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Citations de Régis de Sa Moreira (180)


Lorsque vous écrivez une lettre, Prince, ou un message, quoique que ce soit que vous adressez à quelqu'un, lorsque vous l'avez terminé, que vous en êtes satistait, demandez-vous toujours si vous pourriez l'envoyer au même moment à quelqu'un d'autre. Si vous n'auriez qu'à changer le nom, l'adresse. Si oui, oubliez cette lettre. Ça n'en est pas une. Vous racontez votre vie, Prince, vous nécrivez pas à quelqu'un. Recommencez ou abandonnez.
Lorsque vous serez bien familier de cette pratique, que plus jamais vous n'enverrez de lettres qui n'en sont pas, et cela prendra du temps, une décision s'ouvrira à vous. Pesez-la avant de la prendre car elle est de conséquence. Mais vous la soupçonnez déjà, n'est-ce pas. Déjà, vous commencez à vous dire : Et si j'agissais de même avec mes paroles ? Imaginez, Prince. A chaque phrase que vous allez dire, que vous formulez, si vous vous demandiez : Pourrais-je la dire en ce même moment à quelqu'un d'autre ? Et si, au cas où effectivement vous le pourriez, vous ne la disiez pas. Et si vous vous taisiez...
Rares seraient sans doute vos paroles.
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Pouuuuudouuuupouuuuudouuuuupouuuuu- douuuuuuu.
Un homme entra au ralenti dans la librairie.
Le libraire l'attendit longtemps derrière son bureau et l'homme finit par arriver.
- Boooonjouuuuur, dit l'homme au ralenti.
- Bonjour, répondit le libraire en vitesse normale. - Jeeeeee cheeeeerche deeeees liiivres deeee Maaaaaaarceeeeel Prooooouunuuuust.
- Oui, dit le libraire. Lequel ?
- Tooooouuuuuuuuuussssssss.
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En redescendant son escalier, une tasse de tisane à la main, les libraire aperçut la question.
Elle venait de se faufiler sous la porte sans déclencher le poudoupoudoupoudou et elle cherchait le libraire dans la librairie.
La question entrait de temps en temps et toujours sans prévenir.

Le libraire s'immobilise sur l'avant-dernière marche de l'escalier, sa main crispée autour de sa tasse, et ne fit plus aucun bruit.

La question fit le tour des étagères, renifla, longea les livres.
Elle fouilla le bureau du libraire s'attardant près de son fauteuil, tourna encore un peu et commença à faire marche arrière.
Mais une goutte de tisane s'échappa de la tasse du libraire, tomba et éclata sur le sol.

La question se figea.
Le libraire retint son souffle.
Elle se retourna lentemnent, et sapprocha peu à peu du libraire, jusqu'à n'être plus qu'à quelques centimètres de lui.
Le libraire avait cessé de respirer. La question lui tourna autour sans le voir et sans pou- voir l'atteindre.
Le libraire était comme la pierre.
La question abandonna et repartit comme elle était venue, en se glissant sous la porte.

