L’Âge d’or que nous avons vécu avec une ambiance déjantée est en train de disparaître. Désormais, la crainte de la racaille fait fuir la clientèle. Les gens ont peur des bagarres, des vols, des agressions. Aussi, les copains, c’est le moment pour moi de tirer ma révérence. Vous viendrez boire un coup avec moi, mais dans mon petit bar. Nous avons eu de la chance de connaître le bon, aussi nous allons laisser le mauvais de côté.
Dans la soirée, Carmen me présente Sergio Castro, un homme remarquable, au regard vif. Vêtu d’une chemise à carreaux, d’un foulard rouge, d’un chapeau blanc, il parle sept langues couramment, dont le Maya. Il me souhaite la bienvenue. Il consacre sa vie à défendre et à soigner les indigènes du Chiapas gratuitement. Pour le remercier, toutes les tribus lui ont offert plus de 100 costumes traditionnels avec lesquels il a créé un musée. Tout autour du rez-de-chaussée de sa maison, une collection exceptionnelle de vêtements des différents villages mayas de toute beauté, brodés et colorés sont exposés.
Quelques mois plus tard, France m’annonce une merveilleuse nouvelle. Elle est enceinte, la lumière semble sortir de son visage, ses grands yeux brillants subliment son regard d’une clarté, d’une limpidité inouïe. À cet instant précis, elle m’apparaît encore plus belle. Je la sens heureuse, épanouie, comme une Reine de Royaume enchanté. Lorsqu’elle se déplace, elle donne l’impression de flotter dans l’espace, plongée dans une douce béatitude avec des ailes dans le dos.
En fin de journée, lorsque les touristes descendent du bus, Jacqueline s’approche de moi, il me dit :
“Lorenzo et moi, sommes très touchés par ton aide et ta générosité. Aussi, pour te remercier, je t’invite chez moi pour faire la fête toute la nuit avec Lorenzo et la fille avec qui je vis.”
J’accepte tout de suite et demande juste de récupérer mon sac à l’hôtel.