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Critiques de Renaud S Lyautey (130)
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La Baignoire de Staline

Quel plaisir de lecture ce livre ! Entre roman policier et roman d'espionnage, le regretté Renaud S. Lyautey nous donne à voir la Géorgie d'aujourd'hui et l'emprise de la Russie sur ce pays.

"Vous voyez, jamais les Russes ne nous laisseront tranquilles. Nous sommes condamnés à vivre dans l'ombre de Moscou. (...) le message est clair, on ne quitte pas l'Union soviétique. Elle est toujours là. Impalpable. Menaçante. Omniprésente. Prête à frapper n'importe où."

Tout commence par un jeune étudiant français retrouvé mort dans une chambre d'hôtel. René Turpin, en poste à l'ambassade de France est désigné pour participer à l'enquête locale. Loin d'être passif, il va tout faire pour comprendre la raison de ce meurtre, qui, inlassablement le ramène au passé et aux affres de l'ex-URSS.

"En Géorgie, le passé vous sautait à la figure à chaque pas".

On avance avec lui dans les méandres du présent et de l'Histoire, tellement imbriqués l'un à l'autre, qu'ils éclairent et donnent une autre dimension à ce récit. L'histoire de Kim Philby, agent double, voir triple dont on ne sait pas à la solde de quel pays, il fut réellement, est tout simplement fascinante.

Merci aux éditions du Seuil et à Babelio pour l'envoi de ce livre.
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La Baignoire de Staline



Le meurtre d'un étudiant français dans un hôtel à Tbilissi, suivi de deux autres assassinats, un trafic de reliques staliniennes, une ville d'eau abandonnée, des espions double voire triple, un projet de musée sur la guerre froide à Washington, un oligarque féru d'animaux exotiques, les délices de la gastronomie géorgienne.



Voici quelques-uns des ingrédients réunis par l'ancien ambassadeur Renaud S.Lyautey pour concocter un thriller mâtiné de roman d'espionnage. Cela commence comme un thriller, avec trois meurtres par strangulation, et cela se termine comme un roman d'espionnage autour de la figure énigmatique de Kim Philby, fameux espion anglais ayant fait le choix de passer à l'Est.



L'enquête, confiée à un jeune policier géorgien, rapidement accompagné de René Turpin Conseiller de l'ambassade de France, nous mènera aux quatre coins de l'ancienne République soviétique, à l'Ouest près de la mer noire, là où la nomenklatura venait prendre les eaux, et à l'Est, à la frontière avec l'Azerbaïdjan.



Au-delà de l'intrigue assez plaisante qui connait bien des péripéties et des rebondissements, la toile de fond du livre, historique et géopolitique, relative aux relations de ce petit pays, terre d'origine de Staline, avec l'URSS, puis la Russie, est passionnante.

Actuellement candidate à l'Union Européenne, la Géorgie, en devenant indépendante en 1991, a perdu l'Ossétie du sud et l'Abkhazie qui représentent 20% de son territoire. Cette histoire nous fait diablement penser à celle de l'Ukraine.



L'auteur nous invite à nous pencher sur le sort de ses habitants, autrefois communistes, victimes des purges staliniennes quand Staline s'entouraient de géorgiens pour diriger l'empire, soucieux aujourd'hui de sortir de cette emprise et terrorisés par les risques d'infiltration.



Grâce à la connaissance et à l'amour qu'il a développés pour ce pays, sa culture et ses coutumes, Renaud S.Lyautey nous offre un livre attachant, instructif et agréable à lire.

Nous apprenons avec tristesse son récent décès.

Je remercie vivement Babelio et le Seuil pour m'avoir permis de découvrir ce roman.



























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La Baignoire de Staline

René Turpin, diplomate en poste à l'ambassade de Géorgie à Tbilissi, est appelé en urgence pour collaborer avec la police locale suite au meurtre d'un jeune ressortissant français. Quand un second cadavre est retrouvé avec un mode opératoire semblable et qu'il s'agit de l'ancien directeur du KGB en Géorgie, l'enquête va s'avérer plus corsée que prévue. Surtout quand elle prend la direction de Tsakltoubo, ancienne ville thermale fondée de toute pièce par Staline pour les communistes méritants...



