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3.46/5 (sur 24 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Neuilly-sur-Seine , le 30/06/1964
Biographie :

Philippe Garnier est romancier, essayiste, traducteur, éditeur et critique littéraire.

Après des études de philosophie et à l’Institut d'Études Politiques (IEP), il travaille comme responsable éditorial au sein du Groupe Hachette. Il participe ensuite à l’aventure d’une maison indépendante puis, pendant quatorze ans, devient éditeur de romans, d’essais et de documents chez Denoël.
Outre deux essais aux Presses Universitaires de France: "La Tiédeur" (2000) et "Une petite cure de flou" (2002), il est l'auteur de trois fictions : "Mon père s'est perdu au fond du couloir" (Melville/Leo Scheer, 2005), "Roman de plage" (Denoël, 2007) et "Babel nuit" (Verticales, 2012).

En 2020, il publie "Mélancolie du pot de yaourt - méditation sur les emballages", une série de courts textes où il évoque ces petits objets a priori insignifiants qui traversent notre vie et notre imagination.
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Source : Editions Verticales
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Bibliographie de Philippe Garnier (II)   (7)Voir plus

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Citations et extraits (7) Ajouter une citation
Mais il avait une idée beaucoup plus complète de la protection dentaire. Il travaillait à une nouvelle langue qui n'usait pas les dents, une langue presque uniquement composée de voyelles légèrement fermées, de façon à les moduler sans jamais ouvrir grand la bouche et sans produire de vibrations agressives. Puisant des mots dans toutes les langues, avec une préférence pour l'anglais, il en élidait les consonnes jusqu'à produire un continuum de voyelles plus ou moins expressif.
Ainsi travaillait-il sans relâche à cette grande suppression des consonnes, comme à un adoucissement mondial des langues. Il modulait chaque mot plusieurs fois avant d'en mettre au point la version définitive, un phonème idéal qu'il enregistrait sur son petit magnétophone. Il connaissait des moments d'exaltation car bien au-delà de la protection dentaire, il entrevoyait un apaisement universel. Moins de consonnes – occlusives, dentales, palatales – cela signifierait un jour moins de conflits dans le monde. Tout frottement de la langue sur les dents, toute vibration à l'intérieur de la mâchoire se traduit à plus ou moins long terme par des querelles familiales qui dégénèrent en guerres de clans, lesquelles se dégradent en guérillas modernes qui peuvent aller jusqu'au génocide. Sans pousser jusqu'à ce scénario extrême, mon père pensait que la suppression des consonnes favorisait la paix intérieure, même si, reconnaissait-il, l'oreille humaine met des consonnes partout. Par exemple le mot gong, disait-il, est une onomatopée, mais le son du gong ne comporte pas de « g », le son du gong c'est oûooo - aaa - ôôôô. Quel besoin avons-nous de tout figer avec des consonnes ? Mon père prêchait une conversion à la voyelle murmurée, à la langue déconsonantisée.
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Jeter n’est pas à la portée de n’importe qui. C’est un programme ambitieux qui se déroule en plusieurs étapes. Il faut d’abord trouver à l’objet certaines qualités. Il faut ensuite le garder auprès de soi pendant un certain temps ou en consommer une partie. Il faut enfin nier sa valeur et le faire disparaître. Cela demande un certain apprentissage, une certaine maturité. Il faut pouvoir revenir sur un choix premier pour le déclarer inepte, une heure ou dix ans plus tard, accorder une valeur à la chose et la lui retirer. Un va-et-vient aussi fluide, aussi capricieux, est le fruit d’une longue éducation. La plupart du temps, nous jetons d’abord les emballages.
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L’hyperconsommation nous apporte-t-elle de grandes satisfactions ? Rien n’est moins sûr. En revanche, elle nous apparaît, dans son accélération perpétuelle comme un processus ordinaire. La communication marchande est parvenue à présenter comme normal un mode de vie des plus étranges. Ce fut une de ses grandes prouesses. Toute perspective de ralentissement devient inquiétante. Toute tentative pour pérenniser les objets ménagers, bricoler un réfrigérateur et même fabriquer des réfrigérateurs potentiellement bricolables, fait figure d’hérésie. Le sens de la norme est un gisement qui s’est constitué au fil du temps.
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(...) ils feraient gravement le bilan de la journée au club, avec la même pauvreté dans l'échange qu'au fil de l'année dans leurs communications téléphoniques Paris-Caracas, où il était question de carnet scolaire et de progrès en natation. Stéphane n'était pas dupe et ne comprenait pas que Pablo se prête à ce jeu, on aurait dit un répertoire de théâtre japonais avec des masques hiératiques dans une version bon enfant, je te parle, moi ton fils comme à mon père et s'il te plaît fais un effort.
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Il est possible que l’immobilisme du pot de yaourt apaise en nous l’angoisse de la métamorphose permanente des objets.
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Nous marchons à la surface d'une minuscule décharge cosmique.
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Un fragment d'os dans une châsse en or sertie de pierres précieuses :tel fut , entre les XIème et XV ème siècles ,le sommet du packaging européen.
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