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Critiques de Romain Guérin (20)
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Le journal d'Anne-France

Ce récit, dont la structure rappelle de loin en loin les romans du XVIIIe siècle – je pense notamment à l’Abbé Prévost recueillant le témoignage du chevalier des Grieux, lequel constitue l’intrigue de Manon Lescaut – , est d’abord touchant par sa sincère tristesse…celle provoquée par un monde d’autrefois qui s’en est allé entre les mains impuissantes d’Anne-France, dont le destin a d’abord été sacrifié sur l’autel de l’Histoire puis de ce que certains appellent péremptoirement la fin de l’Histoire.

Après lecture du destin contraire de cette femme française, précipitée dans la laideur d’une société exclusivement économique et déracinée, et en guise d’avertissement au lecteur, une phrase me vient soudain à l’esprit : « Nous allons parler de fort vilaines choses, et que, pour plus d’une raison, nous voudrions taire » (Stendhal, La Chartreuse de Parme).

Car il est vilain de ne vivre que dans la jouissance immédiate, au mépris de son prochain, de briser les repères de chacun pour leur substituer une fange informe, laquelle me condamne, moi aussi, à porter le poids d’une « âme glacée par le désœuvrement » que, contrairement à l’auteur, la lecture du Journal d’Anne-France n’a pas allégé.

Anne-France, belle jeune femme de jadis devenue une vieille oubliée dans sa mansarde et qui finira comme Gervaise – dans l’Assommoir, d’Émile Zola –, après avoir rempli d’elle-même les pages d’un journal intime. Comme une bouteille jetée à la mer pour dire au monde devenu indifférent qu’elle a été avant de n’être rien qu’une ruine ; même si « les ruines…ça ne se visite plus », dit le texte.

Le roman de Romain Guérin raconte aussi la descente aux enfers consuméristes de notre France. Des enfers qui abandonnent avec cynisme ceux qui ne suivent pas le chemin tracé, particulièrement quand ils sont attachés à des valeurs honnies par une idéologie volontairement amnésique.

D’accord, « toutes les sociétés, à toutes les époques, ont connu cette violence légitime du pauvre. Mais ce qui a changé dans la violence que l’on connaît aujourd’hui, c’est qu’à cette brutalité de la misère se sont amalgamées la vulgarité de la société de consommation et la sauvagerie du tribalisme. »

Accablée d’humiliations – maltraitée parce que soupçonnée, à tort, et par des résistants de la dernière heure, d’avoir couché avec un « boche » – et de drames – la mort de son amour unique, puis de son fils, lui aussi unique, en Algérie ; enfin de sa Tantine devenue folle de chagrin –, Anne-France, sans descendance possible, n’a rien à léguer à la postérité sinon son cri de douleur écrit.

Combien d’Anne-France, en réalité, meurent dans le silence d’une société obsédée par le présent, sans souci d’hier et de demain ? Qu’a-t-elle à faire de ces survivants improductifs cette même société souverainement égoïste ? C’est précisément cela que nous renvoie Romain Guérin, dans un style qui conserve la candeur de l’enfance tout en égrenant une plainte d’adulte blessé.

Comme pour contrebalancer le matérialisme de notre époque, la poésie – alcôve éternelle des âmes rêveuses et tourmentées – occupe une place prépondérante dans le texte, tel un fil d’Ariane reliant les destins. Quelques vers surgissent alors, qui ont « l’inflexion des voix chères qui se sont tues » (Verlaine) ; vers qui disent l’amour bien plus que la consommation des corps :

« Mêlée au nord des cieux, cette fille fascine

En l’ignorant mes yeux, qui dans ses longs cheveux

Ondulés et soyeux, séditieux se confinent,

Là-bas, mon rêve, enfin, est conforme à mes vœux. »



Autres vers qui résument si exactement le personnage d’Anne-France :

« Cette élégance anachronique

Chez une mendiante surtout,

Prouve combien est ironique,

Ce siècle de fats et de fous. »



