AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Bibliographie de Philippe Koeberlé   (7)Voir plus

étiquettes
Videos et interviews (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de

Autopsie d'une truite Philippe Koeberlé, Nicolas Robert La grosse truite est rusée et prudente. Cela fait des mois que Séverin la guette dans un méandre du Dessoubre. Quand, enfin, il finit par la capturer, il ne se doute pas qu'il va au-devant de graves ennuis. Car, en évidant la bête, il découvre en son ventre une oreille humaine. Un polar aux personnages attachants, bien construit, aux ramifications environnementales passionnantes, qui ravira les pêcheurs à la mouche comme ceux du dimanche. Un léger bémol : la justification un peu redondante du choix de vie du héros principal.


Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
— C'est bon, c'est bon, on y va, fit-il en dépliant lentement son mètre quatre vingt-dix, qui paraissait être fait essentiellement d'os, sans aucun muscle autour. Qu'est-ce tu as comme échantillons ? J'espère que tu ne m'as pas ramené trop de boulot, j'ai pas dormi de la nuit ! j'étais aux trente ans d'Eric, on a fait une de ces fêtes, on peut pas dire, mais les Français savent quand même mieux s'amuser que les Suisses.

— Un Français c'est un Suisse de bonne humeur et un Suisse c'est un Français qui travaille, répondit-elle en riant, mais que tu aies dormi ou pas, il me faut ces résultats le plus vite possible, je suis repérée, et moins on trainera dans le secteur mieux ça vaudra.

— Roulée comme t’es tu seras toujours repérée partout, Karinette, j’ai toujours dit qu'il fallait confier les missions discrètes aux grosses Suisses-allemandes, au moins on est sûr de pas se les faire piquer !
Commenter  J’apprécie          240
Les cimetières sont des lieux calmes, mais celui de Valoreille avec ses quelques tombes serrées autour de la petite église, sur le flanc d'un plateau qui dominait au loin la vallée du Dessoubre, incitait encore plus à la paix. Et la paix, c'était sans doute ce dont avait le plus besoin Séverin.

Depuis la veille il se sentait différent. Il ne sut jamais s'il était resté dix minutes, deux heures, ou plus dans le cimetière. Il sortit lentement. Un vieil homme mince avançait vers lui d'un pas lent, les deux mains dans le dos. Il s'arrêta devant Séverin et l’examina.

— Vous n'êtes pas de Valoreille. De la famille ici ? dit-il en montrant le cimetière du menton.

— De la famille ? Séverin hésita. Oui. Toute ma famille, dit-il brusquement.

Le vieil homme hocha la tête.

— C'est un bon endroit pour reposer, dit-il, tous les cimetières ne se valent pas, jeune homme, on le sait nous autres les vieux. J'y serai un jour, affirma-t-il, comme si c'était un privilège rare.

Il regarda les tombes d'un air satisfait.

— On est bien dans ce pays, j'y suis né et je serai heureux d'y mourir. Les gens sont gentils ici, on y est jamais seul. Il marqua un temps d'arrêt. C'est sûr qu'il ne se passe pas grand-chose par ici. Pas grand-chose. Mais c'est tant mieux comme ça.
Commenter  J’apprécie          220
L’inspecteur Amiotte-Suchet était de très bonne humeur, il avait été désagréable, mais juste assez, pour qu'on ne puisse rien lui reprocher. Ce notaire allait passer une mauvaise journée. Cela ne serait peut-être pas la dernière.

— Au fait, dit-il à son adjoint qui conduisait, tu connais la différence entre un notaire et un oiseau ?

—Ah non ! Mais je sens que ça va être bien !

— Eh bien, L’oiseau lui, il ne vole pas tout le temps !
Commenter  J’apprécie          230
— Tu vas découvrir ce qu'est une tempête islandaise. Même l'été il peut neiger, ou alors c'est le vent et la pluie, parfois le brouillard, tellement épais que I’on peut s'égarer sur un chemin mille fois emprunté, à cinq cents mètres de son foyer...

Cela peut durer des semaines, l'hiver on meurt de froid, l’été on se perd, on disparaît dans des gouffres, on se noie en essayant de traverser des rivières que l'on croyait connaître, on crève seul sans savoir qu’on est près du but, et le pire c'est que bien souvent on ne retrouve jamais les corps. Comme ces soldats anglais disparus dans les failles de Hraevarskôrd pendant la Deuxième Guerre mondiale, ou ces deux jeunes Allemands avalés par le glacier de Svinafellsjôkull il y a quelques années. Il ne reste d'eux qu’une plaque fixée sur la roche, qui sert surtout à impressionner les touristes. C'est aussi ça l'Islande ! Un pays où les espaces sont infinis et où il faut parfois vivre enfermé entre quatre murs pendant des semaines...