Moi qui connais très peu l'histoire soviétique et encore moins celle de la Géorgie (je serais plutôt comme cet ami américain du héros contacté par téléphone et à qui il dit qu'il est en Géorgie : "oh tu es à Atlanta ?", "Non, la Géorgie, l'ex état soviétique !"), je craignais un peu en lisant ce roman d'être perdue dans des références et des faits qui ne me seraient pas familiers. Gros point fort de La baignoire de Staline, l'auteur réussit à nous immerger dans un pays et dans son histoire complexe, sans que ce soit jamais rébarbatif, lassant ou difficile à suivre. On glisse très vite nos pas dans ceux de René Turpin, ce diplomate bon vivant, fan de gastronomie géorgienne (et l'auteur nous fait saliver en nous décrivant toutes les spécialités locales), faux naïf qui compte sur ses amis pour expliciter certaines facettes de l'histoire ou de la culture locale qui lui seraient étrangères... ce qui permet au lecteur de profiter également de petites explications de ci de là. Ce roman est une vraie mine d'informations sur ce petit état du Caucase, terre natale de Staline, riche de cultures mêlées à la frontière des ex empires perse et ottoman avant de devenir une république soviétique et dont l'histoire moderne avec l'annexion par la Russie de certaines de ses provinces est malheureusement précurseuse de ce qui arrive aujourd'hui à l'Ukraine.



En plus de cette immersion dans un pays étranger et son histoire, l'auteur maîtrise la construction de son intrigue, sur une trame policière classique de meurtres en série entre lesquels les policiers essaient de tisser des liens. La tension monte petit à petit, les révélations et rebondissements sont bien dosés et la trame se complexifie peu à peu pour le plus grand plaisir du lecteur. Et quand en plus de l'histoire récente, le roman vient se heurter aux sombres heures de l'empire soviétique et à celles de la guerre froide avec son lot d'agents doubles voir triples et de paranoïa ambiante, me voici complètement happée par l'histoire et incapable de lâcher ce roman avant de connaître son dénouement.



J'ai appris avec tristesse qu'il s'agissait d'une publication posthume, l'auteur étant décédé juste après avoir écrit ce livre. Dommage car on sent qu'il a mis beaucoup de ses connaissances et de son expérience personnelle dans ce récit, je me réjouissais de lire son précédent titre (dans lequel René Turpin est également présent) et pourquoi pas les suivants. Je remercie Babelio et l'éditeur Seuil pour cette Masse Critique privilégiée qui m'a permis de découvrir ce roman, assez loin de mes lectures habituelles et vers lequel je ne serais sans doute pas allé naturellement. Je le recommande à tous les curieux, aux amateurs de polar bien ficelé et/ou de roman d'espionnage à l'ancienne : une belle découverte.

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Les saisons inversées

J’ai renoué avec la plume de Renaud S. Lyautey, précédemment appréciée dans Le Divan de Staline.

Le personnage de René Turpin apparaît donc pour la première fois dans Les saisons inversées, en poste au ministère des Affaires étrangères du Quai d’Orsay à Paris. Le 30 août 2003, Pierre Messand, directeur général des Affaires politiques et de Sécurité, est retrouvé sans vie chez lui. Le meurtre mobilise immédiatement la Direction de la surveillance du territoire à laquelle Turpin doit servir de facilitateur auprès du personnel du ministère. L’enquête se déploie autour du passé de la victime et après un départ axé sur de fausses pistes en Iran, aboutit au Chili, « un pays long comme un jour sans pain ».

J’ai une fois de plus apprécié le talent de concision de Lyautey dans ce roman policier qui n’en fait pas des tonnes. Simple et efficace : plaisir de lecture garanti.

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La Baignoire de Staline

Fin 2003, en Géorgie, tous les policiers du pays ont été licenciés pour mettre fin à des années de corruption. Des milliers de personnes ont été recrutées et ont été mieux payées. Nougo Shenguelia a été formé en France, puis a intégré la police.





En 2009, à Tbilissi, il est chargé d’enquêter sur la mort suspecte d’un étudiant, retrouvé dans une chambre d’hôtel de Tbilissi, la capitale de la Géorgie. La victime étant française, l’ambassade de France demande à René Turpin, un de ses collaborateurs, de participer aux investigations. Le jeune homme était inscrit au registre des Français qui résident en Géorgie. L’adresse enregistrée était celle d’un milliardaire.