Ici, la foi, parce qu’elle est humaine et sans le filtre des apparences qu’affichent certains faux croyants, se montre authentique, malmenée aussi par les épreuves qui accusent autant qu’elles supplient Dieu. Et puisque « le temps arrondit les pointes des douleurs les plus vives », Dieu retrouve toujours sa place. On ne parle dès lors plus de religion au sens dogmatique mais bel et bien de rapport intime à Dieu ; un rapport sinueux contenu dans cette phrase exceptionnelle de bon sens spirituel : « La rencontre avec le vide ou Satan rapproche de Dieu alors que la malice bigote opère cet anti-miracle, si je puis dire, celui de rendre détestable le Christ aux âmes les plus nobles. »

Enfin, pour confondre ces individualités égoïstes – et on moins égotistes ! –avides d’apparences et de lumières artificielles, je conseille à chacun de méditer cette phrase du Journal d’Anne-France : « Il faut toujours accepter le présent du pauvre, aussi nu soit-il, au risque de lui faire la pire injure qu’une âme puisse souffrir. » Le pauvre comme miroir de nos failles…

Ce récit est donc confondant non pour lui-même mais pour note société du vide cruel. Hélas, il s’en trouvera toujours pour fustiger certaines prises de position qu’il recèle, notamment sur l’avortement. Il est d’ailleurs étrange de constater l’intolérance des chantres de la tolérance, ces mêmes chantres qui attaquent – comme j’en ai été récemment témoin à Paris – des librairies au nom de la liberté…!

Une liberté souvent pleine des bulles de Coca-Cola et qui fait s’interroger Anne-France : « Je me demande juste si on a bien fait de massacrer des indigènes à plumes pour mettre à la place un peuple d’obèses amoureux de leur télévision et qui semblent ignorer parfaitement que leur pays fait la guerre au monde entier. » On pourrait dire de même de l’Europe !

Lecture hors des sentiers balisés mais lecture salutaire que ce journal…



(Sincères remerciements aux éditions Altitude pour cette remarquable découverte.)



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La Chorale des Cadavres

La première fois que j’ai rencontré Romain Guérin, ce fut au terme d’errances virtuelles.

Je me souviens, il était vêtu d’une marinière et pinçait les cordes d’une guitare en fredonnant le Spleen de Baudelaire, ce qui m’avait instantanément rendu le personnage attachant.

Puis, çà et là je le revoyais sporadiquement, et diffusait chez moi une impression de familiarité, peut-être parce que ses pensées faisaient écho à certains de mes ressentis du moment.

J’avais déjà goûté à son talent – par cuillerées soigneusement dosées – lorsqu’il publiait de courts poèmes et aphorismes sur Facebook, dont certains me revenaient régulièrement à l’esprit.



Puis il est réapparu ce mardi de mars, au fond de ma boite aux lettres, enseveli sous une montagne de publicité immonde, situation presque comique. Débarrassé de cet écrin de réclames, je découvre l’ouvrage.

La couverture semble être réalisée par Ivan Albright, maître de la décomposition, chaque bon français comprends instantanément ces références qui constitueront le pandémonium du XXIème siècle, comme les petites bactéries politiciennes proliférant sur la chair putrescente du cadavre national. En parlant de cadavre, cette chorale satirique en a l’aspect indéniable par son aspect verdâtre.

Sincèrement, je m’attendais à de bons textes. Des poèmes bien tournés ; avec toute la modestie qu’il incombe de conserver lorsque l’on parle d’un œuvre de notre époque, surtout si l’on compare cette dernière aux poètes et écrivains du XIX et XXème.

J’ai entamé la lecture alors que la pluie battait à mes carreaux – entretenant une forme de cliché qui ne m’était pas désagréable – et j’en suis resté bouche bée.

C’est excellentissime.

