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3.41/5 (sur 55 notes)

Nationalité : Suisse
Né(e) : 1982
Biographie :

Rocco Giudice est diplômé en marketing et communication de Polycom Lausanne (2003-2006).

Né d’un père italien et d’une mère espagnole, il vit entre Hong Kong et Genève. Il est consultant en développement des affaires pour la marque de montres "The Electricianz" depuis 2019.

"Mangoustan" (2019) est son premier roman.




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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Face à ses écrans, Wei de l’observatoire météorologique de Hong Kong est formel : le cyclone tropical qui s’est formé au large des côtes philippines se dirige tout droit sur la ville. Dans quatre jours, s’il ne dévie pas de sa trajectoire, il balaiera l’île avec des vents de plus de 200 km/h. Ce n’est, ni plus ni moins, que le plus puissant typhon mesuré depuis 1946. Pendant plusieurs jours, des masses d’air chaud se sont élevées au-dessus de la mer, créant de profondes dépressions. À une quinzaine de kilomètres de hauteur, l’air refroidit, descend en s’enroulant autour de la colonne d’air chaud. Tous les éléments sont réunis pour la formation de ce cyclone titanesque : une fois le moteur lancé, la rotation de la Terre entraîne les vents dans une ronde pareille à ces toupies à tige pour enfants qu’un bras céleste actionnerait avec véhémence. Pendant sept jours, la toupie ne s’arrêtera plus. Quand les dieux ennuyés iront jouer ailleurs, l’œil du succube se sera fracassé sur la terre. D’ici là, la tôle sifflera, les bâches s’envoleront et la pluie contrariée filera à l’horizontale. Les grues tourneront comme des girouettes sur les toits de la ville, les arbres plieront et les rivières bondiront hors de leur lit. Les édifices tangueront, les portes danseront dans leurs gonds et les vitres éclateront.
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En haut de l’escalier, le père apparait enfin, le veston déboutonné, une cravate bicolore raide comme un fil à plomb et les cheveux brillants comme la Toison d’or. Sa chevelure flamboie littéralement. Est-ce pour cela que Melania, sa femme, protège ses pupilles derrière des verres fumés.
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– C'est chouette de penser qu'il est à nouveau amoureux à son âge. Je me demande s'il a encore des papillons dans le ventre.
– Arrête avec tes conneries, si quelqu'un veut des papillons dans le ventre, il lui suffit de se foutre des chenilles dans le cul. Se séparer de son exceptionnelle femme pour tomber avec une croqueuse de dot russe; il a perdu l'esprit !
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Le temps qui passe rétrécit les rêves.
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En 2018 , le vingt et unième typhon portait le nom de Jebi , proposé par la Corée du Sud . Le suivant , vingt- deuxième cyclone tropical de l’année , portera , à partir du sept septembre , le nom de Mangoustan , un savoureux fruit thaïlandais.
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Le coup de foudre est gun charmant malentendu: un presque rien où l'on met presque tout. Le miracle tient au fait que sur ce malentendu naît parfois une histoire d'amour.
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INCIPIT
Super-typhon, subst. masc. : Cyclone tropical qui débute par le battement d’ailes d’un papillon et provoque, par effet boule de neige, de grands bouleversements. Syn. ouragan, tornade. Voyez ! Ça n’a l’air de rien, mais c’est un typhon qui se prépare!

