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Critiques de Rodolphe Bringer (30)
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Commissaire Rosic, tome 0 : Le premier crim..

Le premier crime de Rosic est une courte nouvelle qui n'avait, à la base, pour unique fonction d'augmenter la taille de la réédition, aux éditions Le Masque, de « Le poignard de Cristal » alias « Le Mystère du B14 », la toute première aventure du commissaire Rosic écrite par Rodolphe Bringer.

Cette réédition en numérique permet, à l'éditeur OXYMORON Éditions, de faire découvrir le personnage gratuitement aux lecteurs, mais, surtout, de lui permettre, via un avant-propos intéressant, de découvrir un auteur et un personnage qui ont collaborés dans diverses éditions du début du XXème siècle et chez plusieurs éditeurs, rendant quasi impossible, aux lecteurs de l'époque, de pouvoir suivre l'intégralité des aventures du Commissaire Rosic.

Grâce à OXYMORON Éditions, les aventures du Commissaire Rosic seront toutes regroupées au sein d'une même et unique collection.

Quand l'on connait la qualité de la plume de Rodolphe Bringer et la complexité de son personnage de Rosic, cela promet de longues heures de plaisir de lecture.
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Commissaire Rosic, tome 0 : Le premier crim..

C'est la première enquête de l'inspecteur Rosic et c'est vraiment très court, 25 pages, mais ça permet d’apprécier, ou pas, l'écriture de Rodolphe Bringer. Une enquête rondement menée, juste le temps de faire connaissance avec Rosic et c'est déjà fini. Moi ça m'a donné envie de continuer donc ce sera avec "Le poignard de Chrital".
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Commissaire Rosic, tome 1 : Le poignard de ..

Toute première enquête (dans l'ordre d'écriture) d'Emmanuel Rosic.

L'auteur, Rodolphe Bringer, malheureusement oublié par les nouvelles générations, nous offre une intrigue complexe s'inscrivant dans le genre et l'ambiance de l'époque (en un peu plus sanglante) et proposant de multiples rebondissement.

On y découvre donc le policier, Rosic, qui nous dévoile plusieurs facettes de sa personnalité très complexe (ce qui sera confirmé par les titres suivants).

Pour prendre pleinement conscience de la complexité du personnage et de la série telle que diffusée à l'époque, l'éditeur a rajouté en fin d'ouvrage, un texte explicatif permettant au lecteur d'appréhender mieux le personnage et son auteur.

Un très bon moment de lecture comme on n'en fait plus à l'heure actuelle, malheureusement.
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Commissaire Rosic, tome 11 : À l'ombre de S..

Le commissaire Rosic revient pour une onzième enquête, une courte enquête, format 32 pages (moins de 10 000 mots).

Décidemment, Chantepie, village virtuel, est un lieu particulier pour Rodolphe Bringer qui l'utilise souvent comme théâtre de ses romans.



Une nouvelle fois, un drame s'est produit à Chantepie, une vieille dame a été étranglée et c'est à nouveau le commissaire Rosic qui est chargé de l'enquête. Comme souvent, le policier se contente des évidences pour trouver un suspect. C'est encore le cas puisque Rosic se focalise sur la bonne de la victime qui a disparue durant la nuit. Mais devant le corps de la pauvre femme, Rosic se rend à l'évidence : il s'est une nouvelle fois trompé.



Accompagné du maréchal des logis Lochon, le policier va tout de même mener son enquête, cherchant à qui le crime profite pour tenter de trouver le coupable.



Évidemment, du fait de la concision du roman, l'intrigue ne vole pas très haut et l'on se doute bien avant Rosic de l'identité du coupable.



Reste la plume de Rodolphe Bringer et le voyage dans le Tricastin.



Au final, une courte enquête avec une intrigue un peu faible et un coupable facilement décelable. Cependant, une lecture relativement agréable.
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Commissaire Rosic, tome 12 : La double mort..

Rodolphe Bringer est un auteur majeur de la littérature populaire de la première moitié du XXe siècle qui œuvra principalement dans les genres « policier », « humour » et « sentimental ». Il fut également journaliste dans divers journaux, notamment des journaux satiriques.



Dans son immense production, on retiendra, du moins, je retiendrai, principalement, un personnage récurrent : Emmanuel Rosic, un commissaire de police, qui apparaît dans 13 histoires (14 si l’on compte une très courte nouvelle).



Le commissaire Rosic a pour principale caractéristique de ne pas être figé dans l’œuvre de son auteur, ni par son caractère ni par sa présence.



Ainsi, le commissaire Rosic peut devenir le héros de l’enquête, ou bien le dindon de la farce quand, trop sûr de lui, il se fait doubler par un détective.



De même, le commissaire Rosic peut être omniprésent dans une histoire, ou très en retrait, voire, n’intervenir que très tardivement.

Édouard, un jeune homme a la vie dissolue, ayant perdu ses parents, fêtard invétéré, se met à magouiller pour se faire de l’argent. La police l’arrête, mais celui-ci étant le neveu d’un haut magistrat, au lieu d’être emprisonné, il est convié à s’exiler, ce qu’il fait en partant au Congo pendant 7 ans.



À son retour au pays, tout a changé, sauf lui, qui est toujours épris de fête et de jeux. Il ne tarde pas à tout perdre et, acculé, ruiné, esseulé, il décide de se suicider dans les ruines du château familial.



Au moment de mettre sa menace à exécution, il entend une détonation dans le château. Il chercher d’où cela peut venir et tombe sur un cadavre encore chaud. Dans ses poches, une grosse liasse de billets, de quoi éponger ses dettes et se refaire.



Pensant que c’est la Providence qui lui a mis cet argent sur sa route au moment où il était désespéré, l’homme prend l’argent et s’en va jouer au casino et le fait fructifier.



En route, il rencontre un ami de régiment qui est gêné aux entournures, mais qui attend un homme avec qui il fait des affaires, un antiquaire, qui doit lui donner de l’argent. Très vite, Édouard comprend que l’homme mort dans son château est l’antiquaire. Problème, il apprend dans la foulée que le même antiquaire est censé être mort dans un accident de voiture, celle-ci ayant fait une embardée et ayant plongé dans le Rhône sans que le corps soit retrouvé.



Du coup, intrigué par cette histoire et voulant en connaître le fin mot de l’affaire, il accepte d’accompagner son ami sur les lieux du drame. Mais, chemin faisant, il se rend compte que son ami est effrayé à l’idée que le cadavre de l’antiquaire soit retrouvé. Tellement effrayé que celui-ci finit par s’enfuir en Suisse avec seulement quelques centaines de francs en poche.



Bien décidé à comprendre la terreur de son ami et cette histoire de double mort de Barnabé Klain (mort, officieusement, dans le château d’une balle dans la nuque et mort, officiellement, dans l’accident de voiture), Édouard va se lancer dans l’enquête.



La lecture de ce roman entre en résonnance avec celles des épisodes de la série « Marc Bigle » écrits par Gustave Gailhard dont les premières éditions remontent à une dizaine d’années avant.



Si ce n’est le principe de narration (première personne chez Gailhard, troisième personne chez Bringer), les personnages sont assez proches et leurs histoires également. Effectivement, on est face à deux personnages qui aiment jouer et qui, ruinés, se retrouvent face à un dilemme qui peut faire d’eux des hommes riches à condition d’accepter d’empocher l’argent d’un mort.



Bien évidemment, là ou presque s’arrête les similitudes bien que la propension des deux personnages à tomber, par hasard, sur des personnes qu’ils connaissent en font deux « Candide » en herbe (lire l’œuvre de Voltaire pour mieux comprendre).



Mais là où Marc Bigle, à part la décision de conserver l’argent, avait toujours été honnête, et devenait malhonnête pour conserver son train de vie, c’est le processus inverse que va expérimenter Édouard Montel qui, malhonnête au départ, va voir dans cet argent, la possibilité de se racheter une conduite et de mener une vie bien rangée (surtout après avoir rencontré Toniella, la fille de la fleuriste chez qui Édouard, jeune, se fournissait en fleurs pour en couvrir ses conquêtes de l’époque).