Une petite mise en bouche incandescente de Bloy et le train infernal est déjà lancé… Romain Guérin nous promènes dans une pléthore de sensations comme un aimant dans la limaille de fer. « La sans dent » qui fend mon cœur français et fait monter les larmes, puis le tragicomique de l’éclopé, les allégories superbement bien tournées des passantes, de la raie publique et de bien d’autres (laissons un peu de suspens…). Cette façon magistrale de sculpter nos émotions et de les alterner au fil des pages, avec la dextérité de l’archer qui s’empare des munitions de son carquois pour les loger dans le poitrail du lecteur… Guérin se fait Charon et nous embarque vers les « rivages saturniens » que nous n’avons plus eu l’occasion de visiter depuis plus d’un siècle. Et même si l’on s’y rend en Ryanair, que l’atmosphère pue le sang et le gasoil et que les « chances » pullulent, c’est ce contraste entre l’immonde du moderne et le spirituel de l’âme française qui filtre à travers son auteur que j’ai senti avec force.

Le cynisme brut côtoie un Idéal baudelairien aux côtés du dégoût, de la nostalgie, du clin d’œil bien senti et – plus encore – d’un panthéon de sensations qu’il m’est impossible de résumer en un mot. C’est ineffable, il s’adresse à mon inconscient.

Cet ouvrage est ubique : il parle de son temps sans être de ce temps.

Il mérite de côtoyer les Verlaine, Hugo, Apollinaire, le talent de Romain Guérin est bien à la mesure de ses illustres prédécesseur. L’intelligence est mâtinée d’un talent certain et plane dans les courants ascendants de l’âme française comme jadis le fameux prince des nuées.

Je ne saurais que trop le recommander, c’est un manège à sensations fortes, à déguster sans modération un après-midi pluvieux avec une bonne bouteille de vin pour un état d’ébriété poétique optimal.



Merci



Antoine Vasseur



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Le journal d'Anne-France

"Le journal d’Anne-France" un ouvrage poétique et bouleversant, magnifique ! Un livre qui plaira à tous les amoureux d'histoire de France.
Lien : https://www.youtube.com/watc..
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La Chorale des Cadavres

De la poésie telle qu'on n'en avait pas lu depuis lontemps. Une collection de petits bijoux.
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Le journal d'Anne-France

Un livre magnifique ! Contrairement à ce qu'affirme un peu plus haut @NicolasKirkitadze, ce roman n'a rien de parodique et n'a aucun lien direct avec 'Le Journal d'Anne Franck'. M. Kirkitadze n'a pas lu le livre, c'est impossible... Il s'est arrêté au titre (culotté, voire provocateur, certes) et s'est inventé son propre 'Journal d'Anne-France' à partir de celui-ci... Ce « chef d’œuvre » (pour reprendre les mots de Jean Raspail) raconte en fait l'histoire d'une très vieille dame, Anne-France Razaveth (une personnification de la France du XXe siècle, en quelque sorte) qui décide de se laisser mourir de fatigue en écrivant ses mémoires. Sa vie, bouleversante, défile alors devant nos yeux !
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Le journal d'Anne-France

Ce livre est bouleversant par sa poésie mais aussi par sa nostalgie d'un temps et d'un monde révolus, tout un pan de l'Histoire de France qui n'est hélas plus.

Un véritable chef d'oeuvre, une perle rare parmi ce qui se publie actuellement.



L'auteur est aussi chanteur et musicien, et a publié un magnifique album intitulé "Fugues".



Un artiste multiple de très haut talent.
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Le journal d'Anne-France

Très bon livre. Ce roman est boulversant, je l'ai lu d'une traite.

J'apprécie beaucoup Romain Guérin, j'ai lu à peu près tous ces livres et pour moi celui-ci est le meilleur.

Je le conseille aux amoureux de la France, aux lecteurs du dimanche et aux passionés de littérature. C'est belle découverte, vous vous en souviendez.
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La Chorale des Cadavres

« Au Lecteur » et, un peu plus loin, « À des Passantes »… Dans ces deux pièces, Romain Guérin dit d’emblée sa filiation. Et cela tombe bien puisque son recueil, sur un ton de colère mélancolique, convoque à sa façon « les chacals, les panthères, les lices, / Les singes, les scorpions, les vautours, les serpents, / Les monstres glapissants, hurlants, grognants, rampants, / Dans la ménagerie infâme de nos vices » (Charles Baudelaire, « Au Lecteur ») ; toutes choses qui le révoltent et, quelque part, ennuient cet « aveugle sans canne au milieu des abîmes ».