Des documents appartenant au défunt conduisent René Turpin et Nougo Shenguelia à Tskaltubo. Autrefois, ce lieu était appelé « la capitale du thermalisme ». « Vers 1926, Staline a décidé de faire du lieu un grand centre de cure » (p. 63). Il a fait construire une vingtaine de sanatoriums et il y possédait une datcha. Les mois qui précédaient sa mort, Sébastien Rouvre s’y était rendu de nombreuses fois, ce qui interpelle le policier. Il confie au diplomate, que comme de nombreux réfugiés d’Abkhazie, il connaît les lieux et sait qu’ils sont en ruine. Alors qu’ils explorent le site, ils sont informés d’un nouveau crime : un ancien cadre du KGB. Cette série se poursuit avec un troisième meurtre.





La baignoire de Staline explore le passé de la Géorgie, pays de naissance du dictateur. Le roman s’attarde sur les actes de Kim Philby (1912 – 1988), un espion d’origine britannique, qui a embrassé la cause du communisme. C’est son image qui est représentée sur la couverture. Je ne connaissais pas l’histoire de cet agent double et j’ai aimé la manière dont elle s’intègre dans l’intrigue. Un mystère entoure sa vie. Où s’arrête la réalité ? Où commence la légende ?





Renaud S. Lyautey était diplomate. Pendant trois ans, il a exercé les fonctions d’ambassadeur en Géorgie. Aussi, il maîtrisait les enjeux géostratégiques. Il est décédé en 2022, d’un cancer foudroyant. Ses remerciements, rédigés en 2021, rappelaient que « A l’heure où ces lignes sont mises sous presse, environ 20 % du territoire géorgien sont toujours occupés par la Russie. » (p. 214)





J’ai beaucoup aimé ce roman d’espionnage, qui mêle le passé de l’Union soviétique et le présent de la Géorgie.





Je remercie sincèrement les Éditions Seuil et Babelio pour cette masse critique.




Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
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La Baignoire de Staline

Dans ce roman d'espionnage géorgien, écrit par un ancien ambassadeur français à Tbilissi prématurément décédé avant même la parution de l'ouvrage, un enquêteur géorgien et un diplomate français vont s'allier pour tenter de faire la lumière sur la mort suspecte d'un jeune enseignant, français lui aussi.

Une enquête prenante, des références historiques pointues relatives à l'URSS stalinienne et à un célèbre agent double (voire triple), Kim Philby, une découverte de la Géorgie moderne toujours sous l'emprise de Moscou...

Tous les ingrédients sont donc réunis pour obtenir un excellent roman d'espionnage ethno-historique original. Seul (léger) bémol : la conclusion de l'enquête, assez décevante même si finalement totalement logique. Une belle découverte, en ce qui me concerne.

A noter, en fin de livre, l'émouvant hommage des parents de l'auteur, sous forme de poème en mémoire de leur fils.
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La Baignoire de Staline

Une ex république soviétique la Géorgie, est le cadre d'une série d'assassinats.

Renaud S. Lyautey, nom de plume de Renaud Salins, nous plonge dans la Guerre froide avec, omniprésente, l'ombre glaçante de Staline.



Ce récit, aux ses personnages attachants, nous fait découvrir la Géorgie à travers sa récente et tragique histoire, sa culture, sa gastronomie.

La Géorgie est toujours en danger du fait de la convoitise de sa voisine, la Fédération de Russie.

La période de totalitarisme communiste a laissé des traces indélébiles dans ce pays. Les plus âgés de ses citoyens ont été marqués par cette sinistre période.



Renaud S. Lyautey, diplomate récemment disparu, nous fait partager son attrait pour cette république où il a représenté la France en tant qu'ambassadeur.



Le style est élégant, la trame passionnante.
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La Baignoire de Staline

J'ai bien aimé me baigner dans cette baignoire là, prendre un bon bain de Géorgie.

Car sous couvert d'une histoire policière (un français est retrouvé mort dans une chambre d'hôtel de Tbilissi) qui tourne en affaire d'espionnage, Renaud S. Lyautey rend hommage à la Géorgie, pays qu'il connait bien pour y avoir été ambassadeur. ll nous convie à une sympathique promenade dans ce territoire qui fut une espèce d'Eldorado russe (comme l'Algérie pour les français). Si le lecteur reste à l'abri, il se rend vite compte combien l'ombre de son puissant voisin est ancien maître reste omniprésente.

Une lecture plaisante.

