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Critiques de Philippe Desbrosses (6)
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Retour sur Terre : 35 propositions

Les 35 propositions succinctement mentionnées dans ce petit ouvrage ont été élaborées par un groupe de sept personnes, philosophes, économistes, biologistes...plus ou moins connus, plus ou moins engagés dans la lutte contre le réchauffement climatique et la perte de biodiversité.

Pour essayer d'enrayer la destruction de l'habitabilité de la planète, ils proposent de jouer sur plusieurs tableaux (agricole, institutionnel, fiscal, énergies fossiles, revenus, dette publique...) et de jouer sur plusieurs niveaux (local, régional, national, européen et mondial).

On doit considérer ces propositions comme une base de travail, à remanier, enrichir, développer, pour aboutir à l'élaboration consensuelle d'un plan de mesures systémiques à mettre en œuvre...dans les 10 ans qui viennent...



Challenge NON FICTION - TOUT CONNAÎTRE 2023

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Retour sur Terre : 35 propositions

Ce livre est révolutionnaire.

Révolutionnaire par quelques-unes de ses propositions , aujourd'hui absurdes à beaucoup, dangereuses pour d'autres et demain évidentes (selon Schopenhauer). (Je citerai par exemple la proposition du rationnement individuel.)

Révolutionnaire car il nous fait faire un saut en dessinant un monde radicalement différent dont l'établissement ne semble possible qu'a travers un changement brusque et violent dont l'histoire n'a retenu que les mauvais souvenirs.



Ce livre est salutaire.

Que la révolution ne soit pas possible . Que la révolution ne soit pas souhaitable. Il est indispensable de nommer d'abord le futur sans se préoccuper de sa radicalité, mais en identifiant les problèmes et en vérifiant la pertinence des solutions.

C'est ce que fait ce livre et force est de constater que les changements proposés sont radicaux.

Sinon on se retrouve vite soit dans le déni, soit dans une transition vers … le statut quo.

Cette radicalité pose évidemment problème mais elle offre également un espoir.

Ce livre ne fait que ça. Ce qui bien sur n'est qu'une étape nécessaire et largement insuffisante.



Le fait-il bien ?

Mon impression est que c'est un premier jet qui doit être poursuivi.

Le format choisit est percutant : un travail collectif, peu de pages, peu de mesures, chacune limitée à son résumé avec quelques notes bibliographiques.

Le résultat l'est moins : je peine à comprendre certaines formulations (par exemple "l'objet social doit préciser la contribution au bien commun"), certaines solutions ne me semblent pas seulement résumées mais plutôt esquissées (par exemple "chaque produit marqué d'un signal "prix" en matière/énergie"),l'ensemble manque parfois à mes yeux de cohérence (par exemple dans la définition du rôle des différents acteurs économiques territoire, producteur, consommateur) et manque de confrontations entre les différentes propositions venues d'expertises différentes (par exemple revenu de transition écologique et poly-activité intermittente) .

On n'est pas au niveau de qualités du manifeste négawatt par exemple.



Et sur le fond ?

Au delà de ce caractère de jeunesse , je voudrais souligner que ce corpus de propositions est assez unique. Je n'en connais guère d'autre qui vise aussi large et à hauteur du problème posé.

Certaines propositions ne résisteront pas à un travail de relecture collectif auto-critique.



Que souhaiter ?

Que ce travail vive. Que ce travail suscite des contre-propositions (critique externe).

Que soit explicité le mode de travail collectif passé et surtout à venir.

Que soit développé le modèle proposé. Qu'il soit soumis à un travail de relecture intense (critique interne)

Que soit ensuite abordé le chemin à suivre et la question de l'acceptabilité. (par exemple en remplaçant les mesures d'équité visées par des mesures de réduction des inégalités …)



Ce livre est un espoir et vous fera amplement réfléchir, au moins à ceux qui en accepteront la courte lecture.

Car il a des défauts et des propositions qui empêcheront sa lecture à beaucoup d'autres.



Gilles Cormary
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Nous redeviendrons paysans

What ?! Quand je lis ce livre je me rends compte à quel point les choses, une fois implantée, ne change que difficilement.

