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Critiques de Sara Colaone (35)
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Georgia O'Keeffe

Je ne connaissais pas Georgia O'Keeffe qui est considérée comme l'une des plus grandes artistes modernes en matière de peinture. Elle a vécu 99 ans aux Etats-Unis d'où elle est native.



C'est tout le portrait d'une artiste hors normes. Elle a d'abord fréquenté une grande école d'art à Chicago. Elle s'intéresse à l'avant-garde et se rend à New-York qui est une grande ville foisonnant d'artistes.



Elle croisera la route du photographe Alfred Stieglitz où elle vivra une relation amoureuse passionnante mais tumultueuse. Ce dernier a contribué à faire de la photographie une forme d'art reconnue mais il a surtout contribué au succès de Georgia grâce à des photos de nus. Georgia était devenue la muse de Stieglitz.



Cette dernière s'éloignera de lui suite à une infidélité tout en revendiquant son indépendance. La BD joue beaucoup sur sa relation avec lui entre bonheur et regret.



Je n'ai pas trop aimé cette biographie car elle est inutilement bavarde et mal construite dans son cheminement assez tortueux entre rêve et réalité. En matière de biographie, j'ai nettement lu mieux aussi bien dans le graphisme abstrait que dans le scénario plus constructif. Au final, je n'ai pas vraiment réussi à me passionner pour cette femme un peu excentrique.



J'ai néanmoins retenu que son art qui est considéré moderniste et d'avant-garde est basé sur une observation minutieuse de la nature et sur une volonté de peindre ce qu'elle ressent. Elle demeurera à l'écart des courants suivant sa propre voie ce qui est tout à son honneur. Un de ces tableaux s'est vendu 44 millions de dollars en 2014. Elle a la côte !
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Georgia O'Keeffe

Cette bande dessinée retrace des épisodes de la vie de cette célèbre peintre, mais je l'ai trouvé ratée.

D'une part parce que les dessins sont dans des tons ternes et délavés alors que les oeuvres de Georgia O' Keeffe sont éclatantes de couleurs, mais de plus, l'intrigue est brouillonne, des morceaux de sa vie sont racontés, mais sans logique et si on ne connaît pas déjà sa vie, difficile de s'y retrouver.

J'ai trouvé regrettable de ne jamais voir une seule œuvre de cette artiste dans une bande dessinée qui lui est consacrée !

On voit quelques esquisses, mais toujours dans des tons noirs et gris, alors qu'elle peignait dans une palette de couleurs très vives, des rouges cerise, des roses fuchsia, des oranges pétants, des violets, des jaunes soleil, des verts pelouse....

Bref, cette bande dessinée raconte quelques épisodes de sa vie personnelle et professionnelle mais n'est en rien représentative de la carrière et de l’œuvre de cette femme exceptionnelle au caractère si particulier.



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Georgia O'Keeffe

# Rentrée littéraire, Rayon Art & BD # Biographie en 189 pages & cases





" Tu as un coeur assez grand pour contenir tout le ciel – et tout ce que le ciel signifie. » [ Alfred Stieglitz à Georgia O'Keeffe ]





Cette biographie dessinée et romancée d'une artiste étonnante vient en appui de la toute première rétrospective française de Georgia O'Keeffe (1887 - 1986) qui se tient au Centre Pompidou du 8 septembre au 6 décembre 2021.



Exposition et BD nous racontent de concert l'une des plus grandes figures de l'art nord-américain du XXe s, artiste assez méconnue en Europe jusqu'à récemment.





Envie de découvrir une Amazone de la peinture moderne américaine en suivant son parcours d'artiste et de femme ?

Laissez-vous tenter par cette bande dessinée, complète et précise qui se révèle une manière assez ludique et plaisante d'entrer dans l'univers particulier de Georgia O'Keeffe.







Le départ de l'album se situe au Nouveau-Mexique, là où Georgia s'est réfugiée après le décès de celui qui a été son amant, son mari, son mécène, son pygmalion et son tourment, Alfred Stieglitz, photographe de talent et propriétaire de la première galerie d'art qui exposera au grand jour le talent de cette pionnière de la peinture moderne américaine.