Excepté ces multiples coïncidences qui mettent à chaque fois sur la route du héros les personnages de son passé (mis à part celle de sa cousine qui sera expliquée par la suite), le cheminement du récit est plutôt agréable bien que l’on sente et que l’on puisse s’exaspérer de la propension de l’auteur de faire répéter, par son personnage, les mises au clair de la situation, dans le but, probablement, d’allonger le récit pour le faire tenir sur un nombre de pages suffisant pour en faire un roman publiable sous forme de livre et non pas dans un format fasciculaire.



Rodolphe Bringer abandonne ou presque son système de narration des précédents titres mettant en œuvre le commissaire Rosic (un chapitre consacré à la présentation et à l’histoire de chaque personnage) pour en faire un roman plus linéaire, mais également plus digeste (à part les mises au point répétitives).



Encore une fois, tout comme dans « Kérapian le justicier » et « Feu Grimaud », le commissaire Rosic apparaît tardivement, très tardivement, même, et n’a qu’un rôle subalterne dans l’histoire.



On notera que, tout comme dans les deux titres précités, il est encore question des colonies françaises. Au passage, on se désolera quelque peu de la vision qu’avaient les Occidentaux de l’époque des populations africaines.



Au final, mise à part les répétitions des réflexions du héros, le hasard qui le fait un peu trop souvent rencontrer des personnages de son passé qui ont en même temps rapport avec le défunt et le fait que le commissaire Rosic soit si peu présent, Rodolphe Bringer nous propose un bon roman policier d’aventures dans la veine des « Marc Bigle » de Gustave Gailhard.
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Commissaire Rosic, tome 13 : Les trois Treize

Le commissaire Rosic est de retour pour une 13ème et ultime enquête.



Le commissaire Rosic est un personnage né de la plume de Rodolphe Bringer, un auteur majeur de la littérature populaire de la première moitié du XXème siècle.



Faut-il rappeler que le personnage d'Emmanuel Rosic a traversé presque 30 ans de littérature au sein de diverses collections chez plusieurs éditeurs et ce, à travers différents formats allant du fascicule 32 pages (environ 12 000 mots) jusqu'au roman de près de 50 000 mots.



Mais, ce qui fait la particularité du commissaire Rosic c'est qu'il n'a jamais la même importance, la même flamboyance, la même perspicacité d'une enquête à une autre. Parfois personnage principal omniprésent, parfois personnage n'apparaissant que tardivement... des fois héros clairvoyant, d'autres, enquêteur remis en cause par un détective amateur plus performant... on ne sait jamais, avant d'entamer la lecture d'une de ses enquêtes, à quelle sauce Rodolphe Bringer l'a mangé...

Treizième et dernière enquête connu du commissaire Rosic, « Les trois Treize » résonne comme une synthèse parfaite de ce que fût la série dans son intégralité (du moins, dans la seconde partie de la série).



3... 13... 13ème enquête, ultime enquête, l'auteur aurait voulu le faire exprès qu'il n'aurait pas fait autrement. Seulement, les enquêtes du commissaire Rosic, à l'époque, étaient tellement perdues dans les diverses collections des nombreux éditeurs abreuvant la littérature populaire que, même Rodolphe Bringer, lui-même, avait dû s'y perdre.



Synthèse car l'on retrouve un peu tout Rosic dans ce titre, du moins, toutes les dernières apparitions dans les romans comme « Feu Grimaud », « La double mort de Barnabé Klein », « Kérapian le justicier »...



Du moins le système narratif est le même, probablement car c'était la meilleure solution, pour l'auteur, d'occuper le terrain et de remplir les obligations d'un roman. Le chapitrage est donc destiné à présenter les scènes et les personnages, des chapitres étant dévolus à une présentation particulière d'un intervenant...



Mais également le sujet puisque, tout comme dans « Kérapian le justicier », « Feu Grimaud », des personnages extérieurs au village mais y habitant depuis des années, se font tuer.



Les thèmes aussi, puisque, tout comme dans les deux titres précités ou « Le poignard de cristal », l'auteur utilise l'exotisme des pays lointains (ici l'Asie, là, l'Afrique, là-bas, les États-Unis...) pour ancrer son intrigue.



Rodolphe Bringer, pour cette treizième intrigue, décide donc de nous offrir des effluves de Far West avec cet américain mort dans un bus après avoir été visiter un « Oncle d'Amérique » revenu, après toute une vie outre-atlantique, sans faire fortune.



Mais cet oncle est retrouvé mort à son tour et, comme il s'agit de l'oncle d'un célèbre romancier policier, celui-ci va se mêler à l'enquête, au grand damn du commissaire Rosic.



Il semble que cette affaire des trois Treize, les frères Thirteen, ait beaucoup inspiré Rodolphe Bringer puisque les trois frères apparaissent déjà dans « Le chiffre qui tue » (une précédente enquête de Rosic) mais leur état d'esprit est alors différent.



Pour le reste, on retrouve la plume de Rodolphe Bringer, son sens de la narration, l'humour latent, ses thèmes usuels et son goût pour ridiculiser son personnage fétiche, même si, ici, il est plutôt épargné bien que, physiquement, il n'a plus le panache d'antan.



Au final, la série ne se termine pas en apothéose, mais plutôt dans une sorte de synthèse de la seconde partie de celle-ci, du moins, des titres s'étalant sur un roman, à la différenciation de ceux destinés à des collections fasciculaires.
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Commissaire Rosic, tome 13 : Les trois Treize

Dans le car qui effectue la navette entre Taulignan et la petite gare de Chamaret, un seul voyageur qui semble dormir. Crin-crin, le chauffeur décide de le réveiller mais peine perdue. L’homme ne sortira pas de son sommeil, puisqu’il est mort, atteint d’une balle d’arme à feu qui s’est glissée jusque dans sa carotide.



Aussitôt Crin-Crin interpelle les trois hommes présents. Le chef de gare, Régis, son homme d’équipe, et le docteur Bégloud-Font, qui n’exerce pas sa profession étant assez riche pour vivre de ses rentes dans un château non loin. Il était venu afin de récupérer un paquet. Ils procèdent aux premières vérifications en attendant l’arrivée des gendarmes de Grignan. Mais le train de Nyons arrive en gare et les employés de la ligne ferroviaire doivent vaquer à leurs occupations premières.



Si l’individu qui git sur la banquette possède bien quelques babioles dans ses poches, dont un couteau d’origine indienne servant à prélever les scalps, ses papiers d’identité sont manquants.



Le parquet est immédiatement prévenu et les résultats de leur confrontation abondent dans le sens des gendarmes. Quelqu’un aurait tiré de l’extérieur, probablement lorsque le car avait emprunté une longue ligne droite dans les bois, parmi les truffières. Une fenêtre ouverte derrière l’homme, et le bruit de ferraille du car, empêchant le chauffeur de distinguer quoi que ce soit.



Alors que le Parquet déblatère, le juge, le substitut du procureur et son greffier, en compagnie du brigadier, un gendarme fait irruption annonçant le décès de monsieur Jéphe. C’est sa femme de ménage qui l’a découvert, étalé dans le couloir, un couteau planté dans le cœur. Ce monsieur Jéphe, installé dans la commune depuis quelques années, n’était guère causant mais toujours aimable avec les habitants.



Or selon l’hôtelier, l’inconnu du car s’était installé la veille dans une chambre de l’hôtel de Sévigné, avait rencontré monsieur Jéphe, puis était reparti. Il se nommerait, d’après le registre, Tom Wiking, et serait Américain. Voici un point d’éclairci. Mais il reste encore bien des zones d’ombre. Alors il est fait appel au commissaire Rosic, de la Police Judiciaire de Lyon.



