— Comment voulez-vous réussir si vous ne vous battez pas ? asséna-t-il tout de même.
Pénélope s'approcha.
— J'ai toujours trouvé la violence bien niaise. Bien plus que l'amour, cracha-t-elle. N'est-ce pas facile de se battre pour n'importe quelle excuse ? Je ne suis pas d'accord alors je sors mon épée ! C'est ce que vous voulez ? Se battre pour l'amour a toujours été une guerre bien plus difficile. Mais vous ne pouvez pas comprendre. Vous n'êtes qu'un enfant qui pense que la force réside dans les coups. La force, la vraie, elle est ici, termina-t-elle en lui frappant la poitrine. C'est elle qui blesse, c'est elle qui brise, c'est la seule qui puisse mettre à genoux. C'est la seule à qui je m'abandonnerais. Tous les soldats peuvent se battre, seuls les héros peuvent aimer.
-Choisir une héritière par dépit n'est-ce pas un trop gros sacrifice ? Lui demanda une femme avec une ride d'inquiétude plaqué sur le front.
-Un sacrifice ? Répéta Pénélope pour savoir dans quel sens prendre le question.
-Je veux dire que vous résigner à épouser une femme pour le bien de votre peuple est un acte courageux.
Le reproche était masqué sous les couches de politesse.
-Un sacrifice c'est lorsque l'on est contraint. Je veux épouser une héritière de mon plein gré.
-Vous voilà bien galante avec ces dames. C'est gentil de votre part.
-La gentillesse n'a pas sa place là où résident les sentiments, reprit Pénélope avec son plus grand sourire courtois. J'aime les femmes. Et de manière très impolie.
La dame lui asséna un regard accusateur empli d'incompréhension.
-Écoutez, j'aurais été gentille si j'avais épousé un homme alors que mes sentiments pour eux sont incapables d'éclore. Je dirais même que j'aurais été idiote. Mais vous n'êtes pas obligée de partager mon avis.
-En effet, trancha la dame avec perplexité.
-J'ai toujours trouvé la violence bien niaise. Bien plus que l'amour, cracha-t-elle. N'est-ce pas facile de se battre pour n'importe quelle excuse ? Je ne suis pas d'accord alors je sors mon épée ! C'est ce que vous voulez ? Se battre pour l'amour a toujours été une guerre bien plus difficile. Mais vous ne pouvez pas comprendre. Vous n'êtes qu'un enfant qui pense que la force réside dans les coups. La force, la vraie, elle est ici, termina-t-elle en lui frappant la poitrine. C'est elle qui blesse, c'est elle qui brise, c'est la seule qui puisse me mettre à genoux. C'est la seule à qui je m'abandonnerais. Tous les soldats peuvent se battre, seul les héros peuvent aimer.
-Parce que je vous aime.
-Me diras-tu au moins à qui s'adresse ce vous ?
-je vous aime parce que je ne peux me résigner à utiliser le singulier. Je vous aime, toi et tes secrets. Toi et ta petite voix. Toi et ton désintérêt. Je vous aime. Toi et toi et toi. Toutes celles qui vivent en toi. Je vous aime, toi et tes yeux persens, toi et tes cheveux ondulés, toi et ta bouche tout tracé. Je vous aime, toi et ton odeur de musc. Je vous aime, toi et quelques autres endroits mystérieux de ton corps, chaque parcelle, chaque trésor. Je vous aime.
J'étais aux anges
Tu es venue
Avec ton éclat
Sans retenue
Un mélange
Entre le pêché et la vertue
Entre ! Pêché
Je t'invite, beauté
Ils brûleront en enfer
Je brûlerai sur terre
Ils brûleront en enfer
Je brûlerai au Paradis
Tu m'as donné des ailes
Prends-le comme une prière
Car je ne peux écrire des vers
Sur une chair inexistante
Mon être cher, mon amante.
-Tout va bien, ce n'était qu'un cauchemar.
-Alors essaie de ne plus en faire. Et je dis ça uniquement parce que tes gémissements de terreur m'empêchent de dormir, rétorqua-t-elle.
-Si je gagne le tournoi et qu'on se marie toutes les deux, ce ne seront pas mes gémissements de terreur qui t'empêcheront de dormir ma belle.
-Les femmes peuvent être ce qu'elle désirent, seulement elles n'en ont pas toujours le droit.
Madame, je ne demande pas non plus votre coeur. En revanche, vous avez déjà le mien. Pouvez-vous le rendre à ma poitrine ? Car je vous aime, et je veux entendre ses battements qui vous sont destinés pour mon plus grand malheur.
-Qu'est-ce qu'ils ont tous avec les corsets ? Se plaignait -elle. J'arrive à peine à respirer.
-Peut-être qu'ils aiment que les demoiselles aient le souffle coupé sans qu'ils n'aient à faire d'effort, reprit Énée.
-Si il fallait que je choisisse une héritière, elle devrait me prouver sa valeur. Elle devra agir comme un homme.
-Agir comme une femme suffira, répondit Pénélope, l'homme n'est pas une unité de mesure.