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Les saisons inversées

Un polar diplomatiquement intéressant. Divertissant, malgré un manque de rebondissements et un récit un peu trop conventionnel ; le contexte était pourtant captivant. Une plume de diplomate français qui se cherche dans les lignes d'un premier roman prometteur.
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La Baignoire de Staline

Cela ressemble à un polar, cela se lit comme un polar. Cela est un polar. Mais pas que.



Encore une fois, je dois cette lecture à Babelio qui me l'a proposé dans le cadre d'une masse critique privilégiée. Car, il est certain que je n'aurais jamais lu ce roman sinon. Je l'aurais peut-être pris en main, attirée par la couverture mystérieuse, mais l'aurais reposé une fois la quatrième de couv' parcourue. Parce qu'un roman se déroulant en Géorgie, oui, désolée, ça ne me fait pas rêver de prime abord. Et j'aurais eu tort.



Déjà, Renaud S. Lyautey sait (ou plutôt savait) de quoi il parle. Ancien diplomate, ambassadeur de ce pays de l'ex-URSS (que les moins de vingt ans...), il a bien fait, je trouve, de placer son intrigue dans ce pays que l'on connaît peu (que je connais peu en tout cas), la Russie, l'Ukraine, pour ne citer que ces deux pays, faisant davantage parler d'eux, et pas que ces derniers temps. Alors, passées les premières pages où j'ai dû m'habituer aux sonorités géorgiennes (que quelqu'un se nomme Papouna, franchement), je dois bien admettre que j'ai très rapidement plongé dans l'intrigue, je me suis d'ailleurs laissé faire bien volontiers.



Alors, en soi, la partie polar, la traque, le côté enquête policière n'est pas des plus palpitant ou intéressant. Les propres protagonistes du roman finissent eux-mêmes par l'admettre. L'écriture en soi n'est pas non plus des plus incroyable. Elle est simple, sans fioriture (ce qui est très bien aussi), arborant également quelques écueils pour rendre le roman plus ancré, plus réaliste en quelque sorte (en appuyant sur la cuisine locale, en donnant des références un peu trop appuyées ou téléphonées).

Non, ce qui est vraiment génial dans ce roman est la partie consacrée à l'espionnage durant la guerre froide, par l'intermédiaire de Kim Philby, agent double ayant réellement existé. J'adore d'ailleurs quand j'apprends des choses dans un roman, et je me suis beaucoup documenté sur cet espion après ma lecture. Et, en prime, la guerre froide est une période de l'histoire qui m'a toujours beaucoup intriguée et plu. Oui, la vraie force de ce roman est d'ajouter du mystère au mystère... En un peu plus de 200 pages, Renaud S. Lyautey parvient le tour de force d'intriguer et de mener une histoire de bout en bout tout en créant des personnages attachants, notamment le jeune policier francophile.



En bref, j'ai passé un excellent moment de lecture et c'est un roman que je conseille, notamment aux lecteurs qui n'ont pas l'habitude des polars ou qui n'aiment pas les enquêtes où il y a beaucoup de sang ou de passages gores.



Un grand merci à Babelio, et particulièrement à Nathan, ainsi qu'aux éditions du Seuil pour l'envoi de ce livre.
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La Baignoire de Staline

Oseriez-vous fouiller dans des affaires sensibles soviétiques (qui plus est, sur place) pour vos recherches d'études ?



C'est ce que va faire un jeune ressortissant Français à Tbilissi, capitale de la Géorgie. Cette Terre-Natale de Staline sera le tombeau de Sébastien Rouvre, retrouvé mort dans un hôtel en 2009.



René Turpin, de l'ambassade, va assister les inspecteurs étant sur l'affaire. L'enquête va les mener sur les traces du dictateur et d'une grande ville balnéaire abandonnée à plus de 4 h de route du corps de Sébastien Rouvre...



Nous allons être bercés entre deux moments distincts : l'instant même de l'enquête et l'époque soviétique. Plusieurs hypothèses verront le jour, comme celle mettant en avant un possible trafic d'objets anciens vers d'autres pays : comme la baignoire de Staline.



Mais d'autres meurtres vont être réalisés, dès lors les traces mènent vers un célèbre espion Kim Philby. Quel est le lien entre un jeune Français et un espion du KGB ?



Je ne suis pas tellement polar, mais là c'est très bien écrit et le contexte historique est super intéressant. J'ai beaucoup apprécié et j'ai été très surpris. Cela me donne envie de découvrir la Géorgie, autre que par les médias.