Un début de piste se précise lorsque le commissaire Rosic, arrivé sur les entrefaites, est informé par le postier que le soir du drame du car, juste après la levée du courrier, monsieur Jéphe avait posté une lettre à un certain Lagodille à Paris.



Monsieur Jéphe avait une nièce mariée à un romancier célèbre œuvrant dans la littérature policière, Jean Méjean. Le couple est prévenu et comme de toute façon, Jean Méjean et sa femme devaient passer leurs vacances sur place, ils ne sont pas longtemps à arriver à Grignan. Or Jean Méjean décide d’enquêter sur l’assassinat de son oncle et tant qu’à faire sur celui de l’Américain.



Mais bientôt, au bout de quelques jours quand même, ne précipitons pas les événements, un nouvel assassinat est perpétré. Une légitime défense selon monsieur Bégloud-Font, car un individu qui tentait de s’introduire chez lui a été abattu par son valet, Melchior. L’indélicat personnage aurait tiré deux coups de feu envers Melchior qui a riposté, faisant mouche du premier coup. Pauvre Melchior, mutilé de guerre qui ne peut parler, la langue coupée par une balle qui n’était pas perdue lors de la Grande Guerre.







Qui du policier ou de l’écrivain parviendra à résoudre cette énigme ? S’engage entre les deux hommes une partie d’échecs, l’un possédant son expérience de policier, l’autre celui de romancier de littérature policière.



Je suppose M. Méjean, que vous venez m’apporter le concours de vos lumières, car nous travaillons, en somme dans la même partie, et nous sommes des façons de confrères.



Pourtant le romancier se défend de s’immiscer dans l’enquête, au départ, car par la suite il établira des déductions qui ne sont pas conformes avec celles du policier.



Non, certes, dans mes nombreux romans, j’ai mis en scène une ( !) assez grand nombre de policiers, tous évidemment géniaux. Mais si mes lecteurs s’y trompent, empêchés de réfléchir par l’entraînement d’un récit plus ou moins passionnant, moi, je ne puis me faire d’illusions, et je sais combien, en somme, ma tâche est facile et combien il m’est aisé de faire croire aux rarissimes qualités de mes détectives. Car, lorsque j’écris un roman, le crime dont il s’agit de dégager l’inconnu m’est connu dans les moindres détails, puisque c’est moi qui l’ai inventé, et dès lors, mon policier a toutes les facilités d’en déduire les phases, et tout mon talent consiste à l’empêcher de résoudre trop rapidement l’énigme posée.



Une profession de foi lucide, de la part du romancier qui ne peut être que l’auteur. Pourtant, un peu plus tard, il déclare à sa femme :



J’ai tellement débrouillé, en ma vie, des énigmes embrouillées dont j’avais, d’ailleurs, moi-même mélangé les fils, que je serais curieux de savoir si je serais à même d’élucider un problème dont je n’aurais pas moi-même posé les données !







Au cours de l’intrigue, Rodolphe Bringer revient plus ou moins longuement sur les antécédents de Jean Méjean, afin de mieux installer son personnage de romancier, et, vers la fin, le lecteur est tout aussi bien dans un roman policier que dans un roman d’aventures, car il faut se plonger dans le passé des différents protagonistes afin de connaître leurs motivations et expliquer le pourquoi du titre, qui au premier abord est assez énigmatique mais trouve son explication en fin de récit, une explication un peu tirée par les cheveux mais qui n’entache en rien la qualité de l’intrigue.



L’écriture est agréable, plaisante, et les dialogues sont souvent écrits comme s’il s’agissait de répliques de cinéma.







Roman posthume, à moins qu’il s’agisse d’une réédition non signalée, Les trois 13 s’inscrit à une époque de l’entre-deux guerre. Et le docteur de Grignan, s’appelle soit Barbier, soit Bernier, soit Cervier. Ce qui suppose une non-relecture de la part de Rodolphe Bringer.






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Commissaire Rosic, tome 4 : Un homme volati..

Tout va bien, Rosic est là, Rosic qui « avait débrouillé des énigmes autrement inextricable que la volatilisation de M. Boudouran ».

Mais revenons au commencement de cette énigme.

Gaston Boudouran est un homme jeune, qui a été très éprouvé par la guerre – comme beaucoup d’hommes de sa génération. Son entreprise est prospère. Il est marié, à une jeune orpheline. Ce mariage a été « arrangé », c’est à dire qu’il a demandé à un proche de lui présenter une jeune fille qui pourrait devenir sa femme, qui accepterait de vivre dans une maison assez isolée, auprès d’un négociant en bois tout aussi solitaire. Ma foi, ce mariage semble sans nuage. Puis, un jour, Gaston Boudouran disparaît, comme cela, sur la route qui le ramenait chez lui. Comme est-ce possible, à une heure où les champs alentours étaient remplis d’ouvriers agricoles en plein travail – sans oublier le cantonnier qui jure ne pas l’avoir vu. Certes, il avait sur lui une belle somme d’argent, mais personne ne pouvait être au courant – belle somme qui était loin d’être la totalité de sa fortune. Le mystère s’épaissit encore plus quand sa bicyclette est retrouvé près du corps d’une femme assassinée. Celle-ci, arrivée depuis peu dans la région, séjournait à l’hôtel et n’a pas laissé derrière elle des indices permettant de l’identifier. Que faisait-elle là ? Pourquoi la tuer ? Rosic n’est pas au bout de ses surprises.

C’est la première fois que je rencontre cet enquêteur, et je dois dire qu’il est vraiment original. D’abord, il a une très bonne réputation – comme beaucoup d’enquêteurs de la littérature populaire. Mais, surtout, il reçoit un coup de pouce, pour ne pas dire un énorme coup de main, de son ennemi juré, Vix. Non, Vix n’est pas un « méchant », il vit de ses rentes, et il n’aime rien tant que donner un coup de main à ses amis. Par exemple, dans cette enquête, il séjourne chez un ami dont il n’a rien moins que sauver la tête, lors d’une précédente enquête. Ici, eh bien, il résout tout simplement le triple mystère (oui, une seconde disparition a lieu) et, grand seigneur, laisse Rosic faire ce qu’il veut avec ses conclusions. A-t-il raison ? Oui. Comme souvent (oui, j’en dévoile tout de même un peu) la solution est à chercher dans le passé des victimes, passé fort tourmenté et tumultueux. J’ai aimé me retrouver plonger dans une époque que je n’ai certes pas connu, mais dont j’ai beaucoup entendu parler par ma grand-mère.

Note : déjà, à cette époque, l’on se plaignait du changement d’heures, et l’on n’était pas décidé à suivre !
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Commissaire Rosic, tome 5 : Le chiffre qui ..

Le chiffre qui tue nous offre la possibilité de retrouver l'un des personnages les plus étranges de la littérature policière puisque le sentiment que l'on peut avoir vis-à-vis du policier évolue de titre en titre tant son traitement est loin d'être manichéen.

Le commissaire Rosic, puisqu'il s'agit de lui, nous démontre une nouvelle fois son aptitude à se tromper, à mal raisonner, et ce avec fougue et, parfois, mauvaise foi. Pour autant, on apprécie le commissaire pour ce qu'il est et l'on se délecte de son affrontement récurrent avec son plus grand ennemi, JAcques Vix.

Rodolphe Bringer, un auteur malheureusement oublié, qui offrit ses lettres de noblesse à la littérature populaire à travers une production immense, digne d'un Simenon ou d'un Dard.

A découvrir !
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Commissaire Rosic, tome 5 : Le chiffre qui ..

Écouté en livre audio.

Premier roman de R. Bringer sur lequel je tombe et franchement, c'était super ! J'ai eu l'impression de lire une enquête de Rouletabille, meurtre ou suicide ? Suicide déguisé en meurtre ? C'est vraiment très bien écrit, on est rapidement plongé dans l'histoire et j'ai presque regretté que ce ne soit "que" un petit livre.
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Commissaire Rosic, tome 7 : Le bal rouge

Jacques Vix, joyeux rentier, ancien professeur de philosophie et, accessoirement, détective émérite et méconnu, croise, par hasard, à Orange, un camarade de guerre avec qui il a partagé les tranchées de Verdun et les éclats d'un même obus.