Georgia n'est pas seule au Ghost Ranch. L'entourent : Maria Chabot (écrivaine, avocate défendant les traditions artistiques amérindiennes, entrepreneur pour l'autre maison de Georgia au Nouveau-Mexique et depuis 1996 "Trésor vivant" de Santa Fe),

Anita Pollitzer (amie de longue date, photographe, activement impliquée dans la lutte pour l'obtention du droit de vote des femmes)

et Doris Bry (secrétaire, confidente et agent artistique de Georgia).

Celles-ci ne seront pas de trop pour mener à bien l'inventaire artistique de feu Stieglitz, un testament constitué de photographies, dessins et correspondances.







Au cours de ce travail de fourmi, le lecteur refait avec Georgia et ses souvenirs l'envers du chemin parcouru, de ses tout débuts aux écoles d'Arts, Chicago, N.Y, 1905-1907 en passant par la première exposition de ses fusains à la galerie 291 par celui qui deviendra son mari, Alfred Stieglitz.





Georgia O'Keeffe a traversé l'essentiel des aventures esthétiques du XXe s. Dans les années 1920, elle appartient au cercle restreint des inventeurs du modernisme américain, puis participe, dans les années 1930, à la recherche identitaire qui marque les États-Unis, avant de devenir dans les années 1960 une pionnière de la peinture abstraite « hard edge » (transitions brusques dans les couleurs)





En 1929, elle est la première artiste femme à intégrer les expositions du MoMA venant d'être créé. Plus tard, elle est la première encore à qui les plus grands musées américains consacrent une rétrospective (Chicago en 1943, le MoMA en 1946).





Pour la génération d'artistes féministes des années 1960, Georgia O'Keeffe fait figure de « brise-glace », elle est celle qui ouvre la voie à la reconnaissance d'un art qui n'est plus nécessairement associé au genre de son auteur.





Sensualité et spiritualité dans son oeuvre ne font qu'un et s'unissent en un même mouvement sacré, une même vision symbolique du monde: que ce soient dans ses immenses fleurs, les tableaux les plus appréciés de son temps et les plus connus, ses représentations du désert, des carcasses, crânes d'animaux, os, etc...

Tout est lié à la terre et au cosmos.





L'artiste avait également affirmé dans sa création une volonté de précisionnisme dans l'abstraction, l'essentiel se réduisant parfois à un simple trait.







Etonnante cette femme qui même victime de dégénérescence oculaire (macula) réussit à continuer à peindre sans assistance jusqu'en 1976 et à dessiner ensuite (avec aide) jusqu'à la fin de sa vie ce que son esprit voyait, voyageant dans les nuages et le ciel.





"Ma peinture est ce que je dois rendre au monde pour ce que le monde me donne."





GEORGIA O' KEEFFE - AMAZONE DE L'ART MODERNE

Aux éditions Steinkis, 02/09/2021, Coll. Roman graphique

Luca de Santis au scénario, Sara Colaone au graphisme

Laurent Lombard pour la traduction



- Dans le cadre de l'exposition du Centre Pompidou, 08/09 au 06/12/2021 -





Dans cette BD, les dessins colorés jaune soleil au graphisme assez rudimentaire, aux traits presque grossièrement simplifiés par moments, représentent les périodes de vie de Georgia au Nouveau-Mexique.





Ses souvenirs passés, séparés distinctement par tranches de vie (artistique et humaine) empruntent un design et un coloris propres à chaque période, ce sont ceux qui m'ont le plus attirée, avec leur petit air vintage qu'accompagnent certaines remarques "d'humour" piquantes.



"Si les pieds sont les organes de la marche pour l'homme, ils sont des organes sexuels pour la femme"





Cette séparation claire entre l'hier et l'aujourd'hui donne un contraste réussi entre l'actuelle Georgia qui nous parle et les étapes antérieures de son apprentissage, de sa création et de ses moments de vie avec les personnes qui ont le plus compté humainement et artistiquement dans sa vie, ses moments-clés, son groupe restreint de fidèles, d'amis, d'artistes.



[ Une courte présentation avec biographie de chacun est reprise en fin d'album, tout comme une liste de quelques références bibliographiques ayant servi de base à ce roman graphique ]





Le découpage des planches, les bulles rectangulaires des dialogues notamment, serait le petit bémol à cet ouvrage, il est par moments un peu trop imprécis, perdant parfois le lecteur dans le fil des dialogues entre les différents protagonistes.





