Paul Rudzki

Je dois bien avouer que je ne savais pas trop où j'allais mettre les pieds avec cet ouvrage mais la couverture me plaisait fortement et le résumé aussi alors je me suis lancée grâce à Babelio et sa masse critique. Résultat, ce fût une très belle découverte et surtout surprenante... Encore merci !

Ouvrir ce livre, c'est entrer dans un univers pesant, énigmatique et troublant. C'est parcourir un monde de papier ô combien synesthétique ! L'auteur nous délivre un récit bien difficile à ranger dans une catégorie tant il est protéiforme : un polar humoristique, un récit de vie(s), d'apprentissage, un conte moderne, une tragédie acerbe ? le style s'habille aussi de multiples facettes, mêlant propos vulgaires, argotiques et métaphores emphatiques.

Malgré ses imperfections, qui en font sa beauté, c'est un roman qu'on ne quitte pas facilement, tel un tableau révélant son caractère unique. Quelques touches de couleur dans un univers gris, un goût de sang dans la bouche, l'odeur putride des quartiers abandonnés, un soupçon de bourbon et de tabac dans l'air et un filet de poésie qui nous guide comme le fil d'Ariane…

À découvrir absolument !

Quelle destination, en effet ! Aborder Pearl St. c'est rencontrer une écriture crue, inventive, rapide. Le travail de la langue sert à merveille une intrigue qui m'a attrapée pour ne plus me lâcher. Les images fusent, s'entrechoquent. Les personnages sont extrêmement forts (pas très recommandables dans l'ensemble ;-)))

Je suis enchantée d'avoir découvert l'univers de Paul Rudzki. A qui aime les mots, à qui aime les histoires, je recommande +++

Paul Rudzki nous dépeint une réalité à la fois sanglante et glaçante, celle de la Perle. Loin de briller de mille feux, elle laisse entrevoir les méandres d'un monde qui a volé en éclats et pour lequel il n'est plus possible de recoller les morceaux.

Un récit cinglant qui rappelle au lecteur le confort qu'il a derrière son livre ^^

L’histoire :

Pearl St. est une impasse coincée entre de grands immeubles lui occultant toute lumière du jour. La Perle est sombre, nauséabonde. Elle accueille la fange de la population. De sordides histoires s’y déroulent …

L’inspecteur Z doit y mener une enquête. Une tête humaine a été retrouvée dans la ruelle. Elle pourrait bien raviver de douloureux souvenirs au policier. Ben & Marcus, 2 ados du quartier ont appris à grandir dans cet environnement hostile. Leurs destins sont liés.





Mon avis :

Soyons clairs et précis, “Pearl St.” n’est pas un roman pour tout public ! Il ne conviendra pas aux âmes les plus sensibles, la violence est omniprésente et le langage grossier pourrait rebuter certains lecteurs.

En découvrant les premières lignes, j’avais l’impression de lire “Le Parfum” de Patrick Süskind. Tout le prologue est fait pour nous plonger de suite dans cette sombre impasse qu’est La Perle. On sent toutes ses odeurs nauséabondes qui la composent et la caractérisent. L’ambiance est sale, oppressante, pesante … sordide.

Le vocabulaire utilisé par l’auteur est cru & incisif. Le champ lexical de la violence est omniprésent. L’histoire est difficile, elle nous dépeint la triste vie quotidienne des habitants du quartier.

Les personnages sont forts. La triste ruelle de Pearl St. est un protagoniste à part entière. L’Inspecteur Z est brut de décoffrage avec son langage fleuri. J’ai toutefois regretté de trouver le cliché du vieux flic alcoolisé à longueur de journée, même cela s’explique par son passé. Ben est à l’opposé de Z, il est un jeune homme lumineux, étudiant en droit, habitant du quartier, qui s’est juré enfant de ne jamais s’approcher de la Perle. Marcus, l’ami d’enfance de Ben a fait le choix de la rue et des trafics.

Le roman est construit d’une façon étonnante : un récit de l’enquête classique, ou les chapitres s'enchaînent et “Les Fables de Pearl St.”. Elles s’intercalent parfois pour nous permettre de mieux connaître la mythologie des lieux & des personnages.

J’ai passé un excellent moment à lire ce roman sombre. Si nous n’avez pas peur foncez !


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Très bonne photo de couverture, invitation à entrer dans un univers teinté de différents gris, à la fois mystérieux, froid et attirant. Le décor se précise dans le prologue (genre inhabituel) et voilà, on y est dans cette rue faite de crasse et de drogues, sale et repoussante dont l'unique lumière attire toutes sortes de paumés... et nous ! L'écriture est vive et piquante, ça y est, on est accro...ché... et si on ne l'était pas, la découverte au petit matin d'une tête coupée dans une benne à ordures va nous ferrer...Je ne vais pas vous raconter l'intrigue, il faut bien que tout cela reste un peu mystérieux... Mais c'est bien ficelé, les personnages sont pittoresques , l'humour noir et serré. Pearl St s'invite en boucle, et fonctionne comme une toile d'araignée emprisonnant ceux qui s'y sont perdus. Les odeurs, marqueur social de misère, crasse, sang ... , des fables s'insérant dans les chapitres, font aussi l'originalité de ce premier roman. Un auteur à suivre !

Livre reçu grâce à masse critique et aux éditions 5 sens que je remercie.

Pour s'en sortir faut-il être né au bon endroit ? Ces chemins de vie reflètent la déchéance et la violence de ces quartiers abandonnés après avoir suscité tant d'espoirs. Page après page nous sommes happés par ces destins. Au fur et à mesure nous nous attachons à tous ces personnages hauts en couleur en espérant qu'ils perceront le mystère de cette "perle". L'écriture est directe, même crue et humoristique. L'univers de ce jeune auteur est intéressant.

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