Le Témoignage du Jour avec Sébastien MONTAUT
Le vrai prix des obsèques, c'est le nombre de souvenirs que l'on a dans le coeur. On ne pourra jamais quantifier en euros ce qu'on éprouve en amour.
J'aime profondément mon métier, une profession méconnue qui fait de moi le dépositaire de la dernière fois, de l'ultime adieu. Quel privilège que d'être le chef d'orchestre du grand départ, de faire en sorte que la mélodie du voyage soit la plus apaisante possible.
Ceux qui n'ont jamais eu à débourser un euro pour des obsèques se posent toujours la même question : un enterrement, combien ça coûte ? Ceux qui l'ont déjà fait ont la réponse : c'est affreusement cher.
Oui. Une cérémonie est onéreuse. Comme une voiture, comme un dîner dans un grand restaurant, comme le loyer de notre appartement.
La vérité du secteur de la mort est la même que les lois du marché : il y a un minimum, et il n'y a pas de limites. [...]
Bref, dans la mort, tout est payant. Tout trajet, toute action. (p. 164)
Un bon maître de cérémonie ne se définit pas par des discours, qui vont durer une heure ou moins, mais par une attitude générale : une façon d'être humain, de sourire quand il le faut, d'aiguiller les gens quand ils broient du noir, de leur dire, en substance : ne vous inquiétez pas, ça va bien se passer et je peux vous aider dans cette épreuve.
La puissance des mots est la plus grande des guérisons ou des douleurs. On peut transmettre par les mots. J'en ai fait un métier.
Des amis, on en a plusieurs. La famille, on n'en a qu'une, et elle est à mon sens irremplaçable.
Pourquoi notre société répugne-t-elle tant à intégrer la mort dans nos villes et nos débats ?