Le libraire souffla enfin. Il regagna son fauteuil et, soulagé, commença à boire sa tisane.
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Le libraire se promena dans les allées de sa librairie.
Il prit au hasard un livre sur une étagère.
Il l'ouvrit à la première page, commença à lire, et sourit.
Il tourna la page, continua, se laissa glisser contre l'étagère jusqu'à s'asseoir par terre. Son sourire s'élargit.
Ce n'était pourtant pas un livre drôle, et même loin de là, mais c'était l'effet que les Iivres faisaient au libraire, et c'était d'ailleurs ce pourquoi il était devenu libraire.
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Dès qu’il ouvrait un livre, le libraire était heureux. Ou du moins, il se sentait bien. C’était presque une joie d’enfant. C’était aussi une faiblesse. Il avait l’impression qu’on s’occupait de lui, qu’on prenait soin de lui. Pour tout dire, lorsque le libraire lisait un livre, il avait le sentiment d’être aimé.
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Vous ne pourrez jamais changer tout cela, reprit Dieu, même ceux "qui font tout pour que ça aille mieux, qui aident les autres, qui se sacrifient..." Vous vous obstinez à voir "le bon côté des choses", mais les choses n'ont même pas de côtés... L'amour est votre grand sauveur, et sans doute oui, l'amour est très joli, mais il ne suffit pas à racheter le reste, il n'y suffira jamais. Le mal est dans votre nature, vous devez changer de nature... Et vous ne pourrez vivre en paix qu'après avoir renoncé à votre vie.
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Ta femme éteint carrément la télé, te dit que l'autre enfoiré comme tu dis a des centaines de milliers de lecteurs qui sont d'accord avec elle, et te demande si tu comptes aussi lui apprendre à lire
Tu réponds que ça vaudrait mieux que de lui apprendre à écrire.
Elle dit qu'avec un professeur comme toi il n'y a pas de doutes.
Qu'à l'heure qu'il est tu doit être un des spécialistes mondiaux de comment ne pas écrire un livre.
Tu lui dis que tu l'emmerdes.
Elle te répond qu'elle aussi, gros con.
Tu lui dis d'aller se faire foutre.
Elle répond pas de problème tant que c'est pas avec toi.
Tu lui dis que tu la comprends, avec son gros cul.
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Lorsque, au milieu de la journée, il n'avait plus la force de lire, le libraire, les yeux grands ouverts, rêvait.
Et lorsqu'il rêvait, il rêvait qu'il lisait.
Un livre où il ne se passait rien.
Absolument rien.
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Mais quel choix ....
" Trois livres", se répéta le libraire.
Pas deux, pas quatre, pas zéro, pas mille.
.....
"Et puis, se dit le libraire en pensant une dernière fois au grossier client, il trouverait bien une librairie sur l'île".
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(un client grossier) s'approcha du bureau et demanda grossièrement au libraire les trois livres à emporter sur une île déserte.
Le libraire le regarda étonné et lui répondit qu'il n'était pas sûr de savoir quels étaient ces trois livres.
Le client s'énerva, lui dit que tout le monde lui parlait pourtant de ces trois "putains de livres" qu'il fallait emporter sur une île déserte, et lui fit comprendre que s'il ne savait pas ça, il n'avait pas grand chose à faire ("à foutre", furent ces mots) dans une librairie.
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Un des gros avantages de la librairie du libraire était que le libraire y maintenait, quel que soit le temps qu'il faisait dehors, un climat saharien, sec et chaud, auquel la philosophie s'était vite habituée et qu'elle n'aurait abandonné pour rien au monde.
Bercée de chaleur, la philosophie se prélassait telle une lionne parmi les autres livres et se laissait aller à ne plus penser.
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le libraire avait songé à organiser sa librairie comme un zoo.
A déterminer les races des livres et à les regrouper en étagères de livres domestiques, étagères de livres sauvages, étagères de livres du désert, de livres des lacs et des forêts, de livres du Grand Nord, de livres migrateurs, de livres prédateurs, de livres ovipares, de livres omnivores, de livres chanteurs, de livres rieurs, de tout ce qu'on peut trouver dans un zoo, afin que les clients sachent mieux où ils allaient.
Le libraire s'imaginait déjà leur remettre un plan de la librairie et observer leur soulagement.
Mais le libraire avait craint que ce soient les livres alors qui s'égarent, et cela aurait été, à ses yeux, pire que tout.
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Dès qu'il ouvrait un livre, le libraire était heureux.
Ou du moins il se sentait bien.
C'était presque une joie d'enfant.
C'était aussi une faiblesse.
Il avait l'impression qu'on s'occupait de lui, qu'on prenait soin de lui.

Pour tout dire, lorsque le libraire lisait un livre, il avait le sentiment d'être aimé.
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[le client qui cherche les trois livres à emporter sur une île déserte]
Qu'est-ce que je vais branler dans cette île pourrie si j'ai pas ces trois livres de merde ?
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Le libraire se demandait souvent si le dernier client de la journée savait lui aussi qu'il l'était. Et il lui semblait que oui parce qu'il s'attardait systématiquement, semblait de pas vouloir le quitter, le laisser seul.
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- Bonjour, je cherche Madame Bovary, dit un client à l'air intelligent.
- Madame Bovary, c'est moi, répondit le libraire.
Le client l'observa de son air intelligent.
- Comment allez vous ? demande-t-il.
- Oh... Je m'ennuie un peu ces derniers temps.
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L'un d'eux s'approcha du bureau et demande grossièrement au libraire les trois livres à emporter sur une île déserte.
Le libraire le regarde étonné et lui répondait qu'il n'était pas sûr de savoir quels étaient ces trois livres.
Le client s'énerva, lui dit que tout le monde lui parlait pourtant de ces trois "putains de livres" qu'il fallait emporter sur une île déserte, et lui fit comprendre que s'il ne savait pas ça, il n'avait pas grand chose à faire ("à foutre" furent ses mots) dans une librairie.
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Les clients préférés du libraire ne savaient pas ce qu'ils cherchaient. C'était pour ça qu'ils étaient ses préférés. Ils étaient si timides que lorsqu'ils s'adressaient au libraire, c'était la plupart du temps à travers des questions qui n'avaient pas grand chose à voir avec le fait qu'il était libraire.
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Le libraire pensait que croire c'était créer.
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Le libraire n'avait aucune conscience de sa différence.
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