Réceptif à la misère des laissés-pour-compte, Guérin la capte et la restitue, par procuration empathique, depuis l’« élégance anachronique » d’une sans-dent qui mendie quelques pièces jusqu’à « L’Éclopé » égaré parmi « un corps social sans cœur, sans regard ni sanglot ». En écho, le poète fustige, avec la véhémence du juste révolté, les faiseurs de ladite misère : « Nous valsons le pied lourd / Sur des charniers fumants, / Bras ballants…cœur balourd, / Faux humains transhumants » (« C.A.C. 40 Voleurs »). « Je suis plusieurs à penser / Dans cet écrin d’infortune », écrit-il plus loin, prêt à tout examiner, depuis les cieux jusqu’à l’immondice.



Ainsi, dans ces marécages fangeux, où s’ébroue La Chorale des cadavres, « L’homme sur tous les atomes / A chié son visqueux cerveau, / La nature et ses arômes… / Ruissellent dans le caniveau ». C’est la « Pastorale méphistophélique » où règne une « Hyper-classe sans classe aux coutumes ignobles ». Guérin pleure un monde d’hier et vomit celui d’aujourd’hui, habité par le gain et sans élévation spirituelle.



Pour autant, ce ne sont pas là que Châtiments ; il y a aussi des Contemplations : « Ses longs rayons de soie jaune / Comme de vieux beaux cheveux, / Glissent sur l’eau de la Saône / Qui geint de rouges adieux » (« Coucher de soleil sur le pont Saint-Laurent »).

Puis il y a la reconnaissance du ventre poétique, c’est-à-dire ceux qui ont peut-être fait Guérin poète. Il a été question de Baudelaire, mais passent aussi Nerval ou Rimbaud, entre autres. Et, du côté du cimetière de Montparnasse (à Paris), un autre poète, en vers et en notes, nous parle d’outre-tombe ; c’est Lucien Ginsburg, ce qui n’évoquera rien à la plupart. Mais sous nom de scène, apparaît soudain le fumeur de gitanes, dansant la javanaise en caressant les cheveux rouges de Melody Nelson…Serge Gainsbourg. Il a un message pour nous, tristes mortels : « De mon nuage de fumée, / Là-haut, moi, l’Ordure dorée ! / J’orage ! et je tempête sec ! Où est passée Paris ? Les mecs ! »

Convoquons encore Charles pour répondre à Serge (le second a chanté le premier, après tout !) : « Le vieux Paris n’est plus (la forme d’une ville / Change plus vite, hélas ! que le cœur d’un mortel (Baudelaire, « Le Cygne »).



Que serait le poète sans le mal des amours perdus, parce que le temps, malgré l’exhortation lamartinienne, ne suspend jamais son vol et qu’il érode des sentiments qu’on croyait immortels : « À la peine, / L’âme pleine, / De pleurs avalés… / Saoul… je… vais… vers / La Mad’leine… / Où un jour d’hiver / Tu m’avais aimé. »



Enfin, je cède une dernière fois à mon obsession baudelairienne pour songer au Guérin poète tel un pauvre ère perdu dans ce « grand désert d’hommes ». Mais, il garde l’espoir (« Le Patriote nouveau est arrivé »), il harangue : « France ! Pour te sauver, nous irons sans repos ! » Sera-t-il entendu ? Nous verrons…



(Merci aux éditions Dantès pour le présent ouvrage, ainsi qu’à l’auteur)



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Drôles de funérailles

Cette œuvre plaira aux amoureux de la littérature romanesque, autant qu'aux amateurs de théâtre (et notamment des vaudevilles) !



