Robin Benway

"Je suis dans l'obligation biologique de les aimer, je voudrai seulement qu'elles soient un peu moins elles."

"Dès qu'elles sont ailleurs je voudrais qu'elles soient là, et dès qu'elles sont là j'ai envie qu'elles soient ailleurs."

Pour recevoir, il faut donner. Si on veut que quelqu'un vous parle, on doit commencer par lui parler.

- Alors, tu as passé un bon moment ? s'est enquis Angelo.
- Tu as récupéré le dossier ? m'a demandé mon père.
- Il a été poli avec toi ? Il t'a tenu les portes ?
ça, bien sûr, c'était ma mère. J'ai soupçonné fortement que si Jesse ne s'était pas comporté en parfait gentleman , elle aurait sur-le-champ piraté son ordinateur et effacé tout son disque dur, mission ou pas mission.

Le dragon avait gagné, et Joaquin n'était plus qu'un tas de cendres et d'os brisés sur une terre brûlée. Hors du temps et hors de la vie. Game over.

« - Il est exactement quatorze heure cinquante-trois. Tu as rendez-vous à quinze heure avec Henri au CDI.
- Qui ?
- Ton professeur de soutien.
J’ai marqué une pause.
- Mon professeur de soutien d’histoire européenne s’appelle Henri ? Vous ne trouvez pas ça comique ? C’est lequel ? Henri VIII » Barbe bleue » ? Le « bon roi » Henri ?
- Je te laisse le choix. Quoi qu’il en soit, tu as rendez-vous avec lui à quinze heure au CDI.
Un type qui utilise les techniques de persuasion mentale des Jedi mérite un minimum de respect.
- Pas de problème ai-je répondu. On a fini ? Je dois aller explorer d’autres moyens d’extérioriser mes angoisses d’adolescente, maintenant que je peux plus me planter en histoire.
- May…
- Je blague, je blague, ai-je tout de suite précisé. »

Tout le monde passe son temps à tout planter. Mais ça ne veut pas dire que les gens n'essaient pas de bien faire.

Je me suis demandé si être adulte ressemblait à ça : avoir brusquement besoin de ses parents et les sentir juste hors de portée, forcé de se débrouiller tout seul.

Ni le temps ni l'absence ne changent rien quand on s'aime.

C'est toujours perturbant de s'apercevoir que nos parents n'ont pas de réelle solution à apporter à un problème et qu'ils sont tout aussi perdus que nous. Ça les rend trop réels, trop humains, aussi faillibles que nous.

Les gens mentent, disait-il, l'instinct, non.

Pour recevoir, il faut donner. Si on veut que quelqu'un vous parle, on doit commencer par lui parler.

A force, il était devenu très fort pour anticiper les réactions des gens, et quand il ne parvenait pas à les deviner, il se débrouillait pour les provoquer.

Rire quand on a pleuré, ça fait encore plus de bien que rire tout court. Pourquoi faut-il toujours que la vie soit aussi tordue ?

Maya se demanda si un jour, elle pourrait être ainsi assise à côté de Grace et Joaquin et se dire que, quoi qu'il advienne, son frère et ses soeurs seraient toujours là pour elle, comme un serre-livres l'empêchant de basculer.

« Rentrer à la maison me fait l'effet d'être kidnappé une deuxième fois », avait-il déclaré dans l'intimité du jardin plongé dans le noir. Je me suis couchée en essayant de ne pas me demander quoi, ou qui, allait disparaitre cette fois-ci.

« – C’est le moment où tu me dis que tu me péteras les jambes si je lui brise le cœur ?

– Bah, pas la peine, je suis sûre que tu le sais déjà. Et je parie que Caro s’en est déjà chargée.

Il a hoché la tête.

– Ouais, hier soir. Elle a parlé d’un pied-de-biche…

– Je la reconnais bien là. »

- Rien à faire, ça ne va pas du tout, ai-je protesté. On en a déjà parlé, je vous rappelle. On a décidé d’apprendre à communiquer comme une vraie famille, histoire que vous ne tombiez pas des nues la prochaine fois que ma meilleure amie, mon petit copain et moi, on se fera courser par un psychopathe. Je croyais que c’était notre nouvelle règle.
- Chérie, il n’y a pas de quoi en faire un…
- Sérieux ? Je devais avoir deux ans quand vous m’avez appris à repérer quelqu’un qui ment, et vous essayez de m’embrouiller ? D’un point de vue éducatif, c’est lamentable. Je parle pour vous, pas pour moi. Pour moi, tout va bien, merci.

-Pourquoi les parents croient-ils toujours que l'école, c'est super? ai-je demandé. Ou q'il s'y passe des trucs délirants tous les jours?
-Parce qu'on aime bien idéaliser notre jeunesse perdue, a dit papa.

C'était donc ça, de se sentir pardonné : un sentiment où se mêlaient douleur, chagrin et soulagement et qui vous gonflait le coeur.