Un personnage énigmatique, au crâne de bovidé, revient régulièrement dans la bd, comme un interlude, rappeler à Georgia son pari, celui où son âme (ses yeux) a été mise en jeu et nous renvoie ainsi avec elle aux question de la vie, de la mort, au sens de l'éternité d'un moment de gloire ou de bonheur.





Ce crâne est également un clin d'oeil à la couverture de l'album, aux légendes amérindiennes (ou au diable tout simplement) tout comme il fait référence à l'une des séries de tableaux les plus célèbres de Georgia O'Keeffe (dont le "Jimson Weed/White Flower No. 1" vendu à près de 45 millions de dollars chez Sotheby's en 2014)





Cette biographie en images m'a donné envie d'en apprendre plus sur cette artiste, sa vie et ses oeuvres. J'hésite encore entre un petit trip à Paris pour admirer l'exposition qui lui est consacrée.

Ou prendre la direction du Nouveau-Mexique pour visiter le Musée O'Keeffe et loger à L'Abiquiú Home.



https://www.okeeffemuseum.org/





https://www.centrepompidou.fr/fr/programme/agenda/evenement/60bdJRm





https://www.sortiraparis.com/arts-culture/exposition/articles/258194-georgia-o-keeffe-au-centre-pompidou-pour-sa-premiere-retrospective-en-france-nos





https://www.rtbf.be/culture/arts/artistes/detail_decouvrez-georgia-o-keeffe-l-icone-de-l-art-americain-au-centre-pompidou?id=10837554
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En Italie, il n'y a que des vrais hommes

Lorsque le gouvernement de Mussolini décide d'actualiser le code pénal, on prévoit de faire comme les voisins allemands : incorporer une loi discriminatoire contre les homosexuels. Que nenni ! rétorque Il Duce qui se justifie ainsi : " Nous n'avons pas besoin d'une loi pareille ! En Italie, il n'y a que des vrais hommes ! "



Pour cette bande dessinée, Luca de Santis met en scène un entretien qu'un journaliste avait eu avec un vieil homme sur son passé d'homosexuel dans l'Italie fasciste.

Deux histoires sont donc mis en scène : d'un côté celle de deux jeunes journalistes qui se rendent à Salerne pour rencontrer Antonio Angelicola, un septuagénaire aigri. Puis, il y a les souvenirs de l'homme, dans les années 1930, au moment où il vivait heureux, entouré par sa mère et son frère et travaillant comme tailleur dans la mercerie tenue par sa mère. Jusqu'au jour où … Ninella - comme on le surnomme à l'époque - se fait embarquer par l'OVRA, puis est condamné pour "crime contre la race" et part en "confinement" sur l'île de San Domino delle Tremiti. Officiellement, il est "déplacé" comme prisonnier politique.



En lisant cette Bd juste après " triangle rose ", je suis fascinée de voir à quel point la culture joue un rôle primordial dans le traitement d'un problème d'ordre "moral". Il y a bien sûr un dénominateur commun : le fait que l'homosexualité, dans les régimes fascistes, dérange la bonne société car dans un contexte où le sentiment (ultra) nationaliste est exacerbé, et bien ces individus manquent à leur devoir de faire grossir les rangs de la belle nation d'êtres supérieures ( ici, Italiens). Bien sûr, quand ils se font attraper ils se font tabasser - exercice de virilité oblige ! - et se font sermonner sur l'immoralité et la dangerosité de leurs pratiques.

Et côté italien, pour se débarrasser de ce problème gênant, on a la solution la plus simple du monde : on fait comme s'il n'existait pas ! Cela passe par la case : "on ne nomme pas" , puis "on les envoie loin" et enfin "on met une étiquette plus acceptable".



Le "séjour" sur l'île apparaît d'abord comme une espèce de colonie de vacances pour "tapettes", où se côtoient grandes follasses, travestis, tombeurs, prêtres, petits jeunes, etc avec de temps en temps des (vrais) prisonniers politiques qui demandent l'autorisation de venir pour se marrer un peu. Et petit à petit, on voit que les prisonniers sont soumis à un système de rationnement, qu'on leur donne un pseudo salaire (5 lires!) avec lequel ils doivent se laver, manger et s'habiller pour la saisons. Le flirt est dans l'air, puis les tensions montent … et c'est le drame.