Philosophique et politique (au sens noble du terme, évidemment), profond bien que d'apparence légère, c'est aussi et avant tout une autobiographie parodique drôlissime !
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Drôles de funérailles

J’ai découvert la plume de Romain Guérin avec ses poésies qui m’avaient laissé sans voix, puis avec son roman Le journal d’Anne-France, considéré par feu Jean Raspail comme un chef d’œuvre - et l’on ne saurait contredire à ce sujet le consul générale de Patagonie sans se déshonorer.



J’étais donc curieux de le lire à nouveau.



Dans ce nouveau roman autobiographique, Romain Guérin, auteur et narrateur, décide de dire non aux frivolités familiales auxquelles on s’astreint par habitude, passivité et souvent aussi par lâcheté.



Ce livre vient venger, non seulement le père de l’auteur, mais aussi ses lecteurs, de toutes les bassesses et mesquineries que l’on doit supporter au sein de nos familles en dynamitant le statut quo bien sage que l’on se plaît à respecter en se convainquant que notre politesse ne se confond pas encore tout à fait avec l’hypocrisie, même si la frontière censée les distinguer, s’érode et devient de plus en plus ténue.



Le récit revêt une forme hybride, entre roman et pièce de théâtre et nous plonge aux confins de l’intimité familiale de l’auteur via une galerie de personnages archétypaux hauts en couleurs et en saloperie, ce qui rend cette lecture universelle et délectable.



À longueur de pages, l’auteur vilipende les coquins et rit à la gueule des cons, à coups de phrases assassines dans une prose pleine de bons mots toujours bien sentis et qui ne dénoteraient pas dans les meilleurs long-métrages dialogués par Audiard.



L’excellent préfacier Jonathan Sturel qualifie le roman de Houellebecquien, je n’irais pas jusque là car loin d’une vision du monde défaitiste et un peu léthargique Guerin vient ici mettre un coup de pied dans la fourmilière de nos petites conventions familiales bien proprettes et le moins que l’on puisse dire, c’est que ça swing !



Ceci dit, on ne saurait reprocher ce mot au préfacier tant il est difficile de résumer ce jeune auteur à la bibliographie naissante car il s’obstine en effet à passer d’un style à l’autre à chacune de ces œuvres avec une maestria frisant la désinvolture.



Qu’entendra t-on bientôt par l’adjectif « Guérinien » ? L’avenir nous le dira mais à ce jour on peut entrevoir une essence qui renverra à la polymorphie des formes littéraires et des styles sans jamais trahir un esprit de gaulois indomptable.





Pour finir, s’il fallait résumer chacun des livres de Romain Guérin en un mot:



La Chorale des cadavres: Sublime

Le Journal d’Anne-France: Grandiose

Drôles de Funérailles: Jouissif



À vous de choisir. Et vivement le prochain !

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Le journal d'Anne-France

Ce roman contemporain du XXIe siècle plonge profondément dans la psyché , offrant une exploration intimiste et immersive de son monde intérieur. L'auteur dépeint avec une profondeur et une authenticité saisissantes ses scènes, permettant aux lecteurs de se connecter et de s'identifier à ses luttes, ses espoirs et ses peurs. À travers une prose vive et percutante, l'auteur navigue habilement à travers les pensées et les émotions, offrant un portrait nuancé et captivant de son parcours de vie. Ce roman offre ainsi une plongée profonde dans l'âme humaine, invitant les lecteurs à réfléchir sur les questions universelles de l'identité, de la solitude et de la quête de sens dans un monde en perpétuel changement.
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La Chorale des Cadavres

Je crois bien que c'est la première fois que j'achète un recueil de poésie. C'est un genre auquel je ne m'étais jamais vraiment intéressé auparavant.



Aucun regret ! J'ai bénéficié d'une véritable cure d'altitude mentale avec ce recueil !



Parmi les poèmes les plus beaux, je citerais : La Sans-Dents, Ode à la Vierge, A des Passantes, Le Meilleur des Mondes ou encore Ces Gens las. L'Ortie qui voulut être Rose est très beau également, et d'autres encore, mais je ne peux tous les nommer ! Une belle découverte en tout cas !
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Le journal d'Anne-France

Le titre annonce, d'entrée de jeu, l'ensemble de "l'œuvre". L'auteur s'amuse visiblement à parodier le Journal d'Anne Frank sur un ton potache que l'on peut à juste titre trouver malaisant. L'introduction morbide (relatant comment ce journal aurait été retrouvé) vous met dans l'ambiance d'un opuscule qui se veut désinvolte mais qui reste moralement discutable et artistiquement nul.