Je vis à la campagne et l'agriculture berce ma vie depuis que je suis née. Nous vivons grâce à la Terre.



Lire ces pages et me rendre compte quand plus de 30 ans rien n'a bougé, rien n'a évolué... c'est frustrant.

Pire à l'heure actuelle nous avons des informations, des preuves et des personnes qualifiés qui essaient de prévenir le monde que notre système est défaillant, qu'il n'a jamais été un miracle mais une erreur pour la vie et notre planète.



Parlons un peu de ce livre. L'auteur est un maître en la matière et on s'en rend bien compte au fil des pages. De l'invention de l'agriculture à aujourd'hui il nous explique comment l'humain a fait évoluer son environnement pour devenir son idéal.



J'ai un petit bémol c'est que le livre n'a pas été retouché alors c'est très bien pour nous rendre compte de la situation mais j'aurais bien aimé des notes en fin de pages ou en fin de chapitre.



Si vous avez l'occasion de lire ce livre n'hésitez pas.. C'est important.
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Nous redeviendrons paysans

Ce livre de Philippe Desbrosses nous replonge dans une agriculture des années 80 et en dénonce déjà les dérives. C'est un livre accessible à tous, qu'on s'y connaisse en vie rurale ou pas. Il en appelle à revenir à une agriculture plus raisonnée pour les générations futures.
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Le pouvoir de changer le monde : L'intellig..

J'ai passé plusieurs mois avec l'infâme Le pouvoir de changer le monde, l'intelligence verte, de Philippe Desbrosses. C'est un livre qu'on m'a offert il y a deux-trois ans et que je n'ai jamais réussit à ouvrir et ensuite, tellement de difficulté à tourner les pages ! Thème : la planète est polluée.

Déjà, il a été écrit avant les années 2000 et réédité. Je ne comprends pas ce choix d'édition car dans un sujet comme l'écologie, heureusement qu'on a fait beaucoup de chemin depuis vingt ans !

Ensuite, l'auteur ne cite aucune source (mais des "truc-muche a dit que", tellement convaincants... et style "je ne me mouille surtout pas dans ce que je raconte".

Bref, le pire livre que je lis depuis des années !
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Nous redeviendrons paysans

Dans les détails disons d’une part que la préface de l’abbé Pierre, une petite page qui ne dit rien, est ridicule. Tout cela pour mettre le nom bien visible sur la couverture, ce serait risible et grotesque si on ne prenait pas plaisir à retrouver le nom de ce valeureux catholique qu’un certain lobby voudrait faire disparaître de la mémoire collective malgré son travail sans répit pour les plus démunis.



D’autre part, la construction du texte aurait pu être revue puisqu’après des chapitres 2 et 3 interminables, on trouve des chapitres très courts, de sorte que le tout est assez disproportionné.



Sur le fond c’est très intéressant et très frustrant.



Frustrant : trouver un texte de 1988 et le lire en tâchant de considérer tout ce qu’il reste de vrai, ou toutes les prévisions qui ont été invalidés par le temps, se remettre dans l’horizon d’attente de l’auteur, avoir à chercher les données pour voir ce qui a évolué, c’est une chose. Avoir en main un livre de 2021 où seule la bibliographie a été mise à jour donne plusieurs fois envie d’arrêter la lecture. Pourquoi ne pas avoir pris la peine de rajouter des notes permettant au lecteur de savoir ce qu’il en fut de certaines affirmations ou de l’évolution de certaines tendances ?



