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3.6/5 (sur 749 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Moscou
Biographie :

Polina Panassenko est une auteure, traductrice et comédienne russo-française.
Après des études à Sciences-Po Paris elle suit une formation en art dramatique à la Comédie de Saint-Étienne et à l'École-studio du Théâtre d’Art de Moscou (MKhAT).
En 2015, elle a publié "Polina Grigorievna", une enquête parue aux éditions Objet Livre.
"Tenir sa langue" est son premier roman.

En lice et dans les finalistes du Fémina 2022... Patience.

Source : rts.ch
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Lecture par l'auteure accompagnée par Rémy Poncet (Chevalrex) Avec le regard de Fanny de Chaillé « Ce que je veux moi, c'est porter le prénom que j'ai reçu à la naissance. Sans le cacher, sans le maquiller, sans le modifier. Sans en avoir peur. » Elle est née Polina, en France elle devient Pauline. Quelques lettres et tout change. À son arrivée, enfant, à Saint-Étienne, au lendemain de la chute de l'URSS, elle se dédouble : Polina à la maison, Pauline à l'école. Vingt ans plus tard, elle vit à Montreuil. Elle a rendez-vous au tribunal de Bobigny pour tenter de récupérer son prénom. Un premier roman drôle, tendre et frondeur, construit autour d'une vie entre deux langues et deux pays. D'un côté, la Russie de l'enfance. de l'autre, la France, celle des mots qu'il faut conquérir. Par ailleurs comédienne, Polina Panassenko a conçu cette lecture avec le regard de la chorégraphe Fanny de Chaillé. À lire – Polina Panassenko, Tenir sa langue, éd. de l'Olivier, 2022.