" Renaud S. Lyautey est diplomate, et fut ambassadeur en Géorgie, ex-république de l'Union soviétique."
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La Baignoire de Staline

Roman reçu dans le cadre d'une masse critique privilégiée. Merci à Babelio et aux Éditions du Seuil.



Ce roman est relativement court, dépassant tout juste les deux cents pages. Ma chronique sera également assez succincte, ne voulant surtout pas en dévoiler plus que la quatrième de couverture, particulièrement sobre.



La police géorgienne est confrontée au meurtre d'un jeune ressortissant français, dont le corps a été découvert dans un hôtel de Tbilissi. En raison de l'aspect international de l'affaire, René Turpin, premier conseiller à l'ambassade de France, est invité à assister les enquêteurs dans leurs investigations. Celles-ci, dirigées par l'inspecteur Shenguelia, les amènent d'abord à Tskaltoubo, immense ensemble thermal vestige de l'ère soviétique, dont il ne reste que des bâtiments désaffectés depuis longtemps, telle la datcha de Staline, dans laquelle trône une baignoire en émail bleuté, comme un ultime souvenir d'une époque révolue.



René Turpin s'est lié d'amitié avec Irali Kartadze, un homme de soixante-seize ans à « l'énergie malicieuse », ayant enseigné l'histoire du Parti communiste à l'Université d'État de Tbilissi jusqu'en 1991, subsistant depuis en vendant de vieilles affiches de cinéma soviétique. le vieux professeur le régale en lui faisant découvrir toute la richesse de la gastronomie locale, mais également en lui contant histoires et anecdotes de l'époque où la Géorgie était encore une république de l'URSS, lui fournissant des analyses politiques des plus utiles.



On ressent, à travers les discussions entre les deux amis, ainsi qu'à de nombreux autres moments du récit, toute l'affection que porte l'auteur, qui fut ambassadeur en Géorgie, à ce pays et ses habitants. Le côté documentaire concernant la Géorgie et sa place dans l'histoire de cette partie du monde est particulièrement intéressant, et j'avoue avoir découvert quelques pans de l'histoire de cette région que je ne connaissais pas, ou que je connaissais mal.



Même si je ne l'évoque pas plus, l'intrigue est addictive, admirablement servie par un style agréable d'une grande fluidité.

J'ai pris beaucoup de plaisir à la lecture de ce roman policier, à la consonance historique indéniable sur laquelle je préfère garder le mystère.
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La Baignoire de Staline

Enseignant privé en Géorgie Sébastien Rouvre y trouve une fin tragique. René Turpin, français en poste au consulat, suit l’enquête menée par les policiers autochtones.

Entre corruption et méfiance héritées de l’ère soviétique l’enquête peine à avancer. S’y mêle une complexe histoire d’espionnage entre la Grande-Bretagne, les Etats-Unis et l’Union Soviétique sur fond de guerre froide. Qui a le plus à perdre si la vérité éclate ?

Un roman dont j’avais lu de bonnes critiques qui m’a bien plu. De plus le titre a un p’tit côté intrigant qui interpelle.

Renaud S. Liautey met dans ce livre son expérience de diplomate et sa connaissance de la Géorgie où il a été ambassadeur. Il est décédé peu de temps après la parution de ce livre.

Ce livre m’a donné envie d’en savoir un peu plus sur la Géorgie, son histoire, sa géographie. Et pourquoi pas y aller pour découvrir sa culture et ses magnifiques paysages.

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La Baignoire de Staline

Staline "La mort résout tous les problèmes. Pas d'hommes, pas de problèmes". Ces propos attribués à Staline résument bien l'ambiance de ce polar.

A partir de l'assasinat d'un français retrouvé dans une chambre d'hôtel géorgienne, débute une enquête mettant en scène des ambassadeurs et des jeunes et moins jeunes flics. Les personnages sont documentés et attachants. Dans ce polar j'ai mesuré l'intérêt, pour la réussite d'un livre, de personnages bien étoffés et passionnants. Ils accompagnent adéquatement la série de faits qui sont révélés par l'enquête. Entre Turpin le consul à l'ambassade de France, Shengualia le jeune flic ayant fait ses stages en France, Batiachvili la légiste et tous les personnages apparaissant au fur et à mesure du livre, chacun a sa couleur et des actes appropriés.

