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Du sommeil et de l'insomnie
Liste créée par Alzie le 07/01/2015
49 livres. Thèmes et genres : sommeil , insomnies , romans français contemporains , littérature , sieste

Moment d'abandon par excellence où le temps semble suspendu, le sommeil est-il un lieu si sûr ? C'est une exposition au musée Bonnard (Le Cannet, 2014) et un premier roman (Louis Wiart, 2015) qui me suggèrent cette liste. Dormir, s'endormir, s'éveiller, rituels et habitudes de dormeurs et dormeuses, solitaires ou accompagnés, servent de prétexte à la littérature. Mais parfois aussi le sommeil se fait attendre ou bien se dérègle : l'insomnie génère ses troubles, ses mystères, amplifie les angoisses et l'écrivain s'y engouffre d'autant mieux qu'il faut les conjurer. Recueils de nouvelles, méditations, réflexions, romans, polars, BD, thrillers ou poésie. "Qui sait si cette autre moitié de la vie où nous pensons veiller n’est pas un autre sommeil un peu différent du premier, dont nous nous éveillons quand nous pensons dormir" (Pascal).

(Mise à jour septembre 2016 ; septembre 2021).



1. Le sommeil n'est pas un lieu sûr
Louis Wiart
3.47★ (23)

Le quotidien de la narratrice est bouleversé par d'étranges troubles du sommeil. Au réveil, elle se sent faible et nauséeuse, à bout de forces. Lorsqu'elle commence à comprendre la nature de ses hallucinations nocturnes, tout prend autour d'elle un aspect menaçant. À mesure que grandit ce malaise, elle tente d'échapper à l'atmosphère de plus en plus intenable de la maison où elle vit avec son mari et ses enfants à la lisière d'une forêt à la proximité inquiétante. D'où lui vient l'impression confuse d'entendre une voix familière à travers son sommeil ? Son mari la soutient-il réellement dans l'épreuve qu'elle traverse ? Pourquoi son attitude si calme, si prévenante, laisse-t-elle peu à peu l'image d'un homme qui exerce sur sa compagne une emprise ambiguë ?  L'état d'anxiété perpétuel et de précarité physique qui caractérise la narratrice, la dégradation progressive de ses relations conjugales, mais aussi la paranoïa ambiante et la violence du quotidien immergent le lecteur dans un climat de tension exacerbée qui fait écho à certaines oevres de Roman Polanski et Boileau-Narcejac. Le sommeil n'est pas un lieu sûr fait partie de la sélection du Prix Première, qui distingue un premier roman francophone, publié entre les rentrées littéraires de septembre et février, choisi parmi une sélection de 10 premiers romans proposés par un comité de présélection, constitué de libraires, bibliothécaires et journalistes. Le prix est remis dans le cadre de la Foire du livre de Bruxelles.
2. Dormir. L'énigme de chaque nuit
Autrement
5.00★ (3)

Le sommeil est banal par sa quotidienneté, intime pas l'aventure qu'il représente pour chacun, collectif par les innombrables problèmes de santé et les recherches qu'il provoque. Mais le sommeil reste un mystère. Pourquoi dormons-nous ? Que se passe-t-il pendant les sommeils, le lent et le paradoxal ? Qu'est-ce qui les provoque ou les perturbe ? Notre cerveau et notre corps pourraient-ils s'en dispenser ? Comment dorment les nouveaux-nés, les animaux ? A quoi servent les rêves ? Médecins, scientifiques, philosophes, ethnologues, psychiatres, psychanalystes, français et étrangers, livrent ici quelques certitudes, beaucoup d'hypothèses et les conclusions prudentes d'une recherche encore jeune. Au c?ur du sommeil : la souffrance, l'insomnie. Étudier le sommeil consiste aussi à s'intéresser aux insomnies. Mais d'autres pathologies sont fascinantes à découvrir. Potions, positions, pratiques, médicaments ou approches comportementales : les remèdes abondent. Autour du sommeil : les dormeurs et leurs façons de le vivre, de le dire. Par les berceuses, le langage, l'art, la littérature, les postures, les rituels. Chacun rejoue, nuit après nuit, dans des décors et des mises en scène très personnelles, le scénario de "L'empire du sommeil".
3. Le Lit
Dominique Rolin
3.90★ (30)

« Et encore un peu plus tard, je me suis déshabillée dans la salle de bains, pliant mes affaires sur le dossier de la chaise, brossant mes cheveux, lavant mon linge. Et puis j'ai ouvert le grand lit, où les deux oreillers se gonflaient - les couvertures sentaient encore le désinfectant -, me suis glissée à ma place en prenant soin de ne pas empiéter sur l'autre place, large, puissante, lourde, et de me conformer à cette largeur, à cette puissance, remplacées désormais, sous mes paumes, par le vide. Et enfin, enfin, après cette première nuit, j'ai pu tirer de mon sac la lettre de Martin. J'ai décacheté l'enveloppe, déjà fripée, usée, et j'ai lu. »
5. Les paupières
Yôko Ogawa
3.55★ (334)

Une petite fille touchée par l'élégance d'un vieil homme le suit dans son île et devient son alliée face à l'hostilité du monde environnant. Dans la maison vit aussi un hamster. Le regard de ces petits animaux dépourvus de paupières ne se détourne jamais, ne s'efface jamais. Une jeune Japonaise prend l'avion pour l'Europe. A ses côtés s'installe un homme d'une trentaine d'années, très vite il se met à parler puis s'endort. La jeune femme, incapable d'un tel abandon, l'interroge. Dans l'obscurité d'un vol de nuit, l'inconnu lui révèle alors l'existence des "histoires à sommeil". Une jeune femme part en voyage pour tenter de fuir ses insomnies. En s'éloignant de son pays, de son amant et de ses habitudes, elle espère trouver suffisamment d'étrangeté pour, le soir venu, s'endormir tranquillement. Dormir, s'endormir, s'éloigner du monde pour retrouver le chemin de l'inconscient, très simplement. Tel est le propos de ce recueil de nouvelles à lire, en écho à La Bénédiction inattendue (Actes Sud, 2007), comme une très belle introduction à l'?uvre de Yoko Ogawa, aujourd'hui mondialement reconnue. 
6. Morphéïne : 5 nouvelles sur le sommeil
Alain Dartevelle
2.75★ (13)

De l'action aux accents caustiques, un récit plein d'ironie sur une vie gâchée, une nouvelle de science-fiction au bestiaire apocalyptique, une tranche de vie mêlant passion de l'Art et passion amoureuse, et un récit d'anticipation à l'ambiance crépusculaire, cinq nouvelles aux penchants noirs sur le thème du sommeil, par cinq auteurs inspirés aux styles très différents.
7. Contes du demi-sommeil
Marcel Béalu
4.00★ (12)

