Citations de Sandrine Bonini (29)
Et elle me déplia une interrogation écrite. M Namur lui avait mis un deux sur vingt.
- Deux, c'est peu, j'ai dit, un peu ennuyé.
- Coup dur, a-t-elle conclu.
Et on est rentrés en marchant très lentement, en faisant le grand trajet par le parc.
- ça va être un carnage , ce soir.
J'étais un peu impressionné mais il faut dire que ma sœur à l'art des formules.
( p 24 )
D'ailleurs, une fille pirate ne s'ennuie jamais : elle peut se rouler dans le sable, courir, sauter et même rugir !
Je m'appelle Lotte. Je suis une fille pirate. Tu penses peut-être qu'une fille pirate, si jeune, ça n'existe pas ? Bien sûr que si, ça existe ! Je suis née ici, dans cette jungle. J'ai grandi dans une ferme reculée de la savane, au milieu des animaux sauvages. Moi aussi, après tout, je suis sauvage.
Moi, depuis que je suis toute petite, je m'entraîne à vivre et à parler avec la forêt tout entière !
Tous les jours, accompagnée d'Igor, j'explore, je pars à l'aventure. Je me faufile, je grimpe, je nage et parfois même, je prends des risques.
"Chers amis, je vous invite à une après-midi de méditation d'anniversaire, samedi. Nous nous amuserons ensemble à ouvrir notre esprit."
[...]
Avant de commencer, je vous propose de déguster un thé aux herbes digestives et ces délicieuses graines.
Tandis qu'elle se demandait si la blessure qu'elle avait faite au jeune homme pouvait lui être fatale, Ravier porta une première attaque d'une rapidité époustouflante. Elle s'affaissa aussitôt sur le parquet grinçant. Son bras gauche la faisait souffrir alors même qu'il ne lui semblait pas avoir reçu un seul coup.
- Il me semble que tu parais souvent à gauche ? demanda Ravier.
- Je me suis entraînée à ne pas avoir une gestuelle trop systématique, comme me l'a enseigné mon entraîneur, répondit Aglaé en serrant les dents.
- Est-ce qu'il ne t'a pas également appris à abandonner, lorsqu'il est encore temps ?
- Je n'ai pas retenu cette leçon, je suis désolée.
Le Lieutenant lui asséna un deuxième coup sur la cuisse qui la fit tomber à terre. Elle roula au sol pour éviter un troisième coup tout aussi violent. Ravier était en train de lui administrer une authentique punition et il ne paraissait pas prêt à s'arrêter.
« Pendant qu’on se promenait dans une forêt de fleurs hautes comme des arbres, j’ai laissé toute cette bizarrerie gagner mes bras, mes jambes et mon corps tout entier. Je ne me sentais plus si géante, ni si minuscule, j’avais l’impression de flotter et d’être juste à la bonne taille. »
Au feu! Sortez les enfants! Vite!
Viktor, voyons, quand j'ai dit que tu brûlerais les planches...
... je parlais au sens figuré.
"-Allez Is, ne sois pas triste! On va retourner à la clairière et on va bien s'amuser, tu vas voir! Peut-être qu'on va croiser la loutre, tu sais? - Snif... et je pourrai lui donner un bout de carotte à manger? - Mais bien sûr! Tant que tu veux! - Et on ramassera des cailloux pour finir le grand labyrinthe? - Mais oui! Ha, Ha! Et on passera dans le tunnel sous l'arbre pour jouer aux hommes préhistoriques! - Et on ira trouver des capricornes sous les pins? Et on leur fera couper des brindilles avec leurs petites pinces? - Brrr. Bon d'accord."
- Passons derrière, par le petit pont et le chemin des orties ! N'est ce pas qu'ils ne viennent
Jamais par là, les autres ?
- Non, ils n'y passent jamais, c'est vrai
- tu vois ? Tu vois?
Alors allons-y maintenant, allons à la rivière
Le plus ennuyeux dans les histoires vraies, c'est que personne n'y croit jamais! Surtout les gosses. Rien que pour ça, je m'étais promis de ne jamais raconter celle de le Tempête. Mais celui qui ouvrira ce livre sera, je l'espère, différent des autres.
Derrière eux, le feu redoublait.
Étant donné la quantité de liquide inflammable qui reposait là-dessous, il devait y avoir de quoi alimenter une explosion colossale. Et dire que c'était eux les responsables. Par Geb, quel était l'intérêt de lancer des missions scientifiques ultra-perfectionnées, si c'était soit pour rafler toutes les ressources, soit pour tout faire flamber par accident ?
Ce soir-là, June a du mal à s'endormir (...). Elle a le sentiment que sa sœur a grandi, tout à coup, et ça lui fait tout drôle. "Mais au fond, se dit-elle, moi aussi j'ai changé." Et elle songe à leurs jeux, aux trapézistes, aux fleuristes et aux petits animaux. Elle ne peut s'empêcher de sourire. C'est étrange, mais elle se sent à la fois triste et contente.
Le monde semblait devenu fou, mais d'une folie douce et enjouée, toute faite de rêves inavoués.
Avec Igor, nous inventons sans cesse des rites mystérieux et des danses sacrées. Notre cabane est un théâtre où nous répétons des cérémonies magiques, rythmées par le chant des crapauds-buffles. Dans cette frénésie, nous devenons tour à tour humains, animaux, esprits de la nature… Nous finissons épuisés mais heureux, dans cette cachette qui n'appartient qu'à nous.
Mon Igor est un excellent danseur et souvent, il me fait voltiger sur des airs que seuls les toucans connaissent. Le soir, nous dansons au milieu des arbres, jusqu'à ce que j'en aie le tournis et que je ne tienne plus debout.
Nos yeux, soudain otages de l'obscurité de la chambre, sont embarqués dans une tornade où toute perspective est abolie.
Ils sont hagards, dans un trompe-l'oeil incompréhensible; ils s'agrippent à des repères mouvants, totalement désarmés.
Trop proches de la noyade, submergés, ils seront secourus par la lumière héroïque qui vient enfin rendre à la chambre son allure raisonnable...
Quand on y réfléchit, on remarque la chose suivante : les gens qui parlent dans la pièce à côté, eh bien! souvent, ils parlent de nous.
C'est vrai, la conversation résonne en nous, et c'est comme une venimeuse morsure.
Clarence, désemparé, erra longtemps dans la rue comme une feuille baladée par le vent avant de rentrer tristement chez lui.