J'ai trouvé cette bande dessinée intéressante, dans la mesure où je ne connaissais pas le sujet, mais assez incomplète. L'objectif est de sensibiliser un large public à ce passage de l'histoire, et le côté trop "colonie de vacances" et Dolce Vitta entre amis ne m'a pas permis de saisir les enjeux de cette période. D'ailleurs, dans la conclusion (que ce soit celle de De Santis ou celle du "vrai" journaliste à la fin), il cite une phrase du vieil homme qui dit que beaucoup ont pleuré en quittant l'île car ils avaient été mis dans une sorte de cocon dans lequel ils étaient protégés des ragots, des regards, des médisances, de la culpabilité de mettre le "déshonneur" sur leur famille - car c'est ainsi qu'était considéré le fait d'avoir un fils homosexuel. Dans ce cas quelles conclusions tirées ? Qu'est-ce qui fait que ces hommes ont préféré oublié cette période de leur vie ? Je me doute qu'ils en ont souffert, mais la façon dont l'histoire est mise en scène met tellement plus en avant "l'insouciance" et le côté "festif" de ce confinement sur l'île que finalement, c'est ce qu'on retiens de mieux.



En ce sens, j'ai préféré triangle rose car cette bande dessinée faisait bien mieux la part des choses.
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Georgia O'Keeffe

Née en 1887 et décédée à 99 ans, Georgia O'Keeffe est très certainement à raison considérée comme la peintre abstraite la plus célèbre du monde. Très jeune, elle savait que sa vie entière serait consacrée à son travail. « Je suis décidée à placer mon art au-dessus de tout. » (p. 12) Elle n'avait besoin de personne pour faire ses preuves, mais c'est en partie sa relation avec le photographe Alfred Stieglitz qui lui ouvre la voie du succès. Entre amour et inspiration mutuelle, leur mariage a été intense, voire douloureux pour Georgia. Toute sa carrière, elle s'est acharnée à se détacher et à affranchir son image des nus que son mari a faits d'elle, à exister loin de ce corps de femme auquel les critiques et le public voulaient systématiquement la rattacher. Et longtemps, elle a eu le sentiment que son art était incompris, injustement rapporté à sa féminité. « Je n'aime pas vous voir ghettoïser mon art, en parler comme s'il était équivalent et séparé, comme si on pouvait séparer l'art selon pénis ou vulve ! » (p. 43) En quête sans cesse renouvelée de son identité, l'artiste a toujours refusé de transiger ou de s'adapter à ce qu'on attendait d'elle. Ses œuvres rencontrent un succès phénoménal et se vendent à des prix de plus en plus fous. Mais pour Georgia O'Keeffe, ce n'est pas encore assez. Elle voudrait être artiste, pas artiste femme. « J'aurai donc la vulve la plus précieuse du monde ! » (p. 177)



Des fleurs gigantesques, des crânes et des ossements, des paysages urbains novateurs, des grands flux de couleurs abstraits et vibrants, tout cela, c'est Georgia O'Keeffe. Son œuvre fait actuellement l'objet d'une exposition au Centre Pompidou et j'espère avoir le temps de la visiter ! Cette bande dessinée montre le tempérament excentrique de la peintre et sa relation complexe avec son mari, ainsi que les difficultés de gestion de la collection que Stieglitz a laissée à sa mort. Georgia a été une muse, sans aucun doute, mais certainement pas une potiche !
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En Italie, il n'y a que des vrais hommes

Deux journalistes viennent à la rencontre d'Antonio Angelicola, dit Ninella, 75 ans, qu'ils ont réussi à convaincre de raconter son histoire : Sous le régime de Mussolini, Ninella a été arrêté pour homosexualité et envoyé en exil sur une île (interné serait plus juste) où il vient grossir le nombre d'hommes mis à l'écart des regards du peuple, sous surveillance policière, pour ne pas faillir à la célèbre phrase de Mussolini, « En Italie, il n'y a que de vrais hommes ».

Les condamner ou les tuer reviendrait à reconnaître que le peuple italien n'est pas « parfait » ; les isoler, les « nier », les « passer sous silence » est la solution qui sera choisie.

Ninella se retrouve donc confiné, à l'abri du regard des braves gens et sous surveillance comme un véritable criminel, avec un minimum de moyens de subsistance.

