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3.88/5 (sur 8 notes)

Nationalité : France
Biographie :

"La Révolution surréaliste" est la plus célèbre et la plus importante revue surréaliste fondée en 1924.

Elle ne sortira que 12 numéros entre le 1er décembre 1924 et le 15 décembre 1929.

Les premiers directeurs furent Pierre Naville (1904-1993) et Benjamin Péret (1899-1959), pour les quatre premiers numéros, puis André Breton (1896-1966) par la suite.

Dans les premiers numéros, "La Révolution surréaliste" contenait notamment des récits de rêves dus à Breton, Raymond Queneau et Michel Leiris.

Le numéro 12, l'unique de l'année 1929, sort le 15 décembre et est suivi en juillet de l'année 1930 par le numéro 1 de "Le Surréalisme au service de la révolution" alias "Surréalisme ASDLR".



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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Equivalence des morts
à André BRETON



III

L’hiver et ses nomenclatures
et « Si nous n’avions couru parmi ces bois secs »
Les cercueils portières du vent
et les cercueils reflétés des glaces
et le nickel
C’est ainsi que j’ai dormi pendant la fraîcheur
Qu’elles sont loin les profondes rivières des morts

Tu siffles dans les clés vides
Le cadran dévasté du lierre ouvre tes mains
Et chacun de tes pas te déteste et te mord

L’eau des piscines glaciales
misérable.


//Benjamin Péret (1899 – 1959)
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Puis elle mordit avec délice dans les étonnantes stratifications blanches qui restaient à sa disposition, les baguettes de craie, et celles-ci écrivirent le mot amour sur l’ardoise de sa bouche. Elle mangea ainsi un véritable petit château de craie, d’une architecture patiente et folle, après quoi elle jeta sur ses épaules un manteau de petit gris et, s’étant chaussée de deux peaux de souris, elle descendit l’escalier de la liberté, qui conduisait à l’illusion de jamais vu. Les gardes la laissèrent passer, c’étaient d’ailleurs des plantes vertes que retenait au bord de l’eau une fiévreuse partie de cartes.

ANDRÉ BRETON (Extrait de Poisson soluble)

[La Révolution surréaliste n°1]
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Nous sommes tous à la merci du rêve et nous nous devons de subir son pouvoir à l’état de veille. C’est un tyran terrible habillé de miroirs et d’éclairs. Qu’est-ce que le papier et la plume, qu’est-ce qu’écrire, qu’est-ce que la poésie devant ce géant qui tient les muscles des nuages dans ses muscles ? Vous êtes là bégayant devant le serpent, ignorant les feuilles mortes et les pièges de verre, vous craignez pour votre fortune, pour votre cœur et vos plaisirs et vous cherchez dans l’ombre de vos rêves tous les signes mathématiques qui vous rendront la mort plus naturelle. D’autres et ce sont les prophètes dirigent aveuglément les forces de la nuit vers l’avenir, l’aurore parle par leur bouche, et le monde ravi s’épouvante ou se félicite. Le surréalisme ouvre les portes du rêve à tous ceux pour qui la nuit est avare.

[La Révolution surréaliste n°1]
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Equivalence des morts
à André BRETON



I

Fête des vestiges
Les chevaux galopent sur les routes
Les insensés morts
t’ont cultivé soleil tulipe noire
montés sur leurs échasses

Oubli oubli qui tourne en ville
Mes cerfs empennés par l’eau froide
Les chemins n’ont pas été inventés par les jambes
La remorque atteint son naufrage

Je te cherche ma vie
entre les doigts des murs


//Benjamin Péret (1899 – 1959)
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La Révolution… la Révolution… Le réalisme, c’est émonder les arbres, le surréalisme, c’est émonder la vie.

[La Révolution surréaliste n°1]
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Vous, collés aux échos de nos oreilles comme la pieuvre-horloge au mur du temps, vous pouvez inventer de pauvres histoires qui nous ferons sourire de nonchalance. Nous ne nous dérangeons plus, on a beau dire : l’idée du mouvement est avant tout une idée inerte, et l’arbre de la vitesse nous apparaît. Le cerveau tourne comme un ange et nos paroles sont les grains de plomb qui tuent l’oiseau. Vous à qui la nature a donné le pouvoir d’allumer l’électricité à midi et de rester sous la pluie avec du soleil dans les yeux, vos actes sont gratuits, les nôtres sont rêvés. Tout est chuchotements, coïncidences, le silence et l’étincelle ravissent leur propre révélation. L’arbre chargé de viande qui surgit entre les pavés n’est surnaturel que dans notre étonnement, mais le temps de fermer les yeux, il attend l’inauguration.

[La Révolution surréaliste n°1]
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Roses rouges que l’on écrase entre les dents, le soir venu : une bataille où l’héroïsme fait figure de heurtoir ! Flots de murmures qui retombent en cendre fine comme le duvet sur le crâne entr’ouvert d’un nouveau-né. Si tu avais à choisir entre la mort et une pente dorée, c’est la pente que tu choisirais. Eh bien, tu parles d’un appareil respiratoire ! Voici le langage qui se déplie, déplie comme s’il allait s’envoler. Qu’est-elle devenue, la belle silencieuse qui me berçait au bois, un jour de canicule ? Voici le sang qui coule dans ses veines, le sang qui entoure ses yeux, le sang qui roule de petites bulles brillantes et des bribes de brebis vers les bocaux de brocart ! Le paratonnerre du silence mugit sous les cris d’un mistral lointain, et les lions sont proches.

MARCEL NOLL

[La Révolution surréaliste n°1]
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Timonières, comètes violette et rouge, timonières du bateau fantôme où guidez-vous votre cargaison de putains et de squelettes dont le superbe accouplement apporte aux régions que vous traversez le réconfort de l’amour éternel ? Séductrices ! La voilette de la violette est le filet de pêche et le genou de la rouge sert de boussole. Les putains du bateau fantôme sont quatre-vingt-quatre dont voici quelques noms : Rose, Mystère, Étreinte, Minuit, Police, Directe, Folle, Et cœur et pique, De moi, De loin, Assez, L’or, Le verre vert, Le murmure, La galandine et La mère-des-rois qui compte à peine seize années, de celles que l’on nomme les belles années. En désespoir de cause les squelettes de l'Armada livrent combat à ceux de la Méduse.

ROBERT DESNOS

[La Révolution surréaliste n°1]
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Tant que nous ne serons parvenus à supprimer aucune des causes du désespoir humain, nous n'aurons pas le droit d'essayer de supprimer les moyens par lesquels l'homme essaie de se décrasser du désespoir.

Antonin Artaud
Sureté générale, la liquidation de l'opium.
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Il y a des gens qui prétendent que la guerre leur a appris quelque chose; ils sont tout de même moins avancés que moi, qui sait ce que me réserve l'année 1939.
N°5 - 15 octobre 1925 - André Breton "Lettres aux voyantes"
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