EN 1988, 80ème Anniversaire de Roger Clerc fêté lors d'un stage FNEY à Evian.
[…] l’énergie tamasique procure un état de détente qui favorise la perméabilité à l’énergie, la réceptivité, tandis que l’énergie rajasique dynamise, pousse à l’action et par conséquent contribue à l’émission.
En conclusion, nous sommes plus réceptifs sur notre côté gauche, tandis que nous sommes disposés à agir, et par conséquent à émettre, sur le côté droit.
[…] la véritable dimension du yoga […] n’est pas limitée au corps de chair. C’est la liaison de l’être humain avec le tout. La posture n’est qu’un élément dans cette recherche. Elle est utile, certes, pour obtenir plus de souplesse et de lâcher-prise profond. Mais la posture ne doit pas être considérée comme le but.
Les torsions vont agir sur la colonne vertébrale de bas en haut. Elles devront être abordées avec prudence lors de déviations accentuées de la colonne vertébrale. Il sera préférable, dans ce cas, d’insister sur les élongations, les extensions et les flexions.
Du point de vue énergétique, c’est un travail alterné des deux énergies HA et THA. Les extensions ou flexions vers l’arrière travaillent sur le THA (-) et les flexions vers l’avant sur le HA (+). Les flexions latérales et les torsions agissent sur la circulation de ces deux énergies dans les deux nâdîs principales Idâ et Pingalâ. Les étirements, eux, rétablissent un équilibre dans la circulation de l’énergie HA-THA, à l’intérieur du canal de la Sushumnâ, le long de la colonne vertébrale. Enfin, les extensions ouvrent les centres d’énergie, les flexions les ferment.
L’occidental souvent pressé de réaliser des postures compliquées ne peut imaginer toute la transformation qui se fait dans son corps, dans son mental, jusqu’au plus profond de lui-même, par la pratique consciencieuse et persévérante de postures simples. Mais il faut qu’il laisse à cette transformation le temps de s’opérer et qu’il prenne l’habitude, dans ce cas, de ne pas intervenir volontairement. De laisser « se » faire.
La célèbre « salutation au soleil » (Surya Namaskaram) est un parfait exemple de « phrase » sous condition que le pratiquant n’agisse pas avec un esprit de compétition, ni soit uniquement en pensée dans son corps de chair. Mais, au contraire, situé mentalement sur son corps énergétique, conscient de cette force de vie qui y circule. Il obéit alors au rythme respiratoire qui s’installe en lui, établissant une liaison naturelle entre les gestes et le souffle ; entre l’être humain et le Tout. C’est alors une phrase magique.
Il en est de même de la série des dix-huit mouvements préliminaires exécutés dans la pratique du yoga de l’énergie dont elle est la charpente. Des flexions-torsions alternées de côté et d’autre, provoquent des respirations également alternées d’une narine sur l’autre. Les deux polarités de l’énergie HA et THA, ainsi différenciées se trouvent brassées et il y a purification du corps d’énergie.
Pour accentuer la torsion, nous recommandons d’agir différemment pour la respiration. Le temps de torsion s’exécute, non plus sur une expiration vidant les poumons, mais à l’inverse sur une inspiration remplissant les poumons. Ceci dans le but de protéger l’ensemble vertébral par une musculature en action. Il faut savoir en effet que l’expiration décontracte par dispersion d’énergie et que, dans le cas présent, un travail en décontraction risquerait de pousser trop loin la torsion, représentant un danger en particulier pour les disques vertébraux.
Se recentrer physiquement c’est, du Point Source, diriger le faisceau de la pensée dans l’abdomen, en arrière de l’ombilic.
On prend ainsi conscience du centre de gravité du corps humain, vers le « hara » utilisé par les Japonais ; vers les centres d’énergie, ombilical et abdominal, qui régissent le « vital ».
A l’inspiration, ayant conscience de toute la surface frontale, faire comme si on aspirait cette surface et, à l’expiration, comme si on la focalisait au milieu du front. Quelques respirations suffisent pour marquer sensiblement le centre du front.
En continuant à respirer sur ce centre s’établit une pulsation qui le rend encore plus sensible.
A partir de cet impact, rétracter la pensée et les sens vers l’intérieur du crâne pour sensibiliser une ligne fictive perpendiculaire au front, issue de son centre. Ce trajet va se définir facilement à l’aide de respirations successives. Contrairement à des respirations fortes, utilisées pour les exercices corporels, ces respirations doivent être fines, légères, pour agir sur les plans subtils du corps de l’énergie et du mental.
A noter que lorsque la joue droite repose au sol la respiration s’effectue par la narine gauche (calmant) et la joue gauche au sol, par la narine droite (vitalisant).