Il découvre une communauté qui s'est créée. Pour certains, malgré les difficultés d'existence, l'isolement et l'absence de liberté, c'est un havre où ils peuvent vivre sans se soucier du jugement des autres. Mais les conditions de vie sont difficiles et les rivalités sont exacerbées par le confinement.

Renvoyés chez eux, ils doivent faire face à la honte et au déshonneur subie par leur famille.



J'ai découvert un pan de l'histoire italienne que je ne connaissais pas ! C'est fou qu'il faille tant d'années pour qu'on puisse parler de ce sujet (et d'autres qui sont toujours ensevelis sous les pavés de la « bonne morale », celle des « braves gens » comme disait Brassens).

Comme il est dit en préambule : « Il y a ces histoires que l'on trouve partout dans les rayons des librairies et qui ont comme sujet récurrent les tueurs en série. Et puis il y a les autres... qui semblent se cantonner aux bibliothèques des universités. La persécution des homosexuels en Italie en fait partie. Ce pays a utilisé, contre les lesbiennes et ses gays, une arme souvent plus sournoise que la répression brutale : le silence. »



Ce roman graphique (et tant d'autres) contribue à ouvrir, et de plus en plus, les portes de ces bibliothèques et nous donne à connaître, à penser...

Les dessins sont sobres mais expressifs et j'ai aimé le ton sépia et les REC / PAUSE en noir et blanc pour l'enregistrement. J'ai aimé le regard caméra du Ninella de 75 ans...

Il ne sait plus s'il doit témoigner ou se taire, partir ou rester... Tout est tellement loin, tout est si vieux... A quoi sert de remuer tout cela, cinquante ans après les faits ? Toute cette misère, toute cette souffrance ?



« Je n'ai plus jamais eu de nouvelles des autres.

Après la guerre, il était difficile de les retrouver...

Et puis aussi, on voulait un peu oublier...

Mais on ne peut pas oublier, ni vivre sereinement...

Il faut vivre avec cette peine... »
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Georgia O'Keeffe

j'ai adoré cette bande dessinée, d'autres diraient roman graphique, peu m'importe... C'est, en bande dessinée, la biographie de la très très grande artiste peintre Georgia O'Keeffe.



Je suis tombée totalement en admiration depuis l'an passé , lorsque j'ai découvert une partie du travail extraordinaire de Georgia O'Keeffe lors de l'exposition au centre Pompidou.



Je ne pouvais donc pas rater cette lecture.



Qui complète bien les catalogues d'exposition, articles sur le destin que cette femme hors du commun s'est construit, avec courage et obstination.



Ici on part en flash backs à partir de sa vie isolée dans son dernier endroit choisi pour y vivre et peindre, en plein désert ...



Puis en allers- retours nous est proposé le déroulement des principaux temps de sa vie d'artiste.



J'ai aimé le ton, le trait, et l'ensemble est un voyage réussi , une belle approche de la vie de cette immense artiste peintre.

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En Italie, il n'y a que des vrais hommes

Ce roman graphique nous propose de découvrir un aspect souvent méconnu de la Seconde Guerre Mondiale. En Italie, aucune loi ne fut crée à l’encontre des homosexuels, puisqu’ils étaient censés ne pas exister. Ils furent donc confiner sur de petites îles du Sud.

Dans cet album, deux journalistes rencontrent Giuseppe B. surnommé Ninella, l’un des seuls survivants de cette époque. Ils entreprennent tous les trois un voyage vers l'île où fut isolé Ninella. Avec son témoignage, on comprend la vie que ces homosexuels menaient sur cette île, ils n'étaient pas autant maltraités que les juifs mais enfermés pour cause de "pédérastie", ce qui été un scandale à cette époque. La dynamique du récit trouve sa force dans l'alternance des planches du présent et du passé. L'utilisation des seules couleurs, noir, blanc et ocre apporte de la sobriété au propos et aux personnages. Un très bel album pour lutter contre l'oubli.
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Georgia O'Keeffe

Je conseille vivement cette BD !

Le dessin et la construction des planches sont superbes, les auteurs nous mènent dans un récit lumineux.

Le personnage de Georgia, complexe, rude et exigeant, comme son paysage désertique est formidablement mis en scène sous les traits de crayon.