Heureux de cette rencontre, il accepte l'invitation de son frère d'armes qui veut lui présenter sa femme et lui faire visiter sa propriété composée d'un château, d'une métairie et de terres. Si l'on ajoute qu'un bal et des festivités sont inscrits pour le lendemain soir, le destin a tout prévu pour le distraire...



La soirée se déroule sous les meilleurs auspices jusqu'à ce que, au petit matin, le valet de ferme soit retrouvé assassiné d'une balle dans la tête.



C'est le commissaire ROSIC qui est chargé de l'affaire, un policier qu'il a déjà côtoyé et ridiculisé lors de précédentes enquêtes...



ROSIC ne tarde pas à miser sur le coupable idéal, au grand dam de Jacques Vix qui, pourtant, décide de ne pas se mêler de cette histoire.



Mais, chassez le naturel et il revient au galop, un indice passé inaperçu aux yeux du représentant de la justice va émailler la volonté du pédagogue dont l'envie de connaître le fin mot du mystère sera le plus puissant des carburants...
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Commissaire Rosic, tome 7 : Le bal rouge

Rodolphe Bringer, j'aimerais dire de lui que c'est un auteur que l'on ne présente plus mais, si OXYMORON Éditions lui a fait une belle place dans son catalogue, notamment avec sa collection « Commissaire Rosic », vous n'êtes pas encore assez nombreux à vous être délectés de ses textes et de sa plume même si le nombre de ses lecteurs croît lentement de mois en mois.



Rodolphe Bringer, pour vous rafraichir la mémoire, il vous suffit de lire l'article sur la sortie de « Le poignard de cristal », première enquête du Commissaire Rosic (si l'on excepte « Le premier crime de Rosic » une courte nouvelle écrite bien après, pour rallonger une réédition du 1er roman).



Après avoir lu la chronique sus-mentionnée, vous aurez compris que « Le bal rouge » est la 7ème enquête du Commissaire Rosic.



Le bal rouge :



Jacques Vix, joyeux rentier, ancien professeur de philosophie et, accessoirement, détective émérite et méconnu, croise, par hasard, à Orange, un camarade de guerre avec qui il a partagé les tranchées de Verdun et les éclats d’un même obus.



Heureux de cette rencontre, il accepte l’invitation de son frère d’armes qui, en plus de partager du bon temps avec son ami, veut lui présenter sa femme et lui faire visiter sa propriété composée d’un château, d’une ferme et de terres. Si l’on ajoute qu’un bal et des festivités sont prévues pour le lendemain soir, le destin a tout prévu pour le distraire…



La soirée se déroule sous les meilleurs auspices jusqu’à ce que, au petit matin, le valet de ferme soit retrouvé assassiné d’une balle dans la tête.



C’est le commissaire Rosic qui est chargé de l’affaire, un policier qu’il a déjà côtoyé et ridiculisé lors de précédentes enquêtes…



Le commissaire Rosic ne tarde pas à se faire une idée du coupable idéal, au grand dam de Jacques Vix qui, pourtant, décide de ne pas se mêler de cette histoire.



Mais, chassez le naturel et il revient au galop, un indice passé inaperçu aux yeux du représentant de la justice va émailler la volonté du pédagogue dont l’envie de connaitre le fin mot du mystère sera le plus puissant des carburants…



Encore une fois, Jacques Vix, ancien professeur de philosophie et rentier, va être opposé au commissaire Rosic. Jacques Vix pour qui, réfléchir et analyser, peuvent suffire à résoudre une enquête, va donc se confronter avec le Commissaire Rosic qui, malgré une bonne volonté et un bon esprit, a, généralement, tendance à se contenter des évidences.



Autant le dire tout de suite, l'auteur s'y est déjà amusé dans sa bibliographie, il n'a pas fait du policier le personnage principal de son roman. Loin de là puisque Rosic n'a qu'un rôle très subalterne et dans le roman et dans l'enquête. Jacques Vix va donc être une nouvelle fois en avant d'un roman de la série (même si celle-ci se nomme « Commissaire Rosic ») car, même si l'auteur relègué au second voire troisième plan, son antagonisme avec l'ancien professeur va être, également, une motivation pour ce dernier.



Jacques Vix est en visite à Orange et y croise un ancien frère d'armes à qui il porte une réelle affection et la réciproque est encore plus vraie même si la vie, à la fin de la guerre, a séparée les deux amis.



Retrouvés, ils ne veulent plus se quitter et Vix accepte l'invitation de son camarade à venir s'installer dans son château et faire la connaissance de sa ravissante femme.



Tout se déroule au mieux, jusqu'à une fête mémorable à tout point de vue puisque, au petit matin, le corps du valet de ferme de la propriété est retrouvé avec une balle dans la tête.



Le coupable est tout désigné : le fermier. Celui-ci n'a pas d'alibi, le défunt semblait tourner autour de sa ravissante et jeune épouse et, surtout, l'arme du crime est un fusil qui lui appartient.



Oui mais voilà, si les évidences suffisent au Commissaire Rosic, elles ne convainquent pas Jacques Vix d'autant que, très vite, il découvre un indice qui relie la femme de son meilleur ami à l'arme du crime. Et si le valet avait été tué par celle-ci ? Oui, mais, pourquoi ?



Jacques Vix va donc s'attacher à mener son enquête sans causer de tort à son frère d'armes. Oui, mais, comment faire ? Comment enquêter sur sa femme sans que personne ne soit au courant ? Et, pire ? Si ses doutes se retrouvaient avérés ? Que faire ? Détruire le bonheur de son ami ? Mais si sa femme est une tueuse ? Ne devrait-il pas être au courant ? Ne courerait-il pas un risque ?



C'est tout le dilemne qui va animer Jacques Vix d'un bout à l'autre du roman. Effectivement, en plus de suivre l'enquête, d'accumuler les indices et les soupçons, le lecteur va s'infiltrer dans l'esprit de l'enquêteur. Que faire ? Ne rien faire et laisser condamner un innocent ? Parler et faire souffrir son camarade ?



Mais, plus les doutes s'aggravent et plus l'évidence de ne pouvoir se taire devient tortueuse. D'autant que des soupçons n'ont jamais forgés des preuves. Et puis, les indices concordant entrent en contradictions avec d'autres éléments. Quelle piste suivre ?



Rodolphe Bringer nous offre là un bien bon petit roman policier, un brin psychologique, mais, surtout, très agréable à lire. Le lecteur suit les pistes découvertes par Jacques Vix et se pose les mêmes questions, est épris pas les mêmes doutes, jusqu'à une fin qui peut laisser des regrets ou des remords.



Au final, voilà encore un très bon roman de Rodolphe Bringer qui, comme je le disais en préambule, mériterait d'être bien plus connu des lecteurs..
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Commissaire Rosic, tome 8 : Kérapian le justi..

Rodolphe Bringer est un auteur à redécouvrir, notamment, à travers son personnage récurrent du Commissaire Emmanuel Rosic.



OXYMORON Éditions nous permet ce plaisir de lecture en regroupant au sein d’une collection éponyme les 13 enquêtes du policier qui, jusqu’ici, étaient éparpillées sur 30 ans et plusieurs éditeurs.



« Kérapian le justicier » est le huitième titre de cette collection hétéroclite qu’il est urgent de redécouvrir. Effectivement, là où les personnages récurrents sont désormais immuables (ils ne vieillissent pas, ne changent pas, n’évoluent pas), Emmanuel Rosic fait figure d’exception.



Hétéroclite, donc, à tous les sens du terme puisque c’est un des rares personnages récurrents de la littérature à avoir évolué dans le style, dans sa présence au sein de l’histoire, dans sa figure de personnage principal, de héros, mais également dans la taille de ses aventures puisque ses enquêtes vont du fascicule de 32 pages jusqu’à une taille de petit roman (40 000 mots environ).



