J'ai lu d'une traite et avec beaucoup d'émotions
Chroniques d'outre-tombe. Un croque-mort bien vivant. de
Sebastien Montaut, avec la collaboration de
Delphine Saubaber, édité chez Fayard.
"A quel moment décide-t-on d'être maître de cérémonie funéraire ?"
À l'issue d'une semaine d'observation. A 23 ans. Après des études erratiques, de l'intérim. L'auteur sait juste qu'il aime le contact humain. Mais pas vendre n'importe quoi.
Il découvre ce métier, très administratif et commercial. Mais surtout un beau métier, méconnu, essentiel, condamné à rester dans l'ombre. Un métier qui demande du sang froid, de l'impassibilité, alors que le chagrin des autres fait vaciller, ouvre des brèches, percute l'inconscient, vous ramène sans arrêt à vos propres chagrins.
"Des hommes simples qui font un métier loin de l'être".
Amoureux des livres et des mots, il aime observer, s'imprégner, imaginer. Ecrire des discours. Emouvoir des inconnus. Accompagner, écouter, soigner les vivants, ceux qui restent, rendre le deuil possible.
De l'humain. Rien que de l'humain.
Les cérémonies, voilà ce qui l'intéresse.
Et il vous fera pleurer lorsque vous lirez son premier discours, fictif, pour la mort du père Noël, exercice de style lors de sa troisième semaine de formation. C'est clair, il possède ce talent oratoire, il a la voix qui va avec, une présence magnétique. Et il reçoit bien des remerciements des familles qui ont eu à affaire à lui.
Ce métier l'a fait grandir, et changer.
"Non croyant" , "aujourd'hui je crois au monde de l'invisible. Aux énergies. A la puissance de l'âme qui perdure après nous (...). Il existe un monde sensible, parallèle, où les énergies circulent (...)."
Il faut prévoir une boite de mouchoirs, car ce très beau texte est vraiment émouvant.
En outre il est très instructif.