Ici, c'est la nature qui domine l'homme, c'est elle qui le façonne, il faut toujours négocier notre survie avec elle. Il faut la respecter. Ce que vous avez bien du mal à faire dans le sud.
Commenter  J’apprécie          200
Séverin était toujours devant l'évier ci regardait l'oreille fixement.

— C'est pas une oreille de cadavre, elle n'est pas décomposée. Elle était encore sur son propriétaire il y a moins de vingt-quatre heures, et la truite venait de l'avaler, elle n’est pas du tout digérée.

—Tu retrouves vite tes réflexes de flic dis donc ! Moi, je peux pas raisonner, je suis trop retourné.

— Soit le propriétaire de cette oreille est mort cette nuit, soit elle a été coupée quand il était encore vivant, continua Séverin sans l’écouter, mais c'est pas vieux cette affaire.
Commenter  J’apprécie          201
Les invités étaient nombreux mais choisis. Le p'tit Mouge n'avait convié que ses vrais amis, selon une définition qui lui était toute personnelle :

Pas de fainéants, de faux-culs, de rouges, de fachos, de gens qui votent à droite ou pire, à l’extrême droite, de pollueurs, d'abonnés à l'assurance, de chefaillons de merde, de membres de SUD et de la CGT - il avait été délégué syndical CFDT - et de racistes... annonçait-il depuis un mois dans tout son atelier.

Au sein d'une entreprise de la taille de « la Peuge », comme tout le monde sumommait Peugeot SA, cela faisait encore beaucoup de monde, et le p'tit Mouge était très populaire. Parmi les trois cents ouvriers licenciés, il avait été un des rares à organiser une petite réception pour son départ.

Les circonstances ne s'y prêtaient pas vraiment : il n'est pas fréquent de faire la fête lorsqu'il y a un plan social dans une unité de production.
Commenter  J’apprécie          190
— Et vous savez ce que j'ai découvert ?
Elle attendit quelques secondes avant de continuer, en fixant malicieusement Séverin.

— Il y a un musée... du... pénis" ! Je ne l’ai pas visité seule, mais je t'ai acheté un tee-shirt, mon p'tit Français. Il faudrait en ouvrir un à Genève. Rien que pour voir la tête de tous ces braves calvinistes empêtrés dans leur morale poussiéreuse !

— Cela va être le meilleur réveillon depuis le début du vingt-et-unième siècle ! dit Séverin en riant et en attirant Karine dans ses bras.

__________

"
Le phallological Muséum, qui ambitionne de présenter les organes génitaux des males de toutes les espèces animales.

Y compris d'lslandais !
Commenter  J’apprécie          192
—Vous embêtez pas pour l'argent, Monsieur Philippe, j'ai pas de gros besoins, et puis il y a assez de touristes dans la région pour que je loue ma chambre de temps en temps. Cest que je m'étais bien habituée à vous. Au début ça sera un peu vide, mais la vie continue, ça fait tant d’années que je suis seule. En même temps je vous comprends : la vie est trop dure ici, les hivers sont longs, et comme disent les jeunes, il n'y a que deux saisons, l'hiver et le quinze août ! Il faut être né ici pour y vivre.

Séverin parcourut du regard les grandes falaises calcaires, assiégées par des forêts dont chaque arbre semblait partir à l'assaut des parois verticales.

— Je crois que je pourrais faire ma vie ici, finit-il par dire tristement, mais on ne choisit pas toujours.
Commenter  J’apprécie          180
Y a vraiment tout le pays la-dedans, l'odeur des forêts, des sapins, des sous-bois humides, des champignon, non pas des champignons, des morilles. Mais ça sent aussi la noix, la noisette, et les rivières, leurs rochers et la mousse, et cette couleur, on dirait du blé mur, ou le jaune des cailloux calcaires de la rivière quand elle est un peu haute et que les fonds ont été nettoyés par la crue. Tout ça dans une bouteille de vin jaune, c'est un miracle, un don de la nature.
Commenter  J’apprécie          20
Vous n’imaginez pas le nombre de ruisseaux qui pourraient vous paraître insignifiants à vous autres et qui faisaient tourner une petite roue et vivre une famille entière!
Commenter  J’apprécie          30

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Philippe Koeberlé (49)Voir plus

Quiz Voir plus

Naruto Shippuden

Comment s’appelle le meilleur ami de naruto ?

Madara
Naruto
Sasuke
Kakashi

11 questions
1257 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *}