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Critiques de Radu Bata (35)
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Mine de petits riens sur un lit à baldaquin

J'ai depuis quelque temps ce petit livre sur ma table de nuit. Quand je veux me changer les idées, quand le sommeil tarde à venir, je l'ouvre à n'importe quelle page et je me plonge dans les pensées de son auteur.



Cabinet de curiosités ? C'est certainement le résumé que je ferai de cet ouvrage.

Radu Batu y parle du sommeil ou plutôt de son absence.

Insomnies quand tu nous tiens ! C'est drôle, farfelu, loufoque, onirique mais aussi très percutant parfois.



Le lit dormait, pas moi

Le mal de tête se réveilla, pas moi.





On est tout de suite happé par ces petits textes puissants car l'auteur y joue avec les mots d'une façon magistrale qu'il malaxe dans tous les sens. Il dit de lui qu'il est atteint de "lexicopathie", il est amoureux des mots. Il maîtrise parfaitement la langue française, qui n'est pourtant pas sa langue maternelle. "Il parle très mieux français que moi et il me merde", comme dirait un pote bien connu.

Ces textes sont partagés entre des petites poésies et de la prose issues de ses délires nocturnes. De plus, ils sont chacun précédés d'une petite citation ou annonce comme celle-ci :



"Lorsqu’un homme rêve, ce n’est qu’un rêve. Mais si beaucoup d’hommes rêvent ensemble, c’est le début d’une nouvelle réalité." (Friedensreich Hundertwasser, peintre et architecte autrichien).





Bref, de belles histoires quelquefois autobiographiques, au vocabulaire parfois très recherché, qui nous invitent, non pas au sommeil mais plutôt à la réflexion, et ce toujours avec plaisir. Je me demande, tout compte fait, si le soir est bien le moment propice à cette lecture ?
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Le philtre des nuages et autres ivresses

Ces 103 poésettes, annoncées comme « 103 ressorts dans un matelas de nuages sur lequel compter les moutons de la couette, les euphories oubliées ou les souvenirs bleus du futur » ont immédiatement attiré mon attention lors du dernier Masse Critique. Je remercie Babelio et les éditions Galimatias de m’avoir sélectionnée pour cet ouvrage.

Et quelle belle surprise !

Ahh, jouer avec la langue française est un de mes passe-temps favori, et on dirait bien que c’est également celui de Radu Bata, l’auteur de cet ouvrage. Remettant la poésie au goût du jour, il nous offre ici 103 « poésettes » - définies comme « une déclinaison nécessaire, un peu plus en accord avec le temps, les générations zapping et les nouveaux rapports qui nous lient à l’écrit » - pour réconcilier ses étudiants, et l’humain en général, avec la poésie et l’amour des mots. Je ne tiens jamais longtemps en lisant de la poésie, mais ces poésettes font un effet de chouquettes sous la langue : on en redemande juste une petite, avant de passer encore à une autre…

Le format de l’ouvrage est pratique, s’emporte partout et la couverture représentant une femme-alambic est une chouette idée. La poésette, de deux pages maximum, permet une lecture rapide – à l’image d’une génération de zappeurs – et il est ainsi aisé d’en picorer une dans les transports en commun, ou juste avant de s’endormir. Construites avec un champ lexical du temps et du ciel (comprenant beaucoup de « nuages »), elles sont une ode à la rêverie et à l’échappée belle le temps d’une lecture.

Et double surprise que de découvrir cette petite maison d’édition indépendante dont le discours est : « Car les livres ne sont pas que des produits formatés et les lecteurs ne sont pas que des consommateurs. L’écriture demeure une petite alchimie personnelle, elle n’est pas calcul d’apothicaire. » Les éditions Galimatias, qui habitent à une dizaine de km de chez moi, n’en sont qu’à leur début et je leur souhaite une longue vie en ces temps périlleux où il est bon de croire encore à la place de l’écrit et de l’amour des mots !
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Le fou rire de la pluie

L'univers poétique comme planche de salut (cf. p. 137) voilà ce qu'est à mon humble avis le monde créé par Radu Bata qui offre généreusement à voir nombre de ses poésettes (« poèmes sans prise de tête ») accompagnées de magnifiques et pertinentes images sur les réseaux sociaux.

Je suis résolument tombée (comme on tombe dans une douce et délicate pâmoison) sous le charme de ce recueil tout fraichement sorti d'une imprimerie française et à ce titre l'éditeur est à féliciter. La superbe couverture conçue par Gwen Keraval va si bien avec ce contenu « mi-pluvieux, mi-riant » (pour citer le poète lui-même).

C'est un véritable arc-en-ciel poétique que nous offre l'espièglerie sérieuse de Radu Bata. C'est un délice pour les zygomatiques, mais attention c'est souvent sombre, et tant mieux, car j'adore m'allonger « sur un divan de poésie » (p. 11) et de surcroît pour un bien moindre prix (qu'une séance chez le psy).

« Quand tout commence à aller de travers/ Il est temps de se réfugier dans le vers ». Je lève mon verre (de limonade) aux nuages, à la pluie et aux pissenlits amnésiques et je continue « la rêvaison » (p. 86) avec le poète Radu Bata.
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Mine de petits riens sur un lit à baldaquin

Un héritier de Cioran, poète à ses heures pour le bonheur du lecteur.



L'insomnie, la nuit et le rêve sont des prétextes pour se distancier du jour et circonscrire ses chimères. Pour composer des aphorismes, réduire le monde des hommes à une pelote basque et afficher un faux/vrai désabusement cioranien.

Un exercice funambulesque d'écritures avec des références culturelles en "étages". Peu pourront monter au sommet car l'accessibilité reste assez hermétique. Mais le premier (et le deuxième) niveau de lecture a déjà de quoi nous enchanter. On est surpris tout le long de ce journal-roman-recueil par des sujets qui alternent, leur traitement stylistique, le jeu sémantique et ses multiples facettes.

Dans les kyrielles de produits "littéraires", enfin, de la fraîcheur !

Un ton, une "voix", une ambiance.

Vivement recommandé !





http://jplongre.hautetfort.com/tag/radu%20bata

http://towardgrace.blogspot.com/2011/06/boxer-la-luette-radu-bata-sur-le-ring.html
Lien : http://editions-galimatias.fr
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Le blues roumain, tome 1

Je remercie babelio et les éditions Unicité pour ce moment de grâce qu'ils m'ont offert. J'ai eu beaucoup de chance lors de la dernière opération masse critique. En effet, la lecture de ce recueil de poésies avait tout pour me plaire. Une superbe couverture tout d'abord. J'adore les tons sombres d'où surgissent une luminosité et des coloris délicats. Ici, il faut féliciter Iulia Schiopu, pour la première de couverture et l'illustration intitulée « La Blouse roumaine », ainsi que Horațiu Weiker, dont la quatrième de couverture reprend (c'est un peu dommage que cela soit en taille 4 x 5 cm) le tableau « Il est où le bonheur ». Sur celui-ci on peut lire ceci : « Când o cauți/Fericirea e ca un ac/ În carul cu fân/Când o găsești, / E un nod/ În papură! » (Quand on le cherche/ Le bonheur est comme une aiguille/Dans une botte de foin/ Quand on le trouve/ C'est un nœud dans la canne de jonc ! Cette dernière expression est l'équivalent de « chercher des taches dans le soleil »)



Voici la liste des 57 auteurs réunis ici. Elle trône légitimement avant la préface de Jean-Pierre Longre. Il faut y ajouter le poète Radu Bata avec plusieurs poèmes d'ailleurs (« la beauté », p. 31, « pornographie avec les nuages », p. 43, « plus chauds sur la banquise, plus seuls dans la bise », p. 76-77, « flagrant délit de faciès dans le pays du feu aux fesses », p. 84, « entre les cuisses de la nature », p. 126-127) : Iuliana Alexa, Dan Alexe, Luminita Amarie, George Bacovia, Ana Barton, Ana Blandiana, Max Blecher, Dorina Brândusa Landén, Emil Brumaru, Alexia Ema Ema/Artema Burn, Nina Cassian, Mircea Cartarescu, Mariana Codruţ, Mihaela Colin, Ben Corlaciu, Traian T. Coșovei, Silviu Dancu, Carmen Dominte, Rodian Drăgoi, Adela Efrim, Mihai Eminescu, Raluca Feher, Anastasia Gavrilovici, Horia Ghibutiu, Matei Ghigiu, Silvia Goteanschii, Mugur Grosu, Cristina Hermeziu, Nora Iuga, Vintilă Ivănceanu, Claudiu Komartin, Ion Minulescu, Ramona Müller, Ion Mureșan, Iv cel Naiv, Bil Bill Kostel Bezos/Felix Nicolau, Florin Partene, Elis Podnar, Mircea Poeana, Ioan Es Pop, Alice Popescu, Radmila Popovici, Eva Precub, Petronela Rotar, Ana Pop Sirbu, Octavian Soviany, Nichita Stănescu, Petre Stoica, Ramona Strugariu, Robert Serban, Mihai Şora/Luiza Șora, Iulian Tănase, Mihai Ursachi, Paul Vinicius, Gelu Vlasin, Vitalie Vovc, Anca Zaharia



Une poésie qui me parle, une poésie aux thématiques variées, une poésie résolument moderne, d'où internet par exemple n'est pas absent (cf. notamment p. 42 où l'on reçoit « comme un hostie infinie/ like après like »), bien au contraire, il serait même à l'origine de la rencontre des différents protagonistes. Une poésie qu'on lit sans modération et qu'on a envie de citer à profusion.

Je vous recommande ce recueil dont l'avant-dernier poème me semble brillant : « nous sommes tous/ une fourmi/traversant/-insouciante-/ le tranchant / de la hache » (p. 129, poème de Petre Stoica), car quoiqu'il arrive il ne faut pas « renonce[r] à la marotte fourbe de la poésie » (p. 106, poème de Mihai Ursachi), elle nous teint souvent en vie, parfois en joue.
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Mine de petits riens sur un lit à baldaquin

L'avis de l'écrivain Julien Blanc-Gras (auteur de "Touriste", entre autres) :



Zig-zag syntaxique



Je vote pour les Petits riens de Radu Bata : un beau zig-zag syntaxique dans les profondeurs du sommeil, à picorer sur l’oreiller. La nuit, je m’en régale. Mine de rien, on s’endort moins bête.

Je souhaite à ce livre un destin de rêve.



http://www.editions-galimatias.fr/1312/zig-zag-syntaxique/

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Survivre malgré le bonheur

Tentative (bienveillante) d'apprivoiser les nuages : brève étude non exhaustive et existe-en-ciel d'un recueil comportant également une douzaine d'illustrations (mention spéciale pour celles de Cătălina Gavriliță p. 87 et de Florian Doru Crihana p. 15) et qui fut pour moi un prodigieux cadeau.



Une très belle préface de Christine Rannaud nous ouvre la porte du livre de Radu Bata, tandis que, nous dit-elle, « brillent au firmament [...] les cœurs des aimés... ». Suivez-moi !



D'entrée de jeu le poète décide de se délester de toute futilité et « dans [son] histoire de survivant/ [il] ne garde que le cerf-volant »(p. 5). Nous voilà déjà embarqués pour un voyage dans les nuages si chers au poète. Ils sont cotonneux à souhait. Une trentaine d'occurrences sur 200 pages. Un symbolisme protéiforme pour des images fort poétiques.



Tout le monde parle leur langue (p. 13), mais attention (p. 29) il ne convient pas de se moquer d'eux. Il leur arrive (p. 38) de faire la grève de la pluie (fabuleuse fécondatrice) si on pleure trop. Nous rêvons (p.58) littéralement de devenir des nuages. Il faut parfois (p. 59) les écarter car ils sont comme des rides ou peut-être des rideaux de fer sur le front de l'amoureuse. Un autre jour (p. 81) on leur dessine des boucles (supplémentaires), à moins qu'on ne leur dessine des ailes car (p. 84) « les nuages sont comme des oiseaux ».



Dans l'excellent « Cloudy Tango » (p. 86) le poète les dissipe en prenant son amour dans ses bras (télescopiques).



« Nous sommes [résolument] les enfants des nuages » et comme le poète, je déclare : « je n'ai jamais quitté mon pays/ c'est lui qui m'a quitté ». Paradoxe doux-amer de l'exilé universel !



L'esprit joueur est là (p. 103), je vous le dis. Les nuages de Radu Bata sont des magiciens également capables « de sortir des pommeaux de douche/ de leur chapeau ». Voilà pourquoi il nous arrive d'en tomber amoureux comme dans « Où vont les nuages quand ils disparaissent » (p. 110) avec une épigraphe de Anna Maria Celli.



Transfusons nous avec des « globules de nuages » (p. 112). « Le sang du zéphyr » (p. 126) est si bon : des nuages « sans patrie » blessent le ciel. Sauvons-les ! Les « jeunes nuages » sont décrits comme « une espèce de kamikaze » (p. 134). Leurs acrobaties nous rappellent l'enfance (p. 170).



Je ne sais pas si c'est le meilleur mais c'est pour la fin : « la logique de l’amour c’est qu’il n’a aucune logique/ dans la lignée de cette nuée d’hurluberlus/ j’avoue aimer les petits nuages lunatiques/ et les gens que je n’ai pas encore connus » (p. 176).
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Le philtre des nuages et autres ivresses

Le philtre des nuages et autres ivresses est un recueil de 104 « poésettes », la poésette étant « un poème sans prise de tête ».

L'auteur y parle avec dérision du monde, de la vie, de l'amour, de Dieu, des saisons, des réseaux sociaux, des relations entre les gens... Il aime les métaphores, les nuages et les astres.

Ses poésettes originales et décalées sont courtes (quatre vers) ou plus longues (deux pages) mais, dans tous les cas, on sent que l'auteur s'amuse ; son humour est parfois absurde, et pas seulement lorsqu'il cite des personnalités roumaines (littéraires, sportives).

« derrière les mots il y a un mystère

prêt à aveugler la lumière

parfois il suffit de se pencher

pour en saisir l'abyssal secret »

(extrait de Le silence des mots, page 40).

Radu Bata est inspiré, inventif, il joue avec les mots et il aime le silence alors chut... Lisons simplement ses poésettes !

« pour avoir longtemps appris

à parler avec les gens

j'enseigne

aujourd'hui

le silence »

(Devoir de reconnaissance, page 36).

J'ai passé un bon moment de lecture mais j'avoue que parfois, le poète étant dans son monde, je n'ai pas tout compris... Une relecture s'imposera donc mais en attendant, voici trois extraits qui m'ont particulièrement plu.
Lien : http://laculturesepartage.ov..
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French kiss

Voici une belle histoire de langues ! Les « deux langues qui nous définissent » comme dit Radu Bata. Ce recueil bilingue (français-roumain) de poésettes comporte le sous-titre « L'amour est une guerre douce » („Dragostea e un război blând”).

J'aime beaucoup cette disposition en deux moitiés égales et « renversées » au contenu « renversant » ! Radu Bata traduit lui-même du roumain vers le français, parfois du français vers le roumain (si je ne me trompe pas) ses vers.

En guise de toute présentation, le « travailleur intermittent du mot et du rêve, Radu Bata, qui a traversé le temps et L'Europe, le dictionnaire comme bâton de maréchal dans sa giberne » (p. 5), choisit de mettre le livre sous le patronage de Mircea Cartarescu, dont la poésie est, hélas, moins connue en France. J'ouvre ici une parenthèse pour signaler que Radu Bata a aussi écrit deux recueils de poésettes en roumain : „Cod galben cu peștișori roșii” et „Descheiat la vise”.



Pour commencer, le poète exprime sa « joie [qui] déborde » (p. 11), face à la liberté retrouvée. le « match décimal : france vs roumanie » ne semble plus avoir l'importance de jadis. L'aisance dans le maniement des mots rend la question « quel pays est plus fatal ? » caduque. Laissez, vous aussi, tomber « les bibelots » (p. 13) et suivez le poète qui vous montrera comment regarder « dans les yeux/ les fleurs de cerisier » !



J'ai pris beaucoup de plaisir à comparer les deux versions et j'ai aussi beaucoup appris de ce va-et-vient (amoureux) entre deux langues ! Embrassez qui vous voudrez, car « le baiser se lit sur les lèvres » (p. 86), mais surtout la vie, aussi absurde soit-elle !



La poésette éponyme (p. 105) dit très bien ce qu'est « être franco-roumain ». C'est un message d'espoir qui ne vous roule pas « dans la farine ».



De nombreux titres en anglais, comme pour faire de ce cercle linguistique amoureux un triangle vertueux.

Un dernier conseil « verse le pluie/ dans une imprimante 3D/ il en sortira/un arc-en-ciel […] ferme, [sage lecteur] tes yeux/ dans un livre de poésies/ et tu accoucheras/ d'un dieu » (p. 73).

Dans « de quel bois est fait le sexe » (p. 74), à partir d'une référence mythique à Roméo et Juliette, on a une superbe preuve de la présence pérenne roumaine dans la culture française. D'une simplicité parfois déconcertante, ces vers ne sont transparents qu'en apparence. Ou alors comme les vagues de la mer : ils charrient beaucoup de sens.

Ne vous privez pas de ce plaisir poétique innocent (quoique !).
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Le blues roumain, tome 2

Avec les vacances (que je souhaite agréables à tous mes amis !) nous sommes davantage dehors à profiter du soleil, mais n'oublions pas de lire de la poésie.

Ceci n'est pas une critique entièrement personnelle, mais une invitation très vive à découvrir un livre que j'ai adoré.

Pour cette fois-ci, exceptionnellement (je prends aussi un peu de vacances) je vais me permettre de vous renvoyer à la chronique que propose sur le site Livres Rhône Roumanie, Jean-Pierre Longre qui a signé la préface du premier numéro de cette aventure poétique (le Blues roumain) dont j'appelle de mes voeux les plus chers un futur numéro 3.



Avant de vous livrer le commentaire de Jean-Pierre Longre (dans lequel je me retrouve entièrement) sur la « récidive poétique » de Radu Bata comme passeur de poésie roumaine, je tiens à reprendre la liste des auteurs traduits, d'une part pour le plaisir de les voir nommés, mais surtout pour celui de constater que le site fait bien les liens avec ceux déjà présents dans sa base de données. Ainsi, certains noms seront « amputés » des diacritiques roumaines.



1) Les auteurs : Andreea Apostu, Ana Blandiana, Irina Alexandrescu, Luminița Amarie, George Bacovia, Maria Banuș, Ana Barton, Radu Bata, Ramona Boldizsar, Dorina Brândușa-Landen, Emil Brumaru, Artema Burn, Ion Calotă, Mircea Cartarescu, Ruxandra Cesereanu, Toni Chira, Mariana Codruț, Denisa Comănescu, Ben Corlaciu, Traian T. Coșovei, Delk Danwe, Corina Dașoveanu, Mina Decu, Adrian Diniș, Carmen Dominte, Marius Dumitrescu, Adela Efrim, Mihai Eminescu, Vasile Petre Fati, Raluca Feher, Alida Gabriela, Diana Geacăr, Mugur Grosu, Cristina Hermeziu, Ligia Keșișian, Claudiu Komartin, Paula Lavric, Alexandra-Mălina Lipară, Ana Manon, Aurelian Mareș, Ioan Mateiciuc, Maria Merope, Antonia Mihăilescu, Ion Minulescu, Ion Muresan, Tiberiu Neacșu, Dana Nicolaescu, Felix Nicolau, Ovidiu Nimigean, Dana Novac, Eva Precub, Ioan Es. Pop, Augustin Pop, Savu Popa, Dragoș Popescu, Radmila Popovici, Ioana Maria Stăncescu, Nichita Stanescu, Roxana Sicoe-Tirea, Ana Pop Sirbu, Sorina Rîndașu, Florentin Sorescu, Magda Sorescu, Călin Sorin, Octavian Soviany, Petre Stoica, Ion Stratan, Andrada Strugaru, Robert Șerban, Cristina Șoptelea, Radu Ștefănescu, Petronela Rotar, Mircea Teculescu, Iulian Tănase, Tatiana Tibuleac, Mircea Țuglea, Radu Vancu, George Vasilievici, Gabriela Vieru, Paul Vinicius, Ilarie Voronca, Vitalie Vovc.



2) Chronique de Jean-Pierre Longre :

« On l'attendait fébrilement ou tranquillement, le second Blues roumain, et le voilà : Radu Bata a récidivé, sans pour autant reproduire à l'identique les gestes et les intentions du premier. Celui-ci était une anthologie « imprévue », composée de traductions « inopinées », celui-là est une anthologie « désirée », composée de traductions « hypocoristiques ». Comme si, la première fois, tout était venu sans crier gare, d'une manière quasiment inconsciente (voire…), alors que maintenant l'affaire est à la fois préméditée, mûrie et soutenue par une affection consciente. À vrai dire, ce n'est pas aussi simple, aussi schématique. Dans les deux cas, nous pouvons suivre sans nous poser de questions compliquées le « labyrinthe enchanté » construit par celui qui est à la fois faiseur de poésies et découvreur de poètes, inventeur et traducteur, créateur et adaptateur. Et dans le deuxième cas, même s'il est toujours aussi accessible, le chemin est encore plus long, les ramifications plus nombreuses, le regard se fait encore plus éberlué devant les ressources inépuisables de la poésie roumaine.

Certes, à la sortie du labyrinthe, Octavian Soviany semble vouloir mettre un point final à la poésie : « pourquoi on n'euthanasierait pas les vieux poètes ». Mais ce serait plutôt l'occasion d'un rajeunissement radical. Voyons ce que nous dit Ana Blandiana dès l'entrée : « nous devrions naître vieux […] ensuite devenir plus jeunes et encore plus jeunes / arriver mûrs et puissants à la porte de la création ». Ou en cours de route Dragoş Popescu : « les poètes sont si beaux / qu'ils ne vieillissent jamais ». Et alors défilent sous nos yeux les turbulences d'une poésie toujours nouvelle quel que soit son âge, toujours vivante quelles que soient les conditions de sa naissance, toujours bouillonnante quelles que soient ses préoccupations. Une poésie qui chante les sensations et la sensualité, l'amour et la mort, la vie quotidienne des humains et des objets, les souvenirs et le présent, la révolte et la violence, bref tout ce qui fait que les mots bien choisis, bien choyés donnent à l'existence la puissance d'une symphonie, que ce soit sous les plumes notoires de Mihai Eminescu, Ilarie Voronca, Ana Blandiana, Mircea Cărtărescu, Nichita Stănescu, Paul Vinicius, Radu Bata lui-même, ou sous des plumes de nouvelle génération, moins célèbres, mais ô combien fécondes dans leur diversité.

Les mots ? Parlons-en, par exemple avec Petronela Rotar : « touche ces mots s'il te plaît / sens leur chair tendre s'étendre entre tes doigts / et fais le voeu de rester en poésie ». On devine tout au long des pages la prédilection de Radu Bata pour le maniement (ludique, expressif, musical, chaleureux) du matériau verbal. Il aurait pu écrire, comme Iulian Tănase : « j'ai été un joueur de mots / passionné / addictif ». Ce qu'il faut remarquer, c'est que la littérature née en Roumanie, en vers ou en prose, est un terreau particulièrement riche en manipulations lexicales, en mouvements syntaxiques, en registres thématiques, du lyrisme à l'absurde, du dramatique au comique, du réalisme au fantastique. Nous sommes au pays d'auteurs aussi différents que [Lucian] Blaga et Tzara, Eminescu et Urmuz… La Roumanie, c'est un monde poétique complexe, et cette nouvelle anthologie nous mène aux plus attirantes de ses profondeurs, aux plus exaltants de ses sommets, aux plus lumineux de ses horizons ».
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Le philtre des nuages et autres ivresses

Des poèmes courts comme de jolies vignettes, comme de petites ivresses.

De l'humour et de l'amour, un inventaire aérien de nos maux quotidiens qui ne tombe jamais dans la légèreté.

Les nuages sont en coton doux, le plaisir de lecture aussi.
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Le rêve d'étain

Quand le rêve déteint, les couleurs explosent et cela donne une histoire « extra » !



Ce livre est avant tout un très bel objet. Papier très épais (qui sent bon encore après toutes ces années, il suffit d'approcher son nez), titre en lettres « d'étain », illustrations remarquables. Avec mes « petites » assistantes nous en avons entrepris une lecture à voix haute. Dès le début nous avons été charmées par la langue si expressive (belles allitérations et assonances) qui fait entendre « le bruit bourdonnant de la barbe à papa, ou encore celui plus pétaradant du pop-corn » (p. 7) et sentir « la tige de tomate » (p. 53).



Le futur est sombre, sent mauvais et on y parle avec des termes anglais (traduits en bas de page). La protagoniste s'adresse directement aux lecteurs qui sont ainsi comme happés par l'histoire.



Bravo pour votre imagination petits auteurs (devenus grands) et à votre professeur ! Rassurez-vous nous comptions bien parler de vous. Dans la postface (« L'histoire de l'histoire », p. 54 à 57) on apprend avec émotion que « [nous avons] entre les mains le travail pédagogico-littéraire accompli par un professeur de français avec des collégiens de sixième ». « Il s'agit de la 6 ème 7 du collège Stendhal de Grenoble (1998/99) ». Vous méritez tous notre reconnaissance !



L'enseignant décrit très bien cette « aventure » qui vaut largement le détour : « du moment qu'on partait ensemble quelque part, à cheval sur l'imagination, dans une autre dimension, ils étaient là à participer, à vibrer pour un oui ou un non, à défendre chaudement tel ou tel personnage, à s'emballer pour une farce ou un quiproquo. […] Même les quelques nécessiteux du lexique ou les petits handicapés de la grammaire y trouvaient leur compte ».
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Le philtre des nuages et autres ivresses

Livre reçu et lu dans le cadre de l'opération Masse Critique. Merci à Babelio et les éditions Galimatias pour cette belle découverte !



Avec le philtre des nuages, embarquez pour un recueil de lecture de poésie contemporaine assez déconcertante.

Bien sur, comme tout recueil, il y a des hauts et des bas, mais de nombreuses pièces méritent le détour.

Radu Bata joue avec les mots et les expressions avec virtuosité et propose quelques poèmes très justes de critiques sociales.



Une belle découverte et un auteur à suivre !
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Le blues roumain, tome 3

Tout comme le mot « implausible » du sous-titre (« anthologie implausible de poésie ») ce recueil est un objet rare de par son audace poétique. Il s'agit de poésie roumaine, mais pas que, puisqu'un des poètes s'y est vu naturalisé roumain par les grâces poétiques de ses « neiges de Iași » (p. 89-90). En effet Eric Poindron est devenu, le temps d'un instant d'amusement sérieux, Rică Poindronescu, et cet acte de bienveillance témoigne à lui seul de la générosité et de la truculence de Radu Bata. Il déploie tout son talent de versificateur hors pair, de « travailleur intermittent du mot et du rêve » comme il est dit dans sa présentation en fin d'ouvrage, pour traduire devant le tribunal poétique des lecteurs français et de façon hypocoristique (i.e qui exprime une intention affectueuse) des poètes roumains qui valent le détour.

C'est avec grande joie que l'on peut retrouver parmi eux (la liste, page 9 est longue de quelque 77 noms classés en ordre alphabétique), mon « protégé » si je puis dire ainsi Gabriel Dinu en très sélecte compagnie : Mircea Cartarescu, Octavian Soviany, Mircea Dinescu, George Cosbuc, Nichita Stanescu, Tatiana Tibuleac, Paul Vinicius et Radu Bata l'ensorceleur lui-même.

À la toute fin, pages 207-208, quelques brèves poétiques et prophétiques semblent nous convier à une nouvelle lecture : « L'art est long et la vie brève/quand vient le grand froid/on se chauffe aux rêves » (Radu Bata).

Les thèmes abordés sont, bien entendu, très actuels et les grands classiques quasi-romantiques je dirais (amour, mort, patriotisme, nature en déperdition) côtoient l'actualité plus brûlante avec notamment l'épidémie de la COVID, le fâcheux consumérisme ou la géopolitique européenne.

Pour parrainer ces poètes Radu Bata a également eu la chance et l'ingéniosité de s'entourer de fins connaisseurs : Muriel Augry, elle-même poète et surtout Directrice de L'Institut français de Iași de 2019 à 2022 pour le préambule qui nous exhorte à « vivre en funambule[s] », le chanteur archi-connu Cali qui « sur les routes » de ses tournées à écrit un magnifique « chant d'ouverture » nous rappelant qu'il importe « [d'] embrasser cette seule fidélité : transfigurer le réel et tordre le cou aux jours ordinaires », car « être poète, c'est encore vivre », « en papillon qui butine partout » (y compris dans les flocons de neige) et « last, but not least », Charles Gonzalès, acteur et metteur en scène qui souligne « la pépite suprême, la tolérante Différence ».

Si vous entrez dans ce livre vous aurez non seulement une tsuica de la tante Viorica (p. 92), un des meilleurs alcools forts qui soient selon Andra Mateucă (et je me joins à elle pour confirmer sa supériorité même sur le Laphfroaig) et spécialité roumaine par excellence, mais aussi l'universalité de maints sublimes portraits de femmes et autres chants d'amour.

Un vaccin poétique pour vous, dont c'est le troisième et apparemment le dernier rappel, car Radu Bata pense arrêter là cette expérience unique de traduction-adaptation qui est, à mon avis, une opération de sublimation poétique réussie. J'ai eu l'occasion de lire plusieurs de ces poèmes en version originale aussi, dont notamment ceux de Gabriel Dinu et je peux témoigner de cette réussite dans le rendu final, même si je ne vous ai jamais caché mon attachement à la traduction qui colle à la peau de l'original. Radu Bata est une habile esthéticienne à qui les tours de passe-passe avec les mots des deux langues (voire trois avec l'anglais) ne font pas peur. Il rajoute paradoxalement avec désinvolture et mesure son grain de folie poétisante. Ainsi dans le poème « Un automne sentimental » de Gabriel Dinu, le suicide est « maquillé » en simple voyage « dans la mort » pour « s'en aller en douceur ». C'est bien plus convaincant pour la suite du poème si douce-amère.

Certains arrêteront de fumer grâce à ce livre (cf. Mugur Grosu, p. 184), d'autres auront, au contraire, envie de s'en griller une ou de faire l'amour à leur dulcinée, car il est fait avec des tranches de vie généreuses et sanguinolentes : « Des fanges, abcès et des saletés/ Nous avons fait des rêves et des beautés » (Tudor Arghezi).

À l'heure où notre paix de tous les jours est menacée, plusieurs voix élèvent des cris plus ou moins feutrés de révolte, comme Bénédict Corlaciu et sa « paix violette » (p. 34).

Du haut des années 1980 quand il était le chantre chamanique de l'amour sous toutes ses formes, Mircea Cartarescu habitant de « l'éros universel » (p. 26) nous dit, comme dans son adoré par moi, Dragostea, « j'aimerais tant que l'oeil pinéal/ puisse te reconfigurer,/ amour ».

Et pour finir sur une note de noir (sic!) espoir, je cite Ion Calotă et son « Manifeste pour un monde qui s'enfonce dans la tristesse » :



« C'est la guerre en temps de paix

nus l'hiver va nous trouver

des flocons blancs on va faire

des montagnes de déchets



Comme la vie sent le roussi

je m'en vais sortir aussi

détoner en centre-ville

une dernière poésie ».

(p. 187)



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Survivre malgré le bonheur

Lorsque Survivre malgré le bonheur est arrivé dans ma boîte aux lettres, j'eus la surprise d'un bel ouvrage illustré, au papier respectueux de l'environnement et des forêts européennes, et celle d'une courtoise lettre de l'éditeur, Jacques André, établi à Lyon, à l'élégant en-tête entre deux hommes d'épée. L'épée qu'un privilège insigne autorisait aux imprimeurs de porter sous l'Ancien Régime : Jacques André fut imprimeur, apprend-on du site Terre à ciel. L'attention portée à la confection du livre, à la typographie, aux couleurs, le montrerait assez. La couverture de Stefan Câltia, L'arbre à ailes, évoque Jérôme Bosch. Réalisme magique, nous dit Wikiart, qui connaît tout et aime les étiquettes. Sur les poésettes de Radu Bata, celle-là collerait assez bien. le réel merveilleux, écrit aussi Alejo Carpentier dans le royaume de ce monde. Et c'est une royauté, digne, sans la pesante majesté, c'est la merveille de ce monde, légère et lumineuse, que clame Radu Bata. Ses courts poèmes en vers libres regorgent de joie, bien qu'ils se couvrent parfois d'une mélancolie, une lucidité sombre semblable à celle de son titre : il y a le bonheur, auquel il faut survivre ; il y a le merveilleux, les jeux de mots, la fulgurance souriante des images, et puis il y a la réalité, l'économie contemporaine, l'industrie qui pollue, le commerce envahissant et les média à l'heure des fake news ; la politique, allusivement brocardée (professeur de français en Roumanie jusqu'en 1990, le poète a connu l'ère Ceausescu ; ce sont d'autres dictatures en Europe de l'ouest aujourd'hui : celles de l'argent, de l'égoïsme et des fausses valeurs).



"le monde s'arrache les cheveux

oubliant qu'il porte la perruque

de l'hypocrisie",



nous conte ce compatriote de Cioran. de l'inconvénient d'être né ne s'engendre pas pourtant chez Radu Bata la désespérance, mais une vision caustique et désillusionnée, que l'humour sauve.



"la géographie

de mon pays d'élection

suit les contours de tes lèvres

voilà pourquoi

aujourd'hui

je lui demande

l'asile politique"



Comme tant d'exilés, le poète s'écartèle entre ses langues dispersées :



"je me réveille en roumain

après un rêve français

si ce n'est pas

l'inverse"



Un sentiment de l'absurde en résulterait à moins. Il est d'usage de rappeler cette sentence attribuée à Eugène Ionesco, illustre dramaturge roumain, qui vécut lui aussi en France : "La vérité est dans l'imaginaire". Celui de Radu Bata projette sur le quotidien la lueur de l'évidence.
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Survivre malgré le bonheur

« Une collection enthousiasmante de petits poèmes pleins d'allégresse sur le temps qui passe, l'amour et les petites joies de l'existence » nous apprend la couverture. « Les poésettes sont à peine plus longs que des bâtonnets de haïkus qu'on ne finit jamais de mâchonner pour succuler les sens cachés. Un recueil drolatique et malicieux, versé de plaisir jusqu'au pied ultime ». C'est bien vrai, ces phrases de la couverture vont comme un gant à ce livre au titre paradoxal.

« Survivre malgré le bonheur » est un recueil de petits textes qui peut vous accompagner partout : sur la plage, au bureau, en voyage, c'est le livre qu'on devrait emporter sur une île déserte. Car en parlant de tout, il parle de nous, avec humour, émotion, sincérité et ironie, comme le ferait un très bon ami.

On trouve dans ce volume de poésies beaucoup de formules qui restent dans la tête comme des refrains. On trouve aussi de merveilleuses illustrations, ce qui en fait un très bel ouvrage, peut-être même le plus beau volume de vers imprimé en francophonie ces dernières années.
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Survivre malgré le bonheur

"Survivre malgré le bonheur" est pour moi un "livre poétique d'art"; chaque petite poésie amène obligatoirement une réaction : un sourire, une profonde réflexion, un hochement de tête, mais dans tous les cas, on ne peut pas y rester insensible...

Les illustrations colorées viennent apporter une petite touche supplémentaire d'âme.

Certains poèmes pourraient être proposées sans problème aux plus jeunes pour leur faire aimer la poésie, je pense par exemple à "où vont les nuages quand ils disparaissent ?"...
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Le blues roumain, tome 1

« On peut se taire comme si on faisait une révérence aux mots du futur » (cf. le poème « Sept silences et une attente », p.19). On peut aussi affirmer haut et fort son plaisir de lecture. Je fais une révérence à cette anthologie qui comprend des poèmes variés et frais.

La traduction me semble de bonne facture et plutôt réussie même si Radu Bata, lui-même poète, adapte pas mal. Le livre m'a été prêté par Tandarica et je ne regrette pas cette lecture. À l'instar de Octavian Soviany, je vous souhaite d'ores et déjà un Joyeux Noël (cf. Vœux, p. 27-28).
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Le fou rire de la pluie

Ce recueil très réussi sur le plan poétique appartient à cette catégorie de « livres qui tiennent le plafond sur les épaules » (p. 21) et qui rendent ainsi possible cette ouverture vers le bleu du ciel et la douceur des nuages à ceux qui ont fait « des réserves de pluie/ beaucoup de réserves de pluie » (p. 22).

Je connaissais Radu Bata comme traducteur de poètes roumains (cf. Le blues roumain, tome 1), mais c'est ce rôle de poète qui lui va le mieux, je crois. Des références explicites (cf. p. 20 aux relations franco-roumaines, p. 34 à Nichita Stănescu, p. 61 à Paul Celan et Gherasim Luca) et certainement d'autres implicites à la culture roumaine et à ses exilés se glissent là aussi. Cependant, le ton est ici universel et cosmopolite.

Mettez donc « la clé (du bonheur) sous la porte » (p. 46) sur les conseils avisés de Radu Bata et sans crainte des voleurs d'âmes. Vous y trouverez beaucoup d'amour et cela fait un bien fou, car « le poète est bâti/comme une armoire/-une armoire à pharmacie » (p. 110).

Très belle découverte !
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Mine de petits riens sur un lit à baldaquin

Pourquoi ce livre : J’en ai déjà parlé ici, il s’agit d’une lecture pour l’opération Masse critique de Babelio. Le titre m’avait intrigué et cela m’a permi de découvrir une petite maison d'éditions dotée d’un drôle de nom : Galimatias. Cela aurait pu me permettre de participer au challenge des agents littéraires puisque cette maison d’édition n’a publié que 2 ouvrages me semble-t-il. Malheureusement il a été publié en mai 2011 !



Résumé : Impossible de faire un résumé de ce livre qui est une sorte de recueil de pensées.



Je pense (car je n’en suis pas sûre et je n’ai aucune indication à ce sujet) qu’il s’agit des pensées nocturnes de l'auteur tout droit sorties de ses rêves, de ses cauchemars et de ses insomnies. On pourrait presque croire qu'il a bu ou que c'est son inconscient qui s'adresse a nous alors que lui dort. Appelons ça un journal nocturne (d’ailleurs le sous titre est « séjours nocturnes ») qui se déroule du 29 aout au 31 décembre 2010 quasi sans interruption. Les récits sont de différentes formes : une pensée de quelques lignes, un poème, un texte de quelques pages et d’autres genres se mêlent les uns aux autres. Les quelques jours ou il n’écrit pas, a-t-il enfin réussi à dormir ?



Mon avis : Le titre d’abord m’a intrigué ! C’est pour ca que je l’ai sélectionné dans la liste de Masse critique. A sa réception, j’ai été agréablement surprise par sa couverture. Par contre un bémol, qui m’a poursuivi tout au long de la lecture, c’est l’odeur de ce livre. Ce n’était pas une odeur agréable et je ne sais pas d’ou elle vient. Est-ce le conditionnement, le voyage à travers la France ou le “papier BOUFFANT ivoire 90 g | Impression à encre végétale | plaques sans chimie”



Je dirais ensuite par rapport au contenu que c’est une œuvre très hermétique et qu’il manque une préface ou une postface, enfin bref une explication de ce texte que j’ai essayé, sans y parvenir totalement, de comprendre du début à la fin. J’ai espéré jusqu’à la dernière phrase que j’aurais un éclair de lucidité, une “fulgurance”, que l’auteur m’apporterait la solution. mais celle ci n’est pas venu et je reste sur ma fin ! Si vous avez lu ce livre et que vous pensez avoir compris le sens caché (parce que je pense tout de même avoir compris que son problème ce sont les insomnies et la recherche permanente du soleil) de ces récits nocturnes, je suis preneuse ! Je lance un appel au Petit littéraire pour faire une étude de ce texte que je lirai avec plaisir !



la suite sur mon blog
Lien : http://quandpaulinelit.canal..
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