Notre rencontre avec l'enfance des criminels tend à prouver que des parents "mauvais" sont une condition nécessaire à l'éclosion des comportements criminels. C'est bien chez l'enfant que tout se joue, tout se met en place, tout prend son origine. C'est par l'enfant que l'on peut, en éradiquant les violences, espérer changer le destin de l'humanité, parce qu'il est au commencement.
« Souvenons-nous de ce qu'il écrivait quelques mois auparavant dans Pilote de guerre : "Il a fallu ce voyage difficile pour que je distingue ainsi en moi, tant bien que mal, l'individu que je combats de l'homme qui grandit." [p. 213] Enfin il va pouvoir mettre un terme à ce combat, être lui dans son intégrité : "Il lui fallut construire sa propre passerelle sur l'abîme, rejoindre l'autre part de soi à travers l'espace et le temps." [Citadelle, p. 831] Et, d'une façon qui pourrait paraître paradoxale, il va le faire en se scindant lui-même, en séparant "l'individu" qu'il combat, c'est-à-dire le sujet inabouti, "en panne", de "l'homme qui grandit", c'est-à-dire la part du sujet qui réintègre l'histoire, pour les faire se rencontrer.
Ce sera la rencontre entre l'aviateur endormi et le petit prince qui termine un long voyage. » (pp. 146-147)
J'ai toujours pensé que si je devais ne prendre qu'un seul livre sur une île déserte ce serait "Le Petit Prince". Nous sommes tous à la recherche de l'enfant perdu....
Ce samedi 4 septembre 1965, il est un peu plus de 23 heures 30. Pas tout à fait minuit. Le docteur Schweitzer vient de quitter ce monde.
Cette mort n'est pas effraction, c'est la fin naturelle d'une vie qui est accomplie.