Car, la forme n'est guère meilleure que le fond. Elle révèle, à mon sens, le manque total de personnalité chez l'auteur, lequel s'adonne involontairement à un pâle pastiche des figures de la littérature française comme Théophile Gautier ou Léon Bloy… Butinant tantôt à la fleur du romantisme, tantôt à celle du réalisme, puis du symbolisme ou du surréalisme, l'auteur montre par là son incapacité à avoir un style propre et révèle l'inanité d'une plume seulement capable – et encore, avec peine – de pasticher les plus grands. Ses sorties lyriques (souvent dénuées de sens) alternant avec l'utilisation de mots familiers voire argotiques créent en outre un total décalage chez le lecteur qui ne sait plus où il se situe : rappelons que le narrateur est censé être une vieille femme solitaire, nostalgique du passé – or, celle-ci s'avère parfaitement au point en ce qui concerne les nouvelles technologies et utilise parfois un vocabulaire d'adolescents. Ce n'est là qu'une des nombreuses coquilles qui rendent la lecture de ce "roman" indigeste.



Le public auquel s'adresse cet opuscule est manifestement un public partageant les valeurs et les références politico-culturelles de l'auteur (ce qui explique qu'il ne se soit vendu qu'à 300 exemplaires). L'auteur ne s'en cache d'ailleurs pas, lui qui est – en plus de ses activités plumitives – un vidéaste nationaliste. Beaucoup de gens ne le savent pas mais son pseudonyme complet est "Romain Jules Guérin", soit une allusion directe au journaliste antidreyfusard Jules Guérin (1860-1911) qui avait été le fondateur d'un journal d'extrême-droite nommé /L'Antijuif/. Cela vous donne une idée du personnage et des références qui sont les siennes. Je n'ai aucun mal à lire Céline ou Knut Hamsun, car je pense que chez un auteur, le talent prévaut sur ses opinions, si funestes soient-elles. Le malheur de ce Guérin vient de ce que la noirceur de ses idées le dispute à la médiocrité de sa plume. Non, monsieur, votre absence de succès ne signifie pas que vous êtes un "poète maudit" ou que d'obscures puissances complotent contre vous, c'est seulement le signe que vous manquez cruellement de talent.
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Le journal d'Anne-France

Magnifique roman, très émouvant. L'histoire d'Anne-France, c'est l'histoire tragique de la France. A lire absolument ! J'ai ouvert ce livre et je n'ai pas pu le refermer avant de l'avoir terminé. Un livre rempli de références littéraires qui donne envie de livre ! J'ai découvert la poésie grâce à ce livre.

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Le journal d'Anne-France

Les lecteurs ont parlé de l’émotion de ce livre d’où ma curiosité. Je ne savais pas de quoi ça parlait. Je dirais que l’auteur a une manière exceptionnelle entre prose et poésie de capter le cœur du lecteur. Le génie de ce livre se situe à ce niveau. Jamais lu un tel ouvrage que j’incite à découvrir.
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La Chorale des Cadavres

J'ai moins aimé ce recueil de poésie que le roman "Le journal d'Anne-France" que j'avais énormément apprécié, mais je pense que ce n'est sans doute dû qu'au fait que je sois assez hermétique à la poésie.



Car habituellement, j'aime beaucoup le talent de Romain Guérin, que ce soit son roman "Le journal d'Anne-France" (je vais d'ailleurs prochainement acheter son deuxième roman), son album "Fugues", ou ses excellents "Persiflages" que j'écoutais avec grand plaisir. Je regrette d'ailleurs qu'il ait arrêté cette formule très originale au profit de "lives" plus communs, alors que ses "Persiflages" étaient absolument uniques !
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La Chorale des Cadavres

Romain Guérin, ce prosélyte vicieux, en un seul recueil, a réussi à me convertir à la poésie.