Au centre du livre se trouve une histoire d'amour, avec son lot d'émois, de déchirements et de peine de cœur.



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Georgia O'Keeffe

La biographie en BD, c’est le pied ! Serais-je allé à la découverte de Georgia O’Keeffe sans cet album ? Probablement pas…

Je n’aurais donc pas découvert cette artiste unique en son genre : déterminée, engagée, confiante mais perclus de doutes, caractérielle et intransigeante. Une artiste qui n’a jamais été là où on l’attendait, qui n’a jamais crée ce que les autres la voyait créer.

On suit Georgia tout au long de sa vie, les moments importants nous sont racontés de 1907 à 1970 : son entrée à l’école des arts de New-York, sa rencontre capitale avec le photographe Albert Stieglitz, de sa première exposition à sa première rétrospective.

J’ai été très impressionné par le travail graphique qui est sublime. Le trait charbonneux en bichromie est souvent teinté d’influences picturales tantôt cubistes, tantôt surréalistes. Le découpage libre ajoute aussi au caractère puissant du personnage de Georgia.

Au final, voilà encore l’exemple de ce que la BD peut offrir de mieux : une biographie superbe d’une artiste complexe et méconnue.

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Ariston Hôtel

C'est un ouvrage intéressant que de retracer en 3 épisodes distincts séparés d'une décennie la vie d'un petit hôtel de place situé au bord de l'Adriatique en Italie du Nord. La riche société vient en vacances dans ce lieu de villégiature assez prisé. La propriétaire Renata essaie tant bien que mal de diriger son personnel assez hétéroclite.



C'est une compilation de petites anecdotes qui concernent aussi bien la clientèle et que le personnel. On se rendra compte d'une certaine évolution au cours des années qui passent. Le thème principal est celui du choix de la vie qu'on souhaite mener même si c'est présenté sous l'angle de l'émancipation féminine.



Malgré des choix de cadrage assez audacieux et un graphisme qui a du caractère, on a du mal à rester concentré sur toutes ces petites histoires à tiroir car on passe de l'une à l'autre en perdant parfois le fil. On découvrira à la fin le passé de la petite Renata, propriétaire de l'hôtel qui ne faisait que compter.
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Georgia O'Keeffe

Un roman graphique sec et nerveux. Peu de couleurs utilisées. La vie d'un/d'une artiste.

Georgia O'Keefe : un individu surprenant, toujours interrogative face au monde, une personne difficile à appréhender car coincée entre son image de femme et celle d'artiste. Il me semble qu'elle souhaitait que l'on voit ses oeuvres comme celle d'un artiste, sans distinction de genre, ce qui est tout à fait compréhensible maintenant, mais qui l'était beaucoup moins lorsqu'elle débuta sa carrière d'autant plus qu'elle fut la muse et l'amante du photographe/galeriste Alfred Stieglitz.

Je ne connaissais pas l'artiste O'Keefe, ce roman graphique m'a donné envie d'aller à sa rencontre, même si l'exposition à Pompidou se termine le 6 décembre.
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En Italie, il n'y a que des vrais hommes

Au détour des rayons de ma bibliothèque, j’ai trouvé cette bande dessinée. C’est d’abord le titre qui m’a interpellée et ensuite sa quatrième de couverture : « Les lois raciales de l’Italie fasciste ne prévoyaient pas de peines à l’encontre des homosexuels : cela était inutile, puisque, d’après Mussolini, tous les hommes italiens étaient mâles, actifs et virils.«



La bande dessinée commence par un prologue qui explique un pan de l’Histoire italienne à l’époque fasciste. Les homosexuels étaient « parqués » dans des lieux éloignés. Un de ces lieux était l’île de San Domino delle Tremiti. Quand la guerre éclata, ils purent retourner chez eux car ces îles allaient servir de prisons pour les détenus politiques. Leur retour « à la maison » signait leur déshonneur et tachait les familles d’un scandale difficile à cacher.



Le scénariste et la dessinatrice ont décidé de mener cette bd comme un reportage. Deux journalistes vont à la rencontre d’un rescapé d’une de ces îles, un certain « Ninella ». Celui-ci n’est pas des plus bavards et est assez avare en témoignage. Les deux journalistes vont avoir du pain sur la planche pour percer les souvenirs de ce vieillard.

