A travers son nouvel ouvrage "Faites de la place", Regina Wong propose un guide moderne et pratique du minimalisme. A cette occasion, l'auteure a accepté de répondre à quelques-unes de nos questions.
Pour en savoir plus sur son livre " Faites de la place" : https://bit.ly/2HDJwHV
Vous en avez assez d?accumuler des possessions qui, loin de nous rendre heureux, nous asservissent ? Vous voulez rompre avec cette épuisante logique du toujours plus qui gouverne notre société et nos existences ?
Et si on faisait de la place? dans nos maisons, nos dressings, nos bureaux, mais aussi et surtout dans nos têtes !
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Quand vous êtes conscient et que vous savez ce que vous achetez et pourquoi, vous êtes plus ou moins immunisé contre la publicité. Le reste du temps, les techniques marketing rentrent dans votre tête et vous font les poches. Pratiquer la consommation consciente, c'est faire des choix lucides assumés au lieu de se laisser influencer, ce qui nous conduit en général à acheter des choses dont nous n'avons pas besoin. En plus de ne consommer que ce dont vous avez besoin ou qui vous apporte de la joie, vous accordez plus de valeur à la qualité qu'aux promotions et autres prix cassés. Et s'il vous arrive d'être tenté de préférer la quantité à la qualité, rappelez-vous cette citation: "Les inconvénients de la mauvaise qualité durent plus longtemps que les avantages du petit prix."
Vous avez maintenant compris que le chemin vers le minimalisme va à l'encontre de la croyance générale selon laquelle il faudrait consommer sans frein et que l'accumulation de biens serait la mesure de notre identité et de notre statut. On nous a lavé le cerveau, nous sommes conditionnés par notre entourage, par les médias, par notre éducation et notre propre expérience, à penser que le bonheur se trouve dans l'accumulation matérielle - toujours plus d'argent, de biens, d'amis, etc. Notre statut et notre identité sont aussi définis par la maison dans laquelle nous vivons, la voiture que nous conduisons, notre métier, le nombre d'amis/de followers que nous avons sur les réseaux sociaux, et ainsi de suite.
Consommer peut nous donner un sentiment de bien-être ou renforcer notre amour-propre, et ainsi combler momentanément notre sentiment d'inadaptation ou d'insécurité. Néanmoins, c'est une quête sans fin car il y aura toujours un nouveau modèle de sac à main ou de voiture qui nous rendra plus séduisant ou accompli. La seule façon de briser ce schéma est de comprendre que vous avez de la valeur, de l'intérêt et de l'importance sans ces objets. Personne ne vous juge comme individu sur la tenue que vous portez ou la voiture que vous conduisez. Et si certains le font, peut-être devriez-vous vous demander s'il est nécessaire de continuer à passer du temps avec eux.
Nous avons généralement plus de choses que nécessaire - c'est la norme dans notre société consumériste. Sur un plan individuel, nous percevons faussement les biens que nous possédons comme capables de nous apporter le bonheur, l'épanouissement et, dans certains cas, le réconfort et la sécurité. Si bien que nous continuons à consommer dans l'espoir que l'accumulation des biens nous rendra plus heureux. Si c'est le cas, pourquoi d'innombrables études ont-elles démontré que nous sommes moins heureux, collectivement, qu'il y a quelques décennies, alors que nous gagnons et que nous possédons plus?
Je crois que c'est à nous de dire à notre journée ce qu'elle doit être, au lieu de la subir. Je sais bien que nous ne sommes pas en contrôle de tout, que notre journée se compose de choses et d'événements qui ne nous font pas toujours plaisir. Mais il y a aussi des choses sur lesquelles nous avons le contrôle. Il faut évaluer les gens et les situations autour de soi, adopter une attitude et prendre des décisions. Communiquer des intentions à votre subconscient donne à la journée une bien meilleure chance de se dérouler comme nous en avons envie.
S'épuiser au travail et alourdir son emploi du temps ne donne pas nécessairement les meilleurs résultats. En fait, tout faire dans la précipitation ou se surcharger de travail aura probablement un impact négatif sur votre bien-être général, parce que vous aurez trop peu de temps pour vous reposer, récupérer, réfléchir et vraiment apprécier ce que vous faites. Le stress et le burn-out sont sans doute le résultat de ce mode de vie sous pression permanente.
Vivre avec moins, c'est avoir plus de ce qui compte et moins de ce qui ne compte pas. Le minimalisme nous libère pour que nous puissions accomplir nos rêves et trouver du sens à la vie, il multiplie les occasions de réaliser les choses qui nous comblent et améliore notre qualité de vie. Il nous donne l'espace pour respirer, le temps pour réfléchir, l'énergie et les ressources pour nous consacrer à ce qui donne de la valeur à notre vie.
Oui, c'est parfois difficile quand nos proches ne comprennent pas les avantages de vivre avec moins. Nous ne pouvons pas les forcer à faire comme nous, mais nous pouvons leur montrer l'exemple, montrer que vivre avec moins nous rend plus heureux et remplit notre vie de sens. C'est la meilleure façon de les intéresser et de les impliquer.
Le moins que nous puissions faire pour rendre digne d'être vécu notre temps limité en ce monde est d'avoir le courage d'être fidèle à ce que nous sommes, à nos valeurs et à nos rêves, et non à ce que les gens attendent de nous. Nous ne devrions pas nous conformer à des définitions ou des références décidées par d'autres que nous-même.
Quel sens cela a-t-il de mener une existence misérable aujourd'hui pour en profiter à la retraite?