L’intérêt premier de la série, comme je l’ai déjà dit sur d’autres chroniques sur cette collection, c’est d’être confronté à un personnage dont on ne sait à l’avance le rôle qu’il va jouer. Maigret sera là dès le début de l’enquête, et sera celui qui la résoudra. Idem de Sherlock Kolmes et de ses autres confrères plus ou moins contemporains. Mais ceci est bien moins certain avec Rosic puisque, plus d’une fois, il sera devancé par Jacques Vix, un ancien professeur, qui lui volera la vedette tant dans l’histoire que dans la résolution de l’enquête. Et, même dans des enquêtes où Vix n’apparaît pas, le lecteur n’est pas sûr de voir Rosic sous son meilleur jour.



Dans l’enquête de « Kérapian le justicier », le commissaire Rosic est le seul et l’unique enquêteur (Jacques Vix n’a pas fait le voyage).



Kérapian le justicier : Rocheplate, petite bourgade de quatre mille âmes, voit son calme usuel perturbé. La même nuit, le magasin d’horlogerie locale est fracturé et, fait étrange, seul un vieux réveil appartenant à M. Louvier est porté manquant. Ce fait, à lui seul, n’aurait pas justifié le déplacement des gendarmes, du Parquet et du célèbre Commissaire Rosic. Mais la découverte d’un corps sans vie, étranglé dans sa chambre change la donne, surtout que le mort n’est autre que M. Louvier…



Un mort, un vol, la même nuit, dans un petit bourg, voilà qui est une drôle de coïncidence. Mais quand le seul objet volé d’un côté de la ville appartient à la personne tuée à l’autre bout, le lecteur, bien avant la police, comprendra que les deux évènements sont liés et il n’aura pas tort, comme quoi le lecteur est perspicace.



Le commissaire Rosic a des excuses, il débarque pour le meurtre, ignorant le vol puisque l’horloger n’a pas voulu porter plainte vu la faible valeur de l’objet volé.



Un homme est retrouvé étranglé au pied de son lit. Le défunt n’avait pourtant aucun ennemi, il était apprécié de tous et aucun objet de valeur, ni son argent, n’ont été dérobé. Le meurtre semble avoir pour motivation la vengeance, mais la vengeance de qui ???



Rodolphe Bringer fait voyager le lecteur dans sa si chère vallée du Tricastin, dans laquelle il nous amène souvent et, plus précisément, à Rocheplate (qui doit être un village imaginaire).



Dans ce village, cinq personnes se démarquent :



M. Louvier, le mort, une personne qui vivait de ses rentes et qui ne faisait pas de vagues ;

Éloi Massane, son neveu, musicien, dont Louvier est le seul parent ;

M. Boniface, un vieil homme qui a fait fortune à l’étranger et qui a débarqué récemment avec sa nièce ;

Le Vicomte de la Brulade, un homme issu d’une famille de la région, mais qui a bourlingué à travers le monde avant de rentrer au bercail ;

Bouillargue, un homme étrange qui semble s’être lié avec le vicomte.

Rodolphe Bringer va alors utiliser un procédé souvent choisi dans les films où les séries actuelles, user de « retour en arrière » pour mieux cerner la vie des différents protagonistes, faire avancer l’histoire et permettre au lecteur de mieux appréhender les évènements.



Ainsi, l’enquête sera minimaliste et le rôle de Rosic secondaire puisque les tenants et les aboutissants du crime seront racontés par un des protagonistes.



L’auteur trempe sa plume dans les genres à la mode à l’époque. De l’aventure, des sentiments, de l’exotisme à travers des contrées coloniales, le côté policier étant remisé au second plan.



Rodolphe Bringer s’attache à proposer des personnages hauts en couleur, notamment avec Kérapian, dont la vengeance est au cœur de l’histoire.



Difficile d’en dire plus sans en dire trop, aussi, je préfère laisser les lecteurs se faire leur propre avis sur le roman.



Au final, bien que l’aspect policier du roman soit assez estompé, la lecture de ce roman est agréable et, pour peu que l’on soit un peu fleur bleue, le final peut donner le sourire ou faire couler une petite larme.
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Commissaire Rosic, tome 9 : Feu Grimaud

Le commissaire Rosic est de retour pour une nouvelle enquête avec ce 9ème titre de la collection « Commissaire Rosic ».



Rodolphe Bringer, pour l'occasion de cette enquête, nous offre une nouvelle promenade dans le Tricastin, une région qu'il a, apparemment, lui-même défini et vanté, allant jusqu'à créer une association « Les amis du Tricastin » pour cerner la culture, l'art et l'histoire de ce coin niché entre Dauphiné et Provence.



Mais il n'est point là question de la défense d'une région, d'autres s'en chargent, mais de la sauvegarde d'un autre patrimoine, littéraire, celui-là, en remettant au goût du jours les écrits de l'auteur.



Rodolphe Bringer (pour en savoir plus, lisez mes autres chroniques ou parcourez Internet) était un journaliste et un auteur éclectique. Dans son parcours d'auteur, il créa, notamment, un personnage récurrent : le Commissaire Emmanuel Rosic.



Rosic est un policier complexe, à la fois héros et anti-héros, attachant et détestable, bon et mauvais. Bref, c'est un homme comme les autres. Pas un super héros, juste un héros de la littérature.



Je ne veux pas faire de redite, mais l'intéressant, avec ce personnage, c'est qu'on ne sait jamais à quel sauce il va être dévoré par son auteur. Effectivement, rares sont les héros qui obtiennent une telle latitude dans leur biographie. Souvent, un héros demeure figé dans ses qualités et ses défauts. Ce n'est pas le cas d'Emmanuel Rosic. Aussi, le lecteur est toujours soumis à surprise. Rosic va-t-il débarquer dans un roman, une nouvelle, en tant que héros ou bien faire-valoir, va-t-il être performant, ou au contraire obtus...

Avec « Feu Grimaud », l'auteur nous livre un peu une synthèse de son commissaire Rosic puisque le personnage de Cédoine est une sorte de clone de celui de Jacques Vix, un personnage qui intervient plusieurs fois dans les enquêtes et ridiculise le policier, et que la narration de « Feu Grimaud » est très proche de celle du précédent opus, « Kérapian le justicier ».



Effectivement, tant dans le crime que dans la présentation des protagonistes, on retrouve la « patte » que l'auteur avait utilisée dans « Kérapian le justicier ». D'un autre côté, le personnage de Cédoine n'est autre qu'un double de Jacques Vix, celui-ci ne pouvant définitivement pas avoir pour ami que des hommes accusés de crime, il fallait bien changer de « prototype » pour demeurer crédible.



« Feu Grimaud » devient donc une sorte de synthèse de la collection en mixant les différents éléments que l'on peu trouver dans les histoires précédentes.



Il n'y a donc rien d'étonnant que l'histoire aborde le sujet de l'identité, celui des richesses obtenues à l'étranger, des meurtres, bien sûr, mais également des faux semblants.



Pour le reste, Rodolphe Bringer nous propose un voyage plus poussé qu'usuellement dans le Tricastin en général et à Chantepie en particulier.



Au final, « Feu Grimaud » est un agréable voyage en terre connue pour ceux qui ont lus les titres précédents de la collection « Commissaire Rosic » et un bon moment de lecture pour les autres.
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Fil-de-Fer et Vert-de-Gris

Rodolphe Bringer, quand seras-tu à nouveau aussi connu que durant tes heures de gloire, pour que je n’ai plus à te présenter ?



Mais comme lesdites « heures de gloire » remontent à un siècle et que, depuis, l’auteur est tombé dans l’anonymat, je me dois de vous parler un peu de Rodolphe Bringer.



L’auteur, né à Mondragon en 1869 (ou 1871 selon les sources) et mort à Pierrelatte en 1943 fut, au début du XXe siècle un écrivain adulé pour ses contes, ses nouvelles dans les différents journaux et magazines avec lesquels il collaborait tout autant que pour ses romans jeunesse, policier, aventures, sentimentaux, historiques, cape et épée...



