Citations de Pauline Perrier (74)
Bien évidemment, je ne suis pas dessinatrice, et je n'ai plus tenu un crayon depuis la maternelle. Mais voilà, le jour où je suis venue ici pour la première fois, mentir m'a paru plus facile qu'assumer le vide de ma vie.
Avoir des failles n'est pas une fatalité, ce sont juste des ouvertures qui nous permettent d'accéder aux autres.
Parfois, il faut savoir renoncer à des pans de notre vie qu'on aime terriblement fort pour accéder à d'autres, plus enrichissants et moins étroits pour nos rêves.
Aujourd'hui, on exhorte les jeunes à suivre les pas de leurs parents sans se rendre compte que le chemin n'a bientôt plus d'issus. On nous demande de penser au futur alors que celui-ci perd ses perspectives jour après jour. On s'attarde dans l'enfance car l'idée d'avoir une descendance nous terrorise. Pour leur laisser quoi ? Un monde qui se déchire, une société de plus en plus névrosée ?
Nous sommes dans un monde qui nous pousse sans cesse à la performance, à l'excellence et où sortir des cases se révèle être une tare.
Je n'ai aucune idée de la façon dont j'aimerais gagner ma vie, alors j'ai voulu imaginer un truc cool. Je voulais savoir ce que ça faisait, d'être la file populaire du groupe.
Je n'avais rien planifié. J'ai détesté chaque mensonge. Tout ce que je voulais, c'était me sentir exister.
Moi, par exemple, j'hyperventile et je prends la fuite quand mes émotions me submergent. Envisager les options de repli est ma deuxième nature.
Avoir des failles n'est pas une fatalité, ce sont juste des ouvertures qui nous permettent d'accéder aux autres.
Une fois devant le canapé, je n'ose pas m'asseoir. C'est sans doute idiot, mais je ne sais pas occuper l'espace de quelqu'un d'autre. J'ai peur d'être impolie. Et si je m'asseyais à sa place préférée ? Et si j'avais gardé mes chaussures pour marcher sur le tapis et que mon hôte avait oublié de me demander de les enlever ? Quand je ne suis pas en terrain connu, je n'agis que par mimétisme.
Mais d'autres rêves, d'autres amours, prendraient le relais tôt au tard. Et c'était peut-être ça, le plus triste : pleurer une histoire tout en sachant pertinemment que d'autres finiraient par s'écrire, signe que celle-ci n'était finalement pas aussi singulière, ni aussi extraordinaire qu'on brûlait de le croire.
Le monde qui s'agite autour de moi, je ne le comprends pas, je ne lui appartiens pas. Je ne le reconnais pas comme mien. L'imagination est la porte de sortie qui me permet de respirer quand, ici-bas, je commence à suffoquer.
Les gens, le bruit, les futilités... Tout cela n'a rien d'aussi réjouissant que la perspective d'une soirée dans l'écrin de ma chambre, un bon roman entre les mains et un morceau de chocolat sur la langue.
Je ne comprends pas cette pression sociale pour tout aille vite, comme si la tendresse et les sentiments appartenaient à l’enfance, et qu’on ne laissait aux adultes que des pulsions animales.
C’est le pouvoir d’oublier qu’on est mortel qui rend la vie supportable.
Avoir des failles n'est pas une fatalité, ce sont juste des ouvertures qui nous permettent d'accéder aux autres.
Quand on a donné à son cœur des raisons de battre, ce serait une folie que de les lui enlever.
J'acte la fin d'un chapitre et le début d'un nouveau. Et Dieu sait que je n'aime ni les fins, ni les débuts... Ils ont cette fâcheuse habitude de chambouler tout ce qui était confortable et familier.
Peu importe la tristesse d'aujourd'hui, je suis forte et le temps me guérira, car il nous guérit de tous les maux. C'est sa seule vocation. Changer ceux qui le traversent. Les conduire vers l'avenir radieux qui les attend.
Parfois, crier, c'est tout ce qu'il nous reste pour ne pas vriller.