Citations de Pauline Pucciano (52)
Les désirs réalisés sont les tombeaux des rêves.
Guérir n'était-il pas un pouvoir plus puissant que détruire ?
- Est-ce pour cela qu'on fait les révolutions, Daphnaé ? Juste pour humilier les oppresseurs ?
- C'est un début.
- On ne répare pas une haine qu'on a allumée. Si le feu s'éteint par l'eau, c'est par le sang que s’éteint la haine. Reste à savoir le sang de qui.
Le meurtre avait ceci de particulier qu'il ne permettait aucun retour en arrière [...].
Dans la police on ne traquait que rarement des tueurs. On traquait bien plus régulièrement des témoins, espèce fuyante et volatile, souvent décevante, mais toujours renouvelée.
L'universalisme des Sédentaires est incompréhensible pour nous. L'être humain, ça ne veut rien dire. C'est une grande poubelle où l'on jette pêle-mêle des diamants et de la boue.
C'est alors qu'elle apparut, et sa présence éclipsa tout le reste - les serveuses, les clients, le décor mème, semblaient avoir perdu toute consistance, pour la laisser seule réelle.
Les gens étaient persuadés qu'une enquête policière consistait à découvrir le meurtrier... mais les meurtriers étaient une espèce banale, et n'intervenaient qu'à la fin, presque après la fumée des cierges, une fois qu'on avait tout compris. Ce qui faisait le charme de l'enquête, ce qui lui donnait son ton, son atmosphère, le parfum singulier qui vous enveloppait pendant des semaines, ce n'était pas le meurtrier. C'était la victime.
Les ombres mouvantes des nuages et les vols lointains des rapaces constituaient le seul mouvement dans ce paysage écrasé, éternellement identique à lui-même.
- La réalité, on a besoin de la saisir, délicatement, par tout petits morceaux, et de la déplier.
- De la déplier ? répéta Alvar.
- Oui. C'est comme ça que j'ai toujours vu le rôle du langage. Le langage déplie le réel. Il révèle sa forme interne, il lui permet de s'épanouir.
C'est comme ça que j'ai toujours vu le rôle du langage. Le langage déplie le réel. Il révèle sa forme interne, il lui permet de s'épanouir.
Abel avait besoin de sensations fortes. De drogues, de danger, de défis. Lorsqu'il n'en avait pas, il avait l'impression de ne vivre qu'à moitié, dans une existence anesthésiée.
L'intelligence de Ruben était une machine huilée, habituée à la tache, et qui se mettait en marche toute seule, sans intervention particulière de sa volonté.
- Un ouvrier doit être stupide, répondit le chancelier. Un ouvrier intelligent est un futur révolté.
L'antichambre était claire et spacieuse, et un iguane domestique aux profondes teintes vertes et bleues, somnolait sur la mosaïque chauffée par un rayon de soleil .
La tour où vivait Titania faisait cinquante-huit étages - c'était l'une de ces structures verticales qui avaient fait polémique au XXI siècle et fini par strier la surface de Paris de sept flèches démesurées. Une certaine recherche architecturale avait été exigée pour les permis de construire, car c'était avant la Grande Désétatisation.
Elle se trouvait devant un dilemme historique, sans personne pour l'aider à trancher. C'est elle qui était le chef, maintenant, c'était à elle qu'incombait cette énorme, cette vertigineuse responsabilité. Sacrifier la liberté présente pour la survie future. Ou sacrifier tout futur pour conserver encore un peu le monde déliquescent qu'on avait aujourd'hui. Elle ne put s'empêcher de revoir le visage enflammé de Terence au restaurant. "Quand nous prenons une décision, c'est une décision humaine, parce qu'elle n'est pas entièrement objective et rationnelle. Elle est aussi subjective - elle dépend de notre histoire, de nos relations, de nos valeurs. Tu appelles ça de l'ignorance, j'appelle ça de l'humanité."
Quand le cercle me paraît trop étroit, je prends la tangente.
Le monde en crise était prêt à s’engouffrer dans n’importe quelle brèche, pourvu qu’il ait l’impression de sortir du cul-de-sac où il s’enlisait. Il suffisait d’agiter un espoir, une idée : la guerre, la haine d’une race, la foi en la technologie… Plus l’étendard était criard, et plus on le suivait ...