Car Rodolphe Bringer était un écrivain qui écrivait (ce qui est le propre de l’écrivain), mais qui écrivait beaucoup, énormément, intensément.



Il faut dire qu’en près de 50 ans de carrière, il eut le temps de gratter sa plume sur le papier.



Aussi, sa production est immense tant dans sa quantité que dans sa diversité.



Depuis le conte humoristique de quelques lignes jusqu’au roman policier, l’auteur s’est essayé à nombre de genres et de formats de textes.



Mais c’est avant tout dans les formats courts et dans les journaux qu’il acquit l’amour du public (un public qui, d’après un site, pour lui écrire à Paris sans même avoir besoin de connaître son adresse tant celui-ci était connu).



Cependant, Rodolphe Bringer, outre les romans de taille classique, œuvra également beaucoup pour la littérature fasciculaire.



Ceux qui lisent régulièrement mes chroniques connaissent l’auteur pour son personnage récurrent du commissaire Rosic et n’ignorent pas que celui-ci vécut des enquêtes au format roman, mais également au format fasciculaire.



Mais Rodolphe Bringer ne s’est point contenté d’écrire des fascicules pour les collections policières, il en a également écrit, entre autres, pour des collections jeunesse.



Et c’est le cas pour le titre du jour : « Fil-de-Fert et Vert-de-Gris » qui est paru, initialement, en 1936 dans la collection « Les Romans du Jeudi » des éditions Rouff.



Le jeudi, jour de parution, était le jour de congé scolaire, on comprend bien que ces récits étaient destinés aux lecteurs les plus jeunes...

Deux jeunes acrobates, Fil-de-Fer (car il est mince et souple) et Vert-de-Gris (car la privation lui a donné un teint verdâtre) se retrouvent à la rue, sans rien, après que le cirque qui les employait ait été mis en faillite et toutes leurs affaires saisies.



Ils décident alors de se rendre à pied à Lyon, un voyage de plusieurs jours, afin d’espérer intégrer un autre cirque dans lequel travaille un ami.



Mais en route, il va leur arriver de drôles d’aventures qui vont bouleverser leurs vies.



4e de couverture succincte, qui s’explique par le fait que ce court roman jeunesse comporte exactement ce que l’on était en droit d’attendre d’un court roman jeunesse de l’époque : des héros jeunes, serviables, et toujours positifs ; de l’aventure ; des bons sentiments ; une fin heureuse...



Inutile alors d’en dire plus.



Effectivement, les personnages d’acrobates ou de clowns ont parfois été les héros de ses romans jeunesse (exemple, « Aux prises avec des gangsters » de Félix Celval, dans la collection « Romans pour la Jeunesse » des mêmes éditions Rouff).



Ce sont des personnages qui ont la sympathie immédiate de la jeunesse et qui sont susceptibles de vivre des aventures extraordinaires.



On retrouve donc ici tous ces ingrédients, sous la plume de Rodolphe Bringer qui s’il s’en sort honorablement dans cet exercice semble un peu bridé dans l’humour qu’il aime tant manier.



Car, dans un roman jeunesse, l’humour se doit d’être bon enfant et c’est le cas ici.



De plus les héros se doivent d’être positifs et lisses et comme il n’y a pas de méchant pour contrebalancer, cela affadit un peu le récit.



Le lecteur d’aujourd’hui n’est donc nullement surpris par le récit, s’attend même à la chute, mais après tout, le but de ces ouvrages était d’offrir une heure d’évasion à la jeunesse, ce que réussit à proposer l’auteur.



Au final, un court récit d’aventures jeunesse gentillet qui se lit avec plaisir, mais qui manque terriblement de rondeurs – genre oblige.
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L'homme qui fut assassiné

On ne devrait plus avoir à présenter l’écrivain Rodolphe Bringer...



Je me dois pourtant de le faire devant le quasi-anonymat dans lequel est malheureusement tombé l’auteur depuis quelques décennies.



Pourtant, Rodolphe Bringer fut un auteur réputé autant pour son humour que pour ses contes, nouvelles et romans.



Né en 1869 (ou 1871, selon les sources), il se penche très jeune sur l’écriture et se dirige tout naturellement vers le journalisme. Collaborant à de nombreux journaux et magazines, il les abreuve de ses nouvelles et contes amusants.



Pour autant, dès 1894, il s’essaye au roman et n’hésite pas à aborder différents genres (drame, sentimental, historique, cape et épée, aventures, policier)...



Si j’ai souvent abordé la production de Rodolphe Bringer, je me suis avant tout intéressé, comme de coutume, à la part policière de celle-ci et, notamment, à son personnage récurrent de commissaire Rosic, qui vécu au moins 13 enquêtes de tailles et de styles différents (depuis le fascicule 32 pages jusqu’au roman de taille classique), créant un héros atypique, car pas toujours à ses avantages.



« L’homme qui fut assassiné » est un roman initialement paru en 1931 aux Éditions Cosmopolite.



Limacet, dit La Limace, journaliste vedette du Crépuscule, assiste au tirage de la grande loterie dont le grand prix est de 1 million de francs.



Quand celui-ci est décerné, une rapide enquête lui apprend que le billet a été vendu dans le bureau de tabac de Mlle Senille à un certains G.S. Point.



Espérant trouver matière à un bon article, Limacet retrouve l’heureux gagnant pour lui apprendre la nouvelle, mais celui-ci ne semble pas plus ému que cela à l’idée du pactole qui l’attend, bien au contraire.



Mais Limacet n’a qu’une crainte, celle que son grand concurrent, Bigoulot, alias Bibi, reporter vedette de L’Aube, ne lui coupe l’herbe sous le pied, aussi s’évertue-t-il à surveiller le nouveau millionnaire.



Mais, quand ce dernier met les voiles, les deux journalistes se retrouvent lancés sur ses traces et quand, dans la chambre d’hôtel dans laquelle M. Point s’était réfugié, est retrouvée vide, mais que du sang macule toute la pièce, alors, il devient évident que M. Point a été assassiné et que son tueur est parvenu à se débarrasser du corps au nez et à la barbe des deux journalistes.



S’en suit alors un terrible duel entre les deux amis reporters pour mettre la main sur le meurtrier afin d’assurer le meilleur reportage pour leur journal respectif. Et comme ils ne sont pas assez de deux, le célèbre policier Panari se lance, lui aussi, à la chasse à l’assassin de M. Point.



On retrouve dans ce roman un peu tout ce qui fait la plume de Rodolphe Bringer : des personnages hauts en couleur, de l’aventure, de l’humour, parfois de l’absurde, des policiers infatués qui, pourtant, ne sont pas aussi doués qu’ils le pensent, des rebondissements, des faux-semblants, un peu de romantisme...



À travers ce duel entre deux journalistes pour savoir qui sera le premier à sortir le grand scoop et où chacun mettra des bâtons dans les roues de l’autre quitte à faire des entorses à la morale et au bon droit, Rodolphe Bringer nous livre, avant tout, une histoire amusante, bien rythmée, durant laquelle le lecteur s’amuse de la bêtise de certains, de la naïveté des autres alors que lui, le lecteur, a compris bien avant tout le monde les tenants et les aboutissants du récit.



Bien évidemment, le fait que le lecteur ait une longueur d’avance sur les personnages est voulu par l’auteur qui n’hésite pas à distiller des indices de-ci de-là, et participe à la bonne humeur du lecteur comme le témoin privilégié d’une bonne blague qu’il voit arriver de loin, un peu à l’instar de celui qui voit un passant marcher tête baissée vers un lampadaire et attend en riant sous cape la rencontre entre l’objet inanimé et l’humain qui le deviendra suite à cette collision fortuite.



On sait, on sent, que Rodolphe Bringer était un homme d’humour, toute sa carrière nous l’a démontrée, et qu’il aimait s’amuser de tout et de tous avec une certaine bienveillance.



