Un livre ne cesse jamais n'en contenir un autre.
l'eau qui coule ne retourne jamais
à sa source, la fleur tombée ne remonte
jamais à sa branche.
Kobayashi Issa
Rien d'autre aujourd'hui
que d'aller dans le printemps
Rien de plus
Yosa Buson
Brise légère
l'ombre de la glycine
tremble à peine
Bashô
Choses qui ne font que passer
Un bateau dont la voile est hissée.
L'âge des gens.
Le printemps, l'été, l'automne et l'hiver.
[...] de grosses et magnifiques roses d'Elstir, mais dont l'onctueux écarlate et la blancheur fouettée s'enlevaient avec un relief un peu crémeux sur la jardinière où elles étaient posées.
Marcel Proust, Sodome et Gomorrhe.
p 111
... Car la vie est après tout un voyage d'un
lieu inconnu vers un lieu inconnu.
Suzuki Daisetz Teiraro
J'ai imaginé ce livre comme un rêve éveillé. Un rêve habité par les couleurs d'un Japon que le lecteur traverse en silence :verts des paysages et des plantes observées au bord des chemins, lorsque nos pas nous portent à l'errance, reflets argentés de la lune que l'on se plaît à contempler, blancheur nacrée d'une jeune beauté surprise à sa toilettes, noirs intenses des encres qui envahissent la page.
Noir encore des fantômes intranquilles qui parfois viennent visiter les vivants. J'ai souhaité que le lecteur chemine lentement vers une beauté qui ne se laisse deviner qu'au travers des ombres. Une beauté serrée entre les pages, comme un coeur qui palpite."
Dans le vieil étang
une grenouille plonge
Bruit de l'eau
Basho
J'ai coupé la pivoine
Quel chagrin mortel
ce soir
Yosa Buson