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3.58/5 (sur 86 notes)

Nationalité : Royaume-Uni
Né(e) à : Birmingham , 1954
Biographie :

Sally Gardner est auteure et illustratrice, elle signe donc de nombreux romans et albums souvent récompensés.

Souffrant de troubles d'apprentissage jusqu’à ce que l'on diagnostique une dyslexie sévère (comme son héros Standish), elle n'apprend a lire qu'a 14 ans et écrit aujourd'hui sur un clavier adapté a son handicap.

Après des études dans une école d'art, elle devient décoratrice puis costumière de théâtre.

Elle vit à Londres.

Pour plus d'informations voici son site http://www.sallygardner.net/

Source : en.wikipedia.org
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Vidéo de

Sally Gardner présente Une Planète dans la Tête.


Citations et extraits (37) Voir plus Ajouter une citation
L'hiver dernier avait été le plus froid dont je me souvienne. D’après Papou, il n'en avait jamais connu d'aussi cruel, or il en avait connu de nombreux. Papou l'avait surnommé la vengeance du général Hiver. Ce général n'était pas de notre coté, je peux vous le garantir.
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Voyez-vous, les "si" sont comme les étoiles, innombrables.
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" Il y a ceux qui suivent les chemins balisés et puis il y a toi, Standish, une brise dans le parc de l'imagination."
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Il était remplaçable. Telle était la maladie dont il souffrait à la naissance.
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J'avais du mal à comprendre la différence entre disparition et mort. A mes yeux, c'était la même chose, les deux laissaient des trous. Des trous dans le cœur. Des trous dans la vie. Il n'était pas difficile de se rendre compte de leur nombre. L'apparition d'un nouveau trou était évidente. Les lumières s'éteignaient dans la maison, puis celle-ci explosait ou bien elle était rasée.
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- Comment fait-on pour attraper une sorcière ? demanda Millie.
- Exactement comme pour attraper un poisson : avec un appât !
- Oh, murmura la fillette, je ne sais pas trop si j'aime cette idée...
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M. Gunnell ne m’aimait pas. À mon avis, c’était personnel. Avec lui, tout était personnel. J’étais une insulte personnelle à son intelligence, une insulte à son sens de l’ordre et de la correction. Afin que tout le monde comprenne bien à quel point j’étais une insulte, il a tiré sur ma cravate pour défaire le nœud. En refermant la porte de la salle de classe derrière moi, il avait ce sourire qui lui faisait sortir la langue.

Je me fichais des coups de canne. Du fait d’avoir encore mal aux mains. Un peu moins d’avoir eu l’oreille tirée. Et complètement de voir le directeur. J’ignorais alors le problème, ou son ampleur.

Néanmoins, je m’en étais douté au moment où M. Gunnell avait défait mon nœud de cravate, le salaud. Voyez-vous, je suis incapable de faire un nœud de cravate et il le sait.

Je n’avais pas défait ce nœud pendant un an, mon record. C’était la première fois que je tenais aussi longtemps. En fait, le tissu était devenu si lisse qu’il coulissait facilement, assez pour laisser passer ma tête et se resserrer ensuite au col, bien comme il faut. Du coup, j’étais impeccable. C’était le but. Cela avait perduré grâce à Hector. Il n’aurait laissé aucun garçon me chercher des noises. J’avais cru mes jours de souffrance derrière moi. Cette cravate diabolique en corde de pendu dénouée me donnait envie de me laisser glisser par terre le long du mur et de renoncer, de laisser les larmes prendre l’air, pour une fois. Car s’il y avait bien une chose que je ne pouvais pas faire, c’était me présenter dans le bureau du directeur sans cravate. Autant me jeter par la fenêtre, tête la première. Prétendre que ma cravate s’était dénouée au cours de ma chute. Prétendre qu’en raison du choc, j’avais oublié comment faire un nœud de cravate.

Si je voulais bien le reconnaître, j’avais déjà conscience sur le moment que cela n’avait pas seulement à voir avec ma cravate et la perte de son nœud. Mais plutôt avec la perte d’Hector, qui m’était insupportable. Si seulement j’avais su où ils avaient été emmenés. Si seulement j’avais eu l’assurance qu’il était sain et sauf, alors peut-être que le nœud dans mon ventre – ce nœud qui se resserrait chaque jour davantage – se serait dénoué.
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Quand le mot en provenance du bureau du directeur est arrivé en cours, je n’écoutais pas. Hector et moi étions dans la ville au-delà de l’eau, dans un pays où les immeubles ne cessent de grimper jusqu’à épingler les nuages dans le ciel. Où le soleil brille en Technicolor. La vie à une extrémité de l’arc-en-ciel. Je me fiche du discours officiel, je l’ai vu à la télé. Les gens chantent dans les rues – ils chantent même sous la pluie, ils chantent en dansant autour d’un réverbère.

