La puberté divise le sujet qui ne retrouvera plus jamais l'unité perdue de son enfance. Le corps s'impose comme un possible corps étranger dont on a hérité sans le choisir. Cette trahison du corps qui échappe, ce corps étranger qu'il va falloir réapprendre à s'approprier, questionnent inévitablement l'adolescent que sont héritage et sur sa relation à ses géniteurs.
Cette fonction de révélateur de l'adolescence est d'autant p^lus sensible actuellement que cette période de la vie s'étend et que la société, en mal de valeurs reconnues, s'en sert comme d'un miroir qui permet aux adultes à la fois de dénier le temps qui passe et leur propre dépression en focalisant leurs inquiétudes sur les jeunes. Cette situation accroît la proximité entre adolescentes et adultes, affaiblit les médiations susceptibles de servir de pare-excitations et de soutien à une fonction tierce, et rend ces adolescents d'autant plus réactifs aux attitudes et à l'état psychologique des adultes.
L'accroissement actuel des états-limites, des pathologies narcissiques et des troubles du comportement à l'adolescence ne reflète pas tant des changements structuraux en profondeur de l'organisation psychique des adolescents que des formes nouvelles d'expression d'organisations psychiques en elles-mêmes peu différentes de celles du passé et congruentes avec l'évolution sociale et le comportement des adultes.
L'accroissement actuel des états-limites, des pathologies narcissiques et des troubles du comportement à l'adolescence ne reflète pas tant des changements structuraux en profondeur de l'organisation psychique des adolescents que des formes nouvelles d'expression d'organisations psychiques en elles-mêmes peu différentes de celles du passé et congruentes avec l'évolution sociale et le comportement des adultes.