Le tournage de "La Source des femmes" a été un moment inoubliable grâce aux gens, grâce à ce lieu majestueux, féerique, grâce à un village et à ses habitants qui nous ont accueillis comme des membres de leur famille.
J'avais souhaité que le village ne soit pas un décor, qu'on ne l'envahisse pas comme un plateau de cinéma, mais qu'on le laisse vivre, saisissant sa vie tout en s'adaptant à lui. Dans l'espoir aussi qu'il nous adopte. Nous nous étions imposé deux conditions : qu'on respecte les traditions et la culture du lieu, qu'on fasse, nous, l'effort de s'y adapter, et qu'on propose du travail à tous les habitants du village –trois cent cinquante– s'ils le désiraient. Quasiment tous les adultes, femmes comme hommes, ont participé au tournage : décorations, costumes, production, mise en scène, cantine… ou ont joué dans le film.
La qualité d'une œuvre cinématographique dépend, je pense, de la qualité des femmes et des hommes qui y participent et des liens qui se créent entre eux.
Merci à vous tous, habitants de Warialt et membres de l'équipe du tournage, marocains, belges, palestiniens, algériens, français.
Les bras de la mère s'ouvrent sur le fils,ses mains s'agrippent à lui.
Alors ,un râle s'échappe,s'amplifie,monte.Un cri mêlé de révolte et de bonheur.Un cri terrible,venu des siècles .Un hurlement retenu dix-sept ans au fond de son ventre.Kidane libère enfin ce cri qui un jour a pris la place de son enfant.
C'est alors que les services secrets israéliens contactent une compagnie belge, animée par un juif pratiquant, Georges Gutelman. Les avions de celui-ci ont depuis des années l'habitude d'acheminer les musulmans du Soudan au pèlerinage annuel de La Mecque. Qu'il soit militaire ou civil, chaque Soudanais est un familier de cette compagnie belge. Aussi la présence des appareils de la TEA sur les pistes de l'aéroport de Khartoum ne surprendra personne… Bien entendu, l'opinion publique du pays ignore que le président–directeur général de la compagnie belge est juif!
Georges Gutelman est vite convaincu par le Mossad: il met ses appareils à disposition, au risque de voir sa société perdre le marché du pèlerinage. Ainsi s'expose-t-il à la faillite si d'aventure le sens réel de "l'opération Moïse" était éventé.
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A son habitude ,Schlomo n'a rien mangé. Le dîner touche à sa fin. Yoram s'apprête à desservir, quand Schlomo ,attrapant couteau et fourchette,découpe un morceau de poulet. Il commence à mâcher.
La famille se fige.Schlomo observé Yael en coin:c'est pour elle qu'il s'alimente enfin.Yoram lance un signe discret aux autres: que chacun fasse comme si de rien n'était. Émue Yael prend son visage dans ses mains ,elle retient ses larmes.Tali sourit elle voudrait crier sa joie. Yael sourit, rit.Jamais elle n'a été aussi belle:Schlomo à décidé de vivre.(page 159)
Eux seuls savent qui est qui, à quel village appartient celui-ci ou tel autre. Des générations dont ils sont les héritiers ils savent la prudence, leur unique bouclier contre l'intolérance.
1 ,le dernier souffle de Salomon
Up Raquba, un point sur la carte du Sud-Soudan, quatre -vingt mille 《habitants》 dans ce camp de transit, êtres en haillons ,à demi nus,efflanquės. 《Camp de réfugiés 》,mouroir parmi tant d'autres sur la terre en ce XXème siècle.Ici ,ils sont des milliers à attendre on ne sait quoi,puisque même l'espoir apparaît vain.
On ne fléchit pas devant un étranger. Elle cadenasse sa peine.