Citations de Richard Malka (410)
Et sur le second point, c'est Clémenceau, qui, à l'Assemblée, répondra à l'évêque d'Angers invoquant la blessure des catholiiques outragés : "Dieu se défendra bien lui-même, il n'a pas besoin pour cela de la Chambre des députés."
Les révolutionnaires sont les enfants des encyclopédistes et ils savent ce qu'ils leur doivent. Alors lorsqu'en 1798, ils proclament la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, ils vont sacraliser la liberté d'expression et, pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, déclarer qu'il s'agit d'une liberté fondamentale avec une magnifique formule, celle de Mirabeau, réservée à cette seule liberté, "l'un des droits les plus précieux de l'homme". Ils savent que c'est la liberté-mère et que sans elle, aucune autre ne peut exister. Et en 1791, les révolutionnaires vont supprimer le délit de blasphème du code pénal.
Plus on sacralise les croyances, moins on respecte les hommes et, pas à pas, on chemine vers l'obscurité.
J’arrive au terme de ce que j’ai à vous dire et j’espère que cela sera compris comme un message d’altérité.
En 1936, Thomas Mann, prophétique, avertissait l’Europe des dangers qui la guettaient. Il avançait que « dans tout humanisme il y a un élément de faiblesse qui vient de sa répugnance pour tout fanatisme, de sa tolérance et de son penchant pour un scepticisme indulgent, en un mot de sa bonté naturelle. Et cela peut, en certaines circonstances, poursuivait-il, lui devenir fatal. Ce dont nous aurions besoin, concluait-il, serait d’un humanisme militant, convaincu que le principe de la liberté, de la tolérance et du libre examen n’a pas le droit de se laisser exploiter par le fanatisme sans vergogne de ses ennemis. Sinon, il ne nous restera plus qu’à chercher un refuge hors du temps et de l’espace ».
C’est la dernière fois que je plaiderai ce dossier. Je suis au bout de ce chemin.
Aux universitaires de travailler pour notre futur commun ;
Aux intellectuels de faire preuve d’un peu de courage, de défendre le vertige de la liberté plutôt que le respect des dogmes :
Aux artistes et aux créateurs de retrouver la liberté de Molière et de Voltaire, sinon à quoi bon créer. Qui ose encore ? À eux de ne pas abandonner l’audace de la critique des religions dans les tombes de ceux qui ont forgé la liberté dont ils bénéficient ;
Aux exploitants de salles de cinéma et aux diffuseurs de tenir bon ;
Aux journalistes d’oser nommer les choses. C’est leur mission, leur responsabilité, leur devoir de rouage essentiel de notre grande horlogerie démocratique ;
Aux juges administratifs d’être parfois moins naïfs ;
Aux autorités politiques du monde musulman de cesser d’instrumentaliser et de politiser une religion :
À nos politiques d’être des humanistes militants, intraitables sur nos libertés et notre universalisme ;
Aux théologiens de proposer une nouvelle vision ;
Et à tous, que l’on en finisse avec l’obligation de respecter les religions.
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Fabuleuse parabole sur l'humanité, rien ne disparaît tout renaît.
Avec une écriture effrénée, Richard Malka m'a agréablement surprise et même au delà.
Ce récit est un conte fabuleux, le personnage traverse les siècles, les pays, les guerres, il rencontre les bons, les abominables, il sème le bien , la justice en restant immarcescible.
Le monde et les hommes sont fous de tout et l'amour semble plus que tout mener à la destruction de l'humanité.
la liberté de critique des idées et des croyances, c’est le verrou qui garde en cage le monde du totalitarisme
La critique des religions ne devrait pas faire discussion. Je précise : des religions, pas des hommes à raison de leur religion
Les croyances ne peuvent jamais exiger le respect. Seuls les hommes y ont droit. Aucune croyance, aucune idée, aucune opinion ne peut exiger de ne pas être débattue, critiquée, caricaturée
Les portes du savoir ne doivent jamais se fermer, ni en religion, ni à l'université.
Page 48
"Toute lecture est déjà une interprétation, qu'on le veuille ou non".
Delphine Horvilleur
Page 43
Richard Malka est un avocat français connu notamment pour être l'avocat de l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo. Il est également scénariste de bandes dessinées et romancier.
Alors lorsqu'en 1789, il programme la déclaration des droits de l'homme et du citoyen, ils vont sacraliser la liberté d'expression et pour la première fois dans l'histoire de l'humanité déclarer qu'il s'agit d'une liberté fondamentale avec une magnifique formule, celle de Mirabeau, réserver à cette seule liberté « l'un des droits les plus précieux de l'homme » Ils savent que c'est la liberté-mère et que sans elle, aucune autre ne peut exister.
Ils détestent nos libertés et ils ne s’arrêteront pas. Et vous savez pourquoi parce que nous aussi nous sommes l’Autre.
Parce que nous sommes un des rares peuples au monde — c’est comme ça — à être porteur d’un autre universalisme qui s’oppose aux leurs, mais le nôtre, celui de notre révolution est porteur de raison et de liberté quand celui de ces fanatiques est construit sur le dogme et la soumission alors nous pourrions renoncer à tout ce que nous voudrions ils ne s’arrêteront pas tant qu’ils ne nous auront pas transformé en poisson rouge tournant en rond dans un bocal
Quand Coulibaly tue des Juifs, il ne tue pas que des Juifs mais l'Autre
La religion est un sujet trop sérieux que pour en laisser l’étude aux seuls religieux.
La raison progresse par ses erreurs quand la foi meurt de ses errements.
Il y aura éternellement des dessinateurs ou des femmes cheveux au vent pour défier les totalitarismes.
(page 86)
Il y a un islam des lumières et un islam des ténèbres dont le principal ennemi est l’islam des lumières. Il y a un islam des philosophes et un islam des prédicateurs, un islam de la réflexion et un islam de l’imitation, un islam des mutazilistes et un islam des salafistes, un islam de la pensée et un islam des Kouachi.
(pages 79-80)
Le Coran a été écrit après Mahomet par d’autres que lui. Les hadiths ont été écrits après Mahomet par d’autres que lui mais il existe un texte dont on est certain qu’il a été écrit du temps de Mahomet, sous sa dictée, c’est la fameuse constitution de Médine, qui est davantage une charte. Or, que dit ce texte ?
« - Les juifs peuvent continuer de professer leur religion et la liberté de pratiquer leur religion est garantie.
- Aucun croyant monothéiste ne doit en tuer un autre.
- La protection de Dieu est sur tous les croyants monothéistes… »
(page 72)
Le lien entre ces deux attentats est vertigineux : les dessinateurs de Charlie Hebdo ont été exécutés pour leurs moqueries d’aujourd’hui et les malheureux clients de l’Hyper Cacher l’ont été pour des moqueries prononcées il y a mille quatre cents ans dans le désert d’Arabie.
(page 70)