Certes, ça ne fait pas de moi un expert de cet art subtil, mais avec des mots et des thèmes actuels, compréhensibles pour un gueux rugueux de mon espèce, Romain Guérin a réussi à m'enchanter et à me faire vibrer cette ligne invisible qui court le long de l'échine.

J'ai hâte de recevoir "Bisous noirs" le second (ou deuxième plutôt) recueil de poèmes de Romain Guérin.

Et j'en profite pour mettre en lumière le dessin d'Alban Guillemois qui est juste magnifique !
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Le journal d'Anne-France

Impossible de dire mieux que Jean Raspail : ce roman est définitivement un chef d'œuvre.

Mon exemplaire a fait le tour de mon entourage et a séduit tout le monde.

À lire, puis a envoyer comme cadeau à tous ceux que vous appréciez. Vous leur offrirez ainsi une véritable expérience, une salve d'amour pour la France à travers le clavier de cette vieille dame.
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Drôles de funérailles

Un livre qui m'a vraiment fait marrer. En plus ça se passe à Mâcon, autant dire presqu'à la maison.

Comment j'en suis arrivé à lire ce livre ? Par confiance aveugle après avoir lu "Le Journal d'Anne France" qualifié de chef d'œuvre par Jean Raspail lui-même. De là à affirmer que Romain Guérin est un sujet du roi de Patagonie, il n'y a qu'un pas.

À quoi s'attendre après un roman m'ayant fait surpris au point de me faire pleurer, blotti dans mon fauteuil, un peu honteux de laisser échapper des larmes pour cette vieille dame ?

À quoi s'attendre ? Je vous le redemande. À pleurer deux fois plus peut-être. Mais non voyons, ça serait bien trop facile.

"Drôles de funérailles" aurait pu s'appeler "Le neveu flingueur" tellement la famille en prend pour son grade !

Je décerne une mention spéciale à tonton Michel, symbole parfait de cette génération attilesque derrière laquelle rien ne repousse, de ces boomers qui nous ont chanté, entre deux partouzes, que sous les pavés il y avait la plage.

Une belle promesse qui oubliait de préciser que cette plage pue la pisse de clodo, qu'elle est pleine de vieux mégots, de tessons de Kronenbourg, de crottes de chiens, de maliens qui hurlent pour vendre leurs babioles, de nageuses féministes transgenres en burkini et de nudistes septuagénaires en train de se dorer la pilule. À ce compte là, on aurait vraiment préféré laisser les pavés à leur place !

Bref !

Ruez-vous maintenant sur "Drôles de funérailles", ça vous évitera d'être le genre de con qui n'est pas allé voir "Les tontons flingueurs" quand il est sorti au cinéma et qui, des années plus tard, a dû baragouiner des excuses foireuses à son fils pour tenter de lui expliqué cet acte manqué.
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La Chorale des Cadavres

Ni rythme, ni construction, ni obéissance aux règles élémentaires en matière de rimes (parfois, pas même de rimes). Quand au fond… il n'est pas mieux. L'auteur tente manifestement de faire passer une vision décliniste et de raviver la vision (mythifiée) d'une époque où poètes et héros peuplaient la Terre. Bien que naïve, un tel message pourrait avoir quelque charme s'il était exprimé avec talent. Baudelaire, Barbey d'Aurevilly ou Bloy sont par exemple des auteurs extrêmement réactionnaires et déclinistes mais non dénués d'un talent qui prime sur leurs idées et qu'on lit dès lors avec plaisir. Le malheur de M. Guérin vient de ce que l'inanité (pour ne pas dire "l'abjection") de ses idées n'a d'égale que le creux de son talent littéraire.



Moi qui pensais avoir vu le pire de la poésie française avec /l'Ode à Staline/ de Paul Éluard, et les élucubrations sans queue ni tête de René Char, je vois qu'on peut descendre encore plus bas. Encore un effort et on dénichera du pétrole.
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