Culturellement on navigue entre des oligarques, le KGB, le M16, et de fait on côtoie un ensemble d'images sociales liées à la Georgie et la Russie. L'auteur a su mettre en images des fraudes jusqu'à voler l'Etat afin de bâtir les empires perso, des corruptions ingénieuses, la terreur lors des règnes de Staline ainsi que ses colères contre les géorgiens voulant retrouver leur liberté, les dérapages lors du règne de Lenine, et bien d'autres faits historiques.

L'auteur fait en outre une bonne place à la géographie afin de nous permettre de comprendre les circonstances et les motivations de certains actes dans années soixante.

Maintenant que j'ai découvert Renaud S(alins) Lyautey, je regrette franchement qu'il soit mort si jeune et n'ai pas pu nous laisser plus que 2 oeuvres policières.
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La Baignoire de Staline

Roman policier ou d'espionnage ? Les deux!

Un jeune étudiant est découvert assassiné dans un hôtel de luxe à Tbilissi capitale de la Géorgie. D'autres meurtres vont être perpétrés dans la ville. Par qui ? Plusieurs pistes vont être suivis par l'inspecteur Shenguelia épaulé de René Turpin, un diplomate français. Vers où regarder? La mafia géorgienne, les services secrets russes ?

Renaud s. Lyautey a été diplomate en Géorgie, il avait aimé ce pays. Il semblerait que la Géorgie ne se débarrasse jamais de la surveillance russe et de la corruption de ceux qui ont tiré profit de l'indépendance. En regardant un peu les paysages et les villes de Géorgie, on a envie d'aller visiter le pays. Les effluves de la cuisine qui émanent de ce livre donnent envie de s'attabler dans un petit resto. Mais pour moi l'ombre de Poutine est trop grande, ce sera pour plus tard !

Les nombreux rebondissements et le style fluide rendent ce roman très agréable à lire .

Malheureusement Renaud S. Lyautey est mort trop vite, trop tôt, c'est bien triste , l'histoire s'arrête là. Je suis allée sur youtube écouter quelques interviews de l'auteur, c'était un homme bien!

PS. Allez voir l'Ermitage de David Garedja mentionnés à la fin du livre, j'irai peut être un jour.
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La Baignoire de Staline

Renaud S Lyautey n’est pas le premier diplomate à choisir la plume pour faire vivre autrement ce que sa carrière lui permet d’entrevoir des pays dans lesquels il est en fonction.

« La baignoire de Staline » est son deuxième roman, et dès la première page, Tbilissi encore endormie, apparait au lecteur, sous l’œil du commissaire Shengelia, attentif aux traces du passé soviétique marquant encore la ville. René Turpin, diplomate français, avatar de Lyautey, ne tarde pas à entrer dans le récit, manifestant très vite son attachement profond à la ville.

Les deux hommes vont se retrouver dans une enquête tortueuse après la découverte de la mort suspecte d’un jeune français, à l’hôtel Marriott. L’intrigue policière, soumise à de nombreux rebondissements, permet à l’auteur de mettre en relief tout ce qui l’a séduit dans ce pays où il a passé plusieurs années, il invite ainsi le lecteur à une plongée au cœur de l’histoire et de la civilisation géorgienne. Dans les pages de Lyautey, la douceur toute méridionale de la Géorgie trouve son expression la plus achevée dans la richesse gastronomique du pays, la complicité de Turpin avec son voisin de palier va mettre à profit leurs rendez-vous bihebdomadaires pour évoquer vins et spécialités locales, aux noms gourmands. Au-delà de ces évocations dionysiaques, l’auteur est attentif à planter le décor historique du pays. Il nous emmène sur les traces de Staline, à travers des vestiges qui pourraient paraître dérisoires, mais qui,au-delà du symbole, jouent un rôle actif dans le récit.

Il nous montre aussi comment la Géorgie contemporaine subit encore la pression russe à travers les régions indépendantes situées sur ses marges que sont l’Abkhazie et l’Ossétie. C’est bien de cette influence délétère qu’il est question dans le livre, et les relents du stalinisme prennent les traits d’un espion célèbre, sorti de l’ombre pour les besoins de l’intrigue, autour des mystères de Kim Philby, l’intrigue trouvera son épilogue.

