toute obligation de parole ou de silence liée à une métaphysique instituée, n'adviendra qu'après que les Lumières auront ouvert dans la forteresse du dogme, les brèches qu'y élargiront progressivement la culture religieuse et philosophique ainsi que les sciences de la nature vivante en voie de laïcisation.
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Darwin a mis plus de onze ans – de la troisième édition de L’Origine en 1861 jusqu’à la sixième et dernière en 1872 – à affiner ses réponses aux critiques dont la théorie de la descendance modifiée par sélection naturelle a été la cible. S’il s’est peu préoccupé des objections de Wilberforce et d’Owen, le premier tentant de réintégrer la sélection dans le sein de la théologie naturelle en lui déniant son rôle créateur, et le second de lui substituer une théorie de la dérivation des espèces à partir de types fixes inspirée de la morphologie idéaliste, de la philosophie de la nature allemande et d’un providentialisme des causes secondes, il s’est en revanche intensément attaché à répondre à celles qui lui paraissaient poser de véritables problèmes au niveau de l’application universelle du principe sélectif à l’interprétation des faits d’évolution.
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