Lire une page de Marcel Béalu, c'est pénétrer dans un pays singulier, un pays qui pourtant doit bien exister quelque part, plus haut ou plus bas que la terre, le pays de derrière la glace, ou de derrière l'eau, ou de derrière le ciel --- ou de derrière nous. Il n'est pas de pays plus simple, ni plus logique, d'une logique si parfaite qu'elle rejoint la poésie. On y échange, lèvres closes, d'émouvants entretiens ; on y rencontre des monstres mélancoliques, des noyées, des reflets, des membres épars. On s'y sent immatériel ; pourtant il semble que le coeur y frôle toujours le fil de quelque lame. (Jean Paulhan à propos des "Contes du demi-sommeil")
8. Mine de petits riens sur un lit à baldaquin
Radu Bata
3.82★ (20)

Épigraphe : « Le sommeil est un musée de poupées de cire dont je suis le proxénète à la retraite » Un recueil sur le sommeil qui fait la part belle à la veille. Un livre kaléidoscope qui contemple la nuit avec des yeux aveuglés par le soleil des hommes. Un parcours personnel en morceaux, à mi-chemin entre journal, poésie et narration, où le langage et ses éclairages font des pirouettes quand ils ne sortent pas du chapeau des lapins volants. Des galettes de textes aussi divers que possible qui cachent des fèves : rhétoriques, encyclopédiques, étymologiques, polyphoniques, humoristiques... « Mine de petits riens sur un lit à baldaquin » est « le testament français d?un voyageur sans bagages » L?auteur : Radu Bata est un travailleur intermittent du mot et de la vie. Avec quelques méfaits livresques dans le compte (édités sous pseudonyme) et «un petit dictionnaire comme bâton de maréchal dans sa giberne», Radu Bata survit dans son «laboratoire de balistique verbale», quelque part entre la Seine et le Danube. Après des efforts soutenus pour bien tout rater comme il faut, RB touche au but. Claro : "Les « mines de petits riens » de Radu Bata sont tout autre chose que des gisements de pas grand-chose, ils sont à lire dans le désordre, le vrai, celui qui naît de l?oeil en quête de vampirisations point trop inactives. Alors, avec un peu d?élan et de curiosité, quelque chose se dépliera : d?abord la syntaxe, qui sait être tantôt souple et suave, tantôt sotte et sautillante, comme au bon vieux temps du temps où bégayer parlait aux sens, oeil, ouïe, glotte. On peut y lire, avec une délectation métèque, le récit d?une langue se refusant à s?asseoir où que ce soit."  Julien Blanc-Gras : "Je vote pour les «Petits riens» de Radu Bata : un beau zig-zag syntaxique dans les profondeurs du sommeil, à picorer sur l?oreiller. La nuit, je m?en régale. Mine de rien, on s?endort moins bête. Je souhaite à ce livre un destin de rêve."
9. Dormir
Sylvie Caster
3.67★ (21)

Une femme, malade de fatigue, se retrouve en clinique. Immédiatement, on la conduit dans un mystérieux château dont les murs blancs abritent d'étranges locataires. Un endroit ravissant où, si on ne s'attarde pas à regarder les pensionnaires qui tournent en rond sur eux-mêmes ou se parlent tout seuls, on se croirait presque dans un Relais et Châteaux. Pas de souffrance, ici ; il n'y a que des personnes " en difficulté ". Pas de malades non plus, mais des " patients ". Et pourtant, que de douleurs et de maux, que de fantômes à chasser de son esprit pour se relever de cette fêlure de la vie que l'on nomme folie !
10. La Maison du sommeil
Jonathan Coe
3.74★ (2416)

De bien curieux événements se déroulent à Ashdow, inquiétante demeure perchée sur une falaise des côtes anglaises.  Naguère, c'était une résidence universitaire, où se sont croisés Sarah la narcoleptique, Gregory le manipulateur, Veronica la passionnée, Robert l'amoureux transi, Terry le cinéphile fou.  Leurs destins ont divergé, mais les spectres du passé continuent de hanter Ashdown, devenue une clinique où le sinistre docteur Dudden se livre à de monstrueuses expériences sur les troubles du sommeil. Par quelles mystérieuses coïncidences tous les personnages vont-ils s'y retrouver? Et quelles transformations vont-ils subir? Après Testament à l'anglaise, Jonathan Coe accomplit avec La Maison du sommeil un nouveau tour de force où sont orchestrés, avec une habilité démoniaque, critique sociale, comique ravageur et fantaisie romanesque.  Une fresque foisonnante et rigoureuse, où l'illusion amoureuse va jusqu'à l'extrême limite de sa réalisation, et où la vérité sort toujours des rêves.
11. Les lignes de navigation du sommeil
Ming-Yi Wu
5.00★ (3)

Un jeune adolescent taïwanais recruté pour aller construire des avions de guerre dans la métropole coloniale japonaise des années 40, un journaliste dont le sommeil se dérègle et les rêves disparaissent, une bodhisattva à qui il est interdit de pleurer, une tortue prise par erreur pour un pied de lit, un lieutenant américain enfermé dans la cage d'un zoo japonais, un conteur qui semble n'être autre que l'écrivain Yukio Mishima dans sa jeunesse, des bambous énigmatiques que l'on voit fleurir pour la première fois... Autant de destinées dont les trajectoires s?entrecroisent, faisant éclater les frontières entre fiction et histoire, entre rêve et mémoire. Wu Ming-Yi est connu pour son engagement écologique, dont ses livres sont profondément marqués.
12. Par-delà le mur du sommeil
Howard Phillips Lovecraft
4.01★ (603)

« Je t'en dirai davantage plus tard - à présent j'ai besoin d'un long repos. Je te parlerai des horreurs interdites qu'elle m'a fait pénétrer - des horreurs séculaires qui suppurent encore aujourd'hui dans des coins perdus, entretenues par quelques prêtres monstrueux. Il y a des gens qui savent sur l'univers des secrets que nul ne devrait connaître, et qui sont capables de choses que nul ne devrait pouvoir faire. J'y étais plongé jusqu'au cou, mais c'est fini. À présent, je brûlerais ce maudit Necronomicon et tout le reste... » Ce recueil comprend :  Par-delà le mur du sommeil Les rats dans les murs Le monstre sur le seuil Celui qui hantait les ténèbres L'affaire Charles Dexter Ward
13. Les portes du sommeil
Fabrice Bourland
3.41★ (88)

