Citations de Pedro Garcia Rosado (12)
Il calme l’excitation qui s’empare de lui en regardant le fleuve sombre, comme s’il cherchait à renforcer sa motivation. Il avait appris que toute mission doit avoir un sens et ne pas être accomplie uniquement par obéissance aveugle aux ordres reçus.
(Poche, p. 424)
Il n'arrive pas à disputer le cadavre à cette créature qui retrouve ainsi un peu d'humanité.
Dans le sous-sol, il n’y avait ni règles ni hiérarchies. Seuls les plus forts survivent. Et en survivant, ils règnent.
(Poche, p. 300)
- Comment tu sais tout ça, Oulianov ?
- J'étais flic, j'ai fait ce que font les flics : j'ai fait une enquête, inspecteur Moura.
« Je me serais bien passé d'entendre ça », se dit Moura.
Il se lève, les photos à la main et regarde Oulianov.
- Je vais chercher à savoir qui sont les trois hommes de la photo, dit-il. Tu m'attends, mais dans une autre pièce.
Oulianov se lève, sans rien dire, inquiet. Il a échappé à un piège, mais il a pu tomber dans un autre.
Moura l'a toujours traité avec respect, mais il est flic et obéit à qui commande.
Il y a des photos qui peuvent détruire des carrières, des fortunes, des rêves de grandeur, ses illusions... mais aussi constituer un terrible danger pour celui qui montre en être le possesseur.
Les politiques, on ne peut pas avoir confiance en eux : d'abord, ils ont peur de s'engager, et ensuite, ils dénoncent leur meilleur ami juste pour ne pas se faire prendre eux-mêmes.
Un mort non identifié n'est pas chose étrange ni peu courante. Ils sont nombreux les morts et les mortes qui entrent à la Morgue de Lisbonne et qui y reste avec quelques notes circonstanciées en annexe, dans l'attente d'un meilleur sort, quand rien ne peut les identifier, quand personne ne les recherche ou quand on pense que l'identification n'en vaut pas la peine.
Ils restent entreposés là au cas où se présenterait une demande subite d'organes encore utilisables ou bien, lorsque les installations sont surpeuplées, ils sont évacués, sans que personne ne sache ni ne veuille savoir vers quelle destination.
Lourenço se regarde dans la glace et n'aime pas ce qu'il voit : un homme de petite taille, plus gonflé qu'obèse, pas vraiment blond, avec l'air d'un enfant pris en train de faire une bêtise. Qu'est-ce qu'on fait quand on a tué quelqu'un ? C'est la première fois : et donc, il ne sait que faire.
Le monde qui l’entoure est un désert d’âmes où il est de trop.
Si l'on a coutume de dire que le monde de la politique est une jungle, pensa Vasques, ce n'est pas en raison de l'absence de règles, mais à cause du rôle déterminant qu'y joue la peur.
C'est un principe que Vasques érige en règle pour tous ceux qu'il emploie, sans leur dire, toutefois, que les règles ne sont des règles que si elles sont transgressées, au moins une fois.
Si les choses ne deviennent réelles que lorsqu'elles sortent dans les médias, il existe des choses du monde réel qui, bien que réelles, ne paraissent dans les médias que lorsqu'on a décidé de les faire paraître.