Pour commencer, Ninella raconte quelques événements de sa vie avant son arrestation, sa mère était une couturière et il l’aidait à son atelier. Son frère l’a mis en garde contre ses agissements qu’il considérait inconscients mais Ninella n’en avait que faire.

Il est ensuite arrêté et envoyé sur une île où il retrouve plusieurs homosexuels. Il rencontre des hommes aux caractères bien trempés qui, même s’ils subissent le confinement, n’ont pas perdu espoir. Ils sont de tout âge et de tout horizon. On y rencontre des travestis, des jeunots, des grandes gueules.

Grâce à ses talents de couturier, Ninella peut avoir un travail, il se charge de raccommoder les uniformes des carabiniers. « Moi j’avais le meilleur boulot: j’étais le tailleur des carabiniers. Tous les matins, je les avais là, devant moi, à moitié nus… Il y en avait un qui s’appelait V. Qu’est-ce qu’il était beau! Même 50 ans après, je m’en souviens encore… »



Ninella le reconnaît: la vie sur cette île n’était pas des plus désagréables. Le pire a été le retour chez eux. Quand ils ont dû subir les brimades et les insultes. Même après la fin de la guerre, ces prisonniers n’ont jamais été indemnisés. Cette bd n’aborde pas cette partie et j’ai quelques regrets là-dessus. J’aurais souhaité que d’autres histoires soient abordées, qu’il y ait quelques témoignages en plus. Cette bd aborde un thème très intrigant mais les planches qui évoquent la vie sur l’île sont trop peu importantes.



Pour ce qui est du dessin, je l’ai trouvé assez beau, les couleurs oscillent entre le jaune moutarde et le noir, ça confère un sentiment de nostalgie. Les traits sont assez carrés mais ce n’est pas pour me déplaire.



Finalement, une bd intéressante mais qui manquait de quelques planches…
Lien : https://pagesversicolores.wo..
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En Italie, il n'y a que des vrais hommes

Problème de ton.

Si d'un point de vue intellectuel je comprends qu'être déporté sur une île, que d'être privé de ses libertés les plus essentielles est insupportable, cette bédé échoue à le faire ressentir.

En effet, on a souvent l'impression d'une colonie de vacances et non pas d'une prison. Il y a certes des événements dramatiques mais le récit les adoucit bien trop par son ton. C'était peut-être pour souligner l'importance de la solidarité entre les détenus mais c'est au détriment de ce qui voulait être dénoncé.

J'aime beaucoup le dessin très anguleux mais même cette caractéristique qui aurait pu rendre plus dur l'histoire ne suffit pas.
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Ariston Hôtel

Jolie histoire qui raconte un hôtel depuis son inauguration, sa patronne, ses clientes, ses employées. C'est féministe en ce sens qu'on sent l'évolution des mœurs par petites touches de l'après guerre aux années 70 en Italie. Du port d'un bikini dans les années 50 sur la plage qui fait scandale, de l'obligation de réparation d'un violeur par le mariage (sous entendu), de la guerre elle même, du divorce ...bref c'est une chronique à plusieurs voix avec des dessins fins et doux.
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En Italie, il n'y a que des vrais hommes

Le titre du roman vient d'une citation de Mussolini. Le dirigeant fasciste ne voyait pas l'intérêt de légiférer sur l'homosexualité, comme ses alliés nazis, puisque en Italie "il n'y a que de vrais hommes". C'est donc dans son dos, dans une sorte de no mand's land légal, que va s'organiser l'exil forcé des gays (uniquement les hommes) dans les îles du Sud du pays.



Ce roman graphique alterne entre deux époques. D'une part on suit deux reporters qui viennent interviewer Antonio Angelicola, alias Ninella, ancien déporté. Et d'autre part on voit le quotidien de ce Ninella à l'époque du fascisme.



Cet exil, Ninella va le vivre d'une façon assez ambivalente. D'un coté il y a la violence. Quand il se fait arréter, il est sérieusement passé à tabac, amené de force, puis bloquer sur cette île dans des conditions de vie peu enviables. Peu de nourritures, pas de chauffage, vie dans des cabanes... Mais d'un autre coté, cette île, peuplée uniquement de gays, est une sorte de refuge, à l'abri de l'intolérance du reste de la société. Les déportés sont prisonniers sur leur île, mais là ils y trouvent une relative liberté...



