Raymond F. Jones

Il n'aurait pas fallu soustraire ou rajouter grand chose à ce petit roman de science-fiction pour en faire un véritable petit bijou.

L'affaire est manquée.

Pourtant le ressort du récit est astucieux.

Mais il ne se détend que sur un développement trop attendu et décevant.

Tout d'abord, avant de se saisir de ce petit volume, il faut savoir que tout est dit dans la quatrième de couverture.

Surtout, ne la lisez pas !

Cal Meacham est ingénieur-radio dans la banlieue de Mason.

Il a 35 ans. Il est célibataire.

A la suite d'une banale commande de condensateurs, il reçoit un étrange catalogue et de petites perles électroniques dont les performances sont ahurissantes.

Cal va tenter, à l'aveuglette, de monter un appareil, l'interocitor, dont il ne connaît rien.

Ce qu'il ignore c'est qu'il est en train de réussir un test, une sorte d'examen que lui font passer les "ingénieurs de la paix" ...

"This island earth" est paru aux États-Unis en 1952.

En France, dans la superbe collection du"Rayon Fantastique, son titre est devenu "Les survivants de l'infini".

Ce petit roman paraît tout d'abord teinté d'espionnage puis prend astucieusement son vol vers l'espace et la science-fiction.

Malheureusement, tâché par une vilaine auréole de maccarthysme, il devient vite une charge ennuyeuse contre les syndicats, contre les "rouges" et contre la grève qui est assimilée à une "étrange coutume terrienne" ... Qu'on ne connaît nulle part ailleurs dans le cosmos !

L'auteur, Raymond F. Jones, dans son propos fait volte-face.

Sa réflexion, d'abord axée sur l'éthique de la science et sur la responsabilité des savants quand à l'utilisation de leurs découvertes, prend très vite une autre direction : le livre, en quelques touches discrètes, semble présenter la guerre comme inévitable et naturelle dans le cycle de toute vie ...

Le roman, en 1955, a été transposé sur le grand écran.

Les quelques vieilles affiches dessinées pour le film sont alléchantes à souhait !

Une fois n'est pas coutume, j'aurai plutôt du me payer une petite séance de ciné ...

Un bon roman, original, surtout qu'il fut publié en 1951. Des archéologues humains sur une planète lointaine découvrent les ruines d'une ancienne civilisation extraterrestre beaucoup plus avancée que la Terre, éteinte depuis 500 000 ans.



J'ai trouvé le rythme un peu lent. Parfois, je sortais du récit.

Le livre est un recueil de nouvelles (4 pour être précis). Je vous donne mon opinion pour chacune d'entre elles :



Risques calculés (p. 7 - 125)

Résumé : Un beau jour, Charles Bascomb, statisticien dans une compagnie d'assurances, remplace la logique mathématique par l'intuition, comme outil de connaissance absolue...

Note : 3.5/5

Elle est la plus longue (la moitié du livre) des 4 nouvelles.



On ne marchera plus sur la lune (p. 129 - 149)

Résumé : Au cours d'un voyage de la dernière chance, deux astronautes découvrent que, sur la lune, l'avenir et le présent n'existent plus. Et le passé, c'est la mort...

Note : 4/5



L'arbre solitaire (p. 153 - 178)

Résumé : Comment se faire admettre par les gens « normaux » quand, dès son plus jeune âge, on connaît, comme Jimmy Correll, les vastes étendues désolées de Mars et de Vénus ?...

Note : 5/5



Entracte, le dernier concert (p. 181 - 251)

Résumé : Sur Planète Sept, on va essayer de fabriquer un homme nouveau parce que l'ancien n'a pas fait ses preuves, Telle est l'expérience qui attend un musicien et sa soeur...

Note : 5/5

Elle est la meilleur des 4. le meilleur pour la fin comme on le dit.



Note totale : 4.38 / 5 (que j'arrondis à 4.5 étoiles).

Une histoire alambiquée et confuse dont j'ai beaucoup eu de mal à aller jusqu'au bout.



Néanmoins, j'ai remarqué quelques petites choses intéressantes. Rappelons que ce roman date de 1951.

1) Page 6 premières lignes : FACEBOOK avant l'heure ?

2) Page 6 encore (13 ème ligne) : Minority Report ? (Philip K Dick 1956)

3) Page 177 : un soupçon d'antimilitarisme. Gonflé pour l'époque.

" Nous avons fait appel au sentiment de répulsion des peuples pour la guerre et construit de grandes machines en leur disant qu'elles élimineraient à jamais les grands criminels qui dans le passé ont conduit le monde à sa perte."