Citations de Roshani Chokshi (77)
Le monde lui disait qu'elle était un millier de choses : une fille sculptée dans la terre d'une tombe, une jeune fille de neige flirtant avec le dégel du printemps, un fantasme exotique sur lequel les hommes pouvaient épingler leurs désirs, pour la maintenir en place.
Mais avec Séverin, elle était toujours Laila.
Demandait-elle à la terre l'autorisation de faire surgir la beauté ... ou le pardon pour la destruction ? Il ne savait pas comment lui poser la question.
" Sais-tu comment se termine le monde ? avait-elle doucement demandé.
- Dans le feu et le soufre, j'imagine ?
- Non, avait-elle répondu avec un sourire. Il se termine dans une terrible beauté. Notre Seigneur de la destruction est aussi appelé Nataraja, le Seigneur de la danse. Dans ses mouvements, l'univers se dissout et recommence à zéro. Donc oui, nous devons demander la permission pour les belles choses, car le danger se cache en leur sein."
Pour chaque morceau perdu - chaque espoir retrouvé était comme une torche qui s'allumait et repoussait l'obscurité.
Si vous pensez que ce que nous faisons est impossible, alors réécrivons ce que signifie possible ... ensemble.
Il me reste si peu de moi-même. Je ne peux pas te donner plus.
"L'infini, je suppose. Ou peut-être, le piège de l'humanité. Nous ne pouvons jamais échapper à nous-même, mon garçon. Nous sommes notre propre fin et notre propre commencement, à la merci d'un passé qui ne peut pas s'empêcher de se répéter."
Séverin sourit.
Et ce fut précisément à ce moment-là que Laila le gifla.
Laila savait que certaines personnes pouvaient porter de telles choses en elles.
Certains pouvaient marcher sans jamais perdre l'équilibre alors que des galaxies pesaient sur leur coeur, que des planètes pressaient contre leurs côtes, que des mondes entiers se trainaient dans leur sillage.
La mère de Laila disait souvent qu'elle étairt l'une de ces personnes. Nées pour porter plus qu'elle-même. Elle pouvait supporter - et chérir - le fardeau des autres, leurs soucis, leurs erreurs, leurs espoirs.
Sois une lumière dans ce monde, ma Zosia, car il peut être très sombre.
Cette nuit-là, il se demanda si son contact était l'inverse de l'alchimie. Il suffisait qu'il la touche pour qu'elle ne soit plus ni dorée ni lointaine comme le paradis, mais humaine, terrestre et aisément accessible.
"Parfois, je me demande comment ce serait d'être vous."
Laila sourit. "Un songe éphémère, j'imagine."
- 𝑻𝒓𝒊𝒔𝒕𝒂𝒏, 𝒎𝒐𝒏 𝒄𝒉𝒆́𝒓𝒊, 𝒓𝒆́𝒑𝒐𝒏𝒅𝒊𝒕 𝑳𝒂𝒊𝒍𝒂 𝒂𝒗𝒆𝒄 𝒖𝒏 𝒄𝒂𝒍𝒎𝒆 𝒎𝒆𝒏𝒂𝒄̧𝒂𝒏𝒕. 𝑺𝒊 𝒕𝒖 𝒕𝒆 𝒎𝒆𝒕𝒔 𝒆𝒏 𝒕𝒓𝒂𝒗𝒆𝒓𝒔 𝒅𝒖 𝒄𝒉𝒆𝒎𝒊𝒏 𝒅'𝒖𝒏𝒆 𝒇𝒆𝒎𝒎𝒆, 𝒕𝒖 𝒅𝒆𝒗𝒓𝒂𝒔 𝒂𝒇𝒇𝒓𝒐𝒏𝒕𝒆𝒓 𝒔𝒐𝒏 𝒆́𝒑𝒆́𝒆.
Elle ne voulait pas traverser la vie sans éprouver de sentiments. Elle voulait tout connaître tant qu'elle le pouvait encore. Elle ne voulait pas être hantée par les regrets, simplement parce qu'elle n'avait pas osé franchir une porte. Elle ne voulait pas d'une simple nuit. Elle voulait une chance. Et c'est cette détermination, plus que tout autre chose, qui la poussa à lâcher les rapports sur le sol, à s'avancer vers Séverin et à l'embrasser.
Partout où Séverin regardait, il ne voyait que des loups dorés. Et sans qu'il ne sache trop pourquoi, il se sentait parfaitement à l'aise. Les loups étaient partout. En politique, sur les trônes, dans les lits. Ils se faisaient les dents sur l'Histoire et prospéraient grâce aux guerres. Il ne s'en plaignait pas. Mais, comme les autres loups, il voulait sa part.
Les baisers ne devaient pas ressembler à ça. C'étaient les étoiles qui devaient en être témoins. On ne s'embrassait pas en présence de la mort. Mais alors que les os tourbillonnaient autour d'eux, elle aperçut des fractales de blanc. On aurait dit de pâles constellations et elle songea que, peut-être, pour un baiser comme celui-ci, même l'enfer était prêt à offrir des étoiles.
Il aurait préféré ne pas savoir ce qu'il avait perdu. Peut-être qu'il n'aurait pas la même impression tous les jours : celle d'avoir été capable de voler, mais que les cieux l'avaient fait tomber, ne lui laissant que le souvenir des ailes.
Rien n'était immuable, sauf le changement.
La luxure est moins dangereuse que l'amour mais les deux peuvent entraîner ta perte.
Ce qui semble cruel peut plus tard fleurir et s'illuminer.