Sandra Verilli

"La veille, après ses adieux à Audrey, il s'était retourné comme un lâche, laissant la femme sans mot sur le seuil. Lorsqu'il fur certain qu'elle était montée dans le taxi, il s'était accordé le droit d'exprimer toute sa rage et sa colère. Quel pauvre type il faisait ! Incapable de faire face à ses sentiments, incapable de faire confiance à la vie ! Ce n'était pourtant pas si difficile !"

"Parfois, le fardeau d'être très beau était lourd à porter. Il n'y avait qu'avec Megan qu'il pouvait discuter de ce phénomène sans paraître prétentieux ou imbu de lui-même.
_Sérieux, c'est vraiment épuisant de toujours sentir le regard des hommes sur moi...lui avait-elle dit un jour.
_Je te comprends, j'ai toujours l'impression que les femmes veulent tromper leur mec avec moi, comme si je sortais tout droit d'une comédie romantique.
_Parfois, j'aimerais bien me taper un type "ordinaire", mais quand j'en trouve un à mon goût, il pense que je me moque de lui, alors ça ne marche jamais !"

"_Tu vois, Milan, même si on ne veut pas d'aventure, ça nous pourchasse en pleine nature !
Ils se mirent tous les deux à rire à gorge déployée. Audrey avait raison, jamais leur vie ne pourrait être un long fleuve tranquille !"

"Milan se doutait qu'Audrey avait dû vivre des situations difficiles sur le plan personnel pour se diminuer ainsi. Il fulminait en voyant qu'elle avait si peu confiance en son pouvoir de séduction.
_Pourquoi tu voulais lui obéir et descendre regarder la télé plutôt que de l'envoyer promener ? Tu n'as pas à t'excuser d'exister, Audrey, ni à te laisser marcher sur les pieds par n'importe qui..."

"_Audrey, un jour, il va falloir que t'arrêtes d'avoir peur d'avoir peur...
_T'as raison...mais ce n'est pas facile."

«  Il n’est jamais trop tard pour devenir ce que nous aurions pu être » .

GEORGE ELIOT .

"_T'as fait des études ?
_Ouais, en Italie, quand je jouais au football. J'ai fait ma maîtrise en psychologie sportive.
_T'as une maîtrise ?
_Faut pas se fier aux apparences, Madame Audrey. C'est ce que j'arrête pas de te dire, hein ? lui dit-il en lui décrochant un clin d'œil."

«  Respirer le grand air avait eu un effet magique sur le moral de Milan aussi bien que sur celui d’Audrey .
Comme des enfants , ils avaient admiré le paysage en prenant mille et une photos de toutes les splendeurs qui s’offraient à eux .
L’eau turquoise d’un lac dont Audrey avait oublié le nom était incontestablement une des plus belles créations de la nature qu’il lui avait été donné de voir » ….

Audrey soupira bruyamment. Qui lui voulait cette Bianka Valdrôme ? Milan ne lui devait rien. Leur pacte était clair, et le fait qu'ils avaient, chacun de leur côté, flirté avec de nouvelles personnes la veille sans faire de drame prouvait qu'ils étaient capables de poursuivre leur voyage sur la route de l'amitié, loin de la jalousie. Pour une seconde fois, elle supprima le message sans y répondre. L'envie lui prit de bloquer la jeune femme afin de ne plus avoir de notifications de la sorte, mais la curiosité l'emporta. Qu'allait-elle lui apprendre dans son prochain message ?
Milan s'était réveillé beaucoup plus tard qu'il ne l'aurait cru. Audrey était déjà dans la douche, et les trois heures de route qui les attendaient ne l'enchantaient pas du tout. Il avait un mal de tête intense et ne ressentait qu'une seule envie : passer la journée à dormir. Se souvenant que l'automobile était restée au bar, il râla et remit son oreiller sur sa tête. Il avait besoin de repos.

-Tu vas voir, Clara. Beaucoup de choses vont changer. Je vais faire quelque chose d’important dans ma vie. J’ai failli la perdre, alors je vais vivre comme je l’entends ! Je vais faire le ménage dans les choses pas importantes et je vais me concentrer sur moi.