Je remercie Babelio et les éditions du Seuil, cadre Noir de m’avoir permis cette découverte, je ne connaissais pas l’auteur, j’ai pris plaisir à la lecture de la « baignoire de Staline » dont j’ai apprécié la qualité évocatrice du contexte historique, en écho à la situation crée par l’invasion de l’Ukraine.

J’ai lu depuis « Les saisons inversées » le premier roman de l’auteur, j’avoue l’avoir préféré au second, rendez-vous dans la prochaine critique !

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La Baignoire de Staline

Tbilissi au cœur de la Géorgie, le cadavre d'un jeune homme, Sébastien Rouvre, est retrouvé à l'hôtel Marriott. Nougo Shenguelia et son coéquipier Bregvadze sont chargés de l'affaire. Le défunt étant de nationalité française, l'ambassadeur de France désigne son conseiller René Turpin pour les seconder.

La mort est suspecte et de nombreuses pistes s'ouvrent au fur et à mesure de l'enquête : crime sexuel, règlement de compte mafieux, trafic de biens...? Les activités insolites du jeune étudiant vont les mener à voyager dans le pays jusqu'à la ville thermale de Tskaltoubo, crée par Staline.



Quel chouette roman qui navigue avec finesse entre polar et roman d'espionnage !

La mort de ce petit étudiant français va déterrer l'histoire d'un agent double du temps de la guerre froide. Mais c'est aussi un bel hommage à la Géorgie, traditions, culture, gastronomie sont à l'honneur ainsi que le passé soviétique toujours présent et même parfois encore pesant. Qu'il est difficile de se libérer du joug de la Russie !



Les personnages sont très attachants, le jeune inspecteur hanté par sa jeunesse brisée lors de la guerre avec l'Abkhazie, le diplomate français amoureux du pays, que le sort de son jeune compatriote touche tout particulièrement, l'ancien professeur Irakli Kartadze malicieux et passionnant lorsqu'il raconte les anecdotes de l'époque de l'URSS....etc...



Une très bonne lecture à fois prenante, divertissante, instructive et une fin judicieuse et réaliste.



Je remercie Babelio et les Editions du Seuil
Lien : https://chezbookinette.blogs..
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La Baignoire de Staline

René Turpin travaille à l’ambassade de France en Géorgie. Il travaille à Tbilissi et se trouve appelé par l’inspecteur Shenguelia car un ressortissant français a été retrouvé mort dans une chambre d’hôtel.



Ce fait divers va les mener à enquêter sur un oligarque, des reliques du passé et un espion, un des plus connus, Kim Philby, un anglais, un transfuge qui passa à l’Est et finit sa vie en URSS.



J’avoue avoir été tentée avant tout par le titre de ce polar, mais n’étant pas plus friande de ce genre que cela, je craignais encore un roman où les morts succèdent aux morts dans un éclaboussement d’hémoglobine.



Et bien, je me suis trompée et régalée avec ce récit. J’ai adoré en apprendre davantage sur la Géorgie et sur toute la période de la guerre froide, sur les espions et les transfuges.



L’enquête avance vite sans que l’on ne sente une précipitation. Bien que court, à peine 200 pages, ce roman, servi une plume simple et efficace, permet une plongée très intéressante dans l’URSS et les suites de son démantèlement, de cette ombre que la Russie fait encore peser sur les anciennes républiques socialistes.



Bref, une très agréable surprise que je recommande aux amoureux d’espionnage et de guerre froide.
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La Baignoire de Staline

Renaud Lyautey ,décédé l an dernier à l âge de 54 ans , a été ambassadeur de France en Géorgie de 2012 à 2016 .

Il connaissait donc parfaitement cette ancienne République Soviétique d où est originaire Staline .

Il nous la fait découvrir , son présent mais aussi son passé, à travers une enquête policière tintée d espionnage qui commence avec le meurtre d un jeune étudiant Français.

On suit avec plaisir le parcours sinueux de deux personnages attachants ,un diplomate Français et un officier de Police local pour découvrir le meurtrier.

Le suspense est loin d être insoutenable mais on passe un moment agréable en bonne compagnie .

..
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La Baignoire de Staline

Une enquête policière en terre géorgienne.



Un jeune professeur français, puis un ex commandant du KGB, puis une traductrice à l’ambassade française meurent les uns après les autres. Rien ne relie apparemment ces assassinats. Et pourtant…



Une excellente intrigue en mode page runner, sous la plume de Renaud Lyautey, un amoureux de la Géorgie.
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