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Citations de Pierre Jarawan (67)


Existe-t-il un moment précis à partir duquel notre enfance est derrière nous ?
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Les arbres sont si énormes, si majestueux. Il semble inconcevable qu’ils puissent un jour ne plus se dresser en ces lieux.
– La plus grande menace, c’est le changement climatique, dit Nabil, qui semble décidément lire dans mes pensées. L’altitude idéale pour les cèdres se situe entre mille deux cents et mille huit cents mètres/
– A quelle attitude sommes-nous ici ?
– Environ mille quatre cents mètres. Autrefois, c’était parfait, la neige tombait régulièrement et tenait longtemps au sol, qui restait des mois durant froid et humide. Sans le froid, les cèdres ne peuvent germer, ce qui signifie…
Il me guette comme un professeur attendant une réponse.
– Ce qui signifie que leur habitat naturel se trouve à des altitudes de plus en plus élevées, complété-je.
– Exactement, approuve Nabil. Mais les monts du Liban ne se hissent pas à l’infini. S’il ne pleut pas l’été, et que les arbres ne peuvent même plus tirer un minimum d’humidité de la brume printanière, alors tôt ou tard il n’y aura plus de cèdres.
Cette perspective me bouleverse. A mes yeux, le Liban est indissociable de ces géants.
[…]
Qu’est-ce que cela signifierait, pour ce pays qui a fondé sur cet arbre son identité et même son nom – le pays des cèdres ? Le cèdre est partout ici, sur les timbres, les billets de banque. Le Liban, un pays sans nom ?
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La première fois que je m'étais avancé entre les colonnes du hall, j'avais tout de suite eu l'intuition que j'étais ici chez moi, que c'était un des rares endroits où je pourrais me sentir bien. A de nombreux égards, la bibliothèque était un lieu idéal pour moi. C'était un dépôt d'histoires, où se trouvaient rassemblés les fruits de l'imagination inépuisable des grands conteurs de ce monde. A leur contact, j'avais l'impression d'être près de mon père. Je savais que cet endroit lui aurait plu. Et je savais que Yasmin l'avait aimé aussi, ce qui me rendait les choses d'autant plus faciles.
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Il y a des moments dans la vie où l'on est confronté à un événement qui nous plonge dans l'étonnement. Puis d'autres suivent, et d'autres encore. Ce n'est que bien plus tard, alors qu'on se souvient à peine de ces moments, qu'ils acquièrent une signification nouvelle car on en sait davantage qu'à l'époque sur telle ou telle personne. Tous les gestes, les regards, les mouvements, les comportements qu'on ne pouvait s'expliquer prennent soudain un sens. Comme si l'on trouvait après tant d'années la pièce manquante du puzzle qu'on avait toujours gardé, dans l'espoir qu'on pourrait un jour le terminer enfin.
Il y a des moments dans la vie où l'on voudrait poser une question, puis on préfère s'abstenir. On tâte le terrain et on devine un obstacle, on sent que cette question n'est pas la bienvenue. Les adultes savent faire ce genre de calcul - les enfants aussi. Mais des années plus tard, quand on est mieux informé, on se repent. On regrette de ne pas avoir osé, alors que la question aurait peut-être tout élucidé.
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En arabe, amal veut dire espoir.
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Je crois que, en dehors de l’amour, aucun lien n’unît plus étroitement deux êtres humains qu’une commune nostalgie.
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On dit que la personnalité a besoin de souvenirs pour se former. Toute expérience émotionnelle laisse des traces dans la matrice de notre mémoire, qu'il s'agisse des liens d'amitié, des humiliations subies ou des moments de désespoir.
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Le présent a effacé le passé. Le nom de Kaboul n'évoque plus l'image des jardins qui faisaient jadis la renommée de la ville. Et l'on prononce désormais le mot "Iran" sans jamais penser aux arts de la calligraphie et de la miniature que l'on enseignait à Ispahan. Personne n'associe plus l'Orient à ce degré supérieur de culture et de civilisation, alors même que les érudits arabes ont été les dépositaires du savoir des Grecs qui l'ont, plus tard, restitué aux Européens, ouvrant la voie de la Renaissance dont est issu le mouvement des Lumières.
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C'est ainsi qu'il y eut cette nuit où, étendus côte à côte, nos mémoires se chevauchèrent. Où elle me fit ce récit que je connaissais déjà, et qui pourtant n'était pas celui que je connaissais.
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Guide le lecteur à travers ton histoire, Amin. Dis-lui : tiens-toi à ma main, fais-moi confiance, le voyage sera pénible et peut-être même douloureux, mais à la fin nous atteindrons ensemble les ruines qui renferment en elles toutes les réponses.
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Ne te laisse pas manipuler, Amin. C'est là qu'est le danger.
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A quelle fréquence revivons-nous ces moments qu'après coup nous identifions comme des tournants, et sur lesquels nous bâtissons une maison dont nous parcourons les pièces en songeant : c'est ici que le bonheur a viré au malheur, ou le malheur au bonheur ? Est-ce là notre façon d'apprendre la vérité sur ce qui a fait de nous ce que nous sommes ?
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Notre pays est une maison où les pièces sont nombreuses, Amin. Certaines sont habitées par ceux qui ne veulent pas se souvenir. D'autres par ceux qui ne peuvent pas oublier. Et celles du haut par les assassins.
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Avec les années, la réalité nous paraît tout autre. Nous considérons avec nostalgie notre jeunesse, ce grand chaos dans lequel le malheur comme l'espoir semblent toujours sans limites et ne sont éprouvés qu'avec démesure. Pourtant, nous faisons tout ce que nous pouvons pour la fuir, car à la sortie nous attend, nous en sommes persuadés, un autre monde à découvrir, et c'est seulement lorsqu'elle est définitivement révolue que nous nous retournons et prenons acte, un peu sonnés, de cette vérité banale : jamais nous ne retrouverons le chemin de cette période enchantée. Bien des événements ne déploient toute leur force que rétrospectivement. Il en va ainsi de la jeunesse : nous nous blessons et nous nous enrichissons les uns les autres, sans même en avoir conscience.
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Il m’a embrassé sur le front. Le dernier baisé qu’il ne m’ait jamais donné. Une profonde satisfaction s’est emparée de moi, m’a recouvert et enveloppé comme un duvet bien chaud. Puis il a passé la main dans mes cheveux. Une dernière fois. Il a lissé ma couverture et éteint ma lampe de chevet une dernière fois .
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Les poètes ont parfois le don d'exprimer de façon complexe les choses les plus simples.
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Toute question ne recèle pas une énigme compliquée, tu ne crois pas ?
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Tu sais bien que nous autres, les Libanais, nous ne faisons pas grand cas du passé. La seule chose qui compte, c'est l'avenir.
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Où est-on vraiment chez soi ? Là où l'on a laissé son cœur, dit-on.
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C'est le Liban. Personne n'a envie d'en partir.
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