C’est une ère de ténèbres. On ne chante pas.

Cela dit, c’était le meilleur rêve éveillé que je faisais depuis la disparition d’Hector et de sa famille. Je m’étais surtout appliqué à ne pas penser à lui. Je m’étais efforcé de m’imaginer sur notre planète, celle qu’Hector et moi avions inventée : Juniper. C’était mieux que de me rendre malade à envisager ce qui avait pu leur arriver. En plus, c’était un de mes meilleurs rêves éveillés depuis bien longtemps. J’avais l’impression qu’Hector était à nouveau avec moi. Nous roulions dans une interminable Cadillac couleur pastel.
Je sentais presque l’odeur du cuir, bleu intense, bleu azur, bleu des sièges en cuir. Hector était à l’arrière. Moi, un bras appuyé sur la portière, la vitre descendue, une main sur le volant, je nous ramenais à la maison boire un Croca-Cola – une cuisine lumineuse avec une nappe à carreaux, et un jardin où on aurait cru la pelouse passée à l’aspirateur.
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C’est alors que j’ai vaguement pris conscience que M. Gunnell disait mon nom.

– Standish Treadwell. Vous êtes convoqué dans le bureau du directeur.

Merde à la puissance mille ! J’aurais dû le voir venir. La canne de M. Gunnell m’a fait mal aux yeux, s’est abattue sur le dos de ma main avec une telle violence qu’elle y a laissé sa signature. Deux fines boursouflures rouges. M. Gunnell n’était pas grand mais il avait des muscles en vieux tank de l’armée avec des bras bien huilés en tank de l’armée. Il portait un postiche qui avait sa vie propre, se démenait pour rester collé au sommet de son crâne luisant de transpiration. Par ailleurs, les traits de M. Gunnell n’étaient pas flatteurs. Il avait une petite moustache noire tachée de morve, qui retombait sur sa bouche. Il ne souriait qu’en maniant sa canne – un sourire qui lui tordait le coin de la bouche, si bien que la limace desséchée qui lui tenait lieu de langue pointait à l’extérieur. Tout bien réfléchi, je doute que « sourire » soit le mot exact. Peut-être sa bouche se crispait-elle ainsi quand il avait décidé de se livrer à son sport favori, faire mal. Peu lui importait où la canne s’abattait, l’essentiel était qu’elle cingle la chair, vous fasse sursauter.

Voyez-vous, on ne chante que de l’autre côté de l’eau.

Ici, le ciel s’est écroulé, il y a fort longtemps.
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Je n’allais pas y échapper. J’étais devenu paresseux. J’avais pris l’habitude de compter sur Hector pour m’avertir des malheurs à venir. Ce rêve éveillé m’avait fait oublier qu’Hector avait disparu. J’étais tout seul.

M. Gunnell m’a pris par l’oreille, il a tiré très fort, à me faire venir les larmes aux yeux. Je n’ai pas pleuré. Je ne pleure jamais. À quoi bon ? Papou prétend qu’il ne pourrait plus s’arrêter s’il se mettait à pleurer – les raisons de pleurer ne manquent pas.

Je pense qu’il a raison. De l’eau salée gaspillée en flaques boueuses. Les larmes noient tout, enfoncent une boule dans la gorge, voilà ce qu’elles font. Donnent envie de crier, voilà ce qu’elles font. Laissez-moi vous dire que ce n’était pas facile, pourtant, avec l’autre qui me tirait par l’oreille. J’ai tâché de garder l’esprit focalisé sur Juniper, la planète qu’Hector et moi étions les seuls à avoir découverte. Nous nous apprêtions à lancer une mission personnelle dans l’espace, rien que nous deux, le monde se rendrait compte alors qu’il n’était pas seul. On entrerait en contact avec les Junipériens, qui savaient la différence entre le bien et le mal, étaient capables de faire disparaître les Mouches-à-merde, les hommes en manteau de cuir et M. Gunnell au fin fond du trou du cul de l’oubli.
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