Paris, 1934. Andrew Singleton et James Trelawney sont chargés d'enquêter sur une étrange affaire. Un spécialiste du sommeil et un poète surréaliste, dont le seul point commun semble être l'intérêt pour l'étude des rêves, ont été retrouvés littéralement morts de peur dans leur lit. Fait troublant, un énigmatique " personnage en noir " a visité chacune des victimes quelques jours avant leur disparition. Mais qui est cet homme de l'ombre ? Quelle terrible machination prépare-t-il ? Et que signifient les visions de cette belle inconnue qui hantent les nuits d'Andrew ? Cette course-poursuite palpitante conduira nos jeunes détectives des milieux surréalistes parisiens jusqu'à un mystérieux château sur les bords du Danube. Au-delà des portes du sommeil.
14. La Dormeuse de Naples
Adrien Goetz
3.15★ (314)

Qui était la femme peinte par Ingres dans La Dormeuse de Naples, dont il disait qu'elle était "déjà peinte", tant sa beauté était parfaite ? Où se trouve le tableau, disparu en 1814 ? Trois cahiers imaginaires nous invitent à mener l'enquête : une confession du peintre, hanté par le souvenir de son modèle, un manuscrit de Corot, qui a entrevu la toile dans un souterrain, et celui d'un peintre inconnu, ami de Géricault. Un roman envoûtant sur un des plus grands mystères de l'histoire de l'art.
15. Saules aveugles, femme endormie
Haruki Murakami
3.49★ (1269)

Jubilatoires, flamboyantes, hypnotiques, ces histoires courtes de Haruki Murakami nous plongent dans un univers délicieusement insolite et drôle, où d'une situation d'apparence anodine peuvent surgir à tout moment le fantastique et l'absurde. Depuis un an, quand on la prend de court, Mizuki Ando est incapable de se souvenir de son nom. Elle se décide à consulter une psychiatre, loin de se douter qu'un singe cleptomane est à l'origine de son trouble... Attiré par les deux millions de yens à la clé, un jeune homme se présente à un concours de pâtisserie. Mais qui peut bien se cacher derrière le jury de cette compétition nationale sous haute surveillance ? La reine de beauté d'un lycée promet à son petit ami de faire l'amour avec lui après le mariage. Le temps passe, elle se marie... Avec un autre. Va-t-elle enfin tenir sa promesse ? En 1971, un jeune homme cuisine sans relâche des spaghettis, qu'il mange seul et en silence. Quand, en décembre, le coup de fil d'une ancienne camarade de classe le sort de sa rêverie italienne... Des petits contes de notre quotidien, transfigurés par la poésie, l'humour et la grâce de Haruki Murakami, un charme qui agit à chaque page, comme autant de feux d'artifices en plein jour.
16. Façons d'endormi / Façons d'éveillé
Henri Michaux
3.75★ (45)

Rêves : amas de faits-divers, des petits faits-divers de la personne répétés en vrac en vitesse, faits-divers qui renvoient à d'autres faits de toute date, de faits passés où l'on trouva à redire, par quoi on fut attaqué, troublé. Rêve-réponse qui renvoie la balle. Alors pourquoi vouloir à tout prix interpréter ? Un sage arabe répond : " Un rêve non interprété ressemble à un oiseau qui plane au-dessus de la maison, sans se poser. 
17. Le Sommeil du Juste
Emmanuel Ménard
L'Hyp-12, c'est le nom du produit qui permet aux êtres humains de se passer de sommeil. Bien sûr, il y a un prix à payer : sans sommeil, pas de rêve. Et si on ne peut plus rêver de tuer son patron ou de violer la femme du voisin, il n'y a plus qu'une solution : le faire vraiment... Quand la société se révèle aussi explosive qu'une grenade dégoupillée, est-il encore temps de faire marche arrière ? Ultime représentant de l'ancienne humanité, le jeune David, devenu l'enjeu d'intérêts qui le dépassent, affrontera durant sa fuite l'horreur d'un monde à la dérive. Après le policier (La Dernière Victime, au Masque, Prix Cognac 1992 et Cannibales, chez Zulma) et l'humour (C'est toujours moins grave qu'une jambe cassée et Un Paquebot nommé délire, aux Éditions H&O), Emmanuel Ménard renouvelle ici l'Anticipation, loin des gadgets et de l'imagerie traditionnelle du genre. " Sur un rythme effréné, fiévreux, un univers inédit, post-apocalyptique et crépusculaire. Une interrogation sur le caractère sombre et violent de l'âme humaine [...] c'est là que réside sans doute la qualité essentielle de ce récit : il questionne. " Jérôme Olinon
18. Le Dormeur éveillé
Jean-Bertrand Pontalis
3.76★ (55)

L'homme qui dort se nomme Constantin. C'est un Empereur romain, un conquérant, un guerrier sans merci. Son sommeil paraît paisible, bien qu'il doive livrer bataille le lendemain... A côté de l'homme qui dort, un tout jeune homme assis. un serviteur sans doute, qui n'a pas de nom. Une sentinelle, mais qui s'abandonnerait à sa propre rêverie. Il est le dormeur éveillé. Sa tête penchée s'appuie sur sa main. Cette scène représentée par Piero della Francesca se situe à la frontière de la nuit et de l'aube, du sommeil et de l'éveil, du songe et de la rêverie... Le livre dont j'écris ici les premières lignes, j'aimerais qu'il devienne quelque chose comme une mémoire - donc une fiction - rêveuse, qu'il soit une traversée d'images, de souvenirs, d'instants, qu'il ressemble à la rêverie à laquelle s'abandonne le dormeur éveillé, avant que l'excès de clarté n'y mette fin. Il sera bien temps alors d'affronter le jour.
19. Le dormeur debout
Jacques Laurent
3.00★ (20)

On dit que la vie est un songe. Pour Léon-Léon Faypoul, le héros de Jacques Laurent, elle est plutôt un conte à dormir debout. A-t-il été terroriste en 1937 ? Pendant l'Occupation, a-t-il servi la milice ou la Résistance ? Qu'a-t-il commis à Ulm, en 1945 ? Et quelles femmes a-t-il aimées ? Huguette, ou Blanche, ou aucune ? Les feuillets qu'il nous laisse avant de disparaître ne font qu'épaissir ces mystères. Dans cette chronique, trompeusement ancrée dans les événements politiques et historiques de notre époque, le véritable héros, c'est l'imaginaire.
20. Dormir avec ceux qu'on aime
Gilles Leroy
3.08★ (134)

Au cours d?une tournée qui le conduit du Caire à Buenos Aires et de Casablanca à Odessa, l?écrivain-narrateur rencontre Marian à Bucarest et s?en éprend instantanément. Mais les deux hommes ne sont pas égaux devant la vie et devant l?amour. Marian, issu d?un pays qui a fait les frais de la dictature, croit ferme en l?avenir et au c?ur qui bat. L?écrivain français n?a plus le même enthousiasme. Gilles et Marian vont devoir composer avec le réel ? la différence d'âge, la distance géographique, des emplois du temps inconciliables. Avec la confusion des sentiments, aussi. Dans ce roman d?amour et d?errance, Gilles Leroy, après Alabama Song (prix Goncourt 2007) et Zola Jackson (2010), renoue brillamment avec la veine intimiste de Grandir et de L?amant russe
21. Histoires à dormir sans vous
Jacques Sternberg
3.81★ (130)