Tel-Aviv
Il fait une chaleur de bœuf sur le tarmac de l’aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv, ce jour de mai 2017. Au bout d’un tapis carmin interminable, l’avion présidentiel américain semble relié à un long cathéter. Au pied de l’escalier d’accès, des représentants de l’État israélien, pour qui le temps se fait long, patientent en piétinant. Les corps se balancent comme des roseaux au vent. Benyamin est prêt. Son regard va et vient entre le tarmac et la porte du Boeing 747. « Mais putain ! Qu’est-ce qu’il fout ? se demande-t-il. On a l’air de crétins ! » Le Premier ministre israélien porte à son nez un mouchoir et souffle dedans. Les cuivres d’une fanfare militaire lancent dans l’air chaud des accords de parade. « S’il ne sort pas bientôt, le sable du Néguev aura raison des flûtes et des tubas. » La fille du Président américain, accompagnée de son mari, débarque par l’arrière tandis qu’on s’agite à l’entrée du jumbo-jet. En haut de l’escalier, le père apparaît enfin, le veston déboutonné, une cravate bicolore raide comme un fil à plomb et les cheveux brillants comme la Toison d’or. Sa chevelure flamboie littéralement. Est-ce pour cela que Melania, sa femme, protège ses pupilles derrière des verres fumés ? Il agite un bras en guise de salut, descend les marches feutrées et s’adonne aux poignées de mains qui s’imposent mais qu’il abhorre : « Bordel, je déteste ça ! Toucher des peaux molles, embrasser des joues flasques, ça me dégoûte. Si seulement je pouvais porter des gants, ces gants jetables en latex. » Le premier sur son chemin est le chef du protocole, suivi du président de l’État d’Israël et de sa femme. Benyamin est en quatrième position. « C’est vrai ce qu’on dit, constate le Premier ministre, il scotche ses cravates à sa chemise. » Son regard amusé s’attarde sur le nombril de son hôte tandis que le Yankee serre quelques pognes et tapote une épaule. Puis vient son tour :  
– Tu y es arrivé, vieux lascar ! Président des États-Unis d’Amérique. Tu l’as mis bien profond à ces Démocrates de mon cul, hein ?
– Et à une foutue bonne partie des Républicains aussi, Benji.
– Je te présente ma femme, Donald.
– Oh, comme moi ?
Personne ne sait s’il blague. On se claque une bise, on se tient par les coudes et on se réjouit comme des farfadets autour d’un feu. Melania, elle, se tient en retrait. Toute de blanc vêtue, droite comme un passe-lacet, elle poireaute à côté des trois larrons. Lorsqu’elle voudra embrasser la femme du ministre, elle devra d’abord libérer ses doigts de la paume insistante d’un Benji frétillant.
– Elle pourrait quand même retirer ses lunettes, glisse-t-il à son épouse en reniflant.
– Tu es vexé parce qu’elle ne t’a pas calculé, grince-t-elle en retour, les pouces en l’air vers la Première dame.
L’incident advient après les discours de bienvenue et les allocutions de remerciements. Au moment où le couple présidentiel quitte les abords de l’estrade montée sur la piste, l’improbable se produit. Un détail à l’encontre de tout protocole, une fraction de seconde, et l’annonce, déjà, d’un bouleversement à venir. L’effet papillon, qu’ils disent. Ce jour-là, des millions de téléspectateurs à travers le globe voient Melania rejeter d’un geste sec la main tendue par son mari de président. 
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– Ce n’est pas Irène, s’agace-t-elle, c’est Irina.
– Mais enfin, c’est pareil !
– Non, ce n’est pas pareil. Cesse de franciser mon nom chaque fois que tu me présentes à quelqu’un.
La salle de bains est l’endroit idéal pour les mises au point du matin. Irina se lève toujours en premier. Elle prend sa douche debout dans la baignoire et laisse ensuite couler l’eau pour le bain d’Édouard. Celui-là, qu’aucune occupation ne pousse hors du lit avant huit heures, se glisse sous la mousse quinze minutes avant qu’Irina ne quitte la maison.
– Si ça te gêne que je sois ukrainienne, trouves-en une qui soit d’ici, dit-elle en posant une noisette de crème sur son visage. Tu n’as que l’embarras du choix ; Marie-Christine, Françoise, Isabelle, c’est nettement plus rive gauche qu’Irina.
– Passe-moi la mousse à raser, lapin.
– On croirait que tu cherches à dissimuler mes origines. C’est humiliant et inutile ! Tu imagines bien que je ne trompe personne ; j’ai, comme qui dirait, un léger accent !
– Tout à fait charmant, par ailleurs.
Édouard, élégance ou lâcheté, avait pour habitude de fuir les conflits et redoutait la gravité presque autant que les voyages en seconde classe.
– Il faut qu’on parle de l’extension de la boutique. On déjeune ensemble ? demande Irina.
– On peut tout à fait déjeuner ensemble. Je passerai te prendre vers treize heures.
– Pourra-t-on parler de ce projet ?
– Je croyais que ta question portait sur le déjeuner seulement.
– Tu m’agaces, Édouard ! Je ne comprends pas que tu ne me soutiennes pas davantage. On est ensemble pour quoi, sinon ?
– Tu te le demandes vraiment ?
– Dans un couple, chacun est en droit d’attendre que l’autre l’accompagne dans ses projets. Tu n’étais pas aussi égoïste avec ton ex-femme ! 
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Pour la larguer, il avait attendu que la cadette ait, comme son frère quelques temps avant elle, définitivement quitté le foyer.Tuer la mère, oui, mais pas devant les enfants; une question d'élégance.
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On ne quitte pas une femme sans raison. Pourtant il avait balancé : « Je n’ai rien à te reprocher, Laure. » Puis il avait ajouté : « Essayons de faire cela dignement, tu veux bien ? » Où allait-elle en trouver de la dignité à cette heure pitoyable de son existence ? Sa joie s’était effondrée sur elle-même. Elle était mortifiée. À cinquante-cinq ans, voilà qu’elle pleurait à nouveau comme une gamine. Si les enfants voyaient cela, ils la trouveraient pathétique, c’est sûr ! « À ton âge, on n’a pas le droit de se laisser aller comme ça. » Elle reniflait. Ses pores exhalaient, pensait-elle, une odeur de pitié.
"Mettre autant de soin à se séparer qu’à se séduire, pérorait-il devant ses amis, un Churchill coincé entre ses dents, est une élégance élémentaire."
Pour la larguer, il avait attendu que la cadette ait, comme son frère quelque temps avant elle, définitivement quitté le foyer. Tuer la mère, oui, mais pas devant les enfants ; question d’élégance.
Elle avait pris un sacré coup de massue sur le front ; trente-cinq ans de vie avec lui, dont dix à Singapour où elle l’avait suivi. "Je fais quoi maintenant ? Je suis devenue femme avec lui, mère avec lui, je ne connais que lui."
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