Serge Boimare

Une de mes bibles en classe depuis que j'ai vu une conférence de l'auteur... certes, sa thèse est précise et donc forcément critiquable. Le développement des sciences neurologiques et de l'imagerie médicale lui donnent tort sur des points eux-même très précis (les dys, par exemple), mais son constat reste intéressant et probant face aux publics en difficulté en général, ceux qui ne sont pas déficients, ni handicapés, ni malades, mais qui restent en très grande difficulté.

Les constats donc sont implacables et terribles, et les propositions de l'auteur, sur la base de son expérience pédagogique et justement de ses échecs premiers, sont riches d'enseignement (ils peuvent éviter déconvenues et graves erreurs à de nombreux collègues), et également une des voies à emprunter.

l'auteur défend la thèse suivante : les enfants en échec scolaire le deviennent à cause d'un passé trop lourd (psycho-affectif); apprendre les conduirait à remettre en cause trop de barrières qu'ils ont érigé pour se protéger. L'auteur pense même que la dyslexie et plus généralement les dis quelque chose sont provoquées par l'esprit pour empêcher l'enfant d'apprendre (le fait d'apprendre le mettrait plus en danger que le fait de ne pas apprendre).



Le style est détestable (on croirait lire un mémoire de première année) et certaines sont du copier-coller avec d'autres. L'auteur se répète beaucoup (des fois qu'on n'ait pas bien compris) mais ses expériences péda sont plus qu'intéressantes puisqu'il explore avec ces enfants les mythes fondateurs et certains jules verne (et à priori, ça marche!). Du coup, ça donne plein d'idées...

Wouaw, eh bien voila, y a plus qu'à !!



Il suffit donc de lire des contes aux enfants pour qu'ils réussissent à l'école ???

Non, ce n'est pas ce que dit l'auteur ! Il précise bien qu'il propose une méthode parmi d'autres. Par contre, il nous explique sa méthode ainsi que les résultats obtenus avec certains de ses étudiants.

C'est ce qui nous a poussé, mes collègues et moi dans une école dans laquelle j'enseigne, d'en faire un projet d'école et de tenter cette méthode.



En ce qui concerne ce bouquin, rien de pédant ou de pompeux, la technique est bien expliquée et le livre suscite de la réflexion.... N'est ce pas ce qu'on attend de ce style d'ouvrage ? moi oui en tout cas.



Un 5/5 pour Monsieur Boimare en ce qui me concerne.

Comment réussir à transmettre des connaissances à des élèves en difficulté scolaire ou en refus d'apprendre? Comment ne pas se décourager face à la complexité d'enseigner à des classes hétérogènes? Accepter de s'adapter aux élèves. Adopter une pédagogie innovante, médiatisée par la culture et le langage, pluridisciplinaire.

Toujours plus adepte de la pédagogie Boimare. J'ai dévoré ce livre après avoir usé les pages de "ces enfants empêchés de penser". J'y ai trouvé des réponses à quelques-unes de mes questions existentielles concernant mon métier et certaines plaintes récurrentes en salle des profs. Pour ceux qui, comme moi, ne sont pas contre une petite remise en question salutaire de temps en temps...

Certains adolescents d'intelligence "normale", voire supérieure, sont pourtant en échec scolaire. Ils ont peur d'apprendre parce que cela remet en cause leur sécurité affective (craintes archaïques, peurs infantiles ou préoccupations identitaires trop prenantes par exemple). Alors, ils vont refuser de penser pour ne pas risquer de déstabiliser leur équilibre monde intérieur / monde extérieur, de mettre en doute leurs convictions. Ils ne savent pas utiliser leurs émotions profondes avec la distance nécessaire à tout processus d'apprentissage, se fabriquer les images mentales utiles à tout fonctionnement intellectuel. Ces jeunes vont alors faire les pitres, s'opposer à l'enseignant ou refuser de travailler par crainte de ne savoir dépasser la frustration inévitable par laquelle passe tout apprenant, le "je ne sais pas" initial.

Cet ouvrage propose de pallier le problème par la mise en place d'un "nourrissage culturel" oral ( principalement des récits mythologiques et des romans de Jules Verne) et de débats argumentatifs réguliers. Il met aussi en avant l'indispensable collaboration des diverses disciplines.

Cette sorte de guide pédagogique a été une révélation pour moi. Je l'ai testé avec bonheur, en collaboration avec mes collègues de lettres et d'histoire, sur des élèves en difficulté scolaire, des réfractaires à tout support pédagogique, mais aussi avec des jeunes sans problème particulier. D'une façon ou d'une autre, cela m'a toujours apporté des réactions finalement positives. Les mythes sont porteurs pour la plupart des enfants, et les possibilités de projets nombreuses. Je conseille ce livre (et les autres du même auteur) à tout enseignant.

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