Même quand il rend ses personnages ridicules, comme ici le policier Panari (ou dans certains romans, le commissaire Rosic), on sent qu’il a pourtant une grande tendresse pour eux et finalement, s’il leur octroie des travers risibles, n’est-ce pas pour les rendre plus humains et plus touchants que ces héros infaillibles ?



Mais ici, il fait se côtoyer deux extrêmes (trois ?) de personnalités. D’une part, G.-S. Point, un homme qui fuit la notoriété, le monde et les deux reporters qui, eux, au contraire sont à la recherche de cette notoriété, si ce n’est pour eux, du moins pour leur journal respectif. Et, enfin, le policier Panari, lui, qui apprécie cette célébrité qui l’entoure et qui la pense totalement justifiée.



Cette confrontation de style de vie est source de la plupart des moments drôles de l’histoire.



Car, si Panari est ridicule par sa fatuité et son orgueil, les deux journalistes, eux, le sont par leur volonté d’être le premier à livrer un scoop à ses lecteurs. Mais les deux jeunes hommes, même dans cette rivalité, conserve un second degré qui les rend plus sympathiques le policier alors qu’ils se trompent tout autant.



Au final, un roman amusant, rythmé, aux mystères assez facilement sondables... sauf pour les personnages.
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L'intrépide Bébert

Rodolphe Bringer est un auteur de littérature populaire qui écrivit pendant 50 ans une multitude de contes, de nouvelles et de romans dont il abreuva journaux, magazines, collections fasciculaires et autres entre 1894 et 1943 (date de sa mort. Il est né en 1869 – certaines sources avancent comme date 1871).



Sa production fut immense et les genres qu’il a abordés, divers (sentimental, historique, judiciaire, policier, aventures, humoristiques, jeunesse...)



Il est aussi le père du Tricastin, sa Région, qu’il fit reconnaître et découvrir en reconstituant son histoire et sa culture. L’action de ses récits se déroule souvent dans des villages réels ou fictifs de sa région Tricastine.



Pour ma part, je me suis surtout penché sur sa production policière, notamment à travers les enquêtes du commissaire Rosic.



Il était temps de le découvrir dans d’autres genres.



« L’intrépide Bébert » est un récit jeunesse publié, initialement, dans la collection « Le Roman du Jeudi » par les éditions Rouff en 1936.



La famille Perussel est frappée par le destin. Après la mort du père, chauffeur pour un marchand de bétail, il ne reste plus à l’épouse, pour vivre elle et son fils Bébert que les maigres revenus d’une petite épicerie.



Mais les épiceries ne manquent pas dans le village et les dettes s’accumulent jusqu’à ce que tous les biens soient saisis.



Mme Perussel n’a d’autre choix que de trouver un emploi de bonne, à Lyon, et confie Bébert à ses voisins, les Figéras, qui tiennent un garage. Cela tombe bien, Bébert adorerait devenir mécanicien.



En attendant, du haut de ses 12 ans, il tient la pompe à essence, ce qui n’est déjà pas si mal... sauf quand les imprévus s’en mêlent.



Rodolphe Bringer nous propose ici un petit récit d’aventures jeunesse de pas tout à fait 11 500 mots qui est dans la droite ligne des romans jeunesse de la collection « Les Romans du Jeudi ».



En effet, ce roman met en scène un jeune héros (ici, pas encore un ado) doté de qualités humaines indéniables (honnêteté, courage, respect, travailleur) que l’on cherche à exposer en exemple au jeune lectorat.



Le récit est empreint d’aventures, mais surtout d’une certaine morale qui veut que lorsque l’on a les qualités du héros, les choses finissent toujours par s’arranger et l’on est payé en retour.



Certes, ce genre de récit est un peu lisse, surtout un lectorat plus âgé, mais n’en demeure pas moins auréolé d’un certain charme suranné d’autant plus quand l’auteur a de l’expérience et maîtrise son ensemble, comme c’est le cas de Rodolphe Bringer.



Le lecteur suit donc sans déplaisir les aventures de ce jeune Bébert même s’il devine rapidement comment tout cela va se terminer (de façon positive, bien évidemment).



D’ailleurs, la construction du récit n’est pas sans rappeler celle d’un autre titre de l’auteur dans la même collection jeunesse : « Fil-de-Fer et Vert-de-Gris », dans lequel les héros, deux acrobates, ayant tout perdu à cause de la faillite de leur patron, se retrouve sans rien, mais, à force de courage et, surtout, d’honnêteté et de respects, finissent par reconquérir leurs rêves grâce au soutien et à la reconnaissance d’une riche personne.



Notons que l’action se passe, comme souvent chez Rodolphe Bringer, en pays Tricastin.



Au final, un petit récit gentillet qui se déguste comme une petite sucrerie.
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La Brigade des 5, tome 3 : Les années 20

Poursuivons notre voyage dans la littérature populaire avec la collection « La Brigade des 5 » et son troisième volume consacré aux années 1920.



Pour rappel, la collection « La Brigade des 5 » propose des recueils contenant 5 récits autour de 5 personnages récurrents de la littérature populaire.



Après s’être concentré sur les premiers enquêteurs ou criminels de cette paralittérature, des personnages tous issus de pays anglo-saxons (Sherlock Holmes, Arthur J. Raffles, Le vieil homme dans le coin, La Machine à Penser ou encore Nick Carter), puis sur les premiers récurrents issus de la plume d’auteurs français (Arsène Lupin, Toto Fouinard, Allan Dickson, Florac et La Glu ou encore Marc Jordan), voilà que la collection décide de traverser les décennies en commençant par les années 20, celle qui a vu l’émergence du format fasciculaire notamment avec la collection « Le Roman Policier » des éditions Ferenczi qui, entre 1916 et 1927 proposa plus de 200 titres à ses lecteurs.



Ce sont donc en majorité des personnages issus de cette collection qui compose la Brigade des 5 de ce troisième volume.



On y retrouve le commissaire Rosic dans « Le crime du mort ».



Si Rosic fait son apparition dans la première décennie du XXe siècle, avec « Le poignard de Cristal », publié en 1917 dans cette fameuse collection et qu’on le retrouve jusqu’au début des années 40, c’est bien dans les années 20, en 1920, qu’est publié le titre choisi.



Je ne reviendrai pas sur la plume de Rodolphe Bringer, que j’ai souvent abordé, ni même sur le commissaire Rosic qui est un des personnages les plus protéiformes de la littérature populaire puisqu’on ne sait jamais si celui-ci va être le héros de l’histoire ou bien le dindon de la farce, s’il va apparaître dès le début de l’histoire ou bien à la fin, bref, on ne sait jamais à quelle sauce le personnage va être cuisiné par son auteur.



Toujours dans les années 20, donc, c’est au tour de l’inspecteur principal Poncet d’Henry de Golen de faire son apparition.



L’inspecteur Poncet vécu une courte carrière littéraire puisqu’il n’est présent que dans six titres et si ses aventures sont symptomatiques, dans le style et dans la plume de ce qui se faisait à l’époque, on ne peut pas dire qu’il ait marqué la littérature populaire, pas plus, d’ailleurs, que son auteur, ce qui est bien dommage, car il prouva, sur certains titres, qu’il était capable de proposer des récits fort intéressants.



Un autre personnage méconnu de la littérature fasciculaire (comme presque tous les personnages, d’ailleurs) : Luc Hardy, le détective millionnaire, né de la plume du prolifique Paul Dargens (Paul Salmon).



On retrouve le personnage presque une trentaine de fois dans la fameuse collection « Le Roman Policier ».



Là encore, le genre et le style sont très représentatifs de ce qui se faisait dans les années 1920, où le récit policier tirait encore plus vers les genres aventures et actions que vers celui de l’investigation à proprement parler.



Puis c’est au tour de Iko Terouka de pointer son nez.