" Elle avait reçu une excellente éducation et le savoir-vivre lui était naturel. Quand, lasse de tout, elle se jeta dans le vide du haut du septième étage, elle eut le tact de refermer la fenêtre derrière elle pour ne pas faire de courant d'air dans la pièce où son mari lisait le journal. " Parmi les quatre-vingts histoires de ce recueil, c'est l'une des plus courtes. Elle justifie la phrase d'un critique volontiers narquois : " Sternberg, singulièrement, plus il écrit bref, plus il en dit long. " Cette fois, il délaisse son sujet de prédilection - le règlement de comptes avec l'homme et son effrayante planète - pour aborder, en toute impudique tendresse, son seul sujet de consolation : la femme. Femmes inspiratrices de l'insolente question de Scutenaire : " Comment les hommes peuvent-ils s'intéresser à tant de choses alors qu'il y a les filles ? " Indifférentes ou passionnées, perverses parfois, déchirantes si possible, cyniques de temps à autre, absurdes assez souvent, indécentes évidemment, mais toujours inattendues, elles apparaissent ici en pleine gloire. 
22. Les nuits blanches
Fiodor Dostoïevski
3.97★ (1961)

Les Nuits blanches, c'est d'abord un vrai roman d'amour. Un jeune homme solitaire et romanesque rencontre, une nuit, dans Petersbourg désert, une jeune fille éplorée. Désespérée par un chagrin d'amour, Nastenka se laisse aller au fantasme du jeune homme, amoureux depuis le premier instant, le berce - et se berce - dans l'illusion d'une flamme naissante... La nouvelle traduction d'André Markowicz tire de ce roman un parti stylistique étonnant. Discordante, ironique, la voix que l'on entend ici est bien celle du grand écrivain russe, qui n'a cessé sa vie durant de se battre, au nom de la vérité, contre l'élégance trompeuse, celle des mots et celle des sentiments.
23. La longue nuit du sans-sommeil
Lawrence Block
3.08★ (39)

Revoilà Evan Tanner, l'espion célèbre des années soixante/soixante-dix ! Cet individu abracadabrant possède une particularité singulière : il n'a pas besoin de dormir !  La fonction "sommeil" de son cerveau a été détruite par un éclat d'obus durant la Guerre de Corée. Il utilise ce temps libre à apprendre des dizaines de langues étrangères. Membre d'associations contestataires farfelues, il est surveillé à la fois par le FBI et la CIA, ce qui ne l'a pas empêché d'être un espion efficace. Tout se gâte en 1972, lors d'une entrevue avec l'agent suédois Harald Engstrom. Croyant Tanner militant de la Skoal (mouvement indépendantiste de la Suède méridionale), il le drogue au cognac et place son corps dans un congélateur.  Retrouvé par hasard vingt-cinq ans plus tard, Tanner se réveille à l'hôpital en 1997. Il a 64 ans mais grâce à cette cryogénie forcée, son physique n'a pas été modifié. Il retrouve son appartement et sa fille adoptive Minna, désormais presque aussi vieille que lui, lorsque son ancien service se manifeste. Tanner doit partir en Birmanie pour déstabiliser la dictature militaire qui gouverne le pays. Sa mission ? Assassiner une opposante que les généraux maintiennent cloîtrée dans sa propre maison. Durant la Guerre froide, Block se démarqua de ses confrères en créant un espion drôle et iconoclaste. Reprenant son personnage grâce à une petite astuce, il l'envoie de nouveau au secours de la veuve et de l'orphelin. Un sympathique revenant !--Claude Mesplède
24. Philip Marlowe : Le Grand Sommeil
Raymond Chandler
3.80★ (2175)

L'honorable général Sternwood a des ennuis avec ses filles. Vivian, l'aînée, boit sec et perd beaucoup d'argent dans les salles de jeux. La cadette, Carmen, est nymphomane. Un libraire, Geiger, fait chanter le général au sujet des dettes de Vivian. Excédé, le riche vieillard fait appel au privé Philip Marlowe. En visitant la librairie de Geiger, le détective voit Carmen entrer chez lui. Trois coups de feu claquent. Dans une pièce aménagée en studio photo, il découvre la jeune fille nue et droguée, le maître chanteur mort à ses pieds. Dans ce chef-d'oeuvre du roman noir, Philip Marlowe, qui deviendra l'archétype du détective privé, apparaît pour la première fois. Son enquête contient une critique féroce de la corruption et de ceux qui en vivent. À travers Marlowe, c'est Chandler qui porte un regard sans concession sur la riche société californienne, un milieu dominé par des êtres dégénérés ou corrompus.
25. Les nuits difficiles
Dino Buzzati
3.81★ (329)

Dino Buzzati est un magicien des mots et des formes. Son écriture mêle à la virtuosité des écrivains de talent, la générosité, l'humour et la fantaisie des grands conteurs. Comme autant de petites étoffes dont il pare l'humanité, chaque nouvelle révèle dans une douce lucidité, les travers et les absurdités de notre quotidien. Cet enchanteur nous ouvre ainsi les portes d'un monde capricieux, toujours prêt à se tordre en un tohu-bohu fantastique malmenant joyeusement les dogmes de l'argent, du pouvoir et des autres vanités de l'homme moderne. Un univers à garder précieusement à ses côtés pour s'offrir en cas de déprime, ou d'inopportune insomnie, une petite dose de bonheur.
26. La Force de dormir
Pierre Pachet
5.00★ (7)

Trop naturel, le sommeil: on n'y prête guère attention. Ou bien c'est qu'il se détraque, et l'on demande à la médecine de nous le rendre aux moindres frais. Le sommeil - à la différence du rêve - fut-il jamais pris pour objet de pensée? Devint-il matière à élaborations littéraires? Comme une eau, on voit au travers; son départ laisse à peine un scintillement... À la surprise du lecteur, l'essai de Pierre Pachet révèle que le sommeil est partout présent dans la littérature. IL s'insinue dans maintes oeuvres où jamais nous ne (avions remarqué. Il est vrai qu'il y paraît moins comme un thème tout offert que par éclipses, tensions, retraits. La paradoxale «force de dormir» qui donne accès au sommeil, il faut en être privé pour en percevoir l'existence. Lui-même au travail, le sommeil fait oeuvre dans les poèmes de Baudelaire, dans les proses de Nerval, dans les extraordinaires récits de Platonov. Pour déceler cette puissance poétique du sommeil et les conditions - sociales, historiques de son apparition, il fallait une attention insomniaque.
27. La somnambule de la Villa aux Loups
Jean Contrucci
3.93★ (68)

