Quand le rêve déteint, les couleurs explosent et cela donne une histoire « extra » !
Ce livre est avant tout un très bel objet. Papier très épais (qui sent bon encore après toutes ces années, il suffit d'approcher son nez), titre en lettres « d'étain », illustrations remarquables. Avec mes « petites » assistantes nous en avons entrepris une lecture à voix haute. Dès le début nous avons été charmées par la langue si expressive (belles allitérations et assonances) qui fait entendre « le bruit bourdonnant de la barbe à papa, ou encore celui plus pétaradant du pop-corn » (p. 7) et sentir « la tige de tomate » (p. 53).
Le futur est sombre, sent mauvais et on y parle avec des termes anglais (traduits en bas de page). La protagoniste s'adresse directement aux lecteurs qui sont ainsi comme happés par l'histoire.
Bravo pour votre imagination petits auteurs (devenus grands) et à votre professeur ! Rassurez-vous nous comptions bien parler de vous. Dans la postface (« L'histoire de l'histoire », p. 54 à 57) on apprend avec émotion que « [nous avons] entre les mains le travail pédagogico-littéraire accompli par un professeur de français avec des collégiens de sixième ». « Il s'agit de la 6 ème 7 du collège
Stendhal de Grenoble (1998/99) ». Vous méritez tous notre reconnaissance !
L'enseignant décrit très bien cette « aventure » qui vaut largement le détour : « du moment qu'on partait ensemble quelque part, à cheval sur l'imagination, dans une autre dimension, ils étaient là à participer, à vibrer pour un oui ou un non, à défendre chaudement tel ou tel personnage, à s'emballer pour une farce ou un quiproquo. […] Même les quelques nécessiteux du lexique ou les petits handicapés de la grammaire y trouvaient leur compte ».