Le détective japonais est né de la plume de José Moselli (dont je vous ai également beaucoup parlé) et vécu de nombreuses enquêtes publiées entre 1919 et 1935 sous forme de feuilleton dans un magazine jeunesse.



On retrouve dans les aventures d’Iko Terouka tout ce qui faisait la plume de son auteur : de l’action, de l’aventure, du dépaysement, des voyages à travers le monde… José Moselli faisait voyager ses lecteurs, leur offrant, à travers ses récits, des descriptions de pays, de peuples, de traditions…



C’est le détective américain Paddy Wellgone qui clôt ce volume.



Bien qu’américain, c’est en France que le personnage sévit et, en plus, sous l’impulsion d’un auteur français : H.-J. Magog.



À l’instar du commissaire Rosic, Paddy Wellgone apparaît dans les années 1910, en 1912, dans un roman publié sous forme de feuilleton dans un journal : « L’énigme de la malle rouge ».



Si Paddy Wellgone n’est alors pas le personnage principal de cet excellent roman, il le deviendra dans divers récits fasciculaires publiés en partie dans la mythique collection « Le Roman Policier » des éditions Ferenczi.



Malheureusement, là où le premier roman se montrait à la fois ambitieux, presque novateur dans son style, les récits fasciculaires, eux, s’inscrivent un peu trop dans le genre et le style un peu désuets des années 1920…



Voilà pour les années 1920.



Au final, un recueil très représentatif de ce qui se faisait dans la littérature populaire policière des années 1920, se concentrant sur la mythique collection « Le Roman Policier » des éditions, l’une des premières du genre en France, celle illustrée magistralement par Gil Baer.
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La roulotte sanglante

Rodolphe Bringer est un auteur qui a oeuvré dans différents genres (humour, sentimental, aventure, policier) mais que j'apprécie, principalement, comme de juste, pour ses textes policiers.



Parmi ces derniers, j'ai une tendresse toute particulière, pour un personnage réccurent : le Commissaire Rosic.



Dans « La roulotte sanglante », point de Rosic.



Blanchas, un artiste peintre, décide de suivre Momond, un limonadier qui se rend sur une fête de village, à Clansayes. Sur place, les deux hommes font la fête, mangent, boivent toute la nuit. Au petit matin, Listet, qui les a rejoint, décide de partir à la chasse et Momond suit l'adage : « Qui va à la chasse perd sa place », pour aller rejoindre la femme de Listet dans sa roulotte.



Mais il fait frais et Listet revient plus rapidement que prévu. Blanchas, de peur que celui-ci ne surprenne son ami Momond dans les bras de sa dulcinée, tente de détourner l'attention de Listet. Mais rien n'y fait, l'homme entre dans la roulotte et c'est la catastrophe : il trouve le corps sans vie et égorgé de Momond. Sa compagne a disparue... ce qui en fait la principale suspect...



Blanchas décide alors de suivre l'enquête auprès de la gendarmerie et fait même mieux, puisqu'il permet à l'enquête d'avancer.



Rodolphe Bringer nous promène dans la campagne, l'ambiance des petits villages... et des faits divers... à travers ce court roman policier.



On retrouve les qualités de narration de Bringer et sa propension à se concentrer sur des bourgs plutôt que de centrer ses histoires dans les grandes villes. Du coup, l'auteur nous offre un panel de personnages ruraux hauts en couleurs.



Si l'intrigue n'est pas le principal intérêt, la courte taille du roman ne permettant de toute façon pas d'établir un immense suspense, Rodolphe Bringer nous propose pourtant deux trois détours qui seront vite éventés pas les enquêteurs et les lecteurs.



Au final, un court roman de Rodolphe Bringer qui délaisse, dans une enquête, son commissaire Rosic pour proposer une histoire qui se lit facilement et sans déplaisir.
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Le crime de Mlle Pouque

Rodolphe Bringer est un des principaux piliers de la littérature populaire de la toute fin du XIXe siècle et de la première moitié du XXe.



Si j’utilise souvent le terme de « pilier » pour qualifier certains auteurs ayant œuvré pour la littérature populaire, celui-ci n’est en rien galvaudé quand il est utilisé pour décrire Rodolphe Bringer....



Mademoiselle Pouque est une jeune trentenaire qui, après avoir été professeur, comme son père, pour gagner sa croûte, après s’être retrouvée orpheline, a hérité de sa tante suffisamment d’agent pour ne plus avoir à travailler.



Du fait de sa dot, les prétendants sont nombreux à lui courir après. Mais la jeune femme n’en a cure. Elle cherche l’homme désintéressé pour pouvoir se marier.



Et c’est ce qu’elle trouve en la personne de M. Foulat, un jeune procureur.



Ce dernier étant relativement aisé, ne cherche pas fortune dans un mariage et, charmé par une Mlle Pouque qui, pourtant, ne fait rien pour se mettre en valeur, finit par la courtiser et réussir à en faire sa fiancée en attendant un mariage proche.



Mais voilà, Céline Pouque est une âme sensible qui ne ferait pas de mal à une mouche. Aussi, quand un soir, son fiancé se vante d’avoir réussi à envoyer un gredin à l’échafaud, Céline Pouque se rend compte qu’elle ne pourra pas passer sa vie en compagnie d’un homme dont le métier est de servir la viande au bourreau.



Aussi, elle rompt ses fiançailles et fuit la ville pour se réfugier dans le petit village dans lequel elle a hérité de la maison de sa tante que le locataire, le chef de gare du village, vient juste de libérer.



Ce dernier, ayant fait construire une maison non loin de celle qu’il occupait, devient le voisin de Mlle Pouque et commence à lui faire la cour. Mais quand il confie à Céline Pouque qu’il est entomologiste et lui fait visiter sa collection de petites bêtes épinglées, la demoiselle le rejette violemment et s’en fait alors un terrible ennemi.



Aussi, quand un soir d’orage, alors qu’elle vient de trouver un revolver dans le tiroir d’une commode, son chien hurle dans le jardin et qu’elle aperçoit une tête dépasser du muret de sa propriété, elle tire et l’homme s’écroule.



Rodolphe Bringer, on le sait, a beaucoup écrit. Nombre de ses textes sont légers, beaucoup sont même humoristiques et l’aspect sentimental fait souvent partie de ses récits.



Même quand l’auteur œuvrait dans le monde du policier, l’aventure, l’humour et les sentiments n’étaient jamais loin.



Dans « Le crime de Mlle POUQUE », le « crime » n’est qu’un prétexte pouvant faire penser à un texte policier. Mais la collection dans laquelle il a été publié en 1941, « Les Romans du Cœur » des Éditions Rouff, ne laisse aucun doute sur la veine sentimentale de l’intrigue.



Mais qui connaît et apprécie Rodolphe Bringer, comme moi, sait pouvoir apprécier les textes de l’auteur même quand ceux-ci n’entrent pas dans son domaine littéraire de prédilection (je ne vois que par le genre « policier »).



D’autant que « Le crime de Mlle POUQUE », initialement publié sous la forme d’un fascicule de 32 pages, un format ne permettant pas de dépasser les 10 000 mots, est un texte très court, du fait, entre autres, des quelques illustrations qui n’hésitent pas à manger plusieurs pages.



De ce fait, le récit tient sur 8 500 mots, une taille d’une concision permettant de passer outre un genre un peu plus fleur bleue et une intrigue qui, en fait, n’a pas grand-chose à voir avec le monde du polar.



Mais c’est sans compter sur la générosité de l’auteur qui se ressent jusque dans sa prose et la légèreté de ses textes qui, pour ne pas prendre sa source dans les profondeurs obscures de l’âme humaine, se lisent comme on aspire une bouffée d’air frais après avoir été baigné dans une atmosphère lourde et vénéneuse.



Au final, un très court roman léger, beaucoup plus sentimental et drôle que réellement policier, mais tellement représentatif de la plume de l’auteur et de l’ambiance habituelle de ses textes qu’il devient très agréable à lire.
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