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Citations de Shokoofeh Azar (23)


Au lieu de tenir compte des objets, des jours et des heures, si les gens frottaient simplement leurs paumes l’une contre l’autre rien qu’une fois pour saisir la plénitude du contact de la peau contre la peau, ils accèderaient à une meilleure compréhension du monde. Si les humains essayaient au moins une fois d’observer et de comprendre l’éclosion d’une fleur ou la naissance d’un agneau en faisant pleinement usage de leurs yeux, de leur ouïe et de leur odorat, ils en viendraient peut-être à la conclusion que de toutes les nuits et de tous les jours de leur vie, cette minute de contemplation est la seule qui compte vraiment.
(Chapitre 14)
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Razan sentit venir le danger dès 1979 quand les membres de l’Armée du savoir qui venaient au village depuis des années et que l’on considérait quasiment comme des locaux – l’un de ces professeurs ayant même épousé une fille d’ici – partirent en ville toucher leur salaire annuel pour ne jamais revenir. Personne ne savait au juste quelle était la nature du danger, mais le départ définitif de cinq enseignants ne présageait rien de bon.
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Khosro et lui avaient passé des jours à ranger les cinq mille sept cent trente-deux livres par ordre alphabétique et par thème. […]
Comme s’il était possible de prendre un livre, de noter simplement les chiffres et les lettres d’une cote sur la couverture et de le remiser sur une étagère. S’ils en prenaient un, Dieu seul savait quand ils le reposeraient. Ils parcouraient chaque ouvrage, se laissaient happer par certains passages et emporter dans les profondeurs abyssales de la lecture.

(Chapitre 15)
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-Tu trouves que le monde est devenu fou et tu me demandes ce que je peux faire. Voilà ma réponse : tout ce que je peux faire, c’est de ne pas me laisser happer par cette folie.

(Chapitre 15)
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Maman nous expliqua qu’elle ne voulait pas assister à des scènes de châtiments collectifs.
- Si nos yeux s’habituent à voir de la violence dans les rues et sur les places publiques, ils s’y accoutumeront de plus en plus facilement. Petit à petit, nous deviendrons nos propres ennemis, ceux-là mêmes qui propagent la violence, nous répétait-elle.

(Chapitre 3)
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Nous ne sommes pas le premier peuple qui s’est voué à l’autodestruction dans une ville dotée de tout ce qui pouvait faire son bonheur.

(Bahram Beizai - Manifest of Desolation)
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Très tôt, avant l’aube, j’allais m’assoir à côté des fleurs en bouton pour assister à la naissance d’une goutte de rosée. Le reflet des premiers rayons du soleil apparaissait en même temps que la perle d’eau, puis elle s’évaporait et j’attendais le délicat soupir de la fleur, infime et éphémère, entre l’agitation des humains et celle de la nature. Du bout des doigts, je touchais les pétales qui venaient de s’ouvrir ; je les humais et me laissais envelopper de leur parfum.
J’appris peu à peu à fermer les yeux et à concentrer tous mes sens dans celui de l’ouïe pour mieux entendre le soupir des fleurs. J’appris alors à faire la différence entre le soupir du bouton de rose et celui de la fleur de figuier. Celui de la rose ressemble au doux baiser qu’un amant timide pose sur les lèvres de sa bien-aimée, humide et plein d’intensité ; l’éclosion de la fleur de figuier ressemble plutôt au baiser qu’envoie la bien-aimée à son amant, un baiser aérien soufflé dans le vide par des pétales en tulle.

(Chapitre 14)
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[...] l’imagination est au cœur de la réalité, en tout cas, elle est essentielle pour comprendre le sens et la vérité les plus immédiates de la vie.

(Chapitre 13)
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La vie, c’est ce que nous nous acharnons à détruire : l’instant présent qui porte en lui le passé et le futur, comme les lignes de la main, comme les nervures d’une feuille ou les yeux iridescents de son mari Hushang.

(Chapitre 1)
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Dans la vie, presque tout se décide sans nous.

(Chapitre 15)
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Si nous venons à mourir en laissant nos enfants seuls et sans défense, ils reçoivent le nom d’orphelins, mais quand nos enfants meurent et nous laissent seules et sans défense, quel nom y a-t-il pour nous ? songeaient les mamans des martyrs.

(Chapitre 9)
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Les prisonniers politiques les plus jeunes pouvaient être graciés par l’imam s’ils acceptaient d’abréger les souffrances des condamnés à mort en leur assenant le coup de grâce. Le visage couvert de bleus, les mains tremblantes et le pantalon trempé d’urine, des centaines d’adolescents âgés de treize à quatorze ans – qui n’avaient commis d’autre crime que de participer à une réunion politique, de lire des pamphlets interdits ou de distribuer des tracts dans la rue – durent abattre d’une balle dans la tête des suppliciés qui les fixaient de leurs yeux aux pupilles clignotantes.

(Chapitre 1)
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- Nous avons engendré des martyrs... nous avons mené une révolution... Nous avons juré sur le Coran de protéger la pureté du sang de nos martyrs et de ne pas laisser l'ennemi pénétrer dans nos maisons... de ne pas laisser le diable insinuer dans l'esprit des gens au cœur simple. Au nom du Guide suprême de la révolution, je vais mettre le feu à ces livres porteurs de perversion pour rappeler à tous que, comme il a été dit quand l'Islam est né, nous n'avons besoin d'aucun autre livre, seul le Coran peut nous guider et nous délivrer du mal !
Sur ces mots, d'un geste lent qui resterait à jamais gravé dans ma mémoire, il prit une allumette, la craqua et la jeta sur le tas de livres.
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Shokoofeh Azar
Le plus drôle est qu’il existe un mouvement pour faire « voler le turban des mollahs » : chaque jeune qui voit un mollah en rue lui fait tomber son turban et shoote du pied dans le turban. Résultat : nous avons emporté quelques victoires et amené le régime à un point de non-retour. Les gens n’ont plus peur d’eux, c’est notre plus grande réussite.
A l’opposé, ils nous tuent toujours brutalement… C’est vrai, ils ont des armes mais nous en avons une plus terrible, c’est notre sang. Nous avons un vieux slogan qui dit que le sang est toujours victorieux face au sabre. Si la motivation des supporters de Khamenei est l’argent, notre motivation est bien plus large, plus forte. Nous descendons en rue pour reprendre contrôle de la rue, de la ville, de la vie. C’est la raison de notre chant en rue : « Femme, Vie, Liberté ! »

Lors d'une interview dans le journal "Le Soir" du mardi 29 novembre 2022.
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Si nos yeux s habituent à voir de la violence dans les rues et sur les places publiques, ils s y accoutumeront de plus en plus facilement. Petit à petit, nous deviendrons nos propres ennemis, ceux la mêmes qui propagent la violence.
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Elle ne comptait pas trop sur les fantômes, et fut ravie de les voir.
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On dit souvent que ceux qui arrivent ne sont jamais ceux qu on attend.
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Très tôt, avant l'aube, j'allais m'asseoir à côté des fleurs en bouton pour assister à la naissance d'une goutte de rosée. Le reflet des premiers rayons du soleil apparaissait en même temps que la perle d’eau, puis elle s'évaporait et j'entendais le délicat soupir de la fleur ; infime et éphémère, entre l'agitation des humains et celle de la nature. Du bout des doigts, je touchais les pétales qui venaient de s'ouvrir. Je les humais et me laissais envelopper de leur parfum.
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Téhéran était une droguée qui voulait se sevrer, mais manquait de volonté et retombait tête la première dans ses travers au bout de quelques jours. C’était une addiction à l’oppression, une addiction à la misère, à l’inhibition et à la nostalgie.
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Que c'est injuste de ne pas pouvoir mettre un terme aux tourments de la mort! Un ennui éternel, voilà ce qu'est la mort en réalité.
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