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4.09/5 (sur 39 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Directeur pédagogique et administratif du Centre Médico-psychologique Claude Bernard à Paris, Serge Boimare a débuté sa carrière comme instituteur et s’est spécialisé en intervenant auprès d’élèves en grandes difficultés.

Depuis plus de trente ans il met en pratique une démarche psychopédagogique auprès d’enfants et d’adolescents qui refusent d’entrer dans les apprentissages scolaires en travaillant sur la médiation culturelle et la lecture de textes issus des contes ou de la mythologie.

Source : Savoie-Biblio
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« Il était une fois un jeune instituteur, nommé dans une classe d?enfants qui avaient pour point commun de ne pas supporter l?école. Un jour qu?il désespérait de retenir leur attention ? la plupart d?entre eux avaient quitté la classe et jouaient dans la cour ?, il avisa un livre de contes, laissé sur une étagère par son prédécesseur. Il l?ouvrit et commença à lire à haute voix pour la poignée d?élèves qui lui avaient fait la grâce de rester avec lui. À sa grande surprise, il vit alors les préadolescents rebelles revenir les uns après les autres, et s?asseoir pour l?écouter. Serge Boimare venait de découvrir aux contes un pouvoir qu?il ne soupçonnait pas. Ceux-là étaient des frères Grimm : les enfants les rebaptisèrent « Contes de crimes », et réclamèrent de les entendre encore et encore? Les élèves cessèrent rapidement de se jeter à la figure leurs histoires de famille, leur violence et leur impatience diminuèrent, et il devint possible, pour nombre d?entre eux, d?aborder l?apprentissage de la lecture. » Extrait de l?article de Catherine Vincent, « Contes de crime à l?école », le Monde, Culture et Idées, 26 déc. 2013 --- Découvrez le livre L'enfant et la peur d'apprendre - 3e édition : https://www.dunod.com/sciences-humaines-et-sociales/enfant-et-peur-d-apprendre-0 ********************************* Retrouvez-nous sur : --- https://www.dunod.com --- Facebook : https://www.facebook.com/editionsdunod/ --- Twitter : https://twitter.com/DUNOD --- Instagram : https://www.instagram.com/bienetredunod/

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Citations et extraits (32) Voir plus Ajouter une citation
En résumé je dirais que la peur d'apprendre repose sur un scénario qui se joue en quatre actes:
1) une menace contre un équilibre personnel provoqués par les exigences de l'apprentissage qui entraînent
2) l'arrivée de sentiments excessifs où dominent des idées de dévalorisation et de persécution qui parasitent le fonctionnement intellectuel et qui réactivent
3) des peurs plus profondes, plus anciennes, souvent alimentées par des préoccupations identitaires, voir même des règlements archaïques, qui a leur tour vont provoquer
4) des troubles du comportement plus ou moins importants, soit pour réduire ces craintes, soit pour les empêcher d'arriver. Ce sont alors des stratégies anti-pensée qui permettent parfois de court-circuiter tout ce scénario.
[...]
Si l'on veut que ces enfants retrouvent un peu de liberté de pensée, il faut aussi leur donner la possibilité de s'appuyer sur ces préoccupations identitaires et ces craintes archaïques sans lesquelles nous ne récupérons jamais leur désir de savoir dans une classe, sans lesquelles ils ne renoueront jamais pleinement avec leurs capacités à apprendre.
Cette ambition est tout à fait compatible avec le cadre pédagogique si l'on utilise pour se faire une médiation culturelle. Celle-ci peut-être littéraire, artistique, scientifique, philosophique...
L'important étant qu'elle porte en elle les figurations de ces préoccupations excessives réveillées par l'apprentissage. La médiation culturelle doit permettre d'approcher les questions brûlantes, mais cette fois en leur donnant une forme, en les incluant dans un scénario qui les rendra fréquentables et interchangeables avec les autres.
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Ces élèves transforment trop vite les contraintes de l'apprentissage en frustration, qui submerge telle une lame de fond le fonctionnement intellectuel. La confrontation avec la solitude et le manque, exigences inhérentes à l'apprentissage, se transforme ainsi chez les plus fragiles d'entre eux en idées d'abandon, d'insuffisance ou de persécution, qui empoisonnent la relation pédagogique.
Depuis quelques années, cette difficulté à supporter les contraintes de l'apprentissage est en constante augmentation, quel que soit l'environnement culturel de l'enfant.
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Comment un professeur pourrait-il transmettre les connaissances qui devraient être maîtrisées par chacun à la fin de sa scolarité sans être préparé à traiter avec l'empêchement de penser qui est la première cause de l'échec scolaire?
Comment peut-il espérer faire affronter la rigueur des apprentissages à une trentaine d'enfants ou d'adolescents de niveau hétérogène, sans être formé à la gestion des groupes?
Comment va-t-il faire progresser sa pratique pédagogique sans être engagé dans une concertation régulière et une expérimentation en équipe?
Dans ces conditions, la peur d'enseigner est un sentiment normal. Il ne faudrait surtout pas croire qu'elle est réservée aux débutants, chez le professeur chevronné elle se camoufle souvent derrière une autorité ou une démagogie excessives qui limitent les problèmes relationnels certes, mais accentuent les stratégies défensives des élèves les plus démunis devant l'apprentissage.
Au moment où l'on parle de socle commun des connaissances, basé sur des compétences, des attitudes, des savoir-faire, pour nos élèves, ne serait-il pas judicieux d'envisager un programme comparable pour nos professeurs?
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La peur d’apprendre repose sur un scénario qui se joue en quatre actes :

1) Une menace contre un équilibre personnel provoqué par les exigences de l’apprentissage qui entraînent 2) l’arrivée de sentiments excessifs où dominent des idées de dévalorisation et de persécution qui parasitent le fonctionnement intellectuel et qui réactivent 3) des peurs plus profondes, plus anciennes, souvent alimentées par des préoccupations identitaires, voire même des dérèglements archaïques qui à leur tour vont provoquer 4) des troubles du comportement plus ou moins importants, soit pour réduire ces craintes, soit pour les empêcher d’arriver.
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Dès l'instant où les compétences nécessaires pour apprendre ne sont plus disponibles, parce qu'elles sont trop vite troublées par des craintes et des sentiments parasites, toute la situation pédagogique s'en trouve pervertie.

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"Méfions-nous des idées de frustrations, de persécution et d'auto-dévalorisation qui sont si fréquentes chez ceux qui n'apprennent pas, elles sont contagieuses pour ceux qui les côtoient."
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Pourquoi la critique principale faite aux enseignants sur leur manque de rigueur et d’autorité est inappropriée et très néfaste à une évolution de la pédagogie ?
Depuis une dizaine d’années, certains responsables du ministère de l’Éducation et des penseurs de renom nous disent avoir tout compris sur les difficultés actuelles de l’école.
Elles sont dues à une absence d’autorité et un abandon des exigences indispensables à la transmission des savoirs disciplinaires. Ce laisser-aller est responsable de tous les maux de l’école. Il explique, la baisse du niveau général, la faiblesse de l’orthographe, l’abandon de la chronologie, etc. sans oublier bien entendu la violence et le décrochage. Très souvent, cette baisse des exigences est associée à un relent des idées libertaires des années 70.Ceux qui interprètent ainsi le laisser faire de ces professeurs et la distance prise avec les savoirs disciplinaires n’hésitent pas à se transformer en donneurs de leçons et prônent un retour à la rigueur et à l’autorité. En fait, ils n’ont rien compris à ce qui se passe dans certains collèges ou écoles.
Les enseignants qui pratiquent ainsi, ne le font pas par choix idéologique. Ils sont dépassés par les événements. Ils s’adaptent comme ils le peuvent en transformant en projet les rares moments où ils sont écoutés par leurs élèves. C’est souvent en s’appuyant sur la culture du quartier et les centres d’intérêts de ces jeunes que le contact devient possible.
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Lorsque la culture traite avec la curiosité primaire, elle en fait un tremplin qui permet d'aller vers une interrogation plus générale ramenant à des préoccupations universelles.
...
Derrière les tromperies, les violences, les incestes, les parricides, les histoires mythologiques nous ramènent toujours à ces deux grandes questions; "Comment vais-je trouver ma place parmi les autres, si je cède à l'immédiateté de mon désir? " Comment concilier ces forces contradictoires qui sont en moi?"
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Les stratégies pour apprendre, appauvries par la phobie du doute, se détournent de la recherche. Lorsque la réflexion devient synonyme de déstabilisation, lorsque le retour vers le monde interne produit surtout du parasitage et du dérèglement, les enfants cherchent à tout prix à éviter de temps de la construction et de la recherche qui va avec l'apprentissage. J'appelle "temps de suspension" ce moment crucial réservé au doute avant que la réponse ne soit trouvée.
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Échec scolaire, incivilité, décrochage… Alors que se multiplient depuis quelques années les élèves et les classes qui ne sont plus en mesure de répondre aux exigences des programmes, les adaptations pédagogiques qui devraient se généraliser pour affronter le problème sont inexistantes ou presque. Seuls, ceux qui préconisent un retour aux méthodes d’autrefois se font entendre.
Paradoxalement, le changement qui permettrait d’affronter ces situations délicates, est vécu comme porteur de risques de dérapage, voire de transgression des instructions officielles par les professeurs eux-mêmes, qui préfèrent continuer comme si de rien n’était. Bien entendu, cet immobilisme n’est pas sans conséquence :
il aggrave les difficultés des écoles et des collèges ;il accentue la marginalisation et la contestation des élèves les plus résistants ;
il provoque chez les professeurs une véritable peur d’enseigner, qui diffuse très largement sur tous les aspects du métier.
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