« Seconde Guerre mondiale, quelque part dans le Pacifique… Udo Grötendick, un soldat novice – un « bleu » – rejoint en tant que radio sa nouvelle affectation à bord d’un U-Boot, l’un de ces sous-marins allemands qui font la réputation de la Kriegsmarine. Le capitaine du bâtiment, Kaleunt, est considéré comme un héros, pour le nombre impressionnant de missions victorieuses à son palmarès de combat. Dans le paquetage du nouveau venu, un livre apparemment subversif, dont l’équipage, qui ne demande qu’à bizuter le bleu, se débarrasse séance tenante. Pourtant, au fil des jours à bord, le livre va s’ingénier à réapparaître dans les endroits les plus inattendus, comme s’il était doué d’une vie propre… » (synopsis éditeur).
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« Nous étions encore dans un format d’album plus traditionnel mais nous cherchions déjà à développer l’horizontalité. Le format horizontal s’est imposé pour faire « corps » aux proportions allongées d’un u-boat (…). Le plafond bas de la page renforce le coté enfermé et permet, par contraste, de tirer les horizons plus larges lors des scènes extérieures » nous confie-t-on dans le cahier graphique inséré en fin d’album. Et force est de constater que le format à l’italienne est un choix pertinent car il sert effectivement le récit en raison de sa forme à la fois originale (les albums publiés dans ce format ne font pas légion) et pertinente.
Pour le reste, le scénario est bien achalandé. Entre les différentes personnalités en présence, l’intrigue ultra-ménagée, l’injection d’éléments fantastiques dans le récit, le lecteur est face à un univers intéressant. Le fait que nous soyons face à un huis-clos rend l’atmosphère électrique et instable… elle devient oppressante à la moindre variation d’humeur d’un membre de l’équipage.
Les couleurs de Kyung-eun Park ont également tendance à nous mettre les nerfs à fleur de peau. Les teintes verdâtres des premières pages nous donnent la nausée, le rouge-sang du couloir d’accès au sous-marin excite régulièrement nos nerfs et pour le reste, beaucoup de grisaille et de bleusaille nous aident à nous représenter cet espace fermé, complètement hermétique à l’air extérieur… L’ambiance est assez singulière et les dessins de Baudry et Trystram sont on ne peut plus explicites.
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