Cette bédé est un joli travail. Le découpage du scénario est parfois un peu maladroit, mais dans l'ensemble on se laisse prendre. Les dessins sont plutôt beaux, très pudiques. Et c'est une oeuvre qui parle d'un épisode de l'Italie qu'on ne connait pas beaucoup.
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En Italie, il n'y a que des vrais hommes

En 1987, deux journalistes se lancent dans un reportage autour de la vie d'Antonio Angelicola. Ce vieil homme, il y a 70 ans, a fait partie des exilés de l'île de San Domino, archipel des Tremiti. Si Mussolini affirmait qu' "en Italie, il n'y a que des vrais hommes", sous entendu que des machos fortement hétérosexuels, les homosexuels du pays devaient disparaître de la société, c'est pourquoi ils furent forcés à l'exil "politique". Sur cette île, un microcosme gay se forma, une sorte de nouvelle famille, avec ses jalouseries, ses conflits, ses joies et ses tendresses aussi. Une vie précaire éloignée de leurs familles, un exil douloureux dont on se remet difficilement, même quand sonne l'heure du retour.



A lire le titre et le résumé, j'ai repenser au roman "Interdit à toute femme et à toute femelle" de Christophe Ono-dit-Biot. Encore une île sur laquelle les femmes étaient exclues. Décidément les îles méditerranéennes ont eu de bien sordides usages...

Un graphisme assez franc (mais assez peu élégant), par le trait épais et la seule couleur sépia, soutient un récit qui se révèle très affirmatif. L'histoire de cet homme qui accepte de témoigner d'un passé douloureux, blessant, totalitaire, est poignante d'autant qu'elle a longtemps été passée sous silence.

Les auteurs sont parvenus à faire ressentir au lecteur la stupéfaction face aux arrestations arbitraires à peine motivée, l'humour à certains moment de la vie de ce groupe qui s'accorde quelques loisirs, l'absurdité de leur réclusion face à l'île d'Isola où étaient les prisonniers politiques, leur rendant parfois visite, la tristesse face aux jeunes années gâchées pour ces hommes vaillants, l'amertume face à l'impunité et à la douleur des familles montrées du doigts et privées de leurs fils.

L'album est très agréable à lire, au-delà de son attrait historique, le récit croisé conjugué au présent avec l'interview des journalistes et au passé avec le récit imagé d'Antonio, est très clairement rendu.



Un album vraiment réussi à recommander. Une fenêtre ouverte sur une nouvelle absurdité méconnue de l'époque du fascisme italien et la ségrégation homosexuelle dans l'Histoire européenne.
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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En Italie, il n'y a que des vrais hommes

Pour Mussolini, tous les hommes italiens étaient mâles, actifs et virils. Donc, aucune raison de prévoir une loi radicale envers la population homosexuelle. Aussi, les autorités fascistes trouvèrent une solution détournée et plus sournoise : "le silence", faire disparaître ces "pédérastes". Le livre nous raconte le témoignage d'un homme âgé de 75 ans qui malgré de nombreuses réticences accepte d'être filmé par 2 journalistes afin de raconter 50 ans plus tard son histoire. Celle d'avoir été emmené sur une île pendant 8 mois.



La construction de la bd est intéressante : aller et retour entre le témoignage sur l'île et les conditions du tournage du documentaire. Un témoignage fort et sensible...
Lien : http://fromtheavenue.blogspo..
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Georgia O'Keeffe

Une BD intéressante sur cette artiste novatrice, pionnière de l'art moderne et sur sa relation avec le photographe Stieglitz. La narration entre passé et présent marche bien et les dessins sont très beaux. Dommage que Georgia O'Keeffe ne soit pas très sympathique...
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En Italie, il n'y a que des vrais hommes

Les homosexuels ne sont pas les bienvenus dans l’Italie des années 30. L’arrivée du nazisme aggrave la situation. Retirés de la société, ils sont arrêtés et confinés sur une île. C’est l’histoire de cet enfermement racontée par deux reporters qui retrouve un ancien de l’île plus de 60 ans après. Le dessin aigu et le choix d’une seule couleur retranscrivent parfaitement l’intensité et la particularité de cette histoire inspiré de faits réels.
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