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3.8/5 (sur 100 notes)

Né(e) à : 1987
Biographie :

Phœbe Hadjimarkos Clarke vit dans des grandes villes et des petits villages. Tabor a été édité par les éditions Le Sabot et c'est le premier roman de la "Collection du seum" consacrée aux récits .
Elle est franco-americaine et écrit de la science-fiction queer.

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Lecture par l'autrice & rencontre animée par Sylvie Tanette Fauvel a perdu un oeil suite à un tir de LBD. Elle accepte de garder la chienne du père d'une de ses amies dans une maison isolée à la campagne. Hannah n'est pas un chien comme les autres, c'est le clone d'une première Hannah, qui trône empaillée au milieu du salon. Elle suscite les peurs et les reproches muets du village, à mesure qu'on découvre au matin des animaux massacrés, et qu'elle-même rentre parfois ensanglantée. Cette situation est le point de départ d'un récit de traque et de cauchemar délicatement progressif. Au fil d'une pseudo-enquête hallucinée, le roman explore les notions de domination, d'animalité et de violence. À travers la proximité, voire l'amalgame entre animaux et humains, Aliène questionne la nature de ce qui est caché, la vie animale, et surtout l'instinct de peur. Tel est le véritable fil du récit, rarement traité avec autant de nuance et de force. « Ainsi il existe encore des lieux sur ce continent et dans ce pays qui est malencontreusement le mien, dans la mesure où cent fois préférable aurait été de naître apatride ou de ne pas naître du tout, il existe encore des lieux qui ressemblent à l'image idéale que l'on s'en fait. » Phoebe Hadjimarkos Clarke, Aliène. À lire – Phoebe Hadjimarkos Clarke, Aliène, éd. du sous-sol, 2024. Son : Axel Bigot Lumière : Patrick Clitus Direction technique : Guillaume Parra Captation : Claire Jarlan

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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Il est campé les jambes écartées, la crosse de son fusil bat contre les cuisses fantasmées que l’on devine, même à travers le tissu épais du treillis, à la fois musclées et grasses, probablement boutonneuses sous les poils blondins. Il a surgi de l’épaisse muraille de brouillard, comme une apparition, flanqué de deux personnes sans visage, et tous se sont mis en devoir d’installer un poste d’observation là, dans le jardin.
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Elle se sent ours réintroduit, elle se sent eau minérale en bouteille, elle se sent aliène, l’autre, la friche, détruite par le feu du brûlis. Dans la faiblesse artificielle de son corps, les braises de sa colère se ravivent.
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Les chiens ? C’est que Fauvel n’en a jamais raffolé. Ils ne lui déplaisent pas, c’est juste qu’elle ne ressent pas l’affection débordante que certains leur témoignent, ni même de connivence – pas spécialement, en tout cas. Les raisons à cela n’ont rien d’exceptionnel : elle trouve les chiens empressés, trop serviles, et puis ils donnent l’impression de manquer de finesse ou d’élégance, avec leurs grosses pattes poilues et l’odeur que l’on sait.
Ok, Fauvel n’a jamais adoré les chiens, mais c’est peut-être parce qu’elle n’a jamais eu l’occasion d’en rencontrer un pour de vrai. Pourtant ça y est, la voilà enfin face à une chienne, avec laquelle, en plus, elle devra cohabiter.
(Incipit)
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La peur qui l’habite depuis si longtemps lui sert aussi d’ossature ; sans elle, Fauvel pourrait s’effondrer pour de bon, révélant ainsi qu’elle est pourrie de l’intérieur, vide, seulement boursouflée par la terreur. Est-ce que la neutralité relative de monde qui l’entoure à présent va révéler la nature complètement nulle de son âme ?
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Ils suivent une petite route chaotique, pleine de nids de poule, bordée de ronces vénères, de champs en friche. Des lambeaux de plastique sont accrochés aux branches des arbres et fluent comme des suaires de fantômes ; dans les fossés, les canettes de 8.6 ou de Red Bull brillent sourdement à travers la rouille entre les feuillages.
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Elle se sent ours réintroduit, elle se sent eau minérale en bouteille, elle se sent aliène.
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L’amitié, se dit Fauvel, a ceci de spécial qu’elle peut mourir et renaître sans cesse, qu’elle est souple et longue, qu’elle est un filet lâche qui forme abri, maison, dans lequel on peut s’enrouler à loisir, dont on peut s’enfuir quand on veut, qui s’augmente toujours de chambres nouvelles, de nouveaux compartiments.
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Il y eut des petits copains pas cools, des types louches dans la rue, des relous plus ou moins effrayants dans le métro, au café, à l'école, au travail.
Elle avait appris que parfois, il fallait regarder discrètement autour de soi, calmer par la parole, rire aux blagues si le type était d'humeur à plaisanter, être patiente et gentille, être polie, trouver une échappée possible, commencer à réfléchir à la manière de se protéger s'il n'y avait plus d'autre solution, comment protéger son crâne sans en avoir l'air (sans mettre en colère le mec), et puis ensuite se couler s'il le fallait dans un nouveau rôle : se laisser faire, ne rien dire, laisser son corps à autrui, ne plus s'en soucier, éteindre le courant, éteindre son cerveau, tout éteindre pour un moment, c'est toujours mieux que de mourir.
Savoir jusque dans les tréfonds de soi-même, dans les organes, les tissus, les ossements, que ça peut recommencer, que la violence n'est jamais vraiment très loin, que ses attitudes et son regard craintifs ne font parfois qu'exciter la férocité, qu'il n'y a probablement pas d'échappatoire.
Que sentir la faiblesse d'autrui fait naître le désir d'exercer plus absolument la domination que cette faiblesse dessine. Qu'alors écraser devient une issue délicieuse.
(P. 37)
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Comme elle n'a rien de mieux à faire, Fauvel reste un temps accroupie près de la chienne et la caresse en pensant à pas grand-chose. Les rogatons de chair accrochés à la gueule d'Hannah exhalent une odeur fade et chaude, et Fauvel, malgré ses longues années de végétarisme, comprend presque l'attrait qu'il peut y avoir à plonger ses crocs dans une viande vivante. Si elle osait, elle chiperait l'un des petits morceaux qui pendouillent vilainement et le goûterait, du bout de la langue, pour voir. Mais elle n'ose pas : c'est quand même dégoûtant. La salive bionique d'Hannah l'inquiète, pas envie de mettre ça dans sa bouche.

Elle pense à la colère qui anime la chienne et la voit comme pouvant être la sienne. Une vie et un corps qu'elle n'a pas choisis.
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Fauvel en profite pour taper
animaux tués mystère
dans la barre de recherche de son navigateur, à propos de quoi elle découvre une série de publications dont elle ne peut lire que les quelques premiers mots, car dès la deuxième ligne, si l'on ne verse pas son écot, les lettres s'effacent petit à petit dans la brume numérique, jusqu'à disparaître tout à fait, devenues invisibles, une piste possible avec. Fauvel ne va tout de même pas payer pour lire des articles mal rédigés. Elle ferme les onglets. Comment résoudre ce mystère si la clé n'est pas gratuitement à disposition sur Internet ?
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