Citations de Sophie Astrabie (512)
L'église est presque vide et il ne lui faut pas longtemps pour s'apercevoir qu'elle est la plus âgée de l'assemblée. Et qu'il n'y a pas d'homme. Cela n'a rien de surprenant mais elle ne peut s'empêcher de le remarquer. Depuis combien de temps n'a-t-elle pas vu un homme de son âge ? [ 84 ans ]
Elle voudrait juste que Camille ne reproduise pas les mêmes erreurs qu'elle, mais elle sait depuis longtemps que rien n'empêche les gens de vivre leur vie.
« Elle pense à sa mère et à cette promesse que la vie ne lui a pas faite. À cet amour manqué qui lui manquera désormais pour toujours .
L’amour d’une mère . L’amour spontané . Pas l’amour que l’on tente de rafistoler. Pas l’amour que l’on compense . L’amour qui ne réfléchit pas.
Claire n’aura jamais rien eu d’autre que de l’amour maladroit . »
- Ce n'est vraiment pas possible, Avril. Pars dès que tu peux, vraiment. Tu ne peux pas continuer à travailler avec un incapable pareil. Cela fait si longtemps que ton travail ne te rend plus heureuse...
- Oui je sais... de toute manière j'ai validé la rupture. Vendredi sera mon dernier jour.
- Samedi sera ton premier.
Oui, le premier jour du reste de ma vie. j'aimais bien cette phrase. Elle réussissait à transmettre beaucoup d'optimisme à travers un constat fataliste.
- Disons plutôt dimanche, dis-je finalement. Dimanche sera le premier jour du reste de ma vie. J'ai besoin d'un jour de repos, dis-je en souriant.
Au début, ce n'était pas sa propre transparence qui la marquait. Non, ce qui la surprenait, c'était de ne plus voir de femmes de son âge autour d'elle. A la télévision, par exemple, les actrices avaient toujours dix ans de moins que le rôle qu'elles étaient censées jouer et les présentatrices semblaient avoir une date de péremption plus courte qu'un pot de mayonnaise entamé. Les magazines, quant à eux, étaient remplis de jeunes femmes dans leur vingtaine et les rares quinquagénaires qui passaient la barrière de papier avaient le visage aussi lisse que la porte d'un réfrigérateur. Les modèles disparaissaient.
Quand elle lui tend le bouquet fini, l’homme sourit et cela suffit à rendre Camille heureuse. Elle se dit qu’elle ne vend pas vraiment des fleurs, mais des sourires, des sourires contagieux en plus de cela et, chaque fois qu’elle voit un client satisfait, elle ressent le même bien-être, la sensation d’avoir été utile de la meilleure des manières.
Il ne faut pas être en deuil pour une vie que l’on à jamais voulue, Camille.
Je n'ai jamais aimé le réel et vous le savez bien. Les rhumes, les cancers, la mort, très peu pour moi. Alors les divorces et les procés, c'est la même chose. Je n'ai jamais supporté ce premier degré de la vie.
La vie c'est attendre la mort en pensant à autre chose.
Paris coule dans ses veines depuis sa plus tendre enfance et elle ne s'imagine pas vivre ailleurs. Sans doute parce qu'elle ne l'a jamais fait.
Il fallait des mois et des mois pour tricoter une histoire et il suffisait de tirer un fil pour que tout disparaisse.
La vie nous mène là où on ne s'y attend pas.
Il y a des filles belles que tout le monde déteste, et puis il y a les filles belles que tout le monde aime quand même. “Quand même” comme si elles avaient quelque chose à se reprocher. Il y a les filles belles que tout le monde déteste et puis il y a Alice. Alice était fine et élancée. Elle avait la morphologie de ce qu’elle était. Un corps étiré comme un i. Ou comme un point d’exclamation. Oui, comme un point d’exclamation. Alice était un point d’exclamation à la vie.
Ça fait longtemps que j'ai arrêté de vivre en me disant que peut-être. Je préfère vivre en me disant que tant pis.
Interdire, c'est... c'est juste repousser.
Il ne faut pas être en deuil pour une vie que l’on n’a jamais voulue.
Les regrets ne sont rien d'autre que la souffrance faite aux autres.
Vous savez, parfois les plus grandes joies viennent de nous-mêmes.
Je te trouve très courageuse, Camille. Il faut une grande force de caractère pour ne pas suivre un chemin tout tracé.
Virginie choisit un thé gingembre et citron et Camille se promet de s'en souvenir.
𝐿𝑎 𝑣𝑖𝑒 𝑛’𝑒𝑠𝑡 𝑝𝑎𝑠 𝑐𝑒 𝑞𝑢𝑒 𝑙’𝑜𝑛 𝑎 𝑣𝑒́𝑐𝑢,
𝑚𝑎𝑖𝑠 𝑐𝑒 𝑑𝑜𝑛𝑡 𝑜𝑛 𝑠𝑒 𝑠𝑜𝑢𝑣𝑖𝑒𝑛𝑡 𝑒𝑡 𝑐𝑜𝑚𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑜𝑛 𝑠’𝑒𝑛 𝑠𝑜𝑢𝑣𝑖𝑒𝑛𝑡.
Tu sais, c’est comme les gens nostalgiques de leur passé. Sous leurs airs mélancoliques, ils ne se rendent pas compte que si leur passé leur manque, c’est que leur présent les déçoit.