Difficile d'avoir des doutes sur le drame qui s'est joué à la Villa aux Loups. Un couple d'amants s'y est donné la mort, le revolver est encore chaud à côté d'eux. Le jeune homme a même pris soin de laisser une note, quatre vers, évoquant leur amour impossible ici-bas. Pourtant le veuf est catégorique : jamais sa femme ne l'aurait trompé, jamais elle ne se serait volontairement supprimée. Tout semble donc accuser le jeune Henri Champsaur... Alors qu'est-ce qui gêne tant Raoul Signoret, reporter au Petit Provençal ? Mme Casals était- elle consentante, ou a-t-elle été un peu suggestionnée ? N'a-t-on pas rapporté au journaliste qu'elle sombrait parfois dans de brusques sommeils hypnotiques ? Des expériences ont récemment prouvé que l'hypnose permettait de « fabriquer » un assassin... Ce nouveau pouvoir a-t-il une limite ? Dans l'univers fascinant de Charcot et de Bernheim, rien ne semble impossible.
28. Somnambule dans Istanbul
Éric Faye
3.38★ (23)

« Enfant, j?étais parfois somnambule et me levais en pleine nuit pour faire quelques pas, dans un état second. Le somnambule a peur de lui-même, voilà ce dont je me souviens. Il est seul, parmi les hommes, à vivre par moments à son insu. Peut-être est-ce cela, l?enfer, ou l?une de ses filiales : s?éveiller avec le souvenir trouble d?actes qu?on n?avait pas l?intention de commettre. Reprendre contact avec soi-même dans un taxi, avec, au compteur, des kilomètres dont on ne peut répondre. Peut-être est-ce tout simplement la définition de la vie : un long parcours dans Istanbul dont, le lendemain, on ne garde aucune trace. » Qu?est-ce qui définit une identité ? Des lieux ? Une langue ? Ou plutôt une époque, avec ses ciels de traîne et ses tonalités bien à elle ? Partant d?une tentative d?explication, Éric Faye nous emmène sous des latitudes boréales, du Groenland à la Sibérie, en Europe centrale et sur les lieux d?Hitchcock en Californie, quand ce n?est pas dans les rues d?Istanbul, à la poursuite somnambulique d?un « sultan rouge » déchu, celui-là même qui avait permis l?ouverture du mur de Berlin, dont il est aussi question ici. De l?Allemagne à Nagasaki, de Hiroshima à Okinawa, le passé hypnotise celui qui passe, comme si l?identité, au fond, n?était rien d?autre qu?un peu de temps porté sur les épaules.
29. Nuits étroitement surveillées
Pierre Pachet
5.00★ (2)

Renouer avec les études psychologiques d'avant la psychanalyse, quand on cherchait moins à interpréter comme des signes les contenus du rêve qu'à reconnaître la forme commune d'une expérience.  En reprenant les recherches oubliées d'Hervey, de Maury, de Delb?uf, en relisant Kafka et surtout en réorientant ses propres nuits, Pierre Pachet a voulu mettre en lumière une tonalité paradoxale du sommeil : sa vigilance. Paralysé et livré aux images, le dormeur continue à vivre parmi les hommes, qui tiennent compte de lui et dont il se souvient. Il agit, réagit, anticipe, souffre et calcule. Loin d'être totalement passif, il peut même entreprendre de contrôler ce qui lui arrive...
30. Puissances du sommeil
Jacqueline Risset
4.50★ (4)

L?enfant a peur de s?endormir. Se glisser dans le sommeil, c?est faire confiance au noir, abandonner son corps à un espace secret qui échappe au contrôle social et à toute maîtrise. Pays de l?enfance, le temps du sommeil appartient à la chaleur du corps, à l?amour, à ses plaisirs, ses attentes et ses illusions. C?est du sommeil que le rêve tire son autorité, son « air indiscutable ». Le sommeil est la face cachée du rêve et son gardien. Mais comment faire pour rêver quand on a perdu le sommeil ? En son absence, la folie entre en scène. Réveiller quelqu?un c?est l?arracher à un embrassement divin. Étrange et familier, le sommeil se joue du temps. Mystère de la raison, il est sommeil profond ou cauchemar. Du sommeil d?Ulysse à l?éveil de Zarathoustra, Jacqueline Risset arpente la littérature, où l?on retrouve Dante, Honoré d?Urfé, Proust, Kafka, Pessoa, Bataille, Beckett? sans oublier le fidèle compagnon de la nuit, ce chat sur un coin d?oreiller. Récits d?enfance, souvenirs intimes, amours d?adolescence, sommeil conjugal, exaltations ou déceptions érotiques, méditations sur le sommeil, figure vivante et petite s?ur jumelle de la mort, Jacqueline Risset allie légèreté, drôlerie et profondeur dans ce livre qui traverse les ombres de la nuit.
31. Le monstre, tome 1 : Le sommeil du monstre
Enki Bilal
3.98★ (1062)

Nike Hatzfeld a trente-trois ans lorsque sa légendaire mémoire hypertrophiée le renvoie aux tous premiers jours de sa propre naissance. Nous sommes en 1993. La Yougoslavie agonise, les obus bosno serbes pleuvent sur l'hôpital de Sarajevo. C'est là que Nike partage son lit et ses premiers jours de vie avec Amir et Leyla, orphelins comme lui. Son destin bascule lorsqu'il se souvient avoir juré, à l'âge de 18 jours, de les retrouver et de les « protéger toujours ». Entre sa mémoire de 1993 et sa réalité contemporaine de 2026, Nike Hatzfeld subit une brutale contraction du temps, qui l'entraîne dans un tourbillon d'apocalypse religieuse obscurantiste, comme si les gênes de son futur de 2026 étaient inscrits dans son premier souffle de 1993. Un bal macabre secoue la planète, ballotte le monde et ses démocraties, orchestré par un certain Optus Warhole, autoproclamé ; « l'incarnation du mal suprême »?Nike et Leyla se trouvent. Amir, de son côté, surnage avec Sacha, une fille paumée, quatrième pièce rapportée d'un puzzle en cours.
32. La femme qui décida de passer une année au lit
Sue Townsend
3.06★ (600)

