Citations de Saul Black (33)
Vous avez trouvé des objets sur un cadavre ? Dans la bouche ? Dans la vagin ? Dans l'anus ? Appelez vite les flics de San Francisco, ils en font collection.
Il venait juste de l'attacher et s'apprêtait à lui découper ses vêtements quand il entendit du bruit à l'étage.
Elle repensa à toutes les conversations qu’elle avait eues avec Katherine dans la salle d’interrogatoire, seulement séparée de sa terrible beauté par la largeur de la table ; Katherine, avec ses belles mains blanches et ses yeux verts omniscients (des yeux de garce, selon Will), qui parlait avec une éloquence calme et précise, comme si elle possédait un savoir vers lequel le reste du genre humain ne faisait que tendre avec une maladresse et une lenteur risibles.
Après la disparition d'un être aimé,on souffre le martyre, on sombre jusqu'à toucher le fond, on se confronte à soi-même au plus noir de la nuit, et pour finir (parceque l'instinct de survie l'emporte sur tout le reste), on s'aperçoit que cette confrontation avec soi-même suffit.Alors, lentement, on reléve la tête. On recomence à regarder le monde autour de soi. On voit que ce monde- à travers, entre autres, le formation des nuages ou les étiquettes des produits- se fraye à nouveau un chemin en nous. ... et peu à peu on se remet.
Si la poésie n'avait pas de logique à ses yeux, elle avait néanmoins certaines choses à offrir. Cela faisait partie du petit nombre de vérités qu'elle avait découvertes - un nombre pitoyable, tel celui des dernières pièces de monnaie au fond des poches d'un clochard dans un monde qui exige de disposer d'au moins mille dollars par jour pour le rendre tolérable.
L’industrie des séries policières s’était donné pour mission de vendre le conte de fées nécessaire à la vie en société : on ne peut pas s’en sortir quand on a commis des actes terribles. Tôt ou tard, on en paie le prix.
Le Diable commence par te faire savoir qu’il existe des choses terribles. Ensuite, il t’indique dans quelle pièce elles se trouvent. Puis il t’invite à aller y jeter un coup d’œil et, avant même que t’aies compris ce qui t’arrivait, tu ne peux plus ressortir. Avant même que t’aies compris ce qui t’arrivait, tu es devenue l’une de ces choses terribles.
C'est pas franchement marrant de se retrouver ici sans personnes à qui parler !
Le cœur humain est une pièce abritant bien des choses terribles.
On n’est rien pour le reste du monde. Le monde ne se pose pas de questions.
Mieux vaut rire de sa propre exubérance que s’apitoyer sur sa médiocrité.
Pour avoir une chance de résoudre une enquête, il fallait impérativement faire abstraction de la dimension humaine de la victime. La priver de son statut de personne, la réduire à celui d’énigme de chair et de sang. Seule l’arrestation du meurtrier vous autorisait à la considérer de nouveau comme une personne.
Y a des nanas capables de soulever des putains de camions quand leurs gosses sont coincés dessous !
Une vie entière se résume parfois à attendre le moment de se prendre en pleine figure l’ampleur de sa propre stupidité.
Il était trop tard, elle n'était pas prête. Elle ne le serait jamais. Elle ne pouvait pas réussir parce qu'elle n'était pas assez folle. Elle qui pensait avoir découvert le summum de la peur s'apercevait qu'elle en avait encore en réserve. Parce qu'il n'existe pas de limites à la peur.
Et lorsque le monde se déroba sous elle, une petite partie de son être éprouva un étrange soulagement. Cette partie – son âme peut être – s’envola telle une étincelle alors qu’elle chutait ….
D’après leur mère, il n’y avait même pas le téléphone dans la cabane. Quand Jenny Pinker s’était arrêtée pour bavarder la semaine précédente, Nell l’avait entendue dire : « Qu’est-ce qu’il peut bien fabriquer ici, bon sang ? » Ce à quoi sa mère avait répondu : « Dieu seul le sait. Il marche avec une canne. Je me demande comment il va se débrouiller. Peut-être qu’il est venu chercher Dieu ? »
Nell palpa ses poches en vain. Il ne restait plus de fruits secs ni de raisins de Corinthe. La biche détala.
Au même instant, un coup de feu claqua dans la maison.
On sait toujours soi-même ce qu’il faudrait faire, lui avait dit son grand-père. C’est juste qu’on ne veut pas l’admettre» Ce qu’il faudrait faire… songea Valérie. Reconnaître qu’elle n’en pouvait plus, que son efficacité était compromise. Arrêter de travailler sur l’Affaire. Arrêter, une bonne fois pour toutes.
Elle repéra un minuscule objet dans le faisceau de sa lampe.
Elle se baissa. Braqua la lumière devant elle.
Une paillette.
Et deux autres un peu plus loin.
Des paillettes argentées.
L’amour. Toujours l’amour. Ou, du moins, ce qu’il en restait. Des braises encore chaudes, qu’un souffle de tendresse suffirait à ranimer…