En 845, un autre chef de bande, Ragnarr Lodhbrock, s'engagea dans l'estuaire de la Seine avec une flotte de 120 navires et quelques 5000 hommes. Il s'installa à Rouen, d'où il conduisit ses expéditions. Le 28 mars, il entra dans Paris et pilla plusieurs monastères sans être inquiété. Le roi Charles le Chauve, incapable de lui résister, préféra lui payer un tribut de 6000 livres pour obtenir son départ.
Aujourd'hui, sait-on que les termes de marine suivants : flotte, agrès, quille, bord, carlingue, écoute, étai, étrave, tillac, hauban, bouline, hune, hublot, tanguer, sombrer, riper, haler, équiper, cingler, arrimer, sont d'origine scandinave ?
Cette promotion de Mathilde annonce déjà la situation que la femme occupera dans la vie sociale au XIIe siècle [...]. Orderic Vital, qui écrivit son Histoire ecclésiastique au début du XIIe siècle, évoque avec beaucoup d'humour l'audace des femmes normandes. Celles qui avaient été mariées à des chevaliers de Guillaume manifestèrent leur mécontentement d'être, depuis si longtemps, séparées de leurs maris. [...] Les femmes, au comble de l'impatience, envoyèrent au roi en 1068 une délégation pour exiger le retour de leurs maris. Guillaume eut beau affirmer qu'il avait un besoin urgent et permanent de tous ses chevaliers [...], les épouses lui répondirent que, si le roi ne leur rendait pas leur mari sur-le-champ, elles s'offriraient, dès leur retour en Normandie, au premier venu. Guillaume fut alors contraint de laisser partir certains de ses chevaliers [...], qui préférèrent, ajoute Orderic Vital, en moine quelque peu misogyne, "abandonner le service glorieux de leur prince, pour aller se mettre au service de la lascivité de leurs épouses".
Alors que les principautés fondées par les Vikings en Irlande, en Angleterre et sur le continent connurent une destinée éphémère, la Normandie réussit à se maintenir durant trois siècles. Une telle longévité s'explique d'abord par la capacité des Vikings à s'intégrer à la civilisation chrétienne de l'Empire carolingien en une, voire deux générations. Il s'agissait d'une volonté politique, à l'origine celle d'un homme, Rollon, bien conseillé par les archevêques de Rouen.
À Hasting se trouvaient face à face un roi légitime et un prétendant aussi légitime à désirer le sacre royal. Il revenait à Dieu de choisir entre ces deux champions.
pour le 9ème centenaire de la mort de Guillaume le Conquérant [...] le prince Charles commença son discours, dans l'abbatiale et Caen, par trois mots qui résument parfaitement le lien qui unit la Normandie au royaume d'Angleterre : "Guillaume, votre duc, notre roi, mon ancêtre !" [p.162]
A ses côtés avaient pris place également deux dignitaires ecclésiastiques, Odo, évêque de Bayeux, et Geoffroy de Montbray, évêque de Coutances. Comme le dit avec humour Orderic Vital, qui les avait connus , ces deux prélats étaient plus habiles à former les jeunes chevaliers au combat à l'épée que les jeunes clercs au chant liturgique ! L'Eglise interdisait pourtant qux ecclésiastiques de porter les armes et de verser le sang, alors ces deux prélats, pour respecter cette règle canonique, avaient seulement en main une masse d'armes, qui permettait quand même de défoncer les crânes. C'est d'ailleurs ainsi que l'évêque Odon est représenté en tenue militaire avec sa masse sur la Broderie de Bayeux.
Le silence s'impose enfin dans les deux armées qui se font face.