AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 978B0051DT6DI
Place Jean-Michel (30/11/-1)
4/5   7 notes
Résumé :
Collection complète de la plus célèbre et importante revue surréaliste, La Révolution Surréaliste. 12 numéros en 11 fascicules : 1er décembre 1924 à 15 décembre 1929. Directeurs Pierre Naville et Benjamin Péret pour les 4 premiers numéros et André Breton pour les suivants.

Textes de Breton, Éluard, Desnos, Aragon, Reverdy, Soupault, Crevel, etc. Illustrations d'Ernst, Picasso, Man Ray, Masson, Miró, Chirico, Tanguy, etc.

Livre épuisé... >Voir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Que lire après La Révolution Surréaliste, (n° 1, 1er décembre 1924 - n° 12, 15 décembre 1929)Voir plus
Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Puis elle mordit avec délice dans les étonnantes stratifications blanches qui restaient à sa disposition, les baguettes de craie, et celles-ci écrivirent le mot amour sur l’ardoise de sa bouche. Elle mangea ainsi un véritable petit château de craie, d’une architecture patiente et folle, après quoi elle jeta sur ses épaules un manteau de petit gris et, s’étant chaussée de deux peaux de souris, elle descendit l’escalier de la liberté, qui conduisait à l’illusion de jamais vu. Les gardes la laissèrent passer, c’étaient d’ailleurs des plantes vertes que retenait au bord de l’eau une fiévreuse partie de cartes.

ANDRÉ BRETON (Extrait de Poisson soluble)

[La Révolution surréaliste n°1]
Commenter  J’apprécie          20
Nous sommes tous à la merci du rêve et nous nous devons de subir son pouvoir à l’état de veille. C’est un tyran terrible habillé de miroirs et d’éclairs. Qu’est-ce que le papier et la plume, qu’est-ce qu’écrire, qu’est-ce que la poésie devant ce géant qui tient les muscles des nuages dans ses muscles ? Vous êtes là bégayant devant le serpent, ignorant les feuilles mortes et les pièges de verre, vous craignez pour votre fortune, pour votre cœur et vos plaisirs et vous cherchez dans l’ombre de vos rêves tous les signes mathématiques qui vous rendront la mort plus naturelle. D’autres et ce sont les prophètes dirigent aveuglément les forces de la nuit vers l’avenir, l’aurore parle par leur bouche, et le monde ravi s’épouvante ou se félicite. Le surréalisme ouvre les portes du rêve à tous ceux pour qui la nuit est avare.

[La Révolution surréaliste n°1]
Commenter  J’apprécie          10
Vous, collés aux échos de nos oreilles comme la pieuvre-horloge au mur du temps, vous pouvez inventer de pauvres histoires qui nous ferons sourire de nonchalance. Nous ne nous dérangeons plus, on a beau dire : l’idée du mouvement est avant tout une idée inerte, et l’arbre de la vitesse nous apparaît. Le cerveau tourne comme un ange et nos paroles sont les grains de plomb qui tuent l’oiseau. Vous à qui la nature a donné le pouvoir d’allumer l’électricité à midi et de rester sous la pluie avec du soleil dans les yeux, vos actes sont gratuits, les nôtres sont rêvés. Tout est chuchotements, coïncidences, le silence et l’étincelle ravissent leur propre révélation. L’arbre chargé de viande qui surgit entre les pavés n’est surnaturel que dans notre étonnement, mais le temps de fermer les yeux, il attend l’inauguration.

[La Révolution surréaliste n°1]
Commenter  J’apprécie          00
Roses rouges que l’on écrase entre les dents, le soir venu : une bataille où l’héroïsme fait figure de heurtoir ! Flots de murmures qui retombent en cendre fine comme le duvet sur le crâne entr’ouvert d’un nouveau-né. Si tu avais à choisir entre la mort et une pente dorée, c’est la pente que tu choisirais. Eh bien, tu parles d’un appareil respiratoire ! Voici le langage qui se déplie, déplie comme s’il allait s’envoler. Qu’est-elle devenue, la belle silencieuse qui me berçait au bois, un jour de canicule ? Voici le sang qui coule dans ses veines, le sang qui entoure ses yeux, le sang qui roule de petites bulles brillantes et des bribes de brebis vers les bocaux de brocart ! Le paratonnerre du silence mugit sous les cris d’un mistral lointain, et les lions sont proches.

MARCEL NOLL

[La Révolution surréaliste n°1]
Commenter  J’apprécie          00
Timonières, comètes violette et rouge, timonières du bateau fantôme où guidez-vous votre cargaison de putains et de squelettes dont le superbe accouplement apporte aux régions que vous traversez le réconfort de l’amour éternel ? Séductrices ! La voilette de la violette est le filet de pêche et le genou de la rouge sert de boussole. Les putains du bateau fantôme sont quatre-vingt-quatre dont voici quelques noms : Rose, Mystère, Étreinte, Minuit, Police, Directe, Folle, Et cœur et pique, De moi, De loin, Assez, L’or, Le verre vert, Le murmure, La galandine et La mère-des-rois qui compte à peine seize années, de celles que l’on nomme les belles années. En désespoir de cause les squelettes de l'Armada livrent combat à ceux de la Méduse.

ROBERT DESNOS

[La Révolution surréaliste n°1]
Commenter  J’apprécie          00

autres livres classés : surréalismeVoir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Autres livres de Revue La Révolution Surréaliste (1) Voir plus

Lecteurs (32) Voir plus



Quiz Voir plus

Testez vos connaissances en poésie ! (niveau difficile)

Dans quelle ville Verlaine tira-t-il sur Rimbaud, le blessant légèrement au poignet ?

Paris
Marseille
Bruxelles
Londres

10 questions
1221 lecteurs ont répondu
Thèmes : poésie , poèmes , poètesCréer un quiz sur ce livre

{* *}