Intéressant : en synthèse, tout le propos de Philippe Desbrosses est de montrer en quoi un abus de raison conduit à quelque chose de tout à fait déraisonnable, en témoignent les nombreux exemple où une rationalisation (apparente et à court terme) conduit à un effet pervers qu’il faut résoudre par une nouvelle mesure que causera elle aussi une effet pervers, ad lib. Sans qu’il cite jamais Hayek, tout ceci conduit à penser qu’un « kosmos » (un ordre spontané hérité d’une sélection établie en des millénaires d’années) est plus robuste qu’un ordre construit (« taxis »), sorti de la tête arrogante des ingénieurs. Lorsqu’il évoque de nombreuses fois, la fragilité des systèmes de monoculture appliquant à outrance la division internationale du travail, je n’ai pu m’empêcher de penser à la critique du cosmopolitisme et du commerce à trop grande échelle, faite par Karl Polanyi dans La Grande Transformation (1944), des années avant la PAC et le délire prométhéen de la CEE – qui a changé de nom mais duquel nous ne sommes pas encore sortis, seuls les Anglais ayant fait le pas de sauter du train fou en marche. Car il s’agit là non seulement de critiquer la logique court-termiste d’un système interdépendant très rationnel sur quelques années mais qui peut provoquer une catastrophe à la moindre anicroche avec effet domino, mais aussi la perte de qualité des produits, la qualité de travail et la destruction culturelle des pays embarqués dans cette aventure folle qui produisent à leur tour ces surcoûts sociaux et médicaux. Vu sur une échelle d’une ou deux générations, le bilan est totalement négatif, de sorte que même une personne ne considérant que l’aspect quantitatif en monnaie peut critiquer le modèle sans même faire appel à des notions sentimentales et qualitatives.

Enfin, du moins, si on suit une logique spontanéiste voulant que les ingénieurs sociaux, dans leur folie rationaliste – et l’emprise, très bien marquée, de l’industrie (secteur secondaire) sur l’agriculture (secteur primaire) – se trompent de bonne foi. Si la logique est volontaire, presque complotiste, visant à détruire tout ce qui peut l’être, en couplant avec des normes de plus en plus drastiques, afin de mettre dans la main de quelques grands groupes (et de leurs financiers) la production de denrées vitales afin de tenir les peuples, ces bêtises s’entendent différemment. Or, Philippe Desbrosses, s’il donne quelques exemples qui pourraient laisser incliner à cette interprétation des événements d’après-guerre, ne le fait pas. Au contraire, il montre – et là encore c’eût été intéressant d’actualiser via des notes son chapitre sur l’essor de la agriculture biologique qui semble vrai, mais surtout depuis les années 2010 – qu’une époque se tourne après les exigences de productivité agricole entre 1970 et 1990 et un retour à un modèle plus raisonnable. Du coup que penser avec cet horizon daté et toutes les questions que posent l’actualité et l’inactualité du texte à la fois. Que penser, dès lors, de ses « scénarios de l’apocalypse » (nom du chapitre 8), nous qui sommes là pour le lire – l’apocalypse n’a pas eu lieu trente ans après… – bien que tout ce qu’il dise paraisse d’une triste justesse ?



Enfin, si Philippe Desbrosses flirte avec des notions ésotériques qu’il ne désire pas approfondir ou qu’il tait dans ce livre, le plus important du livre étant de montrer la folie de l’agriculture industrielle, mondialisée et chimique tout en donnant des perspectives non-détaillées, mais cela n’est pas gênant. Un peu d’alchimie par là, de la biodynamie steinerienne, un peu de conservatisme bienvenu, il n’y a cependant rien de sectaire. Plus troublante est son rapprochement avec Arnold Kaufmann. En effet, quiconque voit rétrospectivement que ce qui a été fait avec les plantes et les animaux dans les années 1970-2010 est en train d’être élargi à l’homme, depuis la cybernétique balbutiante des années 1960-1970 au transhumaniste tapageur des années 2010-2020, lire ces idées de nouvelle ère et d’entrée dans le monde de Sapiens III (l’« homo deus » de Harari ?) paraît totalement contradictoire. Ou alors il aurait fallu expliquer comment l’être humain pourrait faire la synthèse dialectique entre un retour au « kosmos » naturel et la « taxis » de haute technologie. Il n’est pas sûr que l’auteur ait eu totalement conscience dans les années 1980 de cette contradiction, et sans doute eût-il été là encore intéressant de voir comment il pouvait articuler le spiritualisme d’un Guénon (qu’il cite une fois) ou de Rudolf Steiner et la technolâtrie gnostique, progressiste des chantres de l’ogéèmisation de l’Homme, après celle des plantes… Il y a là une tâche aveugle qui plane sur le livre et annule un peu sa partie plus positive.



Reste le constat alarmant pour nos territoires et notre santé. Et où en est-on malgré l’essor d’un retour à l’agriculture biologique ?
Lien : http://poussieres-de-bulles...
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