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Citations et extraits (138) Voir plus Ajouter une citation
Ma tante a le judaïsme clignotant. Chez elle " le peuple juif " oscille entre le " nous" et le "ils ".Elle est juive sans l'être .On dirait que c'est au cas où. Au cas où quoi je ne sais pas mais si je pose une question sur le " nous ", il faut y aller mollo sinon on a vite fait de rater l'embranchement et on se retrouve en plein "ils ".
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Un matin, l'annonce tombe. Polina, demain tu vas à la materneltchik. […] Le lendemain, j'arrive avec ma mère devant un immense bloc de béton. Sur le côté, il y a un trou noir. Des adultes entrent à l'intérieur avec des enfants et ressortent seuls. À côté du bloc de béton, il y a un enclos avec des enfants qui hurlent et courent dans tous les sens. J’entre dans le trou noir avec ma mère. À l'intérieur ça sent le parapluie mal séché et la peau de lait bouilli. On monte un escalier, on longe un couloir, on s'arrête devant une porte ouverte. À l'intérieur : une grande salle éblouissante pleine d'enfants. J’attrape la cuisse de ma mère à travers son jean. Je l'attrape et je serre fort. Partout des enfants assis à de petites tables. Partout des enfants et aucun parent. Des orphelins ! je me dis. (p.60)
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Un photomontage avant/après. Avant : image 3D d'un fœtus qui demande à sa mère de le garder. Après : image d'un petit garçon joufflu en tenue de la marine de guerre. Elle, elle n'avorte pas pour que lui, il parte au front. C’est clairement win-win. Je me demande qui a eu cette idée. Je me demande qui s'est dit : Elles vont voir ça, elles vont se dire : je le garde ! (p.175)
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Janvier 1990. Le premier McDonald's d’URSS ouvre à Moscou. Trente mille personnes. Un kilomètre et demi de queue. Je suis dedans avec mes parents et ma sœur. Il fait froid mais ça vaut le coup. On piétine pour les buterbrods venus de l'Ouest et leurs emballages individuels. Une fois le contenu mangé, on ne les jette pas. On les lave et on les garde. C’est une preuve. Ma mère commande un sachet de frites supplémentaires pour mon grand-père. Lui seulement. Ma grand-mère s'est montrée claire sur son refus d'y toucher. Si elle veut une patate, elle se la prépare. Pas besoin d'Américains pour ça. Depuis la veille elle condamne l'expédition dans son ensemble par un mutisme ostentatoire. Au moment de notre départ, assise sur le meuble à chaussures, elle fixe du regard la porte d'entrée. Une protestation silencieuse doit savoir se rendre invisible. (p.20 21)
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Ma tante a le judaïsme clignotant. Chez elle "le peuple juif" oscille entre le "nous" et le "ils". Elles est juive sans l'être. On dirait que c'est au cas où. Au cas où quoi je ne sais pas mais si je pose une question sur le "nous", il faut y aller mollo sinon on a vite fait de rater l'embranchement et on se retrouve en plein "ils".
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C'est un triangle composé d'une base, d'un centre et d'une pointe. La base s'appuie sur le bloc de béton, la pointe se situe au niveau du portail. La base est la partie la plus large du triangle. On y trouve surtout des cris d'individus mâles et des activités de type jeu de ballon, jeu du loup, bagarre et exhibition des parties génitales. La base domine la partie centrale du triangle. La partie centrale est plus resserrée, on y trouve majoritairement des cris d'individus femelles et des activités telles que la marelle, le saut à l'élastique et une étrange déambulation groupée accompagnée d'une litanie monotone. Cette partie centrale est dominée par la base mais domine à son tour et la pointe du triangle. Dans l'angle le plus éloigné du bloc de béton, dans la pointe étriquée du triangle, se trouve le lumpenprolétariat de l'enclos : Philippe et moi. Le Bègue et la Russe. (p.67)
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Puis on laisse dérouler tous les hits d'Outiossov, jusqu'à ce que Les fenêtres de Moscou arrive. Moskovskié okna. Celle-là on la remet deux fois. Léonid Outiossov chante :
Voici qu'à nouveau le ciel s'assombrit
Les fenêtres s'allument à la tombée de la nuit
C'est ici que vivent mes amis
Et dans la lueur de ces fenêtres
Je cherche les traits de ceux qui me sont chers
Rien en moi ne brille plus fort qu'elle
Elle m'étreint et elle m'appelle
La lueur éternelle des fenêtres de Moscou
Elle m'est chère depuis toujours
Elle m'étreint et elle m'appelle
La lueur éternelle des fenêtres de Moscou
Sous vos fenêtres, je me presse d'arriver
Rendez-vous de mes jeunes années
Chères fenêtres, je vous souhaite d'être heureuses
Votre lumière plus que tout m'est précieuse
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Octobre 1993. À Moscou, ma mère fait les valises. Mon père nous attend à l'endroit qui s'appelle la France. On ne peut pas prendre tout ce qu’on veut, il faut choisir ce qu'on laisse et ce qu’on emporte. Ma mère passe en revue et sélectionne selon des critères qu’elle seule connaît. Moi je veux un chat en tissu jadis blanc devenu gris qui s’appelle Tobik. Lui et rien d'autre. Ma mère tranche. C’est non, il est trop gros. Si on a trop de bagages, on devra payer très cher. J'apporte Tobik dans la chambre avec balcon, là où sont les sacs. La TV est allumée en fond mais personne ne la regarde. Les grosses boîtes kaki à kaléidoscope sont réapparues. Maintenant, je sais que ce sont elles les «tanks» p. 46
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Je pense plutôt à l'âme qui reste encore trois jours. Trois jours présente dans les endroits chers du défunt, les endroits de sa vie terrestre. Je ne connais pas les détails, je préfère ne pas, cette information me convient comme telle. Je me presse d'arriver à l'appartement. Nous sommes la nuit du troisième jour, je veux arriver à temps. Je fais un décompte avantageux qui me laisse plus d'heures pour étreindre son âme. Étreindre son âme morte avec mon corps vivant. Si ça se trouve on ne dit pas âme morte, on dit âme tout court. Si c'est profane d'avoir dit ça, j'espère que je n'ai pas perdu ma chance de l'étreindre pour autant. Je tiens à le faire, puisque c'est tout ce qu'on nous laisse.
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Russe à l'intérieur, français à l'extérieur. C'est pas compliqué. Quand on sort on met son français. Quand on rentre à la maison, on l'enlève. On peut même commencer à se déhabiller dans l'ascenseur. Sauf s'il y a des voisins. S'il y a des voisins, on attend. Bonjour. Bonjour. Quel étage ? Bon appétit.
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