Le jour où ses jumeaux quittent la maison pour entrer à l?université, Eva se met au lit? et elle y reste. Depuis dix-sept ans que le train de la vie l?entraîne dans une course effrénée, elle a envie de hurler : « Stop ! Je veux descendre ! » Voilà enfin l?occasion. Son mari, Brian, astronome empêtré dans une liaison extraconjugale peu satisfaisante, est contrarié. Qui lui préparera son dîner ? Eva ne cherche qu?à attirer l?attention, prétend-il. Mais la rumeur se répand et des admirateurs par centaines, voyant dans le geste d?Eva une forme de protestation, se pressent sous la fenêtre de sa chambre, tandis que son nouvel ami, Alexander, l?homme à tout faire, lui apporte du thé, des toasts, et une sollicitude inattendue. Depuis son étrange prison, Eva va-t-elle trouver (enfin) le sens de la vie ?
33. Insomnie
Graciliano Ramos
4.00★ (7)

Qu'elles évoquent les interrogations existentielles surgissant au cours d'une nuit d'insomnie, le délire d'une agonie dans une chambre d'hôpital, l'angoisse du cambrioleur aux prises avec ses fantasmes ou encore l'absurdité d'une démarche faite à contrec?ur auprès d'un politicien infatué, ces nouvelles du grand romancier brésilien nous mènent aux zones troubles de la conscience en crise. Le personnage de l'écrivain est lui-même observé sous un éclairage sinistre, relevé parfois d'une touche d'humour acide. Un seul domaine semble épargné, celui de l'enfance : deux nouvelles sont consacrées au monde fantasque d'une fillette jouant à la grande dame dans un monde qui s'obstine à ne pas la comprendre. Pourtant, à y regarder de plus près, le lecteur découvre certains replis qui pourraient bien préfigurer de plus graves complexités...
34. Le voleur insomniaque
Lawrence Block
3.88★ (16)

Evan Tanner, l?homme qui ne dort jamais, membre des sectes les plus farfelues de la planète, tente de récupérer un fabuleux trésor enfoui depuis plus d?un demi-siècle dans une cave en Turquie. Mêlé, malgré lui, à une sinistre affaire d?espionnage irlandais, déclenchant une sanglante révolution en Macédoine, et mettant pour finir toute la C.I.A. dans le plus grand embarras, Evan Tanner aura la grande révélation de sa vie dans les geôles turques et vous donnera la recette de ce délice inconnu des gourmets : le pilaf au pilaf.
35. L'insomniaque
Anne-Marie Garat
A Ravenne, dans l'implacable lumière de l'été italien, Simon Fernet croit assister à la disparition de Clémence, la femme qu'il aime. Dès lors, veilleur fasciné par lui-même, il est condamné à refaire les comptes. Mais l'inventaire du passé ne délivre que le désordre et la perte : Fernet assiste à l'éclatement de son existence - l'enfance en Gironde, les figures tourmentées de l'amour et de la famille, la rencontre avec Clémence. Des denses forêts de sa jeunesse aux mosaïques de Ravenne, de la simple maison du bonheur au ciel constellé du tombeau de Galla Placidia, où est la réponse ?... Peut-être à Rimini, quand a lieu le terrible rendez-vous de Simon avec lui-même. C'est avec un art subtil et remarquablement maîtrisé qu'Anne- Marie Garat conduit, à travers le tumulte intérieur d'une quête insomniaque, cette expérience de la dépossession. 
36. Insomnia : Une traduction nocturne
Rosie Pinhas-Delpuech
4.00★ (4)

La réédition, revue par l'auteur, du premier texte, un bref roman, de Rosie Pinhas-Delpuech, paru en 1998. Son histoire d'amour, une nuit d'insomnie, avec Yaakov Shabtaï (1934-1981), dont elle traduit de l'hébreu Pour inventaire au début des années 90. « Le père de Goldman est mort, était mort, mourait, pendant que, tandis que, alors que Goldman se suicidait, s'est suicidé, se suicida. » Un corps à corps avec lui, ses mots, ses fulgurances, qui la conduit à elle, à ses langues, français, turc, hébreu, à sa voix. Elle se traduit, traduire c'est écrire. Elle retrouve la mélodie douce et triste de son enfance, « une petite musique unique, chacun a la sienne, quand on la perd on est perdu ». Bientôt lui viendront ses Suites byzantines, puis Anna, demain d'autres livres.
37. La Somnolence
Jean-Pierre Martinet
4.24★ (73)

À soixante-seize ans, seule, oubliée de tous, à demi-folle, Martha Krühl vit encore, comme les enfants, dans un sommeil enchanté. Sa vie n'est plus qu'un voluptueux ensevelissement dans les eaux magiques du songe, une lente dérive entre cauchemar et féerie : les vivants ne sont pas vivants, il y a des rires inquiétants dans les groseilliers, un pendu dans les jardins d'autrefois, un fantôme neurasthénique qui n'arrive pas à mourir vraiment et que la parole ressuscite sans cesse. Voyageuse de nuit, démon somnambule, Martha Krühl fera en quelques heures d'étranges rencontres. Alice de cauchemar, vieillie, alcoolique, réussira-t-elle comme l'héroïne de Lewis Carroll, à passer de l'autre côté du miroir pour retrouver son amour fou, ce compagnon qui l'a quittée un jour sans dire un mot ? N'aurait-il d'ailleurs jamais habité que dans cette région fabuleuse où vivent les pauvres créatures que nous inventons parfois pour meubler notre solitude et supporter le naufrage de notre vie ? L'histoire de cette vieille petite fille, prisonnière d'une ville étouffante qui se décompose lentement sous un ciel sale et vide, est peut-être avant tout l'histoire d'un refus de la vie qui ne peut déboucher que sur la folie et, au bout du compte, sur l'enfer, au sens où Bernanos dit que l'enfer, c'est de ne plus aimer. La Somnolence est le premier roman de Jean-Pierre Martinet. À sa sortie, en 1975, Pascal Pia, lecteur exigeant s'il en est, avait été saisi par le talent et l'originalité du jeune romancier, auquel il consacra un article conséquent dans Carrefour : "La somnolence de Martha est une somnolence prodigieusement active. La raison de Martha s'égare, mais ne s'engourdit pas. Et la vieille femme s'exprime avec tant de vivacité [que] peu de lecteurs seront tentés de lui fausser compagnie. La composition d'un tel ouvrage implique une intelligence aiguë de la création littéraire. "
38. L'Art de la sieste
Thierry Paquot
3.35★ (53)

"Laissez-vous aller, allongez-vous, ne résistez pas à l'appel de la sieste, à ce plongeon voluptueux dans le sommeil diurne! Dormez, rêvez, rompez les amarres avec la rive du quotidien chronométré! Décidez de votre temps, siestez!" Ce n'est pas un ordre, mais un conseil pour résister à la dictature du temps contraint, pour disposer enfin, selon ses désirs, de ce bien si précieux: le temps. Ce court essai de Thierry Paquot est un plaidoyer pour une maîtrise de l'emploi du temps de chacun par chacun, pour la reconnaissance d'un temps pour rien, mais un rien d'une valeur inestimable: la sieste.
39. L'Homme qui ne voulait plus se lever
David Lodge
3.39★ (429)

Du rire aux larmes, c'est tout l'éventail de son art de conteur que David Lodge nous offre dans une série de six nouvelles écrites en relation à la fois avec sa vie et avec ses romans. Trois histoires d'hiver, trois histoires d'été typiquement " lodgiennes "
40. L'écrivain, le sommeil et les rêves : 1800-1945
Fanny Dechanet-platz
2.50★ (5)

Entre les deux dates qui bornent cette étude, une forme de cycle se déploie, depuis l'essor et l'avènement du rêve puis du sommeil en littérature, à la fin du XVIIIe siècle, jusqu'à leur bouleversement ou leur destructuration pour les rescapés de la Seconde Guerre mondiale et de la déportation. Il s'agit ici de confronter cette description littéraire des "phénomènes du sommeil" (Nodier) par les écrivains de langue française aux apports de la neurophysiologie et de la psychanalyse, Freud principalement. Pour ce faire, l'ouvrage s'attache à suivre le sommeil dans son déroulement : endormissement, sommeil profond et réveil. Qu'il s'agisse de Balzac, de Gautier, de Valéry, de Proust, de Cocteau, des surréalistes ou encore de Yourcenar, chacun s'engage dans ce qu'il a de plus inconscient et de plus poétique. Mais tous témoignent également de ces guets-apens du sommeil que sont l'insomnie, le somnambulisme, les rêves traumatiques. Le parcours de cette nuit fictive rend ainsi au sommeil la place qu'il occupe dans la vie et la littérature, constituant une véritable anthologie.
41. L'oubli des peines : Une histoire du sommeil (1700-1850)
Guillaume Garnier
4.50★ (4)

La société française à la veille de l?industrialisation se caractérisait par une culture dominante de sommeil, très largement christianisée et vivant selon des habitudes héritées. Le lieu (chambres, garnis, dortoirs), le mobilier et les accessoires (lits, bourdalous, réveils, veilleuses), les attitudes du corps (positionnement, durée du sommeil), les rituels (prières, sujets de méditation), les vêtements (chemise de nuit, bonnet) sont des éléments partagés tout en étant des marqueurs de distinction sociale. Un aristocrate parisien ne dormait pas comme un paysan de la Gâtine poitevine, une femme dormait différemment d?un homme, un vieillard plus difficilement qu?un enfant?
42. Le garçon qui voulait dormir
Aharon Appelfeld
3.76★ (343)

Erwin a 17 ans lorsque, au sortir au sortir de la guerre, il se retrouve après une longue errance en Europe sur la côte de Naples au coeur d'un groupe de réfugiés apatrides. Il a tout perdu : père, mère, langue, environnement familier? et émerge peu à peu du sommeil auquel il a recours pour faire revivre tout un pan de sa vie anéanti. Enrôlé, avec d?autres jeunes gens de son âge, par un émissaire de l?Agence juive, il se prête à l'apprentissage intensif de l?hébreu et à l'entraînement physique, quasi-militaire, que celui-ci leur impose chaque jour pour les préparer à une nouvelle vie dans l?Etat d?Israël sur le point de naître. Vient le temps de la traversée en bateau sur une mer déchaînée, de l?immigration clandestine (la Palestine est encore sous mandat britannique) et de l?arrivée dans les montagnes de Judée où les jeunes pionniers sont affectés à la construction de terrasses agricoles. Erwin, comme tous ses camarades, accepte de changer de prénom et s?appelle désormais Aharon. Lorsque la guerre d?Indépendance éclate, les jeunes pionniers sont affectés à des missions militaires. Erwin-Aharon, blessé au cours de l?une d?elle, restera de longs mois paralysé dans une maison de repos, subissant opération sur opération. C'est là qu'il renoue avec le sommeil et le passé. Il craint de trahir les siens en adoptant une nouvelle langue et un nouveau pays et seuls ses échanges avec un médecin et ses discussions avec de vieux pionniers blessés l?aident à surmonter le sentiment de culpabilité qu?il le hante. Peu à peu, une décision s?impose à lui : celle de mettre ses pas dans ceux de son père disparu, et devenir l?écrivain que celui-ci rêvait d?être. Si dans chacun des romans d'Aharon Appelfeld on peut déceler un élément autobiographique, celui-ci est clairement une tentative de relier l?imaginaire et le vécu à travers l?insertion des noms de ses parents, ses grands-parents, et de son propre nom bien sûr, mais aussi d?extraits de poèmes ou de prose de ses jeunes années.
43. Un homme qui dort
Georges Perec
4.02★ (1181)

" Il y eut ces journées creuses, la chaleur dans ta chambre, comme dans une chaudière, comme dans une fournaise, et les six chaussettes, requins mous, baleines endormies, dans la cuvette de matière plastique rose. Ce réveil qui n'a pas sonné, qui ne sonne pas, qui ne sonnera pas à l'heure de ton réveil. Tu poses le livre ouvert à coté de toi, sur la banquette. Tu t'étends. Tout est lourdeur, bourdonnement, torpeur. Tu te laisses glisser. Tu plonges dans le sommeil. "
44. L'autre sommeil
Julien Green
3.50★ (81)

Morose a été l'enfance parisienne de Denis ; moroses l'appartement, les songes, le spectacle de parents désunis. Rien n'émerge de ce passé mélancolique, hormis le souvenir de Claude, son cousin fier et dominateur, de cinq ans son aîné. Ce n'est que bien plus tard, au hasard des expériences de la vie, que la rencontre du couple ambigu que forment Remy et Andrée lui révélera qui il est, et ce que signifiait vraiment sa fascination envers Claude. L'aveu ne franchira pas ses lèvres, mais Denis se sentira libéré et réconcilié avec lui-même, dans l'exploration de cet «autre sommeil» que constitue, aux yeux de Pascal, notre vie consciente. Paru en 1930, ce roman où l'auteur d'Adrienne Mesurat, Léviathan, Si j'étais vous..., affronte sa propre vérité, est une des oeuvres les plus personnelles de Julien Green - et- sans doute aussi l'une des plus audacieuses. --Ce texte fait référence à l'édition 
45. Sommeil
Haruki Murakami
3.67★ (1571)

Japon, de nos jours. Une femme, la trentaine. Elle est mariée, elle aime son mari. Le matin, elle prépare le repas. L'après-midi, elle prend la voiture pour aller faire les courses. Parfois, elle va nager à la piscine. La nuit, elle relit Anna Karénine. Elle vit sa vie comme un robot. Car cette femme ne dort plus depuis dix-sept nuits. Du coup, la femme fait des rêves, étranges, beaux,angoissants?Ou peut-être est-ce la réalité? Une des nouvelles les plus énigmatiques de Haruki Murakami, superbement illustrée aux couleurs de nuit par Kat Menschik. Dans un style pur et cristallin,une plongée obsédante dans les dix-sept nuits sans sommeil d'une femme, pour pénétrer tout le mystère et la magie de l'univers du maître.
46. La nébuleuse de l'insomnie
Antonio Lobo Antunes
3.60★ (100)

À force d'obstination, un homme brutal et dénué de scrupules parvient à constituer un vaste domaine agricole, avec l'indéfectible soutien de son contremaître. C'est en patriarche despotique qu'il gouverne son monde : les paysans soumis comme des bêtes ; les bonnes qui s'affairent dans la cuisine et se plient à ses caprices ; son fils qu'il juge bon à rien et qui ne pense qu'à fuir au galop jusqu'au bourg voisin ; ses deux petits-fils, « l'idiot », tout aussi méprisé que son père, et le favori, à qui l'héritage est promis. Mais, désormais, la splendeur du domaine n'est plus qu'un lointain souvenir. Le blé et le maïs ne poussent plus, les milans ont déchiqueté les dernières chèvres, la lagune et la frontière demeurent introuvables et plus aucun visage ne se reflète au fond du puits. Dès lors, il ne reste plus qu'à explorer - ou à réinventer ? - les décombres du passé. Écouter cette multitude de voix fielleuses ou déchirantes dont l'écho estompé réussit encore à troubler le silence de la nuit, cette « nuit qui s'épaissit en nous effaçant ». Le livre comprend trois parties de cinq chapitres chacune. Dans les deux premières, le récit est pour l'essentiel à la charge de « l'idiot », le petit-fils dédaigné. On fait d'abord connaissance avec les principaux protagonistes du récit : le grand-père atrabilaire ; le contremaître de toute éternité dévoué à son patron ; le fils à la fois répudié par le patriarche et délaissé par sa femme qui lui préfère le commis ; les deux petits-fils qui semblent être les derniers survivants de ce monde rongé par la déchéance.
47. Les Belles Endormies
Yasunari Kawabata
3.78★ (2497)

Dans cette chambre aux rideaux cramoisis, des jeunes femmes livrent leur corps à la contemplation. Auprès des ces "Belles Endormies", intouchées et intouchables, des hommes déjà vieux viennent trouver une illusoire consolation à leur jeunesse enfuie. C'est avant tout la curiosité qui pousse Eguchi à franchir le seuil de cette maison singulière, mais il ne percera aucun de ses mystères. Lui qui pourtant ne ressemble pas aux "clients de tout repos" qui fréquentent la maison, il se pliera comme eux à ses règles étranges. Peu à peu, le vieil Eguchi se prend au jeu et chaque fois c'est aux côtés des ces corps de nymphes qu'il refait le voyage de sa vie. Sans tristesse ni nostalgie, il reverra en rêve les passantes d'une nuit, ses maîtresses, ses filles, sa mère, les femmes de sa vie. Dans ce huis clos touchant, l'auteur évoque la lucidité d'un homme face à sa solitude et distille au fil des pages un érotisme tout en pudeur et en tendresse. L'une des plus belles oeuvres de Yasunari Kawabata, Prix Nobel de littérature. --Lenaïc Gravis et Jocelyn Blériot Dans quel monde entrait le vieil Eguchi lorsqu'il franchissait le seuil des Belles Endormies? Ce roman, publié en 1961, décrit la quête des vieillards en mal de plaisirs. Dans une mystérieuse demeure, ils viennent passer une nuit aux côtés d'adolescentes endormies sous l'effet de puissants narcotiques. Pour Eguchi ces nuits passées dans la chambre des voluptés lui permettront de se ressouvenir des femmes de son passé, et de se plonger dans de longues méditations. Pour atteindre, qui sait? au seuil de la mort, à la douceur de l'enfance et au pardon de ses fautes.
48. Du sommeil et autres joies déraisonnables
Jacqueline Kelen
2.70★ (14)

Dans une société qui veut tout maîtriser et rentabiliser, Jacqueline Kelen nous propose ici une célébration très personnelle du sommeil, moment de grâce et de plénitude, école de liberté et exercice spirituel. C'est dans leur sommeil que les grands héros des mythes se sentent vulnérables, mais c'est aussi en ce temps privilégié de disponibilité que Dieu choisit de parler aux hommes, comme Jacob et Joseph en font l'expérience selon la Bible. Voyageant dans les traditions d'Orient et d'Occident, Jacqueline Kelen fait escale dans les sommeils des poètes et des divinités, des philosophes et des mystiques, des écrivains tels que Kierkegaard, Pessoa, Giono... Dans la lignée de L'Esprit de solitude, elle nous invite à délaisser l'efficacité, et à répondre à l'appel de nos joies déraisonnables.
49. Pas dormir
Marie Darrieussecq
3.36★ (500)

« J’ai perdu le sommeil. Je me suis retournée sur mes pas et il ne me suivait plus. Il s’était détaché de moi, et j’errai sans lui dans la nuit. » Marie Darrieussecq souffre d’insomnie depuis des années, comme beaucoup d’entre nous. Elle raconte dans ce livre l’aboutissement de vingt ans de voyage et de panique dans la littérature et dans les nuits. Vingt ans de recours désespérés et curieux, parfois très drôles, à toutes sortes de remèdes – pharmacopée, somnifères, barbituriques, méditation, exercice physique, tests, chamanisme, technologie, recettes et expédients divers… Mais ce livre est surtout hanté par une question magnifique : « Qui est-ce qui ne dort pas quand je ne dors pas ? » Pas dormir est ainsi une autobiographie d’un genre nouveau : raconter « l’autre qui ne dort pas » et qui est aussi soi. Marie Darrieussecq mène évidemment l’enquête dans la littérature : « J’ouvre les livres et tous me parlent d’insomnie. Woolf ! Gide ! Pavese ! Plath ! Sontag ! Kafka ! Dostoïevski ! Darwich ! Murakami ! Césaire ! Borges ! U Tam’si ! Sur tous les continents, la littérature ne parle que de ça. Comme si écrire c’était ne pas dormir. » Elle raconte ses voyages dans le monde entier, les chambres d’hôtel où le sommeil ne vient pas. Jusqu’au Rwanda, où la mémoire vive du génocide témoigne d’une autre insomnie : devant l’horreur. L’insomnie nous éveille à l’altérité du monde – présences effacées, fantômes, espèces vivantes en voie de disparition, mondes perdus : « D’autres êtres ont les yeux ouverts. D’autres yeux regardent. L’insomnie se nourrit de ce sentiment confus : il y a autre chose. » De nombreuses photos et reproductions de documents accompagnent le récit.
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