Un trompettiste qui, ne pouvant répéter pendant la journée, s'est enfermé dans un garage, joue une musique assourdie dont la résonance est poignante dans l'air matinal. Du coté de la mairie, derrière le dépôt des trams, un ivrogne dort encore contre un pylône en serrant dans sa main pendante la voiture miniature qu'il avait achetée pour son petit garçon. L'aube est sublime parce que la nuit résiste jusqu'au bout. A propos de liberté, les discothèques de jazz finissent la nuit avec le JAZZ AND FREEDOM GO HAND IN HAND de Thelonious Monk.
Devant mes yeux le désert est mon premier roman. Pour l'écrire, j'ai voulu emprunter sa technique à la musique de jazz. La méthode consistait à traiter les personnages comme les instruments d'une petite formation, à prendre appui sur un schéma grossier comme une grille harmonique, et à meubler avec des parties totalement improvisées. C'était donc partir vraiment au petit bonheur, exempt de tout souci d'organisation ou de composition préalable.